Cet article a pour sujet la montée de l'environnementalisme qui veut sauver la planète terre. Les avis sur les changements climatiques divergent et le mouvement encourage le paganisme. Nous devons protéger l'environnement, non parce que la terre est sacrée, mais parce que Dieu a établi l'homme gérant de sa création.

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Sauver la planète Terre

  1. Le mandat donné par Dieu à l’humanité
  2. La nature religieuse du mouvement environnementaliste
  3. Une réponse chrétienne

Nous assistons actuellement à une grande montée environnementaliste. Les avertissements se font de plus en plus stridents et le battage médiatique augmente de plus en plus. On nous dit que la planète Terre est en grave danger et à moins que nous n’agissions immédiatement, il est même peut-être déjà trop tard. L’action est concertée sur plusieurs fronts.

En décembre 2007, les Nations Unies ont parrainé une conférence de dix jours sur les changements climatiques, à Bali, en Indonésie. La conférence visait à obtenir un consensus en vue de limiter les émissions de bioxyde de carbone. Elle faisait suite au Protocole de Kyoto, entente conclue dix ans auparavant. Al Gore, ancien vice-président des États-Unis demeuré actif en matière environnementale, participait à la conférence. Son film, Une Vérité qui dérange (An Inconvenient Truth), trace un portrait très réaliste des conséquences de l’inaction. Ce film continue d’avoir une influence considérable, aidé sans nul doute par le fait que de nombreux enfants partout dans le monde l’ont vu. Les changements climatiques constituent un sujet tellement brûlant de nos jours que même le comité du Prix Nobel de la paix est passé à l’action en accordant le Prix Nobel de 2007 conjointement à Al Gore et au Comité intergouvernemental de négociation d’une convention-cadre sur les changements climatiques, de l’Organisation des Nations Unies.

Selon des sondages récents, dans notre propre pays, les questions ayant trait à l’environnement et aux changements climatiques sont devenues des préoccupations majeures chez les électeurs. Les inquiétudes par rapport au climat surpassaient même les inquiétudes par rapport au terrorisme et à la nature fragile de la paix dans le monde. De plus, pour les plus jeunes, les inquiétudes par rapport au climat avaient plus d’importance que les possibilités d’avancement au travail.

Que devons-nous penser de tout cela en tant que chrétiens?

1. Le mandat donné par Dieu à l’humanité🔗

Dieu a confié le soin de la planète Terre au couronnement de la création, soit à l’humanité. Il a établi Adam et Ève, et par conséquent toute l’humanité, comme gérants du monde magnifique qu’il a créé. Il les a bénis et leur a donné le mandat d’être féconds et de se multiplier, de remplir la terre, de la soumettre et de régner sur toute la création (Gn 1.26-28; Ps 8.5-8). Cependant, l’homme ne devait pas accomplir cette tâche de manière égoïste; il devait prendre soin de ce qui lui avait été confié (Gn 2.15) et il devait le faire dans la pleine conscience de sa responsabilité envers Dieu, qui lui avait confié cette tâche. Après tout, la terre et tout ce qu’elle contient appartiennent au Seigneur (Ps 24.1). Les chrétiens devraient donc être pleinement conscients qu’ils sont responsables de bien gérer tout ce qui touche aux questions environnementales. En fait, les chrétiens devraient être les premiers à chercher à protéger les ressources limitées de la terre de l’abus et du gaspillage. Ils devraient également être les premiers à s’engager dans le combat contre la pollution.

Est-ce que tout cela signifie que nous devons considérer Al Gore comme notre héros et qualifier le partisan environnementaliste David Suzuki de « saint patron », comme certaines personnes l’ont fait? Pas vraiment. Il faut aller au-delà de la surface des choses. Un élément frappant dans toutes ces discussions au sujet des changements climatiques, c’est l’incapacité des scientifiques et des experts à parvenir à un avis commun sur des données cruciales et les conclusions qui en découlent. Par exemple, les experts ne sont même pas tous d’accord avec le fait que les émissions de bioxyde de carbone seraient réellement une cause de réchauffement de la planète.

Un rapport du Comité de l’Environnement et des Travaux publics du Sénat des États-Unis, rendu public le 20 décembre 2007, expliquait en détail comment plus de 400 scientifiques renommés — des experts dans des dizaines de champs d’études un peu partout à travers le monde — disent que le réchauffement et le refroidissement de la planète constituent un cycle de la nature et qu’on ne peut établir un lien légitime entre ce cycle et l’activité humaine. De même, au moment de la rédaction de cet article, des scientifiques suédois rapportaient dans le prestigieux journal Nature que le climat plus doux de l’Arctique n’est pas le résultat d’un changement de climat provoqué par l’homme, mais qu’il vient plutôt de transferts d’énergie atmosphérique des latitudes plus au sud vers les latitudes plus au nord. C’est un phénomène cyclique qui s’est déjà produit auparavant.

Pourtant, en dépit du fait que les études scientifiques sont loin d’être unanimes sur les causes des changements climatiques, les médias les plus influents et les comités scientifiques des Nations Unies sont en train de susciter l’hystérie partout sur la planète, comme si leurs conclusions selon lesquelles les changements climatiques seraient provoqués par l’action de l’homme étaient incontestées.

Où se trouve la vérité? Le film d’Al Gore est un bon exemple. Il est plutôt ironique qu’environ deux jours avant qu’Al Gore reçoive le Prix Nobel de la paix, le 10 octobre 2007 pour être précis, une cour britannique ait jugé qu’il ne convenait pas que ce film soit présenté dans les écoles à cause des faussetés et des exagérations qu’il contient et à cause de sa nature propagandiste, très chargée politiquement.

De plus, il est bon de se rappeler qu’il n’y a pas si longtemps, en 1974, à la suite de tout un éventail de recherches scientifiques, la grande peur était le refroidissement de la planète et les médias les plus importants parlaient alors d’une nouvelle ère glaciaire. Maintenant, à peine trois décennies plus tard, la grande peur est le réchauffement de la planète. En fait, c’est la quatrième fois en l’espace de cent ans que les opinions scientifiques au sujet des changements climatiques changent. « Nous sommes passés d’un refroidissement planétaire à un réchauffement, puis nous sommes retournés à un refroidissement pour revenir à nouveau à un réchauffement » (Joseph Farah, Stop the Presses). Il n’est pas surprenant qu’il soit souvent difficile de discuter de manière rationnelle des différentes données qui nous sont fournies à ce sujet.

Pourquoi le battage médiatique actuel est-il si émotif? Une des raisons semble être le fait que les environnementalistes qui cherchent à militer en faveur du scénario des changements climatiques sont très religieux dans leur conviction de sauver la planète Terre. Plusieurs en sont rendus au point où ce n’est plus la raison et les faits qui sont à la base d’une grande partie de leur discours, mais bien plutôt les émotions.

2. La nature religieuse du mouvement environnementaliste🔗

Ce n’est pas un secret pour personne que la mentalité actuelle de notre société va à l’encontre des valeurs et des principes chrétiens. Les faits sont évidents, en particulier en ce qui a trait aux problèmes moraux tels que la tolérance — et même la défense — par la société des valeurs homosexuelles. Les racines du mouvement environnementaliste séculier ont pour cadre cette hostilité générale envers le christianisme. La chrétienté a été accusée d’avoir encouragé une utilisation destructrice de la création en faisant la promotion d’idées telles que la domination de l’homme sur le monde naturel ainsi que la désacralisation de la nature, c’est-à-dire l’enseignement selon lequel la nature n’est pas divine. Il ne fait aucun doute que les chrétiens ont commis des fautes dans le passé en ne réalisant pas pleinement le besoin d’une meilleure gérance de l’environnement, mais de faire des reproches aux enseignements de la Parole de Dieu parce qu’on croit être au milieu d’une crise climatique va bien au-delà de ce que les faits nous révèlent.

En rejetant l’enseignement biblique selon lequel l’être humain occupe une place unique par rapport au reste de la création, le mouvement environnementaliste considère les humains comme une menace pour l’environnement et adopte les idées panthéistes au sujet du caractère sacré de la nature, qui doit être sauvegardée à tout prix. En fait, nous avons même atteint le point où l’on accorde parfois une plus grande priorité au bien-être des animaux et des plantes qu’à celui de l’être humain. Cette approche néo-païenne est de nature religieuse et aide à expliquer la ferveur des environnementalistes et des partisans des changements climatiques. Il est frappant qu’Al Gore, un baptiste, laisse malgré tout entendre qu’il est évident qu’une meilleure compréhension de l’ancien culte païen voué à la déesse de la terre nous éclairerait sur la nature de l’expérience humaine et de notre relation avec l’environnement.

3. Une réponse chrétienne🔗

En tant que chrétiens, nous rejetons tout principe néopaïen qui pourrait alimenter l’hystérie et les tendances alarmistes du mouvement environnementaliste actuel ou qui serait à la base de la vision du monde sous-jacente aux solutions proposées. En même temps, nous devrions faire tout notre possible pour protéger l’environnement. Si vraiment certaines activités humaines sont nuisibles, nous devrions faire tout ce qui est en notre pouvoir pour limiter ou cesser ces activités.

Cependant, les raisons de nos actions seront radicalement différentes de celles des environnementalistes. Nous n’agirons pas parce que la terre ou la nature sont sacrées, mais parce qu’il s’agit de la création de Dieu et que celui-ci a confié à l’homme la responsabilité de la gérer et d’en prendre soin. Ainsi, nous aurons le désir d’être de bons gérants de ce don magnifique de la nature que Dieu a mis à notre disposition. Nous le ferons en réalisant pleinement que le Seigneur notre Dieu est à l’œuvre dans ce monde. C’est ce monde qui, délivré de ses souffrances et de ses gémissements présents, sera renouvelé (Rm 8.19-21).

La planète Terre est un endroit très spécial. Elle n’est pas juste un point dans l’univers. C’est le lieu où Dieu a placé l’humanité, le couronnement de sa création, qui est appelée à y régner. À cause de la rébellion de l’homme contre Dieu, la planète Terre est un lieu qui a besoin d’être sauvé. Mais, en fin de compte, ce ne sont pas les êtres humains qui pourront la sauver de ses problèmes. Par conséquent, la Terre est aussi le lieu où le Fils de Dieu est venu pour racheter toute la création, perdue dans le péché. C’est le monde que Dieu nous a confié pour que nous en prenions soin. Nous devons donc en prendre soin du mieux que nous pouvons, parce que c’est le lieu où descendront de nouveaux cieux. Ce sera alors une terre renouvelée, purifiée par le feu, où habitera la justice (2 Pi 3.6-13; Ap 21.1-4).