Cet article a pour sujet la volonté de mort qui anime les hommes sans Dieu, incités au suicide, au nihilisme ou à la destruction massive, et la vie que nous offre notre Dieu Sauveur, afin que nous vivions dans la plénitude.

Source: L'homme en question. 3 pages.

Volonté de mort et volonté de vie

Je voudrais vous entretenir aujourd’hui d’un sujet d’actualité qui ne passe certes pas inaperçu à l’attention de chacun d’entre nous, mais que je voudrais traiter à la lumière de l’Écriture. Je veux parler de la volonté de mort qui anime les hommes sans Dieu et, surtout, de la vie que nous offre notre Dieu Sauveur.

Selon Sigmund Freud, le père de la psychanalyse moderne, il existe deux motifs fondamentaux dans l’existence de tout homme : la volonté de vie, mais aussi, et plus puissante encore que la première, la volonté de mort.

Le besoin de suicide se trouve dans l’inconscient en tout homme, et pourtant celui-ci s’imagine contrôler sa vie… Si Freud avait raison, le but vers lequel tendent les hommes ne serait autre que la mort. Nous ne sommes d’accord qu’en partie avec le célèbre psychanalyste.

Le chrétien sait que Jésus-Christ est la voie nouvelle qui conduit à la vie et qu’il est la source même de celle-ci. Par conséquent, le motif fondamental de son existence sera celui de vivre. Non pas de vivre seulement au niveau végétatif ou psychique, mais de vivre surtout dans la justice de Dieu, dans une relation correcte avec lui, sous son regard; une vie de plénitude totale. Au fur et à mesure que le chrétien croît dans la grâce, se fortifie en lui la volonté de vivre. Fait encore plus merveilleux, il désire la victoire complète : « Je ne mourrai point, mais je vivrai afin de raconter les œuvres du Seigneur », écrivait l’auteur du Psaume 118 (Ps 118.17). « La victoire qui vainc le monde, c’est notre foi », ajoute de son côté l’apôtre Jean (1 Jn 5.4).

Privé de la foi, l’homme sera inévitablement animé par la volonté de mort, inconsciente et subtile, mais tenace. Telle est la conclusion à laquelle aboutissent des pasteurs et des théologiens, ainsi que les plus éminents des médecins et des psychologues modernes.

Selon un auteur américain, l’incitation à la destruction massive est très largement répandue dans le monde moderne. L’homme désire entraîner dans sa folle course, non seulement sa propre personne, mais encore celle d’autrui. Le mobile d’une telle impulsion peut se trouver dans la volonté de détenir un pouvoir sur autrui et dans le désir démoniaque d’affirmer son moi, mais aussi dans la soif de vengeance.

Fiévreusement animé du désir d’exercer son pouvoir, tout devient relatif aux yeux d’un tel homme. Nietzsche, dans son célèbre La volonté de puissance, écrivait : « Le nihilisme est la foi selon laquelle toute chose mérite la destruction finale. » Le nihilisme est le fruit de la conviction que la vie n’a aucun sens et que l’acte par excellence est le suicide.

Il n’est pas étonnant de constater que les révolutionnaires modernes soient des partisans farouches du relativisme et du nihilisme. Leur désir profond est de voir peuples et individus se suicider. Nous assistons actuellement à un phénomène général de suicides individuels et collectifs qui est le plus sûr indice de cette volonté négative, de cette volonté de mort. Et surtout le signe, qui ne trompe pas, de la malice et de la corruption totale de l’homme sans Dieu.

Selon Warner, psychologue américain, la haine de ce qui est vivant est le sentiment dominant dans la vie de l’individu et la vengeance sur tout ce qui est vivant son aspiration la plus criante. En d’autres mots, ce sont des zombies, des morts-vivants qui, avec leur passion infernale, haïssent et détruisent la vie. L’énergie de leurs âmes corrompues s’emploie avec virulence à faire périr toute chose.

Chez ce type d’homme, la défaite de son prochain compte plus que sa propre réussite. Parfois même, ils ont peur de leur succès et ils l’évitent; ils cherchent leur plaisir dans le malheur et la misère des autres, mais aussi dans leur propre défaite et dans l’anxiété qui les mine. Des millions d’hommes sont engagés sur cette pente qui aboutit à la mort volontaire.

Or, Warner, qui n’est pas un chrétien, reconnaît pourtant que la haine contre Dieu est la composante essentielle de ce comportement, la haine contre le Dieu de la Bible, contre le Dieu Sauveur. Cela s’explique aisément : le péché originel, l’aliénation fondamentale, c’est de vouloir supplanter Dieu pour se hisser à sa place. Chercher le bien et le mal par soi-même, tenir Dieu pour l’obstacle majeur obstruant la voie d’une hypothétique émancipation. L’homme qui souhaite la mort de Dieu et qui, dans son imagination malade, pense qu’il est mort désire en réalité sa propre mort. Comment pourrait-il en être autrement? N’est-il pas la créature de Dieu? Ne vit-il pas sur l’unique fondement de toute chose? Ne respire-t-il pas par son souffle? N’est-il pas soutenu, instant après instant, par la main de Dieu? L’athéisme, tout athéisme, qu’il soit pratique ou théorique, conduit l’homme inéluctablement vers sa mort.

Considérez, autour de vous, les innombrables signes de cette volonté de mourir. La vie politique des peuples est un de ses champs de prédilection. La vie privée en est un autre. Qu’il suffise simplement de mentionner l’exemple de l’automobiliste qui appuie avec force sur son accélérateur et qui, grisé par la vitesse, se jette dans les griffes de la mort…

Combien de jeunes révoltés ou d’adultes désarçonnés font l’expérience délibérée de la mort, par l’immoralité, la drogue et l’aveuglement qui caractérise leur conduite dans tous les domaines!

L’éducation moderne, celle qui nie les valeurs morales et spirituelles et qui les rejette comme des anachronismes, accroît plus qu’elle ne diminue l’ignorance et la folie, et elle contribue, à sa manière, à produire la mort. Une certaine vie familiale marquée par l’absence d’autorité et de responsabilité parentale, la dissolution et la dislocation de tout lien dans le foyer causé le plus souvent par l’égoïsme, par une fausse conception de la liberté et le rejet d’une éthique chrétienne sont des signes sûrs de cette volonté négative. Le nombre même des suicides s’accroît de manière inquiétante; les statistiques ne les mentionnent pas tous pour ne pas révéler des causes parfois inavouables.

Tous les prétextes semblent bons, et les raisons les plus triviales sont évoquées pour justifier ou expliquer le geste fatal. N’est-ce pas parce que l’homme sans Dieu se sent écrasé sous un immense fardeau — celui de sa culpabilité — et qu’il tente de s’en défaire à travers son désespoir? Les partisans du désarmement moral et spirituel n’agissent que sous cette impulsion de volonté de destruction massive.

En ce qui concerne l’avortement, il est intéressant de noter que les périodes de l’histoire qui ont favorisé l’avortement sont aussi celles qui ont vu commettre le plus grand nombre de suicides. L’un et l’autre expriment, à leur manière, la haine contre la vie. Si la société et la science modernes peuvent s’arroger le droit de supprimer la vie prénatale, qui les empêchera plus tard d’agir dans le même sens pour la vie postnatale?

Les partisans de l’avortement libre s’élèvent, en règle générale, contre la peine capitale. C’est logique, car si le meurtre légal que constitue l’avortement provoqué d’un fœtus est accepté, quelle responsabilité incombera-t-il à ceux qui auront porté délibérément atteinte à la vie après la naissance?

Mais revenons à la parole de vie. « La sagesse de Dieu nous avertit : Celui qui pèche contre moi nuit à son âme. Tous ceux qui me haïssent aiment la mort » (Pr 8.36).

L’antidote se trouve dans l’affirmation de Jésus-Christ : « Je suis la résurrection et la vie, celui qui croit en moi vivra, quand même il serait mort » (Jn 11.25).

En lui se trouve la nouveauté de vie. Il n’y a que la force de Dieu pour soutenir notre existence et pour porter les fardeaux qui nous écrasent. Dieu seul nous suffit, en lui nous avons la source de la vie et auprès de lui nous trouvons une impulsion nouvelle pour vivre. La croix du Christ a été l’instrument qui a rendu la vie possible et qui a remporté la victoire. Le tombeau vide est l’endroit où jaillit cette source nouvelle; source de vie éternelle, que Christ nous appelle à vivre. Croire en lui c’est vivre vraiment, c’est vivre pleinement.