Cet article sur Genèse 3 a pour sujet la rupture de l'alliance par le péché d'Adam et Ève, sous l'instigation du diable, qui entraîna la révolte de l'homme et amena des conséquences graves pouvant être réparées seulement par la restauration promise.

Source: L’alliance d’amour. 5 pages.

6. L’alliance rompue par la chute dans le péché

  1. La remise en cause des termes de l’alliance
  2. La négation du cœur de l’alliance
  3. Ève d’abord, Adam ensuite
  4. Les conséquences de la chute
  5. Un aperçu du paradis restauré

Nous ne savons pas combien de temps Adam et Ève vécurent dans un état d’intégrité et d’innocence. La Bible nous dit, dans Genèse 2.25, que « l’homme et sa femme étaient tous deux nus, et ils n’en avaient point honte ». Nous pouvons ajouter : point de honte l’un envers l’autre. Une transparence complète et une pleine confiance existaient entre Adam et Ève, ils n’avaient rien à cacher. Leur relation était pure et ils vivaient dans l’harmonie et dans la paix.

Le texte sous-entend aussi qu’ils ne ressentaient aucune honte devant Dieu. Au chapitre suivant, nous voyons comment Dieu descendit pour se promener dans le jardin, « vers le soir » (Gn 3.8). Cela aurait très bien pu être une visite quotidienne, Adam et Ève courant vers leur Créateur pour partager avec lui leur enthousiasme et leur joie, qui concernait aussi le travail accompli au service du Seigneur.

La relation avec Dieu était une relation d’amour et de confiance. Il n’y avait pas de peur, car, comme l’écrit plus tard l’apôtre Jean, « Il n’y a pas de peur dans l’amour; au contraire, l’amour parfait chasse la peur » (1 Jn 4.18; S21). L’amour parfait existait dans le paradis.

L’harmonie prévalait aussi entre l’homme et les animaux, qui obéissaient aux ordres de l’homme. Adam et Ève interagissaient librement avec les animaux et n’étaient aucunement effrayés par eux. Genèse 1.25 opère une distinction entre les animaux sauvages et le bétail, et nous lisons dans Genèse 3.1 que le serpent faisait partie des animaux sauvages. Le mot sauvage ne signifie pas féroce et dangereux. Il indique que par nature certains animaux étaient plus domestiques, ayant tendance à demeurer à proximité de l’homme, alors que d’autres vagabondaient de-ci de-là dans les champs et les forêts. Mais les animaux n’avaient pas peur de l’homme, et ils ne constituaient pas une menace pour lui.

L’harmonie et la paix régnaient avec tous et entre tous.

1. La remise en cause des termes de l’alliance🔗

Nous ne parlerons pas de la rébellion des anges infidèles dans les cieux et de l’expulsion de Satan des cieux, événements qui ont dû à l’évidence se dérouler avant la chute de l’homme dans le péché. Nous nous penchons ici sur la tactique que Satan a utilisée en cherchant à discréditer l’alliance de Dieu et ainsi Dieu lui-même. Sa méthode est de suggérer que Dieu n’est pas vraiment honnête et juste, mais qu’il utilise l’accord de l’alliance pour maintenir l’homme dans la servitude.

Satan utilise le serpent, présenté comme « le plus rusé de tous les animaux des champs » (Gn 3.1) et par conséquent fait pour ce dessein diabolique. Satan est maître dans l’art de la dissimulation; il aime toujours se présenter camouflé.

Sa première offensive ne consiste pas à accuser ouvertement Dieu, mais il sème le doute en remettant en cause la justice et les motivations de Dieu. Nous lisons dans Genèse 3.1 : « Il dit à la femme : Dieu a-t-il réellement dit : Vous ne mangerez pas de tous les arbres du jardin? » Il laisse entendre que l’homme est limité par la loi alliancielle de Dieu; que ce n’est pas une relation d’amour, mais d’exploitation. Plutôt que d’accorder la liberté, Dieu limite injustement ses enfants.

Cette approche est encore utilisée de nos jours par le diable et ses démons. Ceux qui rompent l’alliance ont presque toujours le sentiment qu’au sein de l’alliance de Dieu ils ne jouissent pas d’assez d’espace pour fonctionner, pour être eux-mêmes. Ils transforment leur liberté en Christ en une licence pour la chair, « pour suivre les désirs de [leur] nature propre » (Ga 5.13; S21).

La question de Satan a l’air innocente et suggère en elle-même un réel souci : Dieu n’est-il pas en train de vous tromper? Ne pouvez-vous pas manger de n’importe quel arbre? La question est cependant malveillante. Et la réponse de la femme est remarquable. Elle dit : Nous pouvons manger du fruit des arbres du jardin. Dieu leur a donné l’abondance. Ils peuvent en prendre et en manger librement. Oui, il y a une restriction : « Mais quant au fruit de l’arbre qui est au milieu du jardin, Dieu a dit : Vous n’en mangerez point et vous n’y toucherez point, de peur que vous ne mouriez » (Gn 3.3).

Dieu est ici disculpé. La femme montre qu’elle comprend parfaitement les termes de l’alliance de Dieu. Elle en tire les conséquences exactes : puisque tu ne peux pas manger de l’arbre, ne le touche pas non plus. C’est tout simplement interdit. Elle est aussi au courant de la sanction : la désobéissance mène à la mort. Par sa réponse, la femme montre qu’elle est consciente de ce qui est en jeu dans sa relation avec Dieu.

2. La négation du cœur de l’alliance🔗

Satan va ensuite encore plus loin et accuse carrément Dieu de malhonnêteté et de duperie. Il dit avec audace : Vous ne mourrez certainement pas. La sanction [de la mort] est une menace en l’air que Dieu ne peut même pas exécuter. L’humanité peut s’élever au-dessus de la sanction. En fait, l’homme peut devenir divin. Car « Dieu sait que, le jour où vous en mangerez, vos yeux s’ouvriront, et que vous serez comme Dieu, connaissant le bien et le mal » (Gn 3.4).

La réplique de l’alliance est : moi seul suis Dieu, souverain et tout-puissant; vous êtes mes serviteurs que j’aime et que je bénis comme mes propres enfants. Mais la réplique de Satan est : soyez votre propre maître. N’obéissez pas à Dieu, mais décidez vous-mêmes ce qui est bien et ce qui est mal. Ne laissez personne vous dire quoi faire : soyez réellement libres. Soyez vous-mêmes!

Satan nie que l’alliance de Dieu soit une alliance de vie et d’amour. Il en fait une caricature, comme si elle était un moyen par lequel Dieu garde l’humanité sous contrôle; comme si elle servait à donner à l’homme une impression de liberté alors qu’il est en réalité esclave. Le cœur même de l’alliance en tant que relation d’amour est ici brutalement nié : Dieu ne vous aime pas, se sert de vous et abuse de vous. Alors, aimez-vous vous-mêmes et soyez votre propre maître!

Le Christ fit plus tard référence à cet événement. Il dit aux dirigeants juifs : « Si Dieu était votre Père, vous m’aimeriez, car c’est de Dieu que je suis sorti et que je viens » (Jn 8.42). Remarquez l’accent que le Christ place sur l’amour. Mais les Juifs sont tombés dans le piège de Satan.

« Vous avez pour père le diable, et vous voulez accomplir les désirs de votre père. Il a été meurtrier dès le commencement, et il ne se tient pas dans la vérité, parce qu’il n’y a pas de vérité en lui. Lorsqu’il profère le mensonge, il parle de son propre fond; car il est menteur et le père du mensonge » (Jn 8.44).

Le péché du judaïsme est que l’homme veut servir Dieu comme il l’entend, pour assurer son propre salut. Il n’y a aucun amour pour Dieu et son Oint. L’absence d’amour signifie la haine, et la haine mène à la violence et à la mort.

Lorsqu’Adam et Ève prirent du fruit de l’arbre, ils indiquèrent qu’ils ne voulaient pas vivre au sein de l’alliance de Dieu, mais qu’ils voulaient être leurs propres maîtres. La chute dans le péché n’est rien de moins qu’une rupture délibérée de l’alliance d’amour.

3. Ève d’abord, Adam ensuite🔗

La femme ignore tous les signes de danger présents de manière évidente. Le fait qu’un serpent puisse parler aurait dû lui mettre la puce à l’oreille. Bien plus, elle aurait dû être alertée par le style de raisonnement, la connaissance de ce que Dieu avait dit, car les animaux ne possédaient pas une telle perspicacité. Nous avons ici une tentative claire pour lui faire rompre l’alliance d’amour que Dieu avait conclue, et elle aurait pu s’en rendre compte immédiatement.

Mais l’arbre devint plus attirant, elle en prit et en mangea. Et nous lisons qu’elle en donna aussi à son mari, « qui était avec elle », et il en mangea (Gn 3.6; BDS). D’après la façon dont les événements sont décrits, nous avons l’impression que dans un premier temps Adam n’était pas avec la femme lorsqu’elle chuta dans le péché. On pourrait alors traduire : « elle en donna à son mari avec elle », et on pourrait en déduire qu’après avoir mangé elle alla chercher son mari et le persuada de manger du fruit.

Dans tous les cas, la femme chuta en premier. Nous n’attacherions pas beaucoup d’importance à ceci, n’était-ce que pour ce que l’apôtre Paul écrivit plus tard : « Adam n’a pas été séduit [c.-à-d. par le serpent], mais la femme, séduite, s’est rendue coupable de transgression » (1 Tm 2.14).

L’apôtre indique clairement qu’ici la femme n’était pas consciente de la place et de la tâche qui lui étaient assignées au sein de l’alliance, c’est-à-dire d’être une aide pour l’homme. Elle devint donc pour lui un handicap plutôt qu’un avantage. Paul poursuit cette idée en ordonnant que dans l’Église les femmes comprennent leur tâche et soient satisfaites de la place qui leur est assignée, car de cette manière elles peuvent remplir les exigences de l’alliance de Dieu. L’enseignement de Paul en ce qui a trait à la place des femmes dans l’Église n’est pas sexiste, mais parfaitement conforme à l’alliance.

Il est aussi remarquable que leurs yeux ne s’ouvrent qu’après qu’Adam a mangé du fruit défendu. Cet aspect aussi est conforme à l’alliance, car Adam fut créé en premier, pour être le chef de sa femme, et en tant que figure de proue il assume une plus grande responsabilité. Après avoir pris et mangé, la chute devient une réalité irrévocable. L’alliance d’amour est rompue.

4. Les conséquences de la chute🔗

La Bible n’explique pas pourquoi la chute est survenue. D’un point de vue humain, il est inexplicable que l’homme rompe, de façon aussi résolue, l’alliance d’amour. Nous pouvons dire que Dieu permit que cela arrive, parce que l’amour est quelque chose que l’on ne peut forcer, mais qui doit être accordé librement. La chute est entièrement le fait et la responsabilité de l’homme.

Dieu avait été très minutieux en créant Adam et Ève. Il les avait dotés de nombreux dons particuliers, leur avait donné un environnement merveilleux et subvenait à tous leurs besoins. Il leur avait clairement révélé les termes de son alliance. En conséquence, la chute dans le péché ne peut en aucune manière être imputée à Dieu. Dieu hait profondément tout péché, l’interdit et agit immédiatement pour le vaincre.

La Bible nous montre que la rupture de l’alliance a pour conséquence la perturbation de l’alliance d’amour. Lorsque Dieu vient rendre visite à ses enfants ce soir-là, Adam et sa femme se cachent de l’Éternel Dieu au milieu des arbres du jardin. Le jardin d’amour était devenu une cachette de peur. Lorsque Dieu appelle Adam, ce dernier répond : « j’ai eu peur ». Une distance s’installe immédiatement entre Dieu et l’homme.

Lorsque Dieu lui demande des explications, Adam accuse sa femme. « La femme que tu as mise auprès de moi m’a donné de l’arbre, et j’en ai mangé » (Gn 3.12). En disant, la femme « que tu as mise auprès de moi », Adam implique Dieu lui-même. Cela commence ici : l’homme accuse Dieu et son prochain. Le commandement d’amour n’est plus respecté.

Ève suit le même mode opératoire : elle accuse le serpent. « Le serpent m’a séduite, et j’en ai mangé » (Gn 3.13). Entre temps, puisque le diable est déjà parti, le serpent ne peut pas parler et accuser Satan. Cependant, la malédiction contre le serpent prenant effet, une distance s’installe aussi immédiatement entre Adam et les animaux.

L’harmonie d’amour est rompue. Dieu ne peut plus interagir avec l’homme comme avant. L’homme et la femme vivent désormais dans une relation en ruine. L’amour conduira à la souffrance de la maternité. La nature est devenue hostile à l’homme et les forces de la nature lui rendront la vie sur la terre difficile. Le travail dur en est le résultat. Les animaux éviteront l’homme, et nombre d’entre eux constitueront un danger constant pour lui. En outre, les animaux se dévoreront entre eux. Et la mort, en tant que fin inévitable suite à une vie difficile, fait son entrée dans la réalité de l’homme.

Les conséquences de la chute sont graves. Le chemin menant à l’arbre de vie est barré. Le péché conduit à l’exil hors du paradis :

« Et l’Éternel Dieu le chassa du jardin d’Éden, pour qu’il cultive la terre, d’où il avait été pris. C’est ainsi qu’il chassa Adam; et il mit à l’orient du jardin d’Éden les chérubins qui agitent une épée flamboyante, pour garder le chemin de l’arbre de vie » (Gn 3.23-24).

La rupture de l’alliance conduit à l’exil loin de Dieu. Nous voyons cela plus loin dans l’histoire d’Israël, et nous le voyons aussi dans le jugement de l’enfer, l’exil dans les ténèbres du dehors et l’étang de feu. La réplique de l’Écriture est claire et constante.

5. Un aperçu du paradis restauré🔗

Lorsque nous lisons dans Genèse 3 que l’homme entre dans un environnement hostile, que le chemin du retour est bloqué par des anges, cela nous rappelle la victoire du Christ sur la tentation satanique dans le désert. La situation du second Adam est différente, et sa victoire est totale et glorieuse.

Nous lisons dans Marc 1.12 comment l’Esprit poussa Jésus dans le désert. Nous savons que le Christ y jeûna pendant quarante jours et quarante nuits, étant par la suite très affaibli. Mais il résista à toutes les tentations du malin qui le poussaient à aller à l’encontre de la Parole de Dieu. Finalement, il ordonna à Satan de s’éloigner de lui.

Nous lisons ensuite dans Marc 1.13 ces mots remarquables : « Il était avec les bêtes sauvages, et les anges le servaient. » Pour un instant, le désert devient un jardin aux accents de paradis. Le Christ peut interagir avec les animaux sauvages, qui affluent vers lui et ne représentent aucun danger pour lui. Aucun ange pour barrer l’accès et agiter une épée flamboyante; les anges viennent le servir.

Ce passage se trouve être un aperçu du paradis à venir, où les hommes et les femmes, les animaux et les anges vivront en paix les uns avec les autres devant la face de Dieu. Cette réalité se réalisera par l’obéissance et le sacrifice de Jésus-Christ, à juste titre appelé second Adam, et qui restaurera toutes choses en tant que Médiateur de l’alliance d’amour.

Ce passage dans Marc 1 nous montre l’unité de l’Ancien et du Nouveau Testament : nous passons du premier Adam au second, de l’ancien paradis au nouveau, et tout ceci en raison de l’alliance d’amour que Dieu a conclue avec nous.