Cet article sur la Confession des Pays-Bas (article 27) a pour sujet l'unité, la sainteté et l'apostolicité de l'Église.

Source: La raison de notre espérance. 4 pages.

Les caractéristiques de l’Église

L’Église catholique

« Nous croyons et confessons une seule Église catholique ou universelle. Cette Église est une sainte communauté et assemblée des vrais croyants chrétiens, qui attendent tout leur salut de Jésus‑Christ, sont lavés par son sang et sont sanctifiés et scellés par le Saint‑Esprit.

Cette Église existe depuis le commencement du monde et continuera d’exister jusqu’à la fin, car Christ est un Roi éternel qui ne peut pas être sans sujets. Cette sainte Église est préservée par Dieu contre la rage du monde entier, bien que pour quelque temps elle puisse sembler bien petite et pratiquement éteinte aux yeux des hommes. C’est ainsi qu’à l’époque si dangereuse du règne d’Achab, le Seigneur s’est réservé sept mille hommes qui n’avaient pas plié le genou devant Baal (1 R 19.18).

De plus, cette sainte Église n’est pas restreinte, attachée ou limitée à un certain endroit ou à certaines personnes, mais elle est répandue et dispersée dans le monde entier. Elle est toutefois jointe et unie de cœur et de volonté, en un même Esprit, par la puissance de la foi. »

Confession de foi des Pays-Bas, article 27

  1. L’Église est une
  2. L’Église est sainte
  3. L’Église est apostolique

Quelles sont les caractéristiques de l’Église? Dieu dans sa Parole nous en révèle plusieurs. Dans l’histoire de l’Église, quatre grandes caractéristiques ont retenu l’attention. Le Symbole de Nicée-Constantinople confesse : « Je crois en l’Église, une, sainte, catholique et apostolique. »

L’expression « Je crois en l’Église » ne signifie pas que nous avons foi dans l’Église. Nous avons foi dans ce que Dieu dit au sujet de l’Église. Nous ne mettons pas notre confiance dans l’Église pour notre salut. Nous mettons notre confiance en Dieu pour tout notre salut. L’Église ne peut pas nous sauver. Cependant, l’Église est tout de même un article de foi. Nous croyons ce que Dieu nous révèle à son sujet. Examinons trois de ces quatre caractéristiques (la catholicité sera vue une prochaine fois).

1. L’Église est une🔗

La Confession de foi des Pays-Bas déclare : « Nous croyons et confessons une seule Église catholique ou universelle » (art. 27). Si nous pouvons confesser que l’Église est une, ce n’est pas parce que nous voyons cette réalité de nos yeux. Il existe tellement de divisions depuis le début de l’histoire d’Israël jusqu’à aujourd’hui. Pour pouvoir confesser l’unité de l’Église, nous nous basons sur ce que la Bible nous révèle.

Bien sûr, la Bible parle aussi d’Églises au pluriel. « Les Églises se fortifiaient dans la foi » (Ac 16.5). Nous connaissons les Églises de la Judée (Ga 1.22), de la Galatie (1 Co 16.1), de la Macédoine (2 Co 8.1), de même que les sept Églises d’Asie Mineure (Ap 1.11). Chaque Église locale fidèle à la Parole de Dieu est véritablement une Église de Jésus-Christ à part entière. Ces Églises multiples dispersées dans le monde ne sont toutefois pas divisées entre elles. La Bible parle d’une seule Église. « Je bâtirai mon Église » (Mt 16.18). « Christ est le chef de l’Église, qui est son corps et dont il est le Sauveur. […] Le Crist a aimé l’Église et s’est livré lui-même pour elle » (Ép 5.23-25).

Comment pourrait-il en être autrement? Il n’existe qu’un seul chemin vers le Père (Jn 14.6). L’Église est la famille de Dieu, le corps du Christ, le temple du Saint-Esprit. Le Père n’a qu’une famille, le Christ n’a qu’un seul corps et l’Esprit n’a qu’un seul temple. Dieu en a fait la promesse à Abraham. « Toutes les nations de la terre se diront bénies par ta descendance » (Gn 22.18). Il y a une seule descendance, le Christ; une seule bénédiction pour toutes les nations par l’Évangile; un seul père de tous les croyants, Abraham. Le grand mur de séparation qui divisait juifs et païens a été aboli. Jésus-Christ a rapproché les deux groupes pour n’en faire qu’un seul. Nous qui étions étrangers à l’alliance de Dieu, nous sommes devenus « concitoyens des saints, membres de la famille de Dieu » (Ép 2.19). « Les païens ont un même héritage, forment un même corps et participent à la même promesse en Jésus-Christ par l’Évangile » (Ép 3.6). Dieu nous fait donc un grand cadeau.

« Il y a un seul corps et un seul Esprit, comme aussi vous avez été appelés à une seule espérance, celle de votre vocation; il y a un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême » (Ép 4.4-5).

Ce grand cadeau s’accompagne de responsabilités. Après la Pentecôte, « la multitude de ceux qui avaient cru n’était qu’un cœur et qu’une âme » (Ac 4.32). Cependant, des tensions ont rapidement commencé à surgir entre les Hellénistes et les Hébreux du fait qu’on ne prenait pas bien soin de leurs veuves (Ac 6). L’Église à Corinthe se détruisait de l’intérieur à cause des divisions entre différents groupes. Le péché et le mensonge viennent souvent morceler l’unité de l’Église. D’où l’exhortation de l’apôtre Paul :

« Marchez d’une manière digne de la vocation qui vous a été adressée, en toute humilité et douceur, avec patience. Supportez-vous les uns les autres avec amour, en vous efforçant de conserver l’unité de l’Esprit par le lien de la paix » (Ép 4.1-3).

Nous devrions rechercher activement l’unité de l’Église. Nous devrions donc d’abord nous joindre à une Église qui confesse fidèlement Jésus-Christ. Nous devrions faire tout notre possible pour préserver l’unité de cette Église par une attitude humble, douce et patiente et par le bon emploi de nos dons à construire cette Église. Nous devrions également appeler tous les croyants à cette même unité afin que Dieu soit glorifié à travers nous. Rappelons-nous que la véritable unité se trouve seulement dans la vérité. Toute unité qui ne se fonde pas sur cette vérité est une illusion et une tromperie.

Nous ne parviendrons jamais à l’unité parfaite des vrais croyants ici-bas, mais le Seigneur Jésus a prié pour cette unité. « Je prie afin que tous soient un » (Jn 17.20-21). Nous avons donc une espérance! Sa prière a commencé à être exaucée à travers ses apôtres. Elle le sera pleinement au dernier jour, quand la multitude des rachetés sera rassemblée autour de l’Agneau pour chanter ses louanges.

2. L’Église est sainte🔗

Cette caractéristique est mentionnée dans l’article 27 qui ajoute que « cette Église est une sainte communauté et assemblée des vrais croyants chrétiens ». La sainteté de l’Église est une réalité actuelle.

« Vous êtes une race élue, un sacerdoce royal, une nation sainte, un peuple racheté afin d’annoncer les vertus de celui qui vous a appelés des ténèbres à son admirable lumière » (1 Pi 2.9).

Saint signifie mis à part pour servir Dieu. Nous croyons que l’Église du Seigneur est déjà sainte, même si elle est encore entachée de nombreux péchés. Elle a déjà été lavée par le sang du Christ et sanctifiée par son Saint-Esprit. Elle a été séparée du monde et mise à part pour servir Dieu. N’oublions pas que c’est par la foi et non par la vue que nous affirmons la sainteté de l’Église! C’est ainsi que Paul, malgré tous les problèmes qui existaient dans l’Église à Corinthe, pouvait s’adresser à elle en disant : « À l’Église de Dieu qui est à Corinthe, à ceux qui ont été sanctifiés en Christ-Jésus, appelés à être saints… » (1 Co 1.2).

La sainteté de l’Église est un cadeau précieux que nous sommes appelés à chérir et à cultiver. Il en découle de grandes responsabilités. « De même que celui qui vous a appelés est saint, vous aussi devenez saints dans toute votre conduite » (1 Pi 1.15). Nous sommes déjà saints et en même temps, nous sommes appelés à le devenir. La sanctification est l’œuvre progressive du Saint-Esprit à laquelle nous sommes appelés à participer activement. Le péché est encore tellement présent dans nos vies et dans l’Église.

Ananias et Saphira ont menti au Saint-Esprit (Ac 5.1-11). L’Église à Corinthe tolérait au milieu d’elle un homme qui commettait l’inceste avec la femme de son père (1 Co 5.1). De tels péchés portent atteinte à la sainteté de l’Église et discréditent son témoignage dans le monde. La recherche de sainteté implique une haine du péché et une lutte constante avec la force de Dieu. L’Église doit prendre conscience qu’elle est différente du monde. Elle vit dans le monde afin de rendre témoignage à la lumière. En même temps, nous ne pouvons pas avoir de communion avec le monde qui est dominé par le pouvoir du péché et du mensonge (2 Co 6.14 à 7.1).

La sainteté de l’Église est à la fois une réalité présente et une espérance à venir. Paul dit que le Christ s’est livré lui-même pour son Église :

« … afin de la sanctifier après l’avoir purifiée par l’eau et la parole, pour faire paraître devant lui cette Église glorieuse, sans tache, ni ride, ni rien de semblable, mais sainte et sans défaut » (Ép 5.27).

L’Église est encore très imparfaite, mais nous avons l’espérance qu’un jour le Seigneur la rendra parfaitement sainte. C’est là son but ultime.

3. L’Église est apostolique🔗

D’après les catholiques romains, l’apostolicité de l’Église serait garantie par la succession ininterrompue des évêques à partir des premiers apôtres. Les pasteurs n’ayant pas reçu l’imposition des mains d’un évêque rattaché à cette longue succession ne feraient pas partie de l’Église apostolique. Les réformateurs ont rappelé que la véritable apostolicité se fonde sur notre acceptation de l’enseignement des apôtres. Le Seigneur Jésus a choisi ses apôtres pour être les témoins autorisés de sa résurrection (Ac 1.22; 2.32). Ils ont reçu la promesse d’être conduits dans la vérité par le Saint-Esprit (Jn 16.13). Le Nouveau Testament est leur témoignage inspiré par Dieu qui est la base de l’Église. « Vous avez été édifiés sur le fondement des apôtres et des prophètes » (Ép 2.20). L’apostolicité est un don magnifique qui assure la solidité et la vitalité de l’Église.

Ce don s’accompagne lui aussi d’une responsabilité. Pour qu’une Église demeure apostolique, elle doit croire, enseigner et défendre fidèlement ce que les apôtres nous ont légué dans la Bible. C’est ce que faisait l’Église de Jérusalem. « Ils persévéraient dans l’enseignement des apôtres » (Ac 2.42). Jude exhortait les chrétiens « à combattre pour la foi qui a été transmise aux saints une fois pour toutes » (Jude 1.3). L’apôtre Paul exhortait Timothée à rester fidèle à l’enseignement apostolique. « Retiens dans la foi et dans l’amour qui est en Jésus-Christ le modèle des saines paroles que tu as reçues de moi » (2 Tm 1.13).

Le caractère apostolique de l’Église est constamment menacé par les attaques du diable et les séductions du mensonge. Une Église qui ajoute à l’enseignement des apôtres ou qui retranche des éléments de leur témoignage n’est plus une Église véritable. « Si nous-mêmes ou si un ange du ciel vous annonçait un évangile différent de celui que nous vous avons annoncé, qu’il soit anathème » (Ga 1.8). Nous devons rester à l’écoute de la Parole de Dieu afin de demeurer fidèles à l’enseignement des apôtres. Soyons confiants. Le Seigneur nous a promis qu’il garderait jusqu’à la fin son Église fondée sur les apôtres. Jean l’a bien vu! « La muraille de la ville avait douze fondements, et sur eux les douze noms des douze apôtres de l’Agneau » (Ap 21.14).