Cet article a pour sujet l'immoralité dans le domaine de la sexualité qui afflige notre société par la pornographie et la promiscuité sexuelle, et qui mène à la destruction. Jésus-Christ nous appelle à une transformation intérieure.

Source: Homme et femme il les créa. 4 pages.

Le désordre dans l'amour - La nouvelle immoralité

Le déclin général et rapide de la moralité dans toutes les couches de la société n’échappe à l’attention de personne. Les personnes comme la culture elle-même en sont atteintes, et on s’interroge avec inquiétude sur les conséquences bien graves qu’un tel état de choses ne manquera de produire dans l’avenir pour tous. La sexualité et l’érotisme sont les grands thèmes du jour. La littérature pornographique est l’un des produits les plus recherchés et les mieux achalandés de la société actuelle. Elle est à portée de mains. Des mineurs comme les adultes peuvent se la procurer librement. Même lorsque le minimum de décence fait prévaloir ses droits, vous ne manquerez pas d’être « agressé » par les journaux et diverses publications qui tapissent les kiosques des grandes et des petites villes modernes. Il est rare de ne pas trouver sur son chemin une image de nu ou de lire les titres de périodiques scabreux.

L’obscénité ne semble pas trop gêner des hommes « civilisés ». On élèvera de grandes protestations lorsqu’un fleuve est pollué, mais on osera à peine dénoncer le déferlement de l’obscénité dans la presse, dans les spectacles, la littérature, la télévision et l’internet. Il y a eu récemment un cas assez extraordinaire pour ne pas le mentionner. Un metteur en scène italien de grand talent a osé protester contre l’envahissement de l’écran par la pornographie. Il a été aussitôt rayé des rangs de l’association des cinéastes à laquelle il appartenait!

Le relâchement des mœurs sexuelles n’affecte pas simplement l’esprit. Il fait des ravages sur le corps. L’augmentation incessante des maladies vénériennes en est une preuve flagrante. Il ne serait pas exagéré de parler de maladie épidémique, tant celles-ci sont répandues malgré toutes les mesures prises pour les combattre. Dans tel pays, on a bien fait de fermer les maisons de tolérance. Mais le contrôle médical ne peut s’exercer efficacement là ou la licence sexuelle se moque de toute considération morale. La promiscuité sexuelle atteint les adolescents de l’âge de douze ou treize ans. Quelques découvertes modernes, dans le domaine des contraceptifs, ont répandu l’idée que le remède définitif et efficace au problème des relations sexuelles libres a été trouvé. Cependant, les naissances illégitimes augmentent, et les avortements, de plus en plus nombreux, sont la grande honte d’une société, prétendue éclairée, et qui tolère avec une indifférence morale inadmissible, de tels procédés.

On nous rétorquera que nous n’avons tout de même pas atteint le degré de dépravation qu’avait connu le monde antique avant l’apparition du christianisme. Il est vrai qu’on pratiquait alors ouvertement le mariage des homosexuels. Les grandes villes cosmopolites et les ports de commerce entretenaient, sous le couvert de pratiques religieuses, des temples de Vénus et des prêtresses prostituées. L’inceste lui aussi faisait partie des mœurs de l’époque. Mais ce monde s’est effondré avec fracas et ses ruines témoignent encore des conséquences des aberrations sexuelles.

Qu’on s’en souvienne; parfois, l’histoire a de grandes leçons à nous enseigner. Il est hors de doute que notre civilisation occidentale post-chrétienne ne pourra pas résister et survivre aux coups assenés contre les normes de la moralité sexuelle. Les abus dans ce domaine rendent l’homme simplement inhumain. Dieu a fait en sorte que certaines transgressions des lois essentielles s’infligent elles-mêmes leurs propres châtiments. S’il n’existe plus aucune valeur en dehors du sexe et de l’érotisme, traités avec dévergondage, soit ouvertement, sous tous des alibis divers, il ne faut pas s’étonner que la gangrène continue à ronger tout le corps social et que nous ne nous relèverons pas de sitôt de notre chute. Ceci est aussi vrai pour notre vie personnelle que pour celle de la société.

Peut-on attribuer ce phénomène à une cause particulière qu’on pourrait faire disparaître? Certainement. Mais auparavant, il nous faut aussi parler de ce que certains sociologues et moralistes appellent par euphémisme la nouvelle morale. Dans cette nouvelle morale, nous trouvons simplement la rationalisation de l’ancienne immoralité, sa justification pernicieuse, et une conception et présentation des choses simplement malhonnêtes. Ses défenseurs affirmeront, avec un air de bonne foi candide, que les restrictions apportées au domaine de la sexualité sont une entrave à l’expression et à l’épanouissement de la personnalité. Autrefois, elles étaient dues au « refoulement », au moralisme rigide et ignorant, aux sujets traités en tabous, et qu’il ne fallait pas toucher. Mais de nos jours, nous sommes tellement bien éclairés!

Une vulgarisation hâtive et surtout mal digérée de certaines thèses freudiennes n’est pas étrangère à cette conception nouvelle. Je ne voudrais pas discuter de la psychanalyse comme moyen de thérapeutique valable ou bien non valable, si on se place à un autre point de vue. Quel que soit l’opinion qu’on a sur ce sujet, il est certain que l’explosion morale dont nous tenons de rendre compte a été produite par les vues modernes sur l’homme et en particulier sur le rôle déterminant que joue pour lui sa sexualité.

Des intellectuels modernes, par le roman, des essais, le théâtre et le cinéma voudraient nous persuader que, de toute manière, l’amour justifie les relations libres entre homme et femme. Ainsi, le sens profond du mariage a été perdu pour notre génération. S’il vous arrive de protester ou de défendre le point de vue traditionnel, même en évitant un moralisme ignorant, vous serez vite taxé de rétrograde, de non adapté, d’inhibé. Et pourtant, en dehors du mariage, les relations entre homme et femme ne font que violer l’amour. Elles détruisent le cadre dans lequel celui-ci peut et doit vivre. Toute personne indulgente pour elle-même et non respectueuse de cette structure proposée à l’amour, à savoir le mariage, se détruira elle-même. Elle n’est nullement prête à l’amour. Si des célibataires ne peuvent supporter leur état, qu’ils se marient. Pour l’Écriture sainte, dont nous sommes appelés à suivre les directives, il n’est nulle part question de permettre à qui que ce soit les privilèges de l’amour sans que celui-ci participe à ses obligations. C’est pourquoi la Bible insiste avec force sur le devoir que l’homme a à rendre à sa femme, et inversement.

L’idée que deux personnes peuvent librement suivre leurs désirs aussi longtemps qu’elles s’aiment est un pur encouragement aux impulsions passionnées, sans tenir compte des normes et de la discipline qui sauvegarderont le véritable amour. Il est tout à fait erroné d’identifier l’amour avec la licence sexuelle. Un amour qui méprise les commandements de Dieu détruit son objet et se détruit aussi à sa suite. L’amour est toujours responsable, soit au partenaire, soit à la famille, soit à la société. La famille demeure l’unité fondamentale de toute société. Ceux qui, au nom de l’amour, détruisent la famille détruiront tôt ou tard leurs propres chances de survie. Le lien qui unit un homme à une femme n’est pas uniquement fondé sur l’amour privé. Il existe, par exemple, la loi civile qui doit le protéger et le sanctionner. Si le mariage est vraiment le lien qui doit unir un homme à une femme, toute autre union est alors exclue.

De toute manière, selon la révélation biblique, le mariage monogame pour l’homme et la femme est la volonté de Dieu. Lorsque le chrétien maintient la moralité sexuelle prescrite par l’Écriture, il accomplit dans ce monde anarchiste un rôle qui lui est assigné par Dieu. Quant à la nouvelle morale, elle est le fruit d’une philosophie des temps modernes, d’une certaine forme de l’existentialisme athée qui nie et refuse toute norme objective et tout principe révélé par Dieu. La nouvelle morale détruit l’image de Dieu en l’homme et la sainteté du mariage en échange d’une liberté chimérique, laquelle en définitive n’est autre chose qu’un égoïsme vil et mesquin. Par la rationalisation des passions humaines, la nouvelle morale conduit non pas à l’amour, mais au péché.

Que nous reste-t-il à faire dans ce raz-de-marée d’immoralité qui déferle sur notre monde?

Il me semble qu’il faut tout d’abord éviter de lutter avec les mauvais moyens. Une censure légaliste ou bien la coercition des autorités civiles seraient inadéquates en tant que moyens de combat. Les meilleures lois sociales ne peuvent pas réussir à atteindre la racine du mal et le faire disparaître. Si les chrétiens n’avaient que la loi civile à proposer comme remède, ils s’appuieraient sur une force qui, à la longue, s’avérerait dangereuse. On sait, par exemple, que sous des régimes totalitaires, l’état se présente comme le garant et la seule référence de la moralité publique ou privée. Dès lors, vous n’avez qu’à vous incliner l’échine devant sa volonté.

Mais une mauvaise conception de la religion elle non plus ne saurait nous aider. Si la religion qu’on professe n’était qu’un moralisme négatif et une attitude légaliste, il y aurait peu de chances de réussite dans la lutte contre le mal et contre toutes ses manifestations. Mais il existe une religion, celle de Jésus-Christ, qui propose non pas des règles, mais une liberté telle qu’elle est aussi le contrôle de toute notre personne et une transformation intérieure. Tout en nous libérant de l’emprise des passions, elle nous soumet à la volonté de Dieu. Elle lie notre liberté à notre responsabilité. Elle dévoile à nos yeux l’étendue et la profondeur du mal, et tous ses ravages. Mais elle apporte aussi la guérison, elle nous inspire des pensées, des paroles et des gestes purs, nobles et bienfaisants. Elle est le seul antidote qui dissolve les bactéries morales nuisibles.

Seule la foi en Jésus-Christ peut nous préserver de tout mal. Aussi, devons-nous plus que jamais affirmer la validité du septième commandement : « Tu ne commettras pas d’adultère » (Ex 20.14). Dieu jugera toute délinquance sexuelle par ce critère. Mais il promet aussi sa bénédiction à tous ceux qui obéissent en observant sa Parole de vie. Celle-ci est devenue intérieure depuis que Jésus a parlé de l’adultère par la pensée et le cœur. Même un seul regard peut entraîner au mal : « Mais moi, je vous dis : Quiconque regarde une femme pour la convoiter a déjà commis adultère avec elle dans son cœur » (Mt 5.28). C’est là une parole bien à propos à notre époque du culte photographique du corps nu de l’homme et de la femme.

Nous devons aussi avertir nos contemporains. Seule la pureté comme la justice et la vérité est durable. Elle est plus solide que l’immoralité et plus rassurante aussi pour notre fragilité humaine. La pureté n’exclut pas la sexualité comme si cette dernière était une chose mauvaise en soi. Le corps humain est admirable avec toutes ses fonctions, et le Créateur en est le Dieu Sauveur qui nous aime et veut nous guider. Nous pouvons glorifier Dieu dans notre corps. Car n’est-il pas appelé le Temple du Saint-Esprit? (1 Co 6.19).