Cette prédication sur Genèse 19.15-29 et Luc 17.26-36 a pour sujet la femme de Lot qui nous enseigne la sainteté de Dieu et l'importance de tout quitter et de nous attacher à lui, plutôt que de nous attacher aux trésors de ce monde.

4 pages.

Genèse 19 - Souvenez-vous de la femme de Lot

Genèse 19.15-29
Luc 17.26-36

Vous rencontrez un jour un ami qui vous dit : — Tu connais le Notre Père? — Oui, bien sûr, bien sûr! Alors, votre ami (qui se pose sérieusement des questions sur la foi, en ce moment) demande : — Alors, qu’est-ce ça veut dire : Que ton nom soit sanctifié?

Remarquez que c’est quand même la première demande du Notre Père! En un sens, celle qui introduit toutes les autres.

Il est vrai que les traductions récentes ont tâtonné pour rendre cela plus simple à comprendre. Pourtant, ce n’est pas si compliqué. Le texte dit, en somme : Que ton nom soit reconnu comme saint! C’est déjà plus clair. Le mot saint veut dire parfait, sans ombre, sans impureté, sans défaut; entièrement pur. Comme une lumière si éclatante qu’on n’en a jamais vu de semblable. Jamais!

Jean le dit ainsi : « Ce que nous avons appris, c’est que Dieu est lumière et qu’il n’y a pas en lui de ténèbres » (1 Jn 1.5).

C’est merveilleux! C’est aussi effrayant. Effrayant? Mais oui. Parce que la lumière met tout à jour — et notamment notre condition d’hommes et de femmes pécheurs. Paul le dit ainsi : « Que Dieu soit reconnu pour vrai et tout homme pour menteur! » (Rm 3.4). C’est sérieux! Un jour, après un miracle opéré par Jésus, Pierre est tombé à genoux et s’est écrié : « Seigneur, retire-toi de moi, parce que je suis un homme pécheur. Car l’épouvante l’avait saisi » (Lc 5.8-9).

La question que je voudrais poser ce matin est celle-ci : puisque « Jésus-Christ est le même hier, aujourd’hui et éternellement » (Hé 13.8), si Jésus venait soudainement devant nous, ici ou à la maison…, serions-nous émerveillés ou effrayés? Comment répondre? Peut-être les deux.

Et c’est ainsi que j’ai repensé à cette parole que Jésus a dite à ses disciples et nous adresse aussi à nous : « Souvenez-vous de la femme de Lot! » (Lc 17.32). Vous vous souvenez de la femme de Lot? Jésus nous a recommandé de nous en souvenir. Que s’est-il passé?

« Il en sera comme au temps de Lot. Les gens mangeaient, buvaient, achetaient, vendaient, plantaient, bâtissaient, mais le jour où Lot sortit de Sodome, une pluie de feu et de soufre tomba du ciel et les fit tous périr. Il en sera de même le jour où le Fils de l’homme se révélera. En ce jour-là, que celui qui sera sur la terrasse et qui aura ses affaires dans la maison, ne descende pas pour les prendre; et que celui qui sera dans les champs, ne retourne pas non plus en arrière. Souvenez-vous de la femme de Lot. Celui qui cherchera à préserver sa vie la perdra, et celui qui la perdra la retrouvera. Je vous le dis, en cette nuit-là, de deux personnes qui seront dans un même lit, l’une sera prise et l’autre laissée; de deux femmes qui moudront ensemble, l’une sera prise et l’autre laissée. De deux hommes qui seront dans un champ, l’un sera pris et l’autre laissé » (Lc 17.28-36).

S’agit-il d’une parabole? Pas du tout.

Pour mieux comprendre, il faut se reporter au récit lui-même, qui se trouve dans le livre de la Genèse au chapitre 19. S’agit-il d’une parabole? Pas du tout. Lot (neveu d’Abraham), sa femme et leurs deux filles habitent une ville qui ne connaît pas Dieu et dont la corruption s’est accrue peu à peu. Vous savez comment cela se passe. Au début, on se permet des libertés, avec un peu de crainte. Puis, comme rien ne se passe, on continue et on va de plus en plus loin. Et la conscience qui, au début était troublée, finit pas ne plus être troublée du tout. La différence entre le bien et le mal a disparu!

La Bible (2 Pi 2.8) nous apprend que Lot ne vivait pas comme ses contemporains et qu’il était malheureux de tout ce qu’il voyait et entendait. Ce qu’il ne savait pas, c’est que Dieu aussi était profondément attristé (on n’y pense pas assez); et aussi profondément irrité contre cette ville et qu’il avait résolu de la détruire.

Dieu avait partagé cela avec Abraham (Gn 18) et Abraham avait prié : — S’il reste 50 justes dans la ville, la détruiras-tu? — Non, avait dit Dieu. — Et s’il en reste 30? — Je ne la détruirai pas, avait dit Dieu. — Et s’il y en a 10? — J’épargnerai la ville à cause des 10, avait dit Dieu. Mais les 10 n’y étaient pas. Vous entendez? Les 10 n’y étaient pas!

Alors, Dieu a envoyé deux messagers vers Lot, pour lui dire de quitter la ville sans tarder. Sans tarder? Oui, sans tarder.

« Quand l’aube se leva, les anges insistèrent auprès de Lot en disant : Lève-toi, prends ta femme et tes deux filles qui se trouvent ici, pour ne pas succomber avec la ville fautive. Mais il s’attardait; alors les hommes le saisirent par la main, lui, sa femme et ses deux filles, car l’Éternel voulait l’épargner; ils le firent sortir et le laissèrent en dehors de la ville » (Gn 19.15-16).

C’était sérieux!

« Après les avoir fait sortir dans les environs, l’un d’eux dit : Échappe-toi, pour ta vie; ne regarde pas derrière toi et ne t’arrête pas dans toute la plaine; échappe-toi vers la montagne, de peur que tu ne succombes » (Gn 19.17).

C’était sérieux!

« Le soleil se levait sur la terre lorsque Lot entra dans Tsoar. Alors l’Éternel fit pleuvoir du ciel sur Sodome et sur Gomorrhe du soufre et du feu venant de l’Éternel. Il bouleversa ces villes, toute la plaine, tous les habitants des villes et les plantes du sol. La femme de Lot regarda en arrière et devint une statue de sel. Abraham se leva de bon matin, pour aller à l’endroit où il s’était tenu en présence de l’Éternel. Il porta ses regards du côté de Sodome et de Gomorrhe, et sur tout le pays de la plaine, et il vit s’élever de la terre une fumée, comme la fumée d’une fournaise » (Gn 19.23-28).

Est-ce une parabole? Ce n’est pas une parabole. Et Jésus dit très clairement qu’à la fin des temps, les choses se présenteront exactement comme cela. Nous l’avons lu.

Lève-toi! disent les envoyés à Lot. Peut-être était-il fatigué; peut-être faisait-il nuit; peut-être pleuvait-il ou était-il justement en train de faire quelque chose… Lève-toi! disent les envoyés de Dieu. Un peu plus tard, ils lui disent : Sauve-toi! Sauve-toi pour ta vie! Et on pense aux paroles de Jésus : « Que servirait-il pour un homme de gagner le monde entier, s’il perd son âme? » (Mc 8.36).

Là, le mot qui s’impose, c’est le mot « quitter ». « L’homme quittera son père et sa mère », dit Dieu (Gn 2.24). Puis il dit à Abram : « Quitte ton pays, ta famille! » (Gn 12.1). Les anges disent à Lot : Va-t’en, pars! Et ils sont partis… de justesse. Encore un peu et c’était trop tard.

Et la femme de Lot? La femme de Lot s’est retournée en arrière et elle a été changée en statue de sel. Pourtant, Dieu voulait l’épargner, elle aussi, à cause de Lot et à cause d’Abraham. Mais son cœur était attaché à la ville. Son cœur était attaché à la ville. Son cœur était attaché à un trésor et ce trésor était dans la ville qui allait être détruite.

On se souvient de ce que Jésus a dit.

« Ne vous amassez pas des trésors sur la terre, où la teigne et la rouille détruisent, et où les voleurs percent et dérobent; mais amassez-vous des trésors dans le ciel, où la teigne et la rouille ne détruisent pas, où les voleurs ne percent ni ne dérobent. Car là où est ton trésor, là aussi sera ton cœur » (Mt 6.19-21).

Les islamistes de Daesh n’ont pas raison de commettre des attentats et de faire de fausses promesses aux terroristes. Mais nous n’avons pas raison non plus d’attacher notre cœur aux choses qui vont passer, comme si elles n’allaient pas passer.

— Mais il faut bien vivre!, me direz-vous. Bien sûr qu’il faut vivre, avoir une maison, et s’habiller, et manger, et se déplacer, etc. Bien sûr qu’il le faut. Mais tout cela, il faudra le quitter, nous le savons. Et en un sens, il faudrait déjà le quitter…

Comment faire? Eh bien, quand nous disons à Dieu : Que ton nom soit sanctifié, si nous le pensons vraiment, nous sommes déjà en train de quitter tout ce que nous avons, tout ce que nous aimons, et même notre mari et notre femme et nos enfants si nous en avons, et notre maison, notre voiture, etc., pour nous attacher à Dieu en premier. Et même pour nous attacher à Dieu seul. Oui, lui seul! C’est ce que veut dire : Que ton nom soit sanctifié.

Sinon… on a un cœur partagé — et le résultat, c’est qu’il est impossible d’avancer. Les amarres ne sont pas larguées! On fait du « sur place ». Le Berger avance, mais la brebis reste là. Que dit Jésus?

« Le berger appelle par leur nom les brebis qui lui appartiennent, et il les conduit dehors [= quitter!]. Lorsque le berger a fait sortir toutes ses propres brebis, il marche devant elles; et les brebis le suivent parce qu’elles connaissent sa voix » (Jn 10.3-4).

Et cela correspond bien à l’appel des disciples. « Ayant ramené les barques à terre, ils laissèrent tout et le suivirent » (Lc 5.11).

« Je te suivrai, Seigneur, mais permets-moi d’aller d’abord prendre congé de ceux de ma maison. Jésus lui répondit : Quiconque met la main à la charrue et regarde en arrière n’est pas propre au royaume de Dieu » (Lc 9.61-62).

Mais Pierre pourra dire, plus tard : « Voici, nous avons tout quitté, et nous t’avons suivi » (Mt 19.27).

Était-ce seulement pour le temps de Jésus? Non, c’est aussi pour aujourd’hui, si nous voulons qu’aujourd’hui devienne aussi le temps de Jésus. Est-ce que nous le voulons?

Comment conclure ce message? Je le ferai en disant ceci : Prier, c’est quitter! Aimer Dieu, c’est quitter! C’est tout quitter. Tout! C’est ce que signifie cette autre parole de Jésus : « Quand tu pries, entre dans ta chambre, ferme ta porte et prie! » (Mt 6.6). Fermer la porte, c’est quitter! Pour pouvoir vivre ensuite avec toutes ces choses et toutes ces personnes que Dieu place à côté de nous, mais en aimant Dieu en premier, ce qui est juste!

C’est ce que signifie le premier commandement : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta pensée et de toute ta force » (Mc 12.30).

Alors, une grande lumière et une grande joie empliront notre cœur. Ce sera la lumière et la joie de Dieu.