Cet article a pour sujet l'existence de Dieu et sa révélation dans la création et par sa Parole, mise par écrit sous l'inspiration de l'Esprit, contenant tout ce qui est nécessaire à notre salut et règle de notre foi et de notre vie.

Source: Les vérités de la religion chrétienne, 1711. 6 pages.

Il y a un Dieu et il s’est fait connaître par ses œuvres et par sa Parole

  1. Il faut croire qu’il y a un Dieu
  2. Dieu se fait connaître par ses œuvres
  3. Dieu s’est fait connaître aux hommes, non seulement par ses œuvres, mais encore par sa Parole
  4. Cette parole est écrite, et elle a été divinement inspirée aux saints hommes qui nous l’ont donnée
  5. Cette Écriture sainte est parfaite, et contient tout ce qui est nécessaire au salut, en sorte qu’il n’y faut rien ajouter, ni en rien retrancher
  6. L’Écriture sainte est claire dans les choses nécessaires au salut
  7. Cette Écriture est la véritable règle de notre foi et de nos mœurs
  8. Il faut lire et méditer cette Écriture

1. Il faut croire qu’il y a un Dieu🔗

« Il faut que celui qui vient à Dieu, croie que Dieu est, et qu’il est le rémunérateur de ceux qui le cherchent » (Hé 11.6).

Celui qui veut s’approcher de Dieu pour lui rendre ses adorations, et pour le prier, doit être bien persuadé qu’il y a un Dieu, que ce Dieu est tout-puissant, tout-sage et tout-bon. Il doit encore être persuadé qu’il est le vrai Dieu qu’il faut adorer; le connaître comme il s’est révélé aux hommes; croire en lui, comme faisait Enoch; enfin, il doit savoir que ce Dieu, qu’il veut invoquer, sera son Juge; qu’en lui rendant le service qu’il a prescrit, et en le cherchant avec sincérité avec ardeur, et en Jésus-Christ, on lui est agréable, et qu’il récompensera un jour, d’une gloire éternelle, ceux qui le feront, et qui s’acquitteront des devoirs qu’il exige.

« L’insensé a dit en son cœur : il n’y a point de Dieu » (Ps 14.1).

Il faut être insensé pour nier qu’il y a un Dieu; il faut fermer les yeux à toute la nature, combattre toutes ses lumières et s’opposer à presque tout le genre humain.

2. Dieu se fait connaître par ses œuvres🔗

« Les cieux racontent la gloire du Dieu fort, et l’étendue donne à connaître l’ouvrage de ses mains » (Ps 19.1).

Les cieux et l’étendue sont comme les hérauts des vertus de Dieu. Ils font connaître à ceux qui les contemplent, que non seulement ils ne se sont pas faits eux-mêmes, ou qu’ils ne sont pas l’effet du hasard, mais encore qu’ils sont l’ouvrage des mains de Dieu.

« Interroge les animaux, et ils t’enseigneront, ou les oiseaux du ciel, et ils te l’apprendront. Parle à la terre, et elle t’instruira; et les poissons de la mer te le raconteront; car, qui ne sait que c’est la puissance de Dieu qui les a faits? » (Jb 12.7-8).

On ne saurait considérer les animaux dont la terre est remplie, les oiseaux qui volent dans les airs, les poissons de la mer, la terre et la mer même, sans reconnaître qu’un Être tout-puissant a fait toutes ces choses, que cet Être est Dieu et que sa providence gouverne tout cet univers.

« Car les choses invisibles de Dieu, savoir, tant sa puissance éternelle, que sa divinité, se voient comme à l’œil, étant considérées dans ses ouvrages » (Rm 1.20).

Quoique Dieu soit invisible par lui-même, aussi bien que toutes ses perfections, étant un Esprit, cependant il s’est rendu comme visible par les ouvrages qu’il a faits, qui élèvent ceux qui les considèrent, à la connaissance des perfections de leur auteur. Quand on les contemple, on juge d’abord que l’Être qui les a créées avait une puissance infinie; et on conclut qu’il faut que ce soit un Dieu.

3. Dieu s’est fait connaître aux hommes, non seulement par ses œuvres, mais encore par sa Parole🔗

« Dieu ayant jadis parlé aux pères à plusieurs fois et en plusieurs manières, par les prophètes a parlé à nous dans ces derniers temps par son Fils » (Hé 1.1).

Dieu ne s’est pas contenté de se faire connaître par ses œuvres, mais il a encore ouvert sa bouche sacrée; il a parlé aux pères de l’Ancien Testament et il s’est manifesté à eux tantôt en leur faisant ouïr des voix; tantôt par des visions, tantôt en songes, tantôt dans le temps qu’ils veillaient, tantôt par le ministère des anges, tantôt par des prophètes, auxquels il se révélait de toutes ces manières en divers temps, tantôt plus obscurément, tantôt plus clairement. Il a plus fait pour nous, il nous a envoyé son Fils, qui nous a découvert clairement, soit par lui-même, soit par ses apôtres, les secrets du Royaume des cieux.

4. Cette parole est écrite, et elle a été divinement inspirée aux saints hommes qui nous l’ont donnée🔗

« Écris ces paroles, parce que c’est par leur moyen que j’ai traité alliance avec toi et avec Israël » (Ex 18.14).

Ex 34.27; Dt 31.19; És 8.1; Jr 30.2; Ha 2.2; Ap 1.10, 19.

Dieu a voulu que sa parole fût écrite, afin qu’elle fût conservée dans sa pureté, préservée des tromperies de Satan, et transmise à la postérité.

« Toute l’Écriture est divinement inspirée » (2 Tm 3.16).

On ne saurait douter de la divinité de l’Écriture, quand on considère que toutes les histoires qu’elle contient sont vraies, que tous ses préceptes sont saints, que la plupart des vérités quelle enseigne, surpassent la faible portée de nos esprits; qu’elle contient un grand nombre de prédictions, dont plusieurs ont eu leur accomplissement, et qu’on y trouve tout ce qui peut nous consoler, nous instruire, et nous sanctifier.

« Les saints hommes de Dieu étant poussés par le Saint-Esprit ont parlé » (2 Pi 1.21).

Les prophètes, et les écrivains sacrés, dont Dieu s’est servi pour annoncer sa volonté, n’ont parlé qu’après avoir été inspirés par l’Esprit de vérité. Ils étaient poussés : Ainsi le Saint-Esprit a été l’Auteur de l’Écriture sainte; il a mis sa parole dans la bouche de ces saints hommes, et il a conduit leur plume.

5. Cette Écriture sainte est parfaite, et contient tout ce qui est nécessaire au salut, en sorte qu’il n’y faut rien ajouter, ni en rien retrancher🔗

« Vous n’ajouterez rien à la Parole que je vous commande, et vous n’en diminuerez rien, afin de garder les commandements de l’Éternel votre Dieu, lesquels je vous donne » (Dt 4.2).

Si du temps de Moïse Dieu voulait qu’on se contentât de la règle qu’il avait donnée, combien plus le veut-il à présent?

« Toute l’Écriture est divinement inspirée, propre à enseigner, à convaincre, à corriger, et à instruire selon la justice, afin que l’homme de Dieu soit accompli, et parfaitement instruit à toute bonne œuvre » (2 Tm 3.16-17).

Toute l’Écriture a Dieu pour son auteur; elle est utile à nous donner la connaissance de la vérité, et à réfuter les erreurs contraires à cette vérité, à corriger les vices, et les vicieux, et ramener les pécheurs à la véritable sainteté et à la justice, qui comprend la piété envers Dieu, et l’amour du prochain. Elle rend même accomplis ceux qui conduisent les Églises; elle leur donne toutes les lumières dont ils ont besoin, pour instruire les ignorants, pour confondre les ennemis de la vérité, pour consoler les affligés, pour ramener les égarés; ainsi il n’y a aucune fonction du ministère à laquelle l’Écriture ne puisse former les pasteurs.

« Si nous-mêmes, ou un ange du ciel, vous évangélise outre ce que nous avons évangélisé, qu’il soit anathème » (Ga 1.8).

La doctrine que je vous ai enseignée est si parfaite que si moi-même et tous les autres apôtres, si les anges mêmes étaient capables de vous annoncer, non seulement quelque chose qui y fût contraire, mais même quelque chose qui fût outre ce que vous avez appris de nous, vous devriez les regarder avec exécration. Il n’y a point d’autorité créée qui puisse sans crime apporter le moindre changement à la doctrine chrétienne.

6. L’Écriture sainte est claire dans les choses nécessaires au salut🔗

« Ta Parole sert de lampe à mon pied, et de lumière à mon sentier » (Ps 119.105).

Dans la nuit de ce monde, ta Parole est la lumière, qui me montre le chemin par lequel je dois marcher, pour ne pas tomber dans le piège de mes ennemis, et pour ne pas me précipiter dans des abîmes. Dans toutes mes actions, et dans tous mes discours, je tâche de me conformer à cette Parole, étant assuré que je marcherai sans aucun péril, tant que je la suivrai comme ma lumière.

« Si notre Évangile est couvert, il est couvert à ceux qui périssent, auxquels le Dieu de ce siècle a aveuglé l’entendement, savoir, aux incrédules, afin que la lumière de l’Évangile de la gloire de Christ, qui est l’image de Dieu, ne leur resplendît point » (2 Co 4.24).

Si l’Évangile de Christ que nous prêchons est encore voilé à quelques-uns; si le Juif obstiné, ou le Gentil n’en connaît pas la beauté et la vérité; ce n’est qu’à ceux qui périssent qu’il est obscur, auxquels Satan, qui règne dans le monde corrompu, et qui était adoré par les païens, a aveuglé l’esprit, en sorte qu’ils sont tellement remplis de préjugés, et possédés tellement par leurs passions, qu’ils ne veulent pas recevoir l’Évangile glorieux de Jésus-Christ; ils n’en reconnaissent point la divinité, ils rejettent les vérités qu’il enseigne, et les préceptes qu’il donne; quelque éclatante que soit la lumière de cet Évangile, ou toutes les vertus de Jésus-Christ, qui est la parfaite image de Dieu, et qui possède avec le Père les mêmes perfections, brillent partout cette lumière ne leur resplendit point, parce qu’ils lui ferment les yeux.

7. Cette Écriture est la véritable règle de notre foi et de nos mœurs🔗

« Vous prendrez garde à faire les commandements de Dieu comme l’Éternel votre Dieu vous a commandé. Vous ne vous détournerez, ni à droite ni à gauche; vous marcherez dans toutes les voies que l’Éternel votre Dieu vous a commandé de suivre, afin que vous viviez, et que vous soyez heureux » (Dt 5.32).

On ne saurait douter qu’un livre auquel il ne faut rien ajouter, dont il ne faut rien retrancher, et qu’il faut suivre sans s’en détourner à droite ni à gauche, ne soit la parfaite règle de notre foi et de nos mœurs; et on ne saurait douter aussi que l’unique moyen d’être heureux ne soit de suivre cette parfaite règle.

« À la loi et au témoignage. Que s’ils ne parlent selon cette parole, il n’y aura point de matin pour eux » (És 8.20).

Il ne faut point consulter d’autre oracle que celui de Dieu, qui se trouvait dans les livres de Moïse et dans les livres des prophètes, et qui se trouve encore aujourd’hui dans les écrits des apôtres, ceux qui ne veulent pas s’y conformer, n’auront point de part à la grâce de Dieu, ni à sa gloire, ils n’auront pas la droite intelligence des mystères de Dieu, ils ne la pourront pas donner aux autres, et ils demeureront dans les ténèbres.

« Paix soit sur ceux qui marchent selon cette règle » (Ga 6.16).

Ceux qui suivent la doctrine, qui nous est enseignée dans les Écritures, doivent attendre toutes sortes de bénédictions spirituelles de Dieu, et toutes les bénédictions temporelles qui leur seront nécessaires; surtout la paix de l’âme et le sentiment de leur réconciliation avec Dieu.

8. Il faut lire et méditer cette Écriture🔗

« Tu les enseigneras avec soin à tes enfants, et tu en parleras quand tu te tiendras dans la maison, et quand tu iras par le chemin, quand tu te coucheras, quand tu te lèveras, et tu les lieras pour un signe sur tes mains, et elles seront comme des fronteaux entre tes yeux. Aussi tu les écriras sur les poteaux de ta maison, et dans tes portes » (Dt 6.7-8).

Dieu veut que les Israélites aient toujours présentes à leur esprit ses lois, et qu’ils ne les perdent jamais de vue, comme si elles eussent été écrites entre leurs yeux, sur leurs mains, sur les portes de leurs maisons, et dans tous les lieux les plus fréquentés. C’est de là que les Juifs ont tiré leurs phylactères.

« Quand tout Israël sera venu pour comparaître devant la face de l’Éternel ton Dieu, au lieu qu’il aura choisi, alors tu liras cette loi devant tout Israël, eux l’entendant » (Dt 31.11-12,17). « Heureux est celui qui médite dans la loi de Dieu, jour et nuit » (Ps 1.2).

Celui qui médite continuellement la Parole de Dieu, ses vérités, ses promesses, qui en fait ses délices, et qui vit selon cette divine Parole, est heureux; son esprit est éclairé, son cœur est sanctifié, son âme est consolée, il goûte un contentement indicible, et il peut espérer une gloire immortelle. Il ressemble à un arbre dont les racines sont arrosées; les eaux qui l’arrosent sont les grâces du Seigneur, et ces grâces lui donnent la vertu de produire un fruit qui lui convient selon l’état où l’a mis la providence.

« Sondez les Écritures » (Jn 5.39).

Lisez les Écritures, méditez-les, recherchez-en exactement le sens, tâchez de pénétrer jusques au fond; fouillez dans ce trésor sacré; efforcez-vous d’en bien comprendre les beautés, et d’en tirer toutes les instructions, et toutes les consolations qu’on y trouve.

« Que la Parole de Christ habite en vous avec abondance en toute sagesse » (Col 3.16).

Lisez et méditez la Parole de Christ avec tant d’application, qu’elle fasse en vous de vives et profondes impressions, qu’elle habite dans vos âmes comme vos âmes demeurent dans vos corps, pour les vivifier, pour les animer, pour les faire agir et pour leur faire produire abondamment des fruits qui soient agréables à Dieu; qu’elle soit tellement en vous, qu’elle vous donne la connaissance de toutes les vérités qu’il faut savoir, qu’elle règle toute votre conduite, qu’elle vous rende véritablement sages, en imprimant dans vos cœurs la crainte de Dieu, qui est le commencement de la sagesse.