Cette prédication sur Jean 16.16-23 a pour sujet l'omniscience du Seigneur Jésus qui connaît nos coeurs, nos pensées, nos questions et nos émotions. Il veille sur nous et nous promet sa joie.

 

Source: La paix du Christ au milieu de la tempête - Série de prédications sur Jean 13 à 17. 6 pages.

Jean 16 - Le Seigneur Jésus connaît nos coeurs et nos pensées, et nous promet sa joie

« Encore un peu de temps, et vous ne me verrez plus; et puis encore un peu de temps, et vous me verrez de nouveau parce que je vais vers le Père. Alors quelques-uns de ses disciples dirent entre eux : Qu’est-ce qu’il nous dit? Encore un peu de temps, et vous ne me verrez plus; et puis encore un peu de temps, et vous me verrez? et : Je m’en vais vers le Père? Ils disaient donc : que dit-il là : Un peu de temps…? Nous ne savons de quoi il parle. Jésus, sachant qu’ils voulaient l’interroger, leur dit : Vous vous questionnez les uns les autres sur ce que j’ai dit : Encore un peu de temps, et vous ne me verrez plus; et puis encore un peu de temps, et vous me verrez. En vérité, en vérité, je vous le dis, vous pleurerez et vous vous lamenterez, et le monde se réjouira : vous serez dans la tristesse, mais votre tristesse sera changée en joie. La femme, lorsqu’elle enfante, a de la tristesse, parce que son heure est venue; quand elle a donné le jour à l’enfant, elle ne se souvient plus de sa douleur, à cause de la joie de ce qu’un homme soit venu au monde. Vous donc aussi, vous avez maintenant de la tristesse; mais je vous verrai de nouveau, votre cœur se réjouira, et nul ne vous ôtera votre joie. En ce jour-là, vous ne m’interrogerez plus sur rien. En vérité, en vérité, je vous le dis, ce que vous demanderez au Père, il vous le donnera en mon nom. »

Jean 16.16-23

Chers frères et sœurs,

Le Seigneur Jésus nous connaît. Il connaît nos vies, avec ses hauts et ses bas. Il connaît nos épreuves. Il connaît nos questions. Il connaît nos émotions. Le bon Berger connaît ses brebis, et ses brebis le connaissent. Il veille sur nous, il veille sur nos pensées et sur nos cœurs.

Voyez le bon Berger en action dans notre texte. Dans la chambre haute, il s’entretient avec ses disciples. Cet échange montre bien qu’il les connaît parfaitement. Oui, le Seigneur Jésus connaît nos cœurs et nos pensées, et nous promet sa joie.

1. Il connaît nos questions🔗

Jésus vient d’annoncer aux disciples la venue de l’Esprit. Le Saint-Esprit convaincra le monde, conduira les disciples dans la vérité, glorifiera le Seigneur Jésus. Et maintenant, Jésus parle de lui. « Encore un peu de temps, et vous ne me verrez plus; et puis encore un peu de temps, et vous me verrez de nouveau parce que je vais vers le Père » (Jn 16.16). Ce n’est pas nouveau. Jésus l’a déjà annoncé. « Je m’en vais vous préparer une place, je reviendrai et je vous prendrai avec moi » (Jn 14.2-3). « Je m’en vais et je reviendrai vers vous. […] Je vais vers le Père » (Jn 14.28). « Maintenant, je m’en vais vers celui qui m’a envoyé. […] Il est avantageux pour vous que je parte » (Jn 16.5-7).

Non, ce n’est pas nouveau. Pourtant, Jésus ajoute du nouveau. Il ajoute une référence temporelle. « Encore un peu de temps. » En grec, cette expression est réduite à un seul mot : « micron », petit. « Un petit et vous ne me verrez plus, et encore un petit et vous me verrez. » « Micron », un petit, une courte période.

L’expression est répétée sept fois. C’est sûrement important. De quoi Jésus parle-t-il? Chaque mot de cette phrase est simple à comprendre, mais qu’est-ce que ça veut dire au juste? Un petit, un petit. On dirait une énigme.

Remarquez la perplexité des disciples. « Alors quelques-uns de ses disciples dirent entre eux : Qu’est-ce qu’il nous dit? Encore un peu de temps, et vous ne me verrez plus; et puis encore un peu de temps, et vous me verrez? Et : je m’en vais vers le Père? » (Jn 16.17). On s’interroge, on se consulte, on ne comprend pas. Le verset 18 en rajoute : « Ils disaient donc : Que dit-il là : Un peu de temps…? Nous ne savons de quoi il parle. » Cette petite parole soulève une grande incompréhension.

Il vous arrive peut-être de ne pas comprendre un passage de la Bible. Ou peut-être les voies de Dieu vous déroutent et vous laissent perplexes. Quand on se compare, on se console… Si ça peut vous consoler, même les apôtres n’ont pas compris!

D’ailleurs, n’est-ce pas ironique? Après 2000 ans de réflexion, l’Église chrétienne n’est toujours pas certaine de comprendre cette parole de Jésus. Il existe au moins trois interprétations de ce passage. Un : Jésus annoncerait sa mort et sa résurrection. « Encore un peu de temps, et je vais mourir, vous ne me verrez plus, mon corps sera enseveli, mon esprit montera auprès du Père. Et puis encore un peu de temps, je ressusciterai, et alors vous me verrez de nouveau. » Et c’est vrai! Peu après, ils ont vu Jésus dans son corps ressuscité!

Deux : Jésus annoncerait l’ascension et la Pentecôte. « Encore un peu de temps, et je monterai au ciel auprès du Père, alors vous ne me verrez plus, et puis encore un peu de temps, et à la Pentecôte je reviendrai vers vous par mon Esprit Saint. » Justement, Jésus vient de leur annoncer l’envoi de l’Esprit. Il vient de leur dire : « Je ne vous laisserai pas orphelin, je viens vers vous. Encore un peu de temps [le même mot], et le monde ne me verra plus, mais vous, vous me verrez parce que moi je vis, et que, vous aussi, vous vivrez » (Jn 14.18-19). Et c’est vrai, à partir de la Pentecôte, Jésus est revenu vers eux par son Esprit tel que promis; ils l’ont vu spirituellement, à travers la puissance d’Esprit.

Trois : Jésus annoncerait l’ascension et son retour à venir. « Encore un peu de temps, et je monterai au ciel, vous ne me verrez plus, et encore un peu de temps, et je reviendrai dans ma gloire. » Et c’est vrai! Quand il reviendra, tout œil le verra. Jésus en déjà a parlé plus tôt durant cet entretien : « Je reviendrai et je vous prendre avec moi » (Jn 14.3). Bien sûr, ce « peu de temps » avant son retour nous paraît très long, mais pour Dieu, c’est tout proche.

Donc, trois interprétations possibles. Laquelle est la bonne? Les disciples ne comprennent pas, et nous non plus, pas complètement. On dirait que Jésus fait exprès pour rester ambigu.

Le Seigneur Jésus connaît leurs questions.

« Jésus, sachant qu’ils voulaient l’interroger, leur dit : Vous vous questionnez les uns les autres sur ce que j’ai dit : Encore un peu de temps, et vous ne me verrez plus; et puis encore un peu de temps, et vous me verrez » (Jn 16.19).

Oui, le Seigneur connaît nos pensées, il connaît nos questions qui nous troublent. Chose étrange, il ne répond pas aux interrogations des disciples. Il ne leur laisse même pas le temps de poser leur question. Il leur coupe l’herbe sous le pied pour les orienter dans une autre direction.

En fait, Jésus sait très bien qu’ils ne peuvent pas comprendre. Il vient de leur dire au verset 12 : « J’ai encore beaucoup de choses à vous dire, mais vous ne pouvez pas les comprendre maintenant. » Alors, pourquoi en rajouter? N’est-ce pas pour les garder humbles? N’est-ce pas pour leur faire comprendre qu’ils ont besoin du Saint-Esprit promis. Sans le Saint-Esprit, impossible de comprendre la pensée de Dieu! Jésus prend grand soin de préparer ses disciples à leur mission future. Ils auront la tâche de proclamer avec clarté l’Évangile à toutes les nations. Mais pour l’instant, ils ne comprennent même pas la base. Ils doivent d’abord prendre conscience de leur faiblesse.

Les choses vont changer. Jésus le sait. Il le dit au verset 23 : « En ce jour-là, vous ne m’interrogerez plus sur rien. » Oui, la lumière se fera en son temps; ils comprendront et prêcheront l’Évangile par la puissance du Saint-Esprit. Mais pour l’instant, c’est l’incompréhension, et Jésus le sait.

Eux veulent surtout savoir : Mais que veut dire « un peu de temps »? Lui veut surtout les attirer à lui : « Vous ne me verrez plus — vous me verrez. » Une parole pour les faire soupirer, une parole pour leur faire dire : « Oui, Seigneur, nous avons vraiment hâte de te revoir. »

Qu’en est-il de nous? Sûrement, nous comprenons la pensée de Dieu bien mieux que les apôtres dans la chambre haute. Nous connaissons les vérités glorieuses de l’Évangile. Nous savourons leur richesse. Alors, n’oublions pas de remercier le Saint-Esprit pour ce grand cadeau. Connaître la pensée de Dieu est un grand privilège. Beaucoup de personnes n’ont pas ce privilège. Nous prions que Dieu leur fasse ce cadeau. Même les apôtres n’avaient pas ce privilège avant Pâques et avant la Pentecôte. Sans le Saint-Esprit, impossible de connaître la pensée de Dieu. Remercions Dieu de tout cœur pour ce don merveilleux!

En même temps, n’est-ce pas que nous avons encore des questions, nous aussi? Comment comprendre tel passage de la Bible? Pourquoi telle souffrance dans ma vie? Pourquoi un proche parent a-t-il tel problème? Qu’est-ce que Dieu est en train de faire dans le monde avec cette pandémie? Des tas de questions qui nous trottent dans la tête et qui peuvent nous troubler. Le Seigneur le sait. Le bon Berger connaît nos questions. N’est-ce pas encourageant? Il nous comprend. C’est vrai, il ne répond pas toujours à nos questions. Pourquoi? Sûrement pour nous garder humbles et dépendants. Sûrement pour nous enseigner notre besoin du Saint-Esprit. Sûrement pour nous attirer à lui et nous donner le désir de le voir. « Vous me verrez. » Belle et grande promesse! Dieu se sert même de nos incompréhensions pour notre bien. Prions pour que nos questions se transforment en désir de voir le Seigneur. Je n’ai pas toutes les réponses, Seigneur, mais j’ai vraiment hâte de te voir!

2. Il connaît nos émotions🔗

Oui, Jésus réoriente la conversation. Il bifurque dans une direction imprévue. Eux s’interrogent : « Un peu de temps, ça veut dire quoi? » Et lui répond au verset 20 : « En vérité, en vérité, je vous le dis… » Voici donc une parole importante et certaine. « Vous pleurerez et vous vous lamenterez, et le monde se réjouira : vous serez dans la tristesse, mais votre tristesse sera changée en joie. » Comment trouvez-vous sa réponse? Surprenante, n’est-ce pas? Répond-il à leur question? Non! Pourquoi donc? La vie n’est pas seulement une affaire de questions et de réponses. La vie n’est pas seulement une question théologique ou intellectuelle. J’ai déjà rencontré des chrétiens qui semblaient s’intéresser uniquement à la précision théologique : c’est malsain. La vie est plus englobante. Elle inclut aussi les émotions. Jésus bifurque. Il passe de la tête au cœur. Il passe des questions aux émotions, de l’intellect au ressenti. Que veut dire un peu de temps? Réponse : Vous pleurerez, vous vous lamenterez, vous serez dans la tristesse. Quelle étrange réponse!

Au fond, Jésus ne change pas vraiment de sujet. Il ne bifurque pas tant que ça. Les pleurs, les lamentations, la tristesse, toutes ces émotions viendront parce que « vous ne me verrez plus ». Quand les apôtres ne verront plus Jésus dans quelques heures, cette absence provoquera des réactions émotives très profondes. Déjà, ils ont le cœur troublé, à force d’entendre leur Maître leur annoncer l’avenir, et Jésus le sait. « Que votre cœur ne se trouble pas » (Jn 14.1). Ils sont inquiets, angoissés. Le bon Berger le sait. Il vient les apaiser dans la tempête. Et encore ici, au verset 22 : « Vous donc aussi, vous avez maintenant de la tristesse. » Jésus met le doigt sur leurs émotions, sans faire de reproche. Déjà, la tristesse envahit leur cœur, avant même que Jésus disparaisse de leurs yeux. Au fond, la raison et les émotions vont ensemble. Si la tristesse les envahit, c’est parce qu’ils ne comprennent pas la pensée de Dieu. Et Jésus le sait. Le bon Berger connaît les questions et les émotions de ses brebis.

Mais voyez-vous, j’attire votre attention sur quelque chose d’important dans cette histoire. Comment viendra la réponse dans leur vie? La réponse ne passera pas seulement par la raison. Sinon, Jésus pourrait se contenter de leur donner une réponse intellectuelle. Non, la réponse devra passer aussi par leurs émotions. Oh, très certainement, la connaissance est importante, elle est même essentielle! Il faut connaître les grandes vérités de l’Évangile pour être sauvé. Les connaître et les comprendre. Il y a des choses à savoir. Jésus a déjà beaucoup enseigné à ses apôtres, et eux, un peu plus tard, prêcheront la vérité et enseigneront tout le conseil de Dieu. Ce sera leur mission.

Jésus nous donne la vie par sa Parole, il nous sanctifie par sa Parole, il nous éclaire par sa Parole. Nous devrions toujours faire l’effort de mieux la comprendre. Et pourtant, Dieu ne nous donne pas une connaissance parfaite. Il ne répond pas à toutes nos questions. Il s’occupe aussi de nos émotions. La foi est une connaissance certaine de sa Parole et une confiance du cœur produite par le Saint-Esprit qui habite en moi. Alors, je peux dire : Oui, ces promesses sont vraiment pour moi. J’y crois, elles me font chaud au cœur. Mon cœur brûle à ta Parole!

Pour les disciples comme pour nous, la réponse viendra à travers ce genre d’émotions prophétisées par Jésus : « Vous pleurerez, vous vous lamenterez, vous serez dans la tristesse. » Que veut dire « un peu de temps, un peu de temps »? Réponse : Vous allez le ressentir, vous aurez des émotions très éprouvantes. Eh oui, les larmes ont coulé, les bouches se sont lamentées, les cœurs se sont remplis de tristesse quand ils ont vu Jésus cloué sur la croix. Dans sa grande compassion, le Seigneur les prépare d’avance à traverser cette épreuve. Voilà les émotions que vous aurez. La réponse à vos questions devra passer par le creuset de l’épreuve. Elle ne peut pas se limiter au niveau intellectuel. Il faudra la vivre à travers toutes les fibres de votre être.

3. Il nous promet sa joie🔗

Et ensuite, vous aurez de nouvelles émotions. « Votre tristesse sera changée en joie » (Jn 16.20). Notez bien! Jésus ne dit pas : « Votre tristesse sera remplacée par la joie ». Il dit plutôt : « Votre tristesse sera changée en joie. » Autrement dit, ce qui vous paraît un grand malheur deviendra la source de votre grand bonheur. Ce qui est la raison de votre tristesse deviendra la raison de votre joie. La mort de Jésus sur la croix provoquera des larmes et des lamentations, mais quand ils verront le Christ ressuscité, ils bondiront de joie, et alors, sa mort prendra tout son sens. Gloire à Dieu, il est mort pour nous délivrer de nos péchés!

C’est comme une femme enceinte qui souffre les douleurs de l’enfantement, ses douleurs ont un sens parce qu’elles ont un but. Dès la naissance de l’enfant, la douleur se transforme en joie. La douleur de voir Jésus englouti sur la croix est devenue la joie de notre salut!

Qu’en est-il de nous? Les apôtres ont pleuré quand Jésus est mort, ils se sont réjouis quand ils ont vu le Ressuscité. Ils se sont réjouis même quand il est monté au ciel, loin de leurs yeux, parce qu’ils savaient que leur Seigneur entrait dans son règne. Ils se sont réjouis encore plus quand ils ont reçu l’Esprit Saint. Et encore quand ils ont vu Jésus à l’œuvre par son Saint-Esprit. En même temps, ils ont encore versé des larmes, ils ont encore eu des souffrances, des persécutions, des adversités, en attendant le grand jour de joie complète.

Nous faisons partie de cette même histoire. Le temps présent contient les deux : tristesse et joie. Tristesse parce que nous ne voyons pas Jésus physiquement. Joie parce que nous le voyons spirituellement à l’œuvre. Nous vivons des épreuves. Les larmes coulent. On se lamente, on pleure. Le monde actuel est une vallée de larmes. Maladies, souffrances, échecs, mort, deuil, tristesse. En même temps, le temps présent nous apporte la vraie joie du Seigneur. Oui, parce que nous le voyons à l’œuvre, par sa Parole, par son Esprit, par la prédication, par les sacrements, par la prière, par la transformation de nos vies, par la communion fraternelle, par le travail missionnaire, par le rassemblement de son Église qui avance de jour en jour.

Le Seigneur nous envoie des temps d’épreuve, il nous enseigne à travers la tristesse. Oui, la tristesse est nécessaire, elle fait partie du programme. Elle a un sens parce qu’elle a un but. Le Seigneur la transforme en joie. Il nous l’a promis. Il donne sa joie par le Saint-Esprit, une joie belle et profonde. Tristesse et joie. Nous ne voyons pas Jésus, et nous voyons Jésus. Nous n’avons pas réponse à toutes nos questions, nous avons la réponse aux questions essentielles. Nos questions et nos émotions, le bon Berger les connaît. Plus encore, il nous promet sa joie, il nous donne sa joie, et ça nous suffit!

Tristesse et joie, il en sera ainsi jusqu’à la fin. Bientôt, dans peu de temps, « micron », nous entrerons dans la joie complète et parfaite. Nous verrons le Seigneur face à face. Nous deviendrons comme lui. Nous nous réjouirons tous ensemble, toute la famille de Dieu rassemblée dans un monde nouveau où la justice habitera. Ce sera très beau, ce sera magnifique!

Seigneur Jésus, je ne comprends pas tout de ma vie actuelle, il me reste encore des questions, mais j’ai très hâte de te voir, je me réjouis d’avance. Viens bientôt, Seigneur Jésus! Amen.