Cet article évalue ce qu'affirment des dirigeants religieux australiens sur l'exigence de "justice climatique", au détriment de Dieu, de l'épanouissement de l'homme et de la science.

5 pages. Traduit par Paulin Bédard

Une justice climatique? Des dirigeants religieux australiens multiconfessionnels exigent une « justice climatique »… au détriment de Dieu, de l’épanouissement de l’homme et de la science

  1. Les conditions météorologiques extrêmes ne sont pas devenues plus extrêmes
  2. Des définitions risibles de la justice
  3. Apparemment, « l’amour » exige que les adeptes de diverses religions soient d’accord avec ces notions
  4. Redéfinir leur conception d’un « bon chrétien »
  5. Une occasion de défendre la vraie religion au milieu de l’aveuglement

Des dirigeants chrétiens, musulmans et bouddhistes d’Australie « affirment que le changement climatique a un impact sur l’avenir de la religion », rapporte ABC Radio News, Australie1.

On ne voit pas très bien comment le changement climatique pourrait avoir un impact sur l’avenir de la religion, mais on a l’impression que l’un des principaux moyens d’exercer une influence est de favoriser le syncrétisme religieux, c’est-à-dire l’édulcoration, le compromis et le mélange des particularités doctrinales au nom de la coopération avec d’autres religions.

L’article commence ainsi :

« Le monde est en pleine crise du changement climatique, la température moyenne des océans étant la plus élevée jamais enregistrée, et des chaleurs et des pluies extrêmes ayant été enregistrées cette année dans le monde entier. »

Il importe peu que le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) des Nations Unies — que les alarmistes climatiques présentent constamment comme l’organisme faisant le plus autorité au monde — ne qualifie jamais le changement climatique de « crise », ni d’ailleurs de catastrophe, d’urgence ou de menace existentielle dans ses rapports d’évaluation scientifique. Pour trouver ce langage, il faut se tourner vers les exagérations des diplomates de l’ONU et d’autres politiciens, ainsi que vers les dirigeants de diverses organisations de défense de l’environnement, et vers les médias grand public.

Toute personne modérément informée sur le climat et la météo sait tout de suite que la journaliste Zena Chamas, qui écrit pour « Soul Search », une rubrique régulière de la chaîne ABC, ne connaît pas grand-chose à la température des océans ni aux chaleurs et aux pluies extrêmes.

1. Les conditions météorologiques extrêmes ne sont pas devenues plus extrêmes🔗

Les océans se sont-ils réchauffés? Oui, la partie supérieure des océans s’est réchauffée d’environ 0,8 °C depuis 1900. Cela représente 0,07 °C par décennie. Cependant, la plus grande partie de l’eau des océans se trouve bien en dessous de 700 mètres. La profondeur moyenne des océans est d’environ 3700 mètres, et les eaux froides profondes se mélangent aux eaux chaudes supérieures sur des échelles si lentes qu’elles se mesurent en millénaires, et non en siècles. Il n’y a donc pratiquement pas eu de réchauffement en profondeur.

Ce que nous voyons ici, c’est l’un des nombreux exemples de politiciens alarmistes, de militants et même de scientifiques qui profitent de la crédulité et de l’ignorance de « dirigeants religieux » autoproclamés.

Mais ce qui fait vraiment rire, c’est qu’elle dit que « des chaleurs et des pluies extrêmes ont été enregistrées dans le monde entier cette année ». Oui. Elles l’ont été. Et c’est le cas chaque année. Quelque part. Il en va de même pour le froid extrême et la sécheresse. Chaque année. Quelque part. Tout comme pour la chaleur moyenne et la pluie. Chaque année. Quelque part. C’est ainsi que les choses se passent avec la météo.

Il n’y a cependant eu aucune tendance à la hausse des phénomènes météorologiques extrêmes au cours de la « période de réchauffement moderne » — ni pour les ouragans, ni pour les tornades, ni pour les inondations, ni pour les sécheresses, ni pour les vagues de chaleur, ni pour les vagues de froid. Rien.

Oh, eh bien, tant pis pour les détails pointilleux que sont les faits.

Qu’est-ce que ces dirigeants religieux ont à dire?

2. Des définitions risibles de la justice🔗

Le rapport se concentre sur l’Australian Religious Response to Climate Change (ARRCC) [La réponse religieuse australienne au changement climatique], un organisme multiconfessionnel qui affirme « unir les communautés religieuses pour la justice climatique ». Il convient de noter que les 100 membres de l’ARRCC représentent moins de 7 % de l’ensemble du clergé australien, et qu’il n’est donc pas certain qu’ils soient représentatifs.

Mais que disent-ils? Ils réclament la « justice climatique ».

La signification de cette « justice climatique » n’est pas claire, le terme « justice » étant très en vogue ces derniers temps. La « justice » exige des réparations raciales en Californie — des gens qui vivent aujourd’hui payant des gens qui vivent aujourd’hui pour des préjudices causés par d’autres gens à d’autres gens qui vivaient il y a 170 ans, bien que les gens d’aujourd’hui n’aient jamais fait ces choses, et que les autres gens d’aujourd’hui n’aient jamais souffert de ces choses. La « justice » exige de permettre aux membres de groupes précédemment lésés de voler dans les magasins de détail en toute impunité. La « justice » exige de redistribuer la richesse mondiale au nom du « changement climatique », comme l’a dit l’ancien coprésident du GIEC, Ottmar Edenhofer.

Mais pour l’ARRCC, la « justice climatique » semble au moins exiger que les religieux « agissent contre le changement climatique ».

3. Apparemment, « l’amour » exige que les adeptes de diverses religions soient d’accord avec ces notions🔗

« Je ne vois pas comment une religion peut rester pertinente si elle n’aborde pas [la crise climatique] », a déclaré Tejopala Rawls, un bouddhiste ordonné impliqué dans l’ARRCC. Pourquoi? Parce que — bien sûr! — « le concept d’amour et de bonté universels au sein du bouddhisme » l’exige.

Oh, oui, je vois. A doit faire B parce que l’amour l’exige. Je n’aime pas être un peu rude, mais c’est le discours habituel des garçons adolescents à l’égard de leurs compagnes adolescentes. « Je t’aime, et si tu m’aimais, tu me laisserais faire. » Non, selon Romains 13.8-10, l’amour n’est pas la violation des lois de Dieu — y compris les lois contre l’adultère et la fornication —, mais l’obéissance aux lois de Dieu.

Alors, non, l’amour n’exige pas tout ce que quelqu’un dit qu’il exige. Certains détails doivent faire l’objet d’une attention particulière — par exemple, cette action va-t-elle vraiment aider ou va-t-elle causer des préjudices? Va-t-elle aider certaines personnes au détriment d’autres personnes?

Dépenser des milliers de milliards de dollars pour lutter contre le changement climatique en passant de combustibles fossiles abondants, fiables et abordables, qui continuent de fournir plus de 80 % de l’énergie mondiale, à des énergies éoliennes et solaires diffuses, peu fiables et coûteuses, ralentira, arrêtera ou inversera la lutte contre la pauvreté dans le monde — tout cela pour empêcher un réchauffement planétaire qui, selon le GIEC lui-même, ne réduirait le produit intérieur brut mondial par personne que d’environ 2,6 % par rapport à un niveau qui serait déjà près de neuf fois supérieur à ce qu’il est aujourd’hui. Et la pauvreté est une menace bien plus grande pour la santé et la vie humaines que tout ce qui est lié au climat. Cette exigence ne me semble pas tellement empreinte d’amour.

4. Redéfinir leur conception d’un « bon chrétien »🔗

Que disent encore ces dirigeants religieux? Sureka Goringe, directrice nationale de Uniting World [Unifier le monde], l’agence d’aide de l’Église de l’Unification en Australie, affirme que le changement climatique « redéfinit » ce que signifie être un « bon chrétien ». Je suppose que le Symbole des apôtres, le Symbole de Nicée, la Définition de Chalcédoine, le Symbole d’Athanase et d’autres credos et confessions de foi ne suffisent pas, sans parler de la Bible et de la foi en Jésus-Christ.

Le rapport cite le Dr Goringe qui déclare ceci :

« Le changement climatique soulève de profondes questions philosophiques et existentielles. Certaines personnes cherchent des réponses à ces questions dans leur religion. Par exemple, il y a eu plusieurs catastrophes naturelles importantes, y compris des cyclones tropicaux, des tremblements de terre et des tempêtes météorologiques violentes dans la région du Pacifique depuis 2014, toutes liées au changement climatique. »
« Il s’agit d’aider les gens à comprendre, dit-elle, que le changement climatique n’est pas tant une punition de Dieu parce qu’on aurait fait quelque chose de mal, mais qu’il s’agit en fait d’une conséquence du comportement humain. »

J’ai déjà souligné qu’il n’y a pas eu d’augmentation de la fréquence ou de l’intensité des phénomènes météorologiques extrêmes au cours de la période de réchauffement moderne. En fait, certains ont diminué, comme les cyclones tropicaux. Cependant, je ne peux pas comprendre comment Mme Goringe peut penser que les tremblements de terre sont « liés au changement climatique ». Néanmoins, on nous dit que les soi-disant bons chrétiens vont reconnaître, d’une manière ou d’une autre, que ces phénomènes sont la conséquence d’un comportement humain imprudent, voire pécheur.

5. Une occasion de défendre la vraie religion au milieu de l’aveuglement🔗

Il y a un petit rayon de lumière à la fin du reportage d’ABC, et il vient de Goringe. Elle dit :

« Nous avons foi en un Dieu qui n’abandonne pas et, dans la nuit la plus sombre, Dieu est ce rayon de lumière. Il n’y a pas d’obscurité qui ne puisse être pénétrée par des gens qui se soucient les uns des autres. »

D’accord, c’est vrai. Cependant, dans la Bible, à maintes reprises, la lumière est une métaphore de la vérité. Jésus dit qu’il est la véritable lumière qui éclaire le monde (Jn 8.12). Il dit que ses disciples sont censés être la lumière du monde (Mt 5.14). Il dit qu’il est le chemin, la vérité et la vie, et que personne ne vient au Père si ce n’est par lui (Jn 14.6). Ce qui suggère que les chrétiens impliqués dans l’ARRCC devraient peut-être évangéliser les musulmans, les bouddhistes et les autres non-chrétiens. Pourtant, je doute que ce soit ce qui se produise. Ces personnes, après tout, pensent que le changement climatique redéfinit « ce que signifie être un bon chrétien ».

Ce que nous voyons ici, en réalité, c’est une série d’exemples de politiciens, de militants et même de scientifiques alarmistes qui profitent de la crédulité et de l’ignorance de « dirigeants religieux » autoproclamés qui assimilent aveuglément « l’amour du prochain » à la diffusion du discours catastrophiste sur le changement climatique et à l’adoption de toutes les politiques qui s’y rapportent.

Oh, si les dirigeants chrétiens avaient la sagesse de reconnaître les tromperies et s’ils avaient le courage de s’y opposer fermement!

Note

1. Zena Chamas, « These religious leaders say climate change is impacting the future of religion » [Ces dirigeants religieux affirment que le changement climatique a un impact sur l’avenir de la religion], ABC Radio News, 7 octobre 2023.