Cet article a pour sujet la résurrection du Christ et sa victoire sur la mort et sur Satan, le prince de la mort. Jésus est vivant pour toujours; au milieu de nos souffrances, il nous donne l'espérance de notre propre résurrection.

Source: Jésus-Christ lumière du monde. 4 pages.

La résurrection du Christ

« À l’aube du premier jour de la semaine », nous disent les quatre Évangiles, des femmes pieuses, celles qui faisaient partie du cercle des intimes de Jésus, qui ne l’avaient point abandonné lors de sa crucifixion, qui avaient entendu son dernier cri, constaté sa mort et qui l’avaient enseveli, vinrent au tombeau pour la toilette funèbre du mort. Mais la grosse pierre avait été roulée et le tombeau était vide. Et soudain, le crucifié de vendredi après-midi leur apparaissait vivant; il était ressuscité!

Le Nouveau Testament insiste tellement sur l’apparition de Jésus, sur toutes ses apparitions, qu’il serait insensé de ne pas lui accorder foi. Il apparut donc à ces femmes, à quelques disciples, au groupe des onze, à deux hommes, à cinq cents de ses fidèles et, pour finir, ainsi que l’écrira saint Paul, à lui-même, tel un avorton (1 Co 15.4-8).

L’Église primitive, et à sa suite l’Église universelle tout entière, croit et confesse sa foi en lui par cette phrase du credo : « Il a été crucifié, il est mort, il a été enseveli, il est descendu aux enfers. Le troisième jour, il est ressuscité des morts. »

Vendredi, les intimes de Jésus pleuraient sur sa disparition et sur leurs illusions perdues. Mais voici qu’au matin du premier jour de la semaine, leur mort devenait le Vivant, le Seigneur ressuscité qui les chargeait aussitôt d’une mission : celle d’annoncer sa résurrection et de conquérir le monde en son nom.

Ce sont là les faits essentiels du récit de la résurrection du Christ. Les détails sont abondants. Il serait insensé de les tenir pour des « faux ». Leur absolue véracité saute non seulement aux yeux de la foi, mais elle ne devrait même pas poser de problème à celui qui les examine objectivement, sans le parti pris de l’anti-foi. Et le chrétien, lui, les accueillera toujours avec une foi émerveillée et débordante de reconnaissance.

Mais la foi fait encore davantage. À la manière des premiers disciples, elle proclame une victoire. Car il s’agissait, en effet, d’une victoire éclatante sur la mort. Voici un homme, mort et enseveli, qui revient à la vie! L’insatiable dévoreuse, qui broie un jour ou l’autre chaque être vivant de ses mâchoires de fer, a été blessée à mort. Et c’est Jésus-Christ qui lui a asséné le coup mortel!

Dans cet étrange et terrifiant combat, le Christ a été le plus fort. Il l’a vaincue! Lui qui était mort, il vit désormais à jamais. « La mort a été engloutie dans la victoire », affirme l’apôtre Paul (1 Co 15.54).

Ce n’est pas ainsi qu’on pourrait discourir sur les grands hommes du passé. Ils ne répondront jamais « présents », et, quelle que soit l’angoisse, quelle que soit l’urgence de nos appels, resteront toujours sans réponse. Nous ne pouvons nous attendre qu’à un silence de mort, et de mort définitive… Un jour, de nous aussi, on dira : « Il est mort… »

Seul de Jésus on a pu dire, on peut dire : Il était mort et voici qu’il est vivant! Il le déclare d’ailleurs personnellement : « J’étais mort et me voici vivant aux siècles des siècles » (Ap 1.18). Il accepta la mort de plein gré. Il marcha devant elle. Il se laissa volontairement briser. Mais voici qu’il lui échappa! Car il l’affronta pour la vaincre, pour la terrasser définitivement.

D’ordinaire, notre discours tourne autour de la mort. Il existe actuellement une science appelée « thanatologie », c’est-à-dire science de la mort. Qui est-elle? D’où vient-elle? Comment se fait-il que même les plus grands, les plus vigoureux et les plus puissants des fils des hommes ne puissent lui échapper? Suffirait-il de nous contenter d’explications purement physiologiques? De le définir comme la cessation, l’arrêt biologique de la vie? Certes, elle est cela. Mais pourquoi est-elle cela?

La foi biblique explique ce phénomène par la présence parmi nous d’un adversaire, celui que nous nommerons l’anti-Dieu et l’anti-homme, l’anti-vie et l’anti-Créateur. La mort est l’acte signé par ce rôdeur impitoyable qui s’attaque à tout vivant comme le prédateur sur sa proie. Il laisse toujours derrière lui les taches rouges du sang et des vertèbres brisées.

En dépit de la poésie dont écrivains et poètes aiment parfois entourer la mort, nous ne pouvons pas ignorer ni dissimuler la laideur hideuse de la mort de la personne humaine, surtout de celle de nos proches et de nos intimes. Car l’Adversaire réussit à briser même les plus beaux, les plus vigoureux et les plus jeunes parmi nous. Il s’appelle Satan. Jésus le nomme « le Prince de ce monde ». Il est le destructeur par essence et par excellence. Celui qui, non satisfait de distribuer toujours et partout sa hideuse moisson de souffrance et de discorde, de plonger les humains dans le désespoir, de faire germer le péché et de causer la malédiction, finit par faucher les vies humaines.

Et non seulement il rôde dans le monde et autour de nous, mais il pénètre jusqu’au plus profond de nous-mêmes. Car il trompe nos cœurs et il les asservit. Parfois, peut-être même en ce moment, nous devenons ses complices. Or, sachons-le; la mort est son fait, sa production, sa moisson. Moisson terrible et terrifiante, moisson universelle, nous ne saurions échapper à la maille serrée de ses filets.

Or, c’est de lui que Jésus-Christ est principalement vainqueur. Nous pouvons célébrer d’autant plus sa victoire parce que celle-ci n’est pas seulement une victoire remportée sur la mort et sur la tombe, mais encore sur le Prince de celle-ci. Jusque là, Satan détenait le pouvoir absolu sur la vie et sur la mort.

À présent, il ne peut plus se réjouir de notre mort ni de celle du Christ. L’heure est passée où il pouvait encore espérer, s’imaginer qu’en livrant Jésus à ses bourreaux humains, celui-ci sombrerait dans le désespoir sans pouvoir échapper à l’emprise de l’enfer, qu’il triompherait du Fils de Dieu. Mais son ricanement aura été de courte durée et son autorité bien provisoire. Le matin de Pâques, le Christ a fait écrouler son empire. La contre-offensive du Prince de la vie fut un succès total. Jésus sortit vivant de la tombe et, à présent, c’est l’autorité incontestable de Dieu qui s’étend sur le monde et l’univers tout entier.

Sa puissance est irrésistible. C’est elle qui nous rend vainqueurs. Car la victoire du Christ a été remportée pour nous, en notre faveur, comme l’avait été la bataille mortelle livrée sur la croix de sa passion et de sa mort. Ainsi, la somme de nos misères humaines, la somme des souffrances accumulées ici-bas, toutes les peines que nous endurons, parfois avec des soupirs inexprimés, ne sont pas le dernier acte du drame de notre existence et de notre destinée.

Les tombes fermées et scellées ne le resteront pas pour toujours. Parce que le Christ est ressuscité, nous savons que le Malin n’a plus un pouvoir ultime sur nous et que même le deuil ou notre propre mort feront place à la lumière qui jaillit du tombeau vide le premier jour de la semaine, en ce matin de la première Pâque chrétienne. En dépit des larmes ou du sang, nous pouvons jubiler, car la victoire du Christ est aussi notre propre victoire.

Accueillons-la donc par la foi. Prenons à la lettre ce que le Christ en personne a déclaré : « J’étais mort et me voici vivant aux siècles des siècles » (Ap 1.18). Croyons donc au Christ et en lui exclusivement. Méfions-nous de nos propres idées sur la mort et de nos propres conceptions sur l’immortalité. Libérons-nous de cette vague idée religieuse qui nous lierait avec « l’esprit universel », et de Pâques comme le symbole du retour du printemps et du recommencement de la vie de la nature. C’est la personne de Jésus-Christ qui est l’objet de notre foi. Autrement, celle-ci ne serait qu’une mythologie de plus, une idéologie parmi tant d’autres, un idéal peut-être sublime, mais sans aucune force devant « la reine des épouvantements ». Et sans victoire sur la mort, la tombe, le mal et Satan, il n’y aurait que ténèbres et désespoir. Or, à travers les plus épaisses ténèbres, nous pouvons orienter nos regards vers le Seigneur ressuscité. Nul autre parmi les mortels n’a déclaré : « Je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi vivra, quand même il serait mort » (Jn 11.25). Personne ne s’est présenté de la sorte : « Je suis la lumière du monde » (Jn 8.12). « Je suis le chemin, la vérité et la vie » (Jn 14.6). Croyons en lui afin que sa victoire réelle et incontestable puisse devenir la nôtre, dès à présent et pour l’éternité.

Je ne prétends pas que cette victoire de Pâques, reçue avec reconnaissance et même avec une ferme conviction, nous mettra à l’abri de toute peine ici-bas, voire de la mort. Notre foi n’est pas la baguette magique de l’illusionniste qui nous élèverait au-dessus des contingences temporelles et historiques. Cependant, nous sentons déjà un changement profond en nous-mêmes, une réalité intérieure que ne pourront démentir ni l’épreuve ni la tentation diabolique. C’est la conviction inébranlable que déjà l’ennemi est mortellement blessé, que ses derniers soubresauts, quoique violents et dangereux, ne nous atteindront pas définitivement, que le mal, sous toutes ses formes, et la mort avec ses dents d’airain ne sont pas l’effrayante et ultime réalité. Notre ennemi, l’anti-Dieu et l’anti-homme par excellence, n’aura pas le dernier mot.

Le Nouveau Testament nous convie à marcher par la foi. Il nous enjoint à persévérer dans cette espérance lumineuse. Pâques a ouvert une brèche à travers laquelle Jésus avance et nous conduit. Que dis-je! Il nous emporte sur ses ailes, aussi sûrement que l’aigle emporte ses petits, vers l’accomplissement, vers la destinée qui s’appelle son Royaume.

« Vous me verrez parce que moi je vis, et que, vous aussi, vous vivrez », déclarait Jésus (Jn 14.19). C’est Pâques, réjouissons-nous! Allons fêter dans la reconnaissance, avec les autres croyants si possible, ce jour de victoire et d’espérance, jour de célébration et occasion d’adoration humble et reconnaissante.

Car le Seigneur est vraiment ressuscité!