Cet article sur Luc 2.6-7 a pour sujet l'humiliation du Christ à sa naissance, car il n'y avait même pas de place pour lui dans l'auberge.

2 pages. Traduit par Paulin Bédard

Luc 2 - Pas de place

L’une des phrases les plus célèbres de l’histoire de Noël décrit l’enfant Jésus placé dans une mangeoire, « parce qu’il n’y avait pas de place pour eux dans l’hôtellerie » (Lc 2.7).

Lorsque Luc mentionne une auberge ou une hôtellerie, nous ne devrions pas nous imaginer quelque chose comme un Holiday Inn ou un Travelodge moderne, des endroits où nous pouvons profiter d’un petit déjeuner continental et de la piscine. À l’époque, il y avait des endroits semblables à nos hôtels, mais probablement pas à Bethléem. Quelle en aurait été l’utilité? Cette bourgade n’était pas très grande, et elle n’était pas située sur une route principale.

Cette « auberge » n’était probablement pas une entreprise commerciale. Il s’agissait plutôt probablement d’une simple maison d’hôtes. Dans les petits villages, les propriétaires mettaient parfois une chambre à la disposition des voyageurs de passage. Les voyageurs devaient généralement fournir leur propre literie et leur propre nourriture, tandis que l’hôte pouvait fournir du fourrage pour les animaux et un feu pour la cuisine. Il s’agissait généralement d’un hébergement modeste.

Nous imaginons parfois Joseph et Marie en train de chercher frénétiquement un endroit où loger la veille de Noël. C’est ainsi que l’histoire est souvent racontée : ils venaient d’arriver à Bethléem, Marie était soudainement en train d’accoucher et ils étaient encore à la recherche d’une chambre convenable. Mais tout ce qu’ils ont trouvé, c’étaient des néons qui clignotaient : Pas de place. Une situation stressante!

Dans le récit habituel de l’histoire, le drame est renforcé par la présence d’un aubergiste sans cœur. On dit qu’il a jeté un coup d’œil à ces Galiléens poussiéreux, qu’il a claqué la porte et les a renvoyés chez eux. Il ne voulait pas qu’un bébé soit mis au monde dans la salle de bain attenante!

D’autres disent que Joseph et Marie ont été refoulés parce que l’auberge était pleine en raison du recensement impérial, ou peut-être pleine de soldats romains en permission.

Ce que dit Luc est beaucoup plus simple. Au lieu d’une recherche frénétique de dernière minute, Joseph et Marie étaient probablement à Bethléem depuis quelques semaines déjà avant la naissance de Jésus. Le verset 6 dit : « Pendant qu’ils étaient là, le temps où Marie devait accoucher arriva. » Ils étaient en ville depuis un certain temps, mais ils n’avaient pas trouvé d’endroit où loger en attendant la naissance. La maison d’hôtes locale était pleine et les autres possibilités étaient minces.

Joseph et Marie devaient trouver autre chose. Le verset 7 mentionne une mangeoire, ce qui signifie qu’ils se trouvaient dans un endroit également occupé par du bétail. Il est certain, en tout cas, que des animaux se trouvaient à proximité. Selon une vieille tradition, Jésus est né juste à l’extérieur de Bethléem, dans une grotte, car les grottes étaient souvent utilisées comme étables pour les animaux. Toutefois, les mangeoires étaient souvent installées à l’extérieur, dans un enclos ou dans une cour; il est donc possible que Jésus soit né en plein air, sous les étoiles.

Une autre possibilité — la plus probable, à mon avis — est que Joseph et Marie aient trouvé une place non pas dans la maison d’hôtes du village, mais dans une autre famille locale. Dans de nombreuses maisons, les animaux vivent sous le même toit que les personnes. Le bétail pouvait se trouver à l’étage inférieur de la maison, ou dans un hangar relié à la maison.

Quelle qu’en soit l’apparence, cette scène poursuit le thème que Luc développe depuis le début de son Évangile : le Sauveur du monde est entré dans cette vie de la manière la plus humble qui soit. Il est venu d’une manière qui aurait été honteuse pour toute personne ayant un statut ou une position. Il n’y avait ni luxe ni aisance pour ce Fils de David! Il aurait dû naître dans un palais royal, et non dans une cabane au bord de la route. Il n’était même pas chez lui.

Le fait d’être exclu d’un logement confortable comme celui-ci n’était que le début. Plus tard, nous entendrons Jésus dire : « Les renards ont des tanières, et les oiseaux du ciel ont des nids; mais le Fils de l’homme n’a pas où reposer sa tête » (Lc 9.58). Dans la vie, Jésus n’avait rien à son nom. Pas d’argent, pas de confort et pas de lieu de repos. Il a passé son ministère à errer dans la campagne, à dormir dans des bateaux et à séjourner dans le désert.

Il ne pouvait même pas se rendre dans la ville où il a grandi, Nazareth. Rappelez-vous comment il a été chassé par les gens avec lesquels il avait grandi parce qu’ils n’aimaient pas ce qu’il disait. C’est bien vrai, Jésus n’avait « nulle part où poser sa tête », nulle part où se sentir chez lui. Rejeté par les hommes et méprisé par son peuple. Mis à l’écart, alors qu’il aurait dû être accueilli.

Et pourquoi? Pourquoi accepter tous ces mauvais traitements alors qu’il méritait manifestement beaucoup mieux? Si cela nous arrivait, nous commencerions probablement à râler pour faire valoir nos droits. Jésus a toutefois accepté cette honte parce qu’il n’était pas sur terre pour chercher son propre intérêt. Il a toujours cherché le nôtre!

Jésus est devenu totalement pauvre, afin de nous rendre riches pour notre salut.

Jésus a choisi d’être rejeté pour que nous soyons toujours bien accueillis.

Jésus a accepté d’être sans abri pour nous assurer une place dans la maison du Père!