Cet article sur les questions 12 à 15 du Catéchisme de Heidelberg a pour sujet notre besoin d'un Sauveur. Nous sommes incapables de nous sauver par nos oeuvres et personne d'autre ne peut payer la dette de notre péché.

Source: Certitude et réconfort. 5 pages.

Nous avons besoin d’un Sauveur

Puisque nous avons donc mérité, par le juste jugement de Dieu, un châtiment temporel et éternel, comment pourrions-nous l’éviter et rentrer en grâce?

Dieu veut que sa justice soit satisfaite1. C’est pourquoi nous lui devons un entier paiement soit par nous-mêmes, soit par un autre2.

1. Ex 20.5; Ex 23.7; Rm 2.1-11.
2. És 53.11; Rm 8.3-4.

Mais pouvons-nous payer nous-mêmes?

Impossible! Nous augmentons au contraire chaque jour notre dette1.

1. Jb 9.1-3; Jb 15.15-16; Ps 130.3; Mt 6.12; Rm 2.4-5.

Y a-t-il quelque part une simple créature qui puisse payer pour nous?

Aucune. D’abord parce que Dieu ne veut pas punir une autre créature pour une faute dont l’homme est responsable1; ensuite parce qu’une simple créature ne pourrait ni supporter le poids de la colère éternelle de Dieu contre le péché ni en délivrer d’autres2.

1. Éz 18.4,20; Hé 2.14-18.
2. Ps 49.7-9; Ps 130.3; Na 1.6.

Quel médiateur et libérateur devons-nous donc chercher?

Quelqu’un qui soit vrai homme1 et parfaitement juste2 et cependant plus fort que toutes les créatures, c’est-à-dire qui soit en même temps vrai Dieu3.

1. 1 Co 15.21-22; Hé 2.17.
2. És 53.9-11; 2 Co 5.21; Hé 7.26.
3. És 7.14; És 9.5; Jr 23.6; Jr 33.15-16; Jn 1.1; Rm 8.3-4.

Catéchisme de Heidelberg, Q&R 12 à 15

  1. Notre désespoir complet (Q&R 12-14)
  2. Notre seul espoir (Q&R 15)

Nous avons absolument besoin d’un Sauveur! La première partie du Catéchisme nous a fait constater notre problème : Il s’agit de notre péché et de notre misère qui en découle. Un péché tellement grand! Une misère tellement profonde! Dieu a quelque chose contre nous, quelque chose de grave. Il veut que nous l’aimions du fond du cœur et que nous aimions notre prochain en toute sincérité. Cependant, nous sommes portés à détester Dieu et à détester notre prochain. Dieu est saint. Le péché lui pue au nez. Dieu est parfaitement juste. Il demande de nous rien de moins que la perfection. Le péché que nous avons commis contre sa sainte majesté doit être puni du châtiment le plus fort, du châtiment éternel. Quelle misère! Quel désespoir! Nous avons tellement besoin d’un Sauveur!

Nous sommes tous dans la même situation. Pas un d’entre nous n’est meilleur qu’un autre. Nous sommes tous profondément misérables. Si nous pouvions seulement reconnaître et ressentir notre plus grand besoin, celui d’un Sauveur! Il nous arrive souvent d’estimer que nous ne sommes pas si mauvais, et d’être même assez fiers et contents de nous-mêmes. À d’autres occasions, nous nous sentons au contraire médiocres et découragés de nous-mêmes. Peu importe ce que nous ressentons ou comment nous nous percevons, l’important c’est de savoir comment Dieu, lui, nous voit. Dieu a quelque chose contre nous. Il est en colère. Une juste colère. Sa justice réclame que nous soyons punis du châtiment le plus terrible qui soit. Tout le monde devrait en être informé. C’est tellement important. Nous devrions le faire connaître à tous : Nous avons absolument besoin d’un Sauveur!

1. Notre désespoir complet (Q&R 12-14)🔗

Nous commençons l’étude de la deuxième grande section du Catéchisme de Heidelberg qui s’intitule : « La délivrance de l’homme ». Notre délivrance! Il y a de l’espoir. Oui, l’espoir renaît! La lumière commence à poindre au bout du tunnel… Après notre péché et notre misère, enfin notre délivrance! Voilà une excellente nouvelle.

Mais commençons par mettre les choses au clair. Par nous-mêmes, nous ne pouvons aucunement contribuer à notre salut. Nous avons une dette immense envers Dieu et nous n’avons rien pour payer. « Mais pouvons-nous payer nous-mêmes? Impossible! Nous augmentons au contraire chaque jour notre dette » (Q&R 13). Comment pourrions-nous éviter le juste jugement de Dieu et rentrer en grâce? « Dieu veut que sa justice soit satisfaite » (Q&R 12). Impossible de l’éviter. « C’est pourquoi nous lui devons un entier paiement soit par nous-mêmes, soit par un autre » (Q&R 12). Le seul moyen d’échapper au châtiment et de retrouver la faveur de Dieu, c’est que notre dette envers Dieu soit remboursée au complet.

Le chemin du salut s’appelle justice. « On t’appellera Ville de la justice, Cité fidèle. Sion sera rachetée par la droiture, et ceux qui se convertiront seront sauvés par la justice » (És 1.26-27). Le seul moyen d’être sauvés, c’est que notre dette soit remboursée par un entier paiement pour que la justice de Dieu soit pleinement satisfaite. Sommes-nous capables de payer nous-mêmes? Non, impossible! Au contraire, chaque jour nous péchons et nous augmentons ainsi toujours plus notre dette. Si nous cherchons en nous-mêmes à résoudre notre problème, nous sommes sans espoir!

Nous connaissons des religions qui prétendent que nous pourrions contribuer à notre salut. En réalité, toutes les religions du monde, à l’exception du christianisme biblique, croient au salut par les bonnes œuvres. Elles croient toutes que nous sommes bons — au moins relativement bons — et que le péché est simplement dû à une faiblesse ou à de l’ignorance. Elles proposent toutes comme voie de salut des rituels ou des efforts à fournir pour parvenir au bonheur éternel.

Il nous arrive également, en tant que chrétiens, de penser que nous pourrions impressionner Dieu. Nous nous imaginons qu’en obéissant à ses commandements, nous pourrons sans doute lui plaire. Nous croyons qu’en lisant la Bible, qu’en allant à l’église, qu’en donnant du temps, de l’argent ou de l’énergie à de bonnes causes, Dieu sera sûrement impressionné par nos œuvres et enclin à nous recevoir favorablement auprès de lui. Et que penser de nos souffrances? Nous nous imaginons qu’elles peuvent nous aider à mériter la faveur de Dieu. Nous pouvons même penser que « notre décision » d’accepter Jésus détermine notre salut, comme si notre volonté n’était pas également corrompue par le péché.

En réalité, le salut ne dépend aucunement de nous et nous ne sommes nullement en mesure d’impressionner Dieu de quelque manière que ce soit. Comment quelqu’un que la Bible qualifie de « mort spirituellement » peut-il par lui-même se tourner vers Dieu et commencer à lui obéir et à lui plaire? Même une toute petite parcelle de contribution personnelle à notre salut est à classer dans la fausse religion des œuvres qui, en fin de compte, est contraire à l’Évangile de la grâce et ne procure aucune véritable espérance ni profond réconfort.

Que dit la Parole de Dieu?

« Crois-tu que tu échapperas au jugement de Dieu? […] Par ton endurcissement et par ton cœur impénitent, tu t’amasses un trésor de colère pour le jour de la colère et de la révélation du juste jugement de Dieu » (Rm 2.3,5).

Le prophète Ésaïe a fait la douloureuse et brûlante expérience de la sainteté de Dieu.

« Malheur à moi! Je suis perdu, car je suis un homme dont les lèvres sont impures, j’habite au milieu d’un peuple dont les lèvres sont impures, et mes yeux ont vu le Roi, l’Éternel des armées » (És 6.5).

Si nous pensons pouvoir payer notre dette envers Dieu, c’est parce que nous ne savons pas vraiment ce qu’est le péché ni quelles sont les conséquences désastreuses du péché. « Le salaire du péché c’est la mort » (Rm 6.23). Notre conception de la sainteté de Dieu est très pauvre. Ce n’est pas la quantité de péchés qui provoque sa juste colère, mais la présence même du péché. Impossible par nous-mêmes de réparer nos torts contre lui. « Si tu gardais le souvenir des fautes, Éternel, Seigneur, qui pourrait subsister? » (Ps 130.3). Si nous regardons à nous-mêmes, nous sommes sans espoir!

Alors que faire? Quelqu’un d’autre pourrait-il nous aider? Il n’a pas manqué de gens, au cours de l’histoire, pour proposer des solutions à nos problèmes. Et bien sûr, des foules accourent toujours à toute vitesse auprès de ceux qui se prétendent « sauveurs ». Karl Marx avait la réponse aux problèmes de la société. Sigmund Freud avait la réponse aux problèmes de l’individu. Les politiciens ont la réponse aux problèmes de notre pays. Les religions et les philosophies ne manquent pas de gourous et de prophètes qui prétendent avoir la réponse aux grands problèmes de l’homme.

Mais qu’est-ce qui ne va pas avec tous ces « sauveurs »? C’est qu’ils ne s’attaquent pas à notre vrai problème. Pour eux, le problème fondamental serait économique, psychologique, politique ou environnemental. D’après eux, le problème est défini comme étant l’inégalité des classes sociales, les troubles vécus durant notre enfance, le manque d’estime de soi, l’intolérance, la souffrance, la pollution ou le manque de respect pour l’environnement, etc. Tous ces fléaux, bien entendu, font partie du problème. Mais au fond, le vrai problème à la racine de tous les autres, c’est notre péché contre Dieu. Nous avons offensé Dieu, le Créateur du ciel et de la terre. Aucun être humain pécheur ne pourra nous procurer une solution satisfaisante.

« Ils ont confiance en leurs biens et se félicitent de leur grande richesse. Ils ne peuvent se libérer l’un l’autre ni donner à Dieu le prix de leur rançon. La libération de leur âme est chère et n’aura jamais lieu » (Ps 49.7-8).

Un ange du ciel ne pourrait-il pas venir nous délivrer? Un ange n’aurait-il pas pu devenir homme et mourir pour nos péchés? Certaines sectes le prétendent. Elles enseignent faussement que Jésus n’était pas vrai Dieu, mais une simple créature angélique. Si tel était le cas, nous n’aurions aucun espoir de salut puisqu’aucun ange du ciel n’est assez puissant pour nous délivrer de nos péchés et de notre misère.

Que penser alors des animaux sacrifiés dans l’Ancien Testament? N’est-ce pas Dieu qui a prescrit ces sacrifices pour le pardon des péchés? En réalité, aucun sacrifice d’animaux n’a jamais effacé notre dette. Ces sacrifices offerts par les prêtres étaient comme une carte de crédit. Chaque fois qu’on l’utilisait, on devait rembourser plus tard. Les animaux sacrifiés durant toute la période de l’Ancien Testament annonçaient le remboursement qui allait être effectué plus tard à la croix, mais ne pouvaient jamais servir de paiement en eux-mêmes pour la dette du péché.

« Y a-t-il quelque part une simple créature qui puisse payer pour nous? » Réponse : « Aucune! » (Q&R 14). Et pourquoi donc? D’abord parce que Dieu est juste : c’est l’homme qui a péché, c’est donc un homme qui doit payer. Aucun ange du ciel ni aucun animal de la terre ne peuvent acquitter le péché d’un seul homme. Ensuite parce que personne n’est assez fort pour soutenir la pression insupportable de la colère de Dieu sans être complètement écrasé. Ainsi, que nous regardions à nous-mêmes ou aux autres, nous sommes toujours sans espoir!

En parlant de notre Sauveur, l’apôtre Pierre a dit : « Le salut ne se trouve en aucun autre; car il n’y a sous le ciel aucun autre nom donné parmi les hommes, par lequel nous devions être sauvés » (Ac 4.12). Jésus lui-même a déclaré : « Moi, je suis le chemin, la vérité et la vie. Nul ne vient au Père que par moi » (Jn 14.6).

2. Notre seul espoir (Q&R 15)🔗

La solution doit absolument venir de l’extérieur de notre monde. Cela nous semble impossible, mais c’est le message même de l’Évangile! Nous avons besoin d’un « médiateur » et d’un « libérateur ». Un médiateur est quelqu’un qui s’interpose comme intermédiaire entre deux parties en conflit en vue de les réconcilier. Un libérateur est quelqu’un qui nous délivre d’une situation sans espoir.

Quelles sont les deux qualités requises au Sauveur? Il faut d’abord qu’il soit « vrai homme et parfaitement juste » (Q&R 15). Le Fils de Dieu est venu en tant qu’homme, pour être un nouvel Adam qui non seulement n’a jamais péché, mais qui a également été parfaitement obéissant. Il devait être à la fois libre de toute dette et posséder « un compte en banque bien garni ». « Dieu, en envoyant à cause du péché son propre Fils dans une chair semblable à celle du péché, a condamné le péché dans la chair » (Rm 8.3).

Notre Sauveur Jésus est toutefois plus qu’un homme. Il faut également qu’il soit « vrai Dieu », « plus fort que toutes les créatures » (Q&R 15). Il doit être capable de faire face à la colère de Dieu et survivre. Sinon, il ne peut aucunement nous aider, il ne peut pas être un Sauveur.

La solution à notre problème, c’est Dieu qui nous l’a donnée, par pure grâce, sans aucun mérite de notre part! Dieu lui-même est venu en son Fils pour rembourser toute notre dette afin que la justice de Dieu soit entièrement satisfaite. C’est le seul et unique moyen de salut qui nous soit offert. Nous avons tellement besoin de ce Sauveur!

« Nous sommes donc ambassadeurs pour Christ, comme si Dieu exhortait par nous; nous vous en supplions au nom de Christ : Soyez réconciliés avec Dieu! Celui qui n’a pas connu le péché, il l’a fait devenir péché pour nous, afin que nous devenions en lui justice de Dieu » (2 Co 5.20-21).

Loué soit Dieu! Dans son immense amour pour nous, il nous a donné son Fils unique afin que notre plus grand problème soit entièrement résolu et que nous soyons réconciliés avec lui par la foi seule. Son Église ne doit jamais cesser d’annoncer fidèlement et courageusement le message de désespoir complet en nous-mêmes et le message d’espérance parfaite en Jésus-Christ, notre Sauveur et Seigneur. Qu’il soit loué à toujours!