Cet article sur le Symbole de Nicée-Constantinople a pour sujet la nécessité des souffrances, de la crucifixion et de la mort de Jésus sous Ponce Pilate, pour nous libérer de la condamnation du péché et pour notre salut.

Source: Nous croyons - Explication de la foi chrétienne en suivant l'ordre du Symbole de Nicée-Constantinople. 7 pages.

Nous croyons - La passion du Christ

« Jésus commença dès lors à montrer à ses disciples qu’il lui fallait aller à Jérusalem, souffrir beaucoup, […] être mis à mort et ressusciter le troisième jour. »

Matthieu 16.21

À plusieurs reprises, en plusieurs circonstances et sous diverses formes, Jésus dit à ses disciples, en parlant de ses souffrances et de sa mort qui approchaient : « Il faut qu’il en soit ainsi; il faut que je souffre et que je meure. »

Le Symbole de Nicée-Constantinople reprend ces affirmations et précise aussi la date historique de leur réalisation dans la formule bien connue : « Il a été crucifié pour nous sous Ponce Pilate, il a souffert et il a été enseveli. » Dans les mots « il a souffert », toute la biographie de Jésus, du baptême à la croix, est incluse.

Dans sa première lettre à Timothée saint Paul rappelle « le beau témoignage rendu par Jésus-Christ devant Ponce Pilate » (1 Tm 6.13). Il parlait de la grandeur dans l’attitude du Christ devant l’autorité romaine; et c’est ainsi que, prolongeant la ligne, les rédacteurs du Symbole de Nicée donnent comme preuve irréfutable de la vérité de l’Évangile la façon dont le Christ a accepté de souffrir. À la preuve scripturaire a succédé la preuve morale. Dans le duel à mort entre le bien et le mal, entre le ciel et l’enfer, plutôt que de lâcher soit Dieu, soit les hommes, « il a souffert ».

Dans les années de son adolescence, Jésus s’est senti isolé parmi ses contemporains qui ne savaient pas aimer Dieu comme lui. Entré dans son ministère à peu près à la même époque où Ponce Pilate était nommé procurateur, il a souffert par ses adversaires; il a souffert par l’inconstance des foules; il a souffert par la lâcheté du gouverneur romain; il a souffert dans son patriotisme, car il prévoyait pour son peuple les pires catastrophes; il a souffert par l’ignorance et l’incrédulité de ses disciples, par Pierre qui l’a renié, par Judas qui l’a trahi; et toute cette souffrance endurée par amour aboutit à la croix.

Quelle nécessité y avait-il donc à la passion de Jésus-Christ? On est assez facilement d’accord de suivre Jésus le long des chemins ensoleillés de la Palestine et de s’asseoir à ses pieds sur la montagne des Béatitudes, d’où nous admirons les fleurs et observons les oiseaux; nous trouvons son enseignement sublime, et nul doute que le prophète de Galilée est un maître admirable. Nous approuvons volontiers Jésus caressant les enfants et fustigeant magistralement les pharisiens hypocrites. Mais quel besoin avait-il donc d’aller à Jérusalem, la ville « tueuse des prophètes »? Pourquoi Jésus ne se contenta-t-il pas d’être l’incomparable maître que presque tous les hommes reconnaissent comme tel? C’eut été alors tellement plus facile d’être chrétien!

Aux yeux d’autres, y compris parmi ceux qui prétendent se réclamer de son enseignement, la crucifixion ne fut qu’un accident dramatique. Mais cela n’est pas l’essentiel de ce que nous admirons chez le grand Galiléen, diront-ils… Ne se serait-il pas trompé? N’aurait-il pas mal calculé son temps? S’il était resté à l’écart, dans une province obscure, il aurait certainement mieux réussi… Mais ayant imprudemment apparu en public, il ne pouvait manquer de provoquer le conflit qui culmina en sa fin tragique. Aux yeux de tels admirateurs, l’importance de la personne de Jésus se trouve dans son enseignement et surtout dans sa vie exemplaire, et non pas dans sa crucifixion. Celle-ci ne serait qu’un accident de l’histoire sans aucune portée pour leur propre destinée actuelle.

Or, Jésus affirme précisément le contraire. Et le fait qu’il soit mort précisément sur une croix est décisif. C’est sa crucifixion plus que son exemple moral qui compte pour nous. Nous reviendrons sur le pourquoi de cette mort sur une croix. Examinons d’abord sa nécessité inéluctable, dont le Christ en personne nous fait part.

Jésus affirme : « Il faut que j’aille à Jérusalem, il faut que je souffre et que je meure » (voir Mt 16.21; Lc 9.22,44; 24.26; Jn 11.51). Cela est nécessaire, autrement son œuvre pour les hommes, l’œuvre pour laquelle il est venu sur la terre, ne serait pas accomplie; il ne deviendrait pas le Sauveur du monde. Sa passion n’est pas la fin malheureuse d’une vie bien remplie; elle n’est pas l’issue tragique d’une existence déjà complète; sa passion n’est pas une préparation à l’œuvre, est l’œuvre elle-même. Et c’est de sa passion que tout ce qui a précédé tire son sens et sa valeur.

Il y a d’abord dans ce « il fallait » un sens très simple et très humain. La mort tragique de Jésus est la conséquence logique, normale et nécessaire de tout ce qui a précédé. Tout observateur impartial, considérant l’attitude de Jésus à l’égard des puissants de son peuple, pouvait arriver à la conclusion que cet homme devait mal finir; qu’il marchait au-devant de graves ennuis; qu’il finirait par être mis à mort… Un homme comme Jésus devait finir comme il a fini, et sa passion était la conclusion logique et inexorable du conflit avec les chefs de son peuple.

Mais il y a un autre sens à ce « il fallait ». Il ne s’agit pas ici seulement d’une nécessité humaine que Jésus aurait subie avec tous les autres martyrs. Jésus savait que sa vie ne devait pas finir autrement, car telle était la volonté de Dieu. Il y a là une nécessité divine. Sa mort n’est pas uniquement la conséquence normale de la perverse volonté des hommes; elle est voulue par Dieu lui-même.

Jésus a certainement vu clairement la première nécessité; il connaissait parfaitement ce qu’il y a dans le cœur des hommes pour prévoir sa mort. Il l’a acceptée sans doute assez facilement, bien qu’avec une infinie tristesse. Mais la seconde nécessité, la nécessité divine de sa mort, celle qui importe avant tout pour lui et à laquelle il pense lorsqu’il dit « il faut », il ne l’a peut-être, durant les jours de son humanité, qu’entrevue… Et il ne l’a vraiment acceptée qu’après une agonie au vrai sens du terme, c’est-à-dire, un combat dont l’Évangile nous apporte l’écho infiniment douloureux… « Que ta volonté soit faite et non la mienne » (Mt 6.10; Lc 22.42). La nécessité de sa propre mort a été, du moins à certaines heures, un mystère de Dieu : n’ayons pas la prétention d’éclairer de nos propres lumières la nuit où le Fils de Dieu a été plongé.

Expliquons alors le sens de la nécessité de sa mort sur la croix. Il est d’une importance capitale, nous le soulignions plus haut, de constater que Jésus est précisément mort sur une croix. C’est parce qu’il y eut crucifixion que la mort du Christ peut et doit compter pour nous.

Le gouvernement romain n’avait pas le moindre problème à ordonner une telle exécution, mais en ce qui concernait les Juifs, la crucifixion avait un sens très spécial. Au livre du Deutéronome, au chapitre 21, nous lisons que celui qui est « pendu sur un arbre », ce qui est une claire allusion à la crucifixion, sera maudit. Ainsi, les premiers chrétiens, sachant la signification religieuse de cette forme d’exécution, en étaient profondément impressionnés. Cette mort, qui était au centre de leur message et de leur prédication, s’appela « la parole de la croix ». Saint Paul explique la mort du Christ dans les termes suivants : « Christ nous a rachetés de la malédiction de la loi, étant devenu malédiction pour nous. Car il est écrit : Maudit est quiconque est pendu au bois » (Ga 3.13).

Il se pourrait que nous ayons complètement oublié le châtiment que mérite le péché, ou encore que nous y soyons restés indifférents. Mais avons-nous alors conservé l’indispensable lucidité morale pour mener notre existence ici-bas? Que d’injustices, que de meurtres, que de guerres, que d’effusion de sang innocent… Combien d’oppression sous toutes ses formes frappe constamment d’innombrables victimes sans défense! Et tout cela demeure apparemment impuni… L’histoire des hommes est la chronique d’un carnage incessant, et le mince vernis de civilisation qu’ils se donnent n’a pas réussi à transformer l’homme, devenu loup pour l’homme, le prochain paisible et affectueux de son prochain. Si le mal devait rester impuni, n’aurions-nous pas raison, mille raisons, de nous lamenter avec désespoir, de nous interroger sur l’utilité de la vie, si tout devait se résumer dans l’escalade de l’injustice et de la violence? Citons une page d’un théologien contemporain :

« Le mal que nous avons fait est irréparable. Nous n’avons plus aucun pouvoir sur lui. Il appartient au passé… pour toujours. Et il y est inscrit pour l’éternité. De même que chaque kilomètre qu’une automobile a parcouru est inscrit automatiquement sur un compteur, ainsi tout ce que nous faisons est enregistré quelque part pour l’éternité. Et ce n’est qu’au jugement dernier que nous le verrons. À peine est-ce fait, que c’est déjà inscrit. Aucun repentir n’y peut rien changer. C’est inscrit là. Cela porte témoignage contre nous : coupable. Mais ce compteur du royaume éternel possède encore une autre qualité inquiétante : il enregistre, non pas ce que les hommes voient en moi, mais ce que Dieu voit… Dieu regarde au cœur, à ton cœur, ô homme! Qui ne serait effrayé? Oui, qui ne désespérerait pas? Réalisons bien cela : sur ce compteur, notre condamnation à mort est inscrite. Si Dieu fait le compte, il n’y a plus qu’une conclusion : infidèle, infidèle, qu’il disparaisse!
Voilà ce que nous dit la conscience. De nos jours, la conscience juge moins sévèrement. Parmi nous, qui pense encore à la perdition et à l’enfer? Balivernes! On s’entend fort bien de nos jours à manipuler ce compteur de façon qu’il n’indique plus rien d’effrayant. Mais cette manipulation de la conscience ne sert à rien. Le compteur éternel enregistre quand même, et son jugement reste : Tu es perdu. D’ailleurs, la conscience nous le dit : Tu n’as pas pris la volonté de Dieu au sérieux. Tu ne peux pas tenir devant son jugement. Chacun sent cela au fond de lui-même. Nous avons peur de Dieu. Il n’y a personne qui n’ait peur de Dieu, même celui qui nie Dieu, même celui qui raille la foi en Dieu. Plus profonde en lui, au tréfonds de son âme, est installée la peur de Dieu, la peur de la perdition. Voilà le témoignage de la conscience… Mais Dieu, que nous dit-il à ce propos? Il nous dit qu’il en est bien ainsi. Elle ne ment pas, la conscience qui nous accuse. Ce compteur sur lequel court l’enregistrement de nos fautes est un instrument de Dieu. Nous disons bien : là est inscrit ce que Dieu voit, ce que Dieu dit… Mais au tribunal de Dieu, la condamnation à mort est prononcée contre nous. Mais… oui, y a-t-il un mais? Dieu voudrait-il peut-être “fermer les yeux”, et comme on dit, arrondir le chiffre? Non, ce “mais” n’existe pas. Le jugement qui proclame “l’Écriture contre nous” est achevé, valable et paraphé par Dieu lui-même. Mais…1 »

Ce « mais » signifie Jésus en croix. C’est au cœur de cette situation humaine qu’intervient la crucifixion du Christ. Dieu ne gomme pas le crime et l’horreur des horreurs. Il règle cette situation par la passion du Christ et sa mort sur la croix. Et c’est alors que le message de celle-ci devient une Bonne Nouvelle. D’une manière qui dépasse notre entendement humain, le Fils unique de Dieu a payé le prix, la rançon, dira-t-il, du péché humain. Il a ouvert la voie de la restauration. Celui qui croit en Christ vit désormais dans l’espérance et dans la paix.

Nous qui voyons la mort de Jésus-Christ à la lumière de sa résurrection, nous qui connaissons par la parole de Dieu et aussi par le témoignage chrétien l’efficacité de la mort de Jésus-Christ, nous discernons dans quel but Jésus devait mourir.

Jésus est venu sur la terre pour sauver les hommes pécheurs. Le message du salut consiste à annoncer aux hommes qu’ils sont pécheurs et que Dieu les aime plus qu’ils n’aiment leur péché. Pour que les hommes comprennent cela et soient sauvés, il fallait que Jésus-Christ mourût sur la croix. Il ne suffisait pas qu’il fût venu sur la terre et qu’il eût vécu en Galilée; il ne suffisait pas qu’il eût fait du bien aux hommes par ses actes et par ses paroles.

Il fallait que le péché des hommes se révélât entièrement. Il fallait qu’on vît jusqu’où pouvait aller sa puissance. Il fallait démontrer que le péché n’est pas seulement la somme de nos imperfections et de nos défauts, une force mauvaise qui dresse les hommes les uns contre les autres; mais qu’il est cette totale possession de notre être par quelqu’un de plus puissant que nous et qui dresse contre leur Seigneur les ennemis mortels de Dieu que nous sommes.

Il fallait aussi que l’amour de Dieu se révélât entièrement. Il fallait qu’on vît jusqu’où sa puissance pouvait aller. Et cet amour s’est révélé plus grand que le plus grand péché des hommes. Dieu a vraiment mis le comble à son amour en voulant que Jésus-Christ meure sur la croix pour leur péché. Il a donné la preuve irrécusable de son amour pour les hommes en mourant lui-même dans la personne de son Fils unique et bien-aimé; en prenant sur lui la souffrance et la mort, qui sont à la fois le signe et la punition de notre déchéance; en acceptant que le châtiment qui tombe sur lui nous donne la paix. La passion du Christ révèle deux ennemis en présence : Dieu et l’homme. Elle est le paroxysme de la haine de l’homme contre Dieu et contre son Fils. Elle est aussi, secrètement, le lieu où Dieu manifeste sa colère contre l’homme pécheur et où sa justice se déploie.

La croix est l’acte de réconciliation entre les deux ennemis. Dieu fait les premiers pas, il réconcilie l’homme avec lui parce que, malgré les exigences de sa justice, il n’a jamais cessé de nous aimer.

« Il nous haïssait et il nous aimait en même temps… Il nous haïssait à cause de ce que nous faisions et il nous aimait à cause de ce qu’il voulait faire de nous.2 »

Il accomplit lui-même cette réconciliation dans la personne de son Fils. Dieu était en Christ, réconciliant le monde avec lui-même quand retentissaient en Galilée les paroles de Jésus à ceux qui venaient à lui : « Tes péchés te sont pardonnés », lorsque la parabole de l’enfant prodigue annonçait le pardon du Père.

Dieu était en Christ, sur la croix, lorsque le Fils disait : « Père, pardonne-leur » (Lc 23.34). La croix est le châtiment que Dieu s’inflige à lui-même lorsqu’il supporte à la place des hommes les exigences de sa justice souveraine.

« Dieu lui-même se fait homme, devient l’homme même afin de pouvoir porter le fardeau de l’homme. Il prend ses mesures pour pouvoir, lui, le Dieu bienheureux, souffrir et mourir comme un homme… Que Dieu ne soit plus en Jésus-Christ, personnellement, substantiellement, l’intelligence de la croix nous échappe et l’édification fait peut-être place au scandale. Mais un Dieu qui meurt est le seul Dieu auquel l’humanité puisse croire. Elle n’en veut point d’autre, elle n’en aura jamais d’autre.3 »

Cette œuvre de réconciliation que Dieu accomplit en Christ a mis fin à l’accusation que Dieu portait contre les hommes. Le jugement a été cloué sur la croix (Col 2.14). Que les pécheurs prennent donc conscience de cette volonté de pardonner, qu’ils l’acceptent avec reconnaissance et joie, qu’ils entrent dans le salut qui leur est ouvert, qu’ils considèrent l’amour que Dieu a pour eux comme la grande réalité de leur vie. C’est le grand message que l’Église adresse au monde, le seul. Elle met dans cette prédication une instante supplication. Elle s’efface en quelque sorte devant le Christ crucifié, qui convie les hommes à accepter cette réconciliation, « afin que la croix du Christ ne soit pas rendue vaine » (1 Co 1.17).

Péché de l’homme, amour de Dieu, telles sont les deux lignes, l’une humaine, l’autre divine, qui aboutissent à la passion de Jésus-Christ. Et quand elles se rencontrent, au point de leur intersection, sur la croix ainsi formée, le Fils de Dieu souffre et meurt.

La mort du Christ s’occupe de tout le mal dont souffrent les hommes et elle répare leur péché. Il a été l’Agneau de Dieu qui ôte les péchés du monde. Les Hébreux de l’Ancien Testament offraient des agneaux en sacrifice pour obtenir le pardon de leurs offenses. Jésus a remplacé ces sacrifices qui préfiguraient seulement son offrande et son holocauste.

On pourrait penser que Dieu se comporte tel un Shylock, ce personnage du Marchand de Venise de Shakespeare qui, ainsi que l’on se rappelle, réclamait son dû à son adversaire insolvable sous la forme… d’une livre de sa chair! Nous pensons peut-être que Shakespeare a exagéré en créant ce sinistre personnage. Est-ce le cas? L’histoire humaine ne démontre-t-elle pas que les hommes se comportent exactement comme des Shylock?

Souvenons-nous cependant que l’Écriture sainte dont s’inspire notre confession de foi ne parle pas de la crucifixion, de la mort et de l’ensevelissement de n’importe qui, mais de ceux de Jésus-Christ, le Fils de Dieu, né de la vierge Marie. Redisons-le; sa croix ne fut pas simplement un épisode tragique, mais l’instrument de l’amour divin. Dieu a sacrifié son propre Fils parce que nous ne pouvions pas accomplir nous-mêmes notre rédemption. Nous ne saurions dicter à Dieu ce que devrait être son amour. Cet amour divin exigeait la propitiation, c’est-à-dire que la croix de Jésus portât la colère de Dieu contre tout mal. Elle rend la justice là où l’iniquité a accompli ses ravages et nous révèle la plénitude de son amour.

Si nous le rejetions, il ne nous resterait sur les bras qu’un monde absurde, dans lequel rien ne pourrait plus nous secourir ni nous consoler dans nos innombrables misères…

Or, rien d’essentiel pour notre vie individuelle ni pour la destinée de l’humanité ni même pour l’univers ne pourrait s’accomplir sans Jésus-Christ, et sans Jésus-Christ crucifié. Sa croix n’est pas une invention de ses disciples et confesseurs; elle est au centre de toute la révélation biblique, car elle est plantée dans le cœur même de Dieu.

Un mot pour expliquer que Christ est mort et a été enseveli. Pour couper court à toute rumeur fantaisiste, voire hostile à l’incarnation, d’après laquelle la mort du Christ n’aurait été qu’une simple apparence, une sorte de léthargie, la confession de la foi précise, insiste : « Il a souffert, il a été enseveli. »

Un soldat romain accourut pour constater que le crucifié était bien mort, et pour s’en assurer il lui perça le côté avec sa lance. Joseph d’Arimathée demanda au gouverneur romain le corps de son Maître et, l’ayant obtenu, plaça le cadavre descendu de la croix dans une tombe récemment taillée dans son jardin.

« Il fallait… » à cause de notre péché, à cause de son amour, Dieu l’a voulu.

Nous ne savons pas quel genre de mort nous aurons nous-mêmes; sera-ce dans un accident, dans un lit d’hôpital, ou bien rassasiés de jours et d’extrême vieillesse? En définitive, cela n’a plus aucune importance pour nous, si nous savons que la mort du Christ nous a arrachés non seulement à l’emprise du mal et a anéanti la tyrannie du péché, mais a ôté encore l’angoisse de la mort. Il est mort pour nous arracher à la mort éternelle.

Dieu, qui a voulu cela, veut maintenant que nous vivions en communion avec les souffrances de son Fils. Il le veut pour moi et à cause de moi. Pour son Fils et à cause de lui. Dieu le veut! Voulez-vous, vous aussi dire alors avec le Symbole de Nicée-Constantinople : « Il a été crucifié pour nous sous Ponce Pilate, il a souffert, et il a été enseveli »?

Notes

1. Emil Brunner.

2. Saint Augustin.

3. Alexandre Vinet.