Cet article a pour sujet la politique de la pornographie. La prétendue liberté d'expression en matière d'art et de sexualité n'est que perversion déshumanisante, destructrice du corps et de l'âme et génératrice de violence.

Source: L'obéissance de la foi. 5 pages.

Politique de la pornographie

Il existe des individus, des énergumènes, faudrait-il dire, comme il existe d’ailleurs des mentalités, voire des cultures nationales, qui ne trouvent leur satisfaction qu’en se livrant à de basses besognes et en contaminant autrui (personnes, nations, cultures) par le mal dont ils sont atteints et dont ils se vantent effrontément.

Il n’y a pas que des sidatiques qui essaient parfois de mordre leurs prochains afin de leur transmettre le virus mortel dont ils sont atteints, dans une nouvelle forme d’agression barbare, vengeresse, pour punir les bien portants, et la société dans son ensemble, du malheur qui les frappe… Car ils en veulent à l’univers tout entier de ne pas avoir communié à leurs perversions et d’avoir refusé de se vautrer dans la même fange qu’eux.

Cette réflexion me venait à l’esprit en lisant, il y a peu, l’encadré en bonne place dans un grand quotidien du soir que certains appellent « le journal officieux », ainsi que, quelques jours plus tard, un article dans un hebdomadaire offrant un autre spécimen de l’information moderne, de plus en plus tendancieuse et mesquine : « Vent de moralisme à Washington », titrait la correspondante du quotidien, se moquant de ce parlementaire « qui s’était élevé en croisade contre des œuvres d’art jugées par lui obscènes et indécentes… » Je ne fais que citer la correspondante en question.

Voici les faits : aux États-Unis, un sénateur a eu l’audace, horreur des horreurs!, de présenter un projet de loi interdisant la subvention par les deniers de l’État (donc des contribuables, dont la majorité se réclame encore de l’une ou l’autre forme de christianisme) accordée à de prétendus artistes et à leurs « œuvres d’art », dont certaines ont peut-être satisfait les goûts esthétiques de l’informatrice en question, mais pas nécessairement ceux du grand public.

Écoutez bien de quelles « œuvres d’art » il s’agit : « Œuvres de spécialistes dans l’érotisme sadomasochiste à tendance homosexuelle » (rien que cela!) et, parmi d’autres du même acabit, celle d’un autre pervers qui semble s’être spécialisé dans les œuvres scatosacrilèges et qui expose, entre autres « un crucifix en plastique immergé dans l’urine de l’artiste ». L’abjection promue au rang d’œuvre d’art, de même que la défense prise par la journaliste en question de ces pauvres victimes des représailles puritaines ont dû soulever bien des cœurs, les vôtres comme le mien, tout au moins je l’espère… Comment, en effet, s’empêcher d’être pris de nausée?

« Pourquoi, s’interrogeait le sénateur, faudrait-il utiliser l’argent de nos impôts pour produire de pareilles ordures? » Une telle déclaration, au regard de la correspondante, « révèle surtout, d’une part, que les audaces artistiques du sénateur n’iraient pas au-delà d’une marine ou d’un paysage champêtre enneigé… » Le pauvre! Plaignons-le de n’avoir pas su tirer profit de tels sommets « artistiques » et de s’être sottement privé des jouissances du voyeur devant des actes contre nature, ni d’avoir voulu s’extasier devant cet étalage de perversions surgies des bas-fonds d’une prétendue culture se voulant « d’avant-garde »…

La moderne information-désinformation ne fera pas ici l’objet de mon exposé. Jean-François Rével nous a offert il y a quelque temps un magistral ouvrage à ce sujet : La connaissance inutile, et, en homme du métier et surtout de bon sens, nous en dit suffisamment pour nous avertir sur les méfaits et distorsions pratiqués par les journaux, même les plus prestigieux, ainsi que par nombre de journalistes de la radio et de la télévision… Je vous en recommande vivement la lecture.

C’est de la politique de la pornographie, une politique perverse, inique, contagieuse comme la peste noire, et plus destructrice que les armes nucléaires, car elle ne détruit pas seulement les corps, mais encore les âmes, que nous nous occuperons dans ces pages.

Je le ferai sans me laisser intimider par les nouveaux magistères médiatiques et je refuserai de prodiguer des salamalecs et autres baise-mains serviles aux malhonnêtes désinformateurs de la presse orale, visuelle ou écrite. Tayllerand disait que ce qui était excessif devenait insignifiant. Plût au ciel qu’il le fut! Aujourd’hui, il aurait constaté que ce qui est d’une insignifiance ordurière devient, hélas, si excessif qu’il ne peut plus être toléré… Trop, c’est trop!

En matière d’art et de sexualité, comme en matière de liberté, nous n’avons de leçons à recevoir de qui que ce soit. Certains fossiles des médias de masse ressassent, comme un disque rayé, leurs litanies sur « la liberté d’expression » et mâchent et remâchent comme de la gomme à mâcher le mot « censure », qu’ils agitent comme les plus horribles des épouvantails devant le regard angoissé de ces libéraux frileux, toujours paniqués au moindre son qui pourrait ressembler, de près ou de loin, au mot « censure », mais apparemment fort à l’aise devant une société en pleine crise suicidaire…

En ce qui nous concerne, nous exercerons notre liberté de citoyens à part entière que nous sommes et surtout en tant que chrétiens qui, en matière de liberté et de conscience, n’avons de comptes à rendre qu’à Jésus-Christ. Se taire serait seulement obéir à l’intimidation culturelle, plier lâchement les genoux devant le terrorisme intellectuel. Les disciples dévoyés du Marquis de Sade, cette gloire nationale, peuvent se satisfaire d’un art excrémentiel. À chacun ses goûts. Toutefois, c’est avec la dernière énergie que nous refuserons de nous laisser mordre par les sidatiques de l’esprit, qu’ils soient des journalistes dépourvus d’intégrité ou des artistes dégénérés cherchant à nous inoculer le virus de la nouvelle peste. Nous nous garderons bien de trivialiser ce qui par essence est diabolique.

Ils vont certainement s’indigner, ceux-là, de notre « puritanisme protestant » ou du fait que nous sommes chrétiens tout court! Mais non seulement nous n’avons de leçons à recevoir de la part des corrupteurs des esprits et des corps, mais nous prenons encore sur nous la responsabilité — que nous considérons comme un insigne honneur — d’en dispenser autour de nous, car c’est le Maître du ciel et de la terre qui nous a confié la tâche d’être « le sel de la terre » et « la lumière du monde » qui luit dans les ténèbres (Mt 5.13-14).

Nos lettres de créance nous ne les avons pas obtenues d’une éducation publique en crise perpétuelle, chroniquement affligée de tous les maux, en butte à toutes les réformes et réformettes possibles et imaginables… mais, nous les avons reçues comme une grâce de notre Seigneur en personne. C’est le dernier de nos soucis, alors, d’être taxés « d’intégristes » ou d’être rejetés par ceux qui nous considèrent comme des attardés de leur société aux mœurs dites « évoluées »… Après tout, on n’est pas censé plaire à tout le monde! Perdons donc, si nécessaire, une fois de plus la face et subissons le ridicule. Rira bien qui rira le dernier; nous nous attachons à d’autres valeurs, celles qui sont impérissables parce qu’éternelles.

Mais de nos jours, il n’y a pas que des journalistes mécréants qui ridiculisent la plus élémentaire décence, qui s’en prennent à tout ce qui ressemble de près ou de loin à des valeurs issues de l’éthique chrétienne, qui avilissent la vertu, qui justifient les crimes les plus odieux. Ils trouvent encore des complices dans les rangs d’un certain type de christianisme… Pour ne pas être partial, je tiens donc à signaler un autre article, qui vient juste de tomber sous mes yeux, dans un mensuel se disant chrétien, publié par une petite chapelle de pseudo-intellectuels et qui est, lui aussi, le signe du pourrissement général qui a déjà atteint et qui mine nombre de milieux soi-disant chrétiens et d’individus irresponsables se réclamant de l’Évangile.

Après la France, avec ses jeunes criminels torturant et assassinant des personnes âgées dans un village de l’Est, les États-Unis ont été récemment bouleversés, à leur tour, par un horrible fait divers, un de plus, faudrait-il dire, qui nous laisse pantois. Une jeune femme, qui pratiquait le jogging dans le Central Park de New York, a été attaquée, violée et laissée pour morte par une trentaine de voyous, pas moins que trente, tous encore adolescents. Il n’y eut ni repentir ni remords, mais une inhumaine vantardise d’avoir accompli cet horrible crime pour… s’amuser. Rien de moins que cela.

Or, quel est l’avis du rédacteur de ce mensuel que nous venons juste de mentionner, préposé dans une officine œcuménique?

Contre toute évidence, contre toute logique, contre la plus élémentaire décence, il s’en prend à ce qui, à ses yeux, doit être le mal absolu, c’est-à-dire à la doctrine calvinienne de la corruption de la nature humaine… Il ne lui suffisait donc pas d’excuser les tortionnaires de la victime de Central Park, il lui fallait encore intenter un nouveau procès au grand réformateur français, soutenant sans sourciller que ce crime odieux était simplement dû… aux circonstances socio-économiques des voyous new-yorkais! Et les voyous français, alors, issus de classes moyennes et vivant dans une petite ville charmante, dans l’une des plus belles régions de France, sans ghettos ni béton… Allons donc, mes amis! Nous n’en finirons décidément jamais avec l’imbécillité rousseauiste…

De tout cela on pourrait conclure, cher lecteur, chère lectrice, que si vous-mêmes, à cause de vos difficultés familiales, financières, ou de toute autre sorte, vous n’avez pas pu vous offrir des vacances exotiques, que si votre maigre salaire ne vous permet pas de vous acheter la montre dont vous rêvez, ou que vous vous sentez frustrés pour n’importe quelle raison, vous pouvez descendre dans la rue et vous venger sur les passants ou égorger gaillardement votre voisine de palier… Vous avez des excuses si voler, violer, torturer ou tuer sont les seuls plaisirs que vous puissiez vous offrir… Soyez assurés que la nouvelle justice sociale, qui sait si bien excuser les criminels, vous exonérera de votre acte. Vous serez innocentés sans même être inculpés.

J’ai parlé de « politique de la pornographie ». Subtile et sournoise il y a peu, elle est actuellement déchaînée; c’est impunément qu’elle kidnappe, torture, viole, assassine. Persécutrice de la vertu, corruptrice de l’honneur, avilissant le bien, déféquant sur la morale… Politique d’oppression exercée sur ceux qui ne peuvent pas se défendre, notamment sur des femmes et des enfants, mais encore et surtout sur les chrétiens, moqués, traités de tous les noms et surtout, insulte suprême, taxés de « fondamentalistes » et de « puritains », qualificatifs horribles entre tous… Cette politique, systématique, acharnée, poussée par des lobbies puissants, aux finances apparemment inépuisables, surtout aux États-Unis d’Amérique, œuvre jour et nuit pour ne laisser aux croyants d’autre liberté que celle des catacombes où ils veulent les confiner, sinon manu militari, comme au temps de jadis, en tout cas à coups de plume venimeux et à coups de distorsions juridiques, afin qu’ils ne puissent déranger aucun sadomasochiste, pédéraste ou ogre dévoreur d’enfants…

Posons aussi une question toute simple. Que feraient ces journalistes à l’esprit tordu si les victimes de telles agressions étaient leurs propres enfants, sœurs, mères, maris ou femmes, ou amants ou maîtresses, sans parler encore de leur précieuse personne? Il faudrait leur rappeler, cela s’impose, qu’entre l’art obscène et la pratique de la violence, le rapport est intime, voire organique. Un tel art est déformateur et démolisseur du caractère, ainsi que générateur de violence.

Ces gens qui ont trop la liberté dans leur bouche pour l’avoir dans leur cœur ont-ils lu ce rapport parlementaire, demandé par le gouvernement américain, dont je ne vous recommande pas la lecture, tellement elle est insoutenable, qui a causé une dépression nerveuse chez des membres de la commission ad hoc, rapport sur ce que je viens d’appeler la politique de la pornographie? En voici un exemple entre mille, tous aussi atroces les uns que les autres. C’est une fillette âgée d’à peine deux ans qui, lors d’une beuverie orgiaque, est livrée, avec le consentement de sa mère, aux vices de son oncle, aux pratiques dépravées de son grand frère et, pour finir, aux instincts barbares de son propre père. Elle est moralement assassinée, cette fillette, si elle survit, ce qui est rare dans de tels cas, et physiquement abîmée pour le restant de ses jours. Ces actes, presque tous sans exception, son liés à la consommation de la pornographie. Dans d’autres cas, l’assassinat sadique d’enfants violés et torturés sera filmé pour des films vidéo loués à prix d’or aux pervers…

Si votre indignation devant de telles horreurs vous vaut la qualification « d’intégriste », alors ayez l’honneur de l’accepter; vous pourrez évoluer loin des eaux putrides d’une sous-culture perverse et faire encore partie d’une civilisation humaine. Et osez exiger, comme le sage antique devant le puissant de ce monde : « ôte-toi de devant mon soleil »…

Je vous demande de ne pas vous laisser intimider, vous qui me faites l’honneur de m’écrire, de partager avec moi vos préoccupations, de communier dans la même foi, de vous nourrir des mêmes nourritures spirituelles. Résistez à la tentation d’ankylose! Agissez et réagissez! Car bien des chrétiens, un peu partout dans le monde, se lèvent et luttent, payant le prix de leur engagement pour ce qui est vrai, beau et décent. Là où ils le peuvent, ils usent de leurs droits démocratiques pour soutenir leurs représentants, lorsque ceux-ci présentent des projets de loi contre la violence et l’obscénité, devenus une industrie qui rapporte des milliards de dollars, d’écus et autres devises fortes à ses promoteurs et distributeurs. Ils boycottent aussi, très démocratiquement, des produits et des industries qui participent avec leur argent à la propagation de cette pourriture.

À un moment où certains se font tellement de souci sur la disparition des derniers mustangs ou des chouettes tachetées et que d’autres s’engagent fébrilement à préserver les forêts menacées ou l’atmosphère abîmée par l’ozone, les chrétiens, tout en se sentant concernés par les dégâts causés à la création de Dieu, cherchent à sauver avant tout l’âme des humains, la leur d’abord, afin d’agir comme le sel qui préserve et la lumière qui éclaire. Si l’âme est sauvée, le reste le sera aussi…

Un dernier mot : nous ne parlons pas ici en moralistes étriqués et fanatiques. Nous nous référons à ce qui est transhistorique, qui nous vient d’en haut, à celui dont le divin commandement propose une seule règle de vie et la norme définitive pour toute conduite sexuelle : « Tu ne commettras pas d’adultère » (Ex 20.14). Ce commandement, qui englobe l’éthique sexuelle dans son ensemble, renferme aussi une parole de vie et offre l’assurance de la vraie libération. C’est pour confirmer et mettre en pratique la loi de Dieu que le Fils de Dieu s’est incarné. Il nous le rappelle comme une grâce pour nous arracher à toutes nos turpitudes.

Contre l’indécent et l’odieux, contre tout ce qui est dévoyé en art ou dans la réalité, nous opposerons sa Parole et proposerons son modèle. Notre liberté d’expression et notre libération de toute aliénation ont été chèrement acquises par celui qui, Créateur de nos vies, en est devenu aussi le Libérateur, c’est-à-dire Jésus-Christ. Ou bien nous nous soumettons à sa direction divine, et il est grand temps de le faire, ou bien nous subirons ce que la Bible appelle « la colère de l’Agneau » (Ap 6.16). Car le jugement de Dieu est plus certain que l’est l’information moderne. Il se fait déjà sentir de mille manières et il sera définitif le jour où nous l’entendrons déclarer : « Celui qui m’a aimé a aimé la vie, celui qui m’a haï a choisi la mort. » Il est encore temps de choisir la vie qu’il place devant nous.