Cet article a pour sujet la vision chrétienne du monde et de la place de l'homme dans le monde qui est la plus respectueuse de l'environnement, comparée à l'environnementalisme radical et au naturalisme de la théorie de l'évolution.

3 pages. Traduit par Jacques Morin

Pourquoi le christianisme est la philosophie la plus respectueuse de l’environnement

Les problèmes environnementaux font désormais partie de notre vie quotidienne. Rares sont les pages d’accueil de site d’information qui omettent d’aborder les nouvelles relatives à notre environnement. De plus, les questions environnementales sont devenues des thèmes électoraux centraux1.

Nous en sommes néanmoins arrivés au point de ne plus comprendre le rôle de l’homme dans l’environnement qui l’entoure. Qu’est-ce qui nous a donc conduits là?

L’homme et l’environnement sont inséparables. Que nous soyons théistes ou athées, nous ne pouvons nous déconnecter de l’environnement. Tous les besoins de la civilisation humaine sont liés à l’environnement.

La théorie évolutionniste de Darwin2 conclut que l’homme fait partie de l’environnement tout en étant le produit du processus évolutif menant des poissons aux mammifères. Dans le cadre naturaliste darwinien, la survie de l’homme est interconnectée au système environnemental complexe.

Le théisme, en particulier la vision judéo-chrétienne du monde, affirme que l’homme est une création divine. Cette vision judéo-chrétienne requiert une gérance soignée de l’environnement et l’utilisation sage des ressources de la part des hommes.

Chez l’un comme chez l’autre, prendre soin de l’environnement est un aspect crucial de la vie — à moins que d’aucuns n’aient le désir de l’altérer intentionnellement. Cette proposition peut sembler évidente. Pourtant, il y a beaucoup de confusion à ce sujet au 21siècle.

Au cours des dernières décennies, les écologistes radicaux ont dépeint l’homme comme étant étranger à l’environnement, non comme étant intégré au système, mais plutôt en étant un simple extracteur de ressources.

Ils ont caricaturé l’homme en un destructeur de l’environnement3. La priorité accordée par les environnementalistes radicaux à l’environnement sur le bien-être de l’homme ne saurait être défendue ni d’un point de vue naturaliste ni d’un point de vue théiste.

Dans le paradigme naturaliste, l’homme est en droit de faire le nécessaire pour avancer sa cause, et ce, en se montrant plus futé que les autres espèces, ce que les milieux évolutionnistes appellent communément la « survie du plus fort ». Les humains (ou toute autre espèce) font de leur mieux pour survivre et s’épanouir sur la planète.

Dans le paradigme théiste, la vision judéo-chrétienne du monde offre une base solide sur laquelle les interactions environnementales de l’homme sont définies et structurées, permettant à l’homme d’utiliser les ressources pour son avancement.

Les visions théistes et naturalistes du monde n’offrent aucune raison de croire que l’homme devrait s’abstenir d’utiliser les ressources disponibles et de continuer à s’épanouir en tant qu’espèce.

Il est par conséquent manifeste que l’environnementalisme radical n’offre pas le cadre idéal en vue du soutien des initiatives visant à améliorer l’état de notre environnement, puisque celui-ci méprise le succès actuel de l’espèce humaine.

Entre ces cadres théiste et naturaliste, la vision judéo-chrétienne du monde (dans le cadre théiste) offre le meilleur paradigme en vue d’une mise à profit légitime de notre environnement.

Le naturalisme ne fournit aucune loi morale inclusive interdisant à l’homme de profiter des ressources du monde. Tout corps de lois et tout tribunal actuel, étant de création humaine, ne sont qu’une litanie de lois morales subjectives et intraespèces dépourvues d’autorité objective4.

La vision judéo-chrétienne du monde offre, en revanche, une ordonnance de gestion environnementale plus réaliste5. L’homme peut être tenu responsable de ses propres actions lorsqu’elles ont un impact environnemental négatif sur d’autres êtres humains. Il est certain que le christianisme est de loin la plus écoamicale des philosophies6.

Certains prétendront que les théistes ont eux-mêmes détérioré l’environnement en le polluant. Toutefois, le dommage perpétré par le théiste ne doit pas être considéré comme une détérioration occasionnée par la vision du monde elle-même.

La vision judéo-chrétienne du monde est très étoffée quant au devoir de responsabilité mutuelle des citoyens. En fait, son principe même est ancré dans l’amour — l’amour envers Dieu et l’amour envers ses semblables. L’on ne peut véritablement aimer son prochain en polluant sa cour avant ou sa source d’eau.

En Amérique, le christianisme a été caricaturé à tort par les écologistes radicaux comme étant une vision du monde favorisant la cupidité humaine plutôt que la conservation de l’environnement. Cette représentation est simplement fausse et déforme de manière flagrante l’histoire deux fois millénaire de la chrétienté, laquelle a surtout produit des personnes et des institutions soucieuses de l’environnement.

Au même titre que les adeptes des autres visions du monde, certains chrétiens ont peut-être détérioré l’environnement, mais ce fait ne justifie pas l’abandon du seul paradigme qui puisse apporter un changement significatif7 dans notre façon de traiter cet environnement.

En fait, une solution probante aux défis environnementaux du monde ne peut naître que de lois et de réglementations qui incarnent l’idéal chrétien de la gérance biblique : des hommes et des femmes travaillant ensemble pour améliorer la fertilité, la beauté et la sécurité de la terre, à la gloire de Dieu et au bénéfice de notre prochain.

Notes

1. John Ibbitson, « 2019 federal election could be biggest brawl since 1988. Then: free trade. Now: climate change » [Les élections fédérales de 2019 pourraient être la plus grande bagarre depuis 1988. À l'époque : le libre-échange. Maintenant : le changement climatique], The Globe and Mail, 27 août 2018.

2. Charles Darwin, L’origine des espèces, C. Reinwald et Cie, Libraires-Éditeurs, Paris, 1876 (1859).

3. Stephen Emmott, « Humans: the real threat to life on Earth » [Les humains : la vraie menace pour la vie sur Terre], The Guardian, 30 juin 2013.

4. William Lane Craig, « The Indispensability of Theological Meta-Ethical Foundations for Morality » [Le caractère indispensable des fondements théologiques méta-éthiques de la moralité], Reasonnable Faith.

5. E. Calvin Beisner et al, « A Biblical Perspective on Environmental Stewardship » [Une perspective biblique sur la gestion de l'environnement], Acton institute.

6. E. Calvin Beisner, « Evangelical Environmentalism: An Assessment of Its Worldview and Theology » [L'environnementalisme évangélique : Une évaluation de sa vision du monde et de sa théologie ], The Philadelphia Society, 25 avril 1998.

7. Calvin B. DeWitt et Ronald Nash, « Christians and the Environment: How Should Christians Think about the Environment? » [Les chrétiens et l'environnement : Comment les chrétiens doivent-ils penser à l'environnement?], Christian Research Institute., 28 juillet 2009.