Cette prédication sur le Psaume 92 a pour sujet la célébration de l'Éternel, notre Rocher qui n'est pas comprise par les insensés. Les justes célèbrent la victoire du Très-Haut et reçoivent une prospérité durable.

 

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Psaume 92 - Qu’il est bon de célébrer l’Éternel notre Rocher!

« Psaume. Cantique pour le jour du sabbat. Il est bon de célébrer l’Éternel et de psalmodier en l’honneur de ton nom, ô Très-Haut! D’annoncer dès le matin ta bienveillance, et ta fidélité pendant les nuits. Sur l’instrument à dix cordes et sur le luth, aux sons de la harpe. Tu me réjouis par ce que tu fais, ô Éternel! Et j’acclame les œuvres de tes mains. Que tes œuvres sont grandes, ô Éternel! Combien profondes tes pensées! L’homme stupide n’y connaît rien, et l’insensé n’en a aucune intelligence. Quand les méchants fleurissent comme l’herbe, quand s’épanouissent tous ceux qui commettent l’injustice, c’est pour être détruits à jamais. Mais toi, là-haut, pour toujours tu es l’Éternel! Car voici tes ennemis : ô Éternel! Car voici tes ennemis, ils périssent; tous ceux qui commettent l’injustice sont dispersés. Tu élèves ma force comme celle du buffle; je suis arrosé d’une huile fraîche. Mes regards s’arrêtent sur mes détracteurs, et mes oreilles entendent ceux qui se dressent méchamment contre moi. Les justes fleurissent comme le palmier, ils croissent comme le cèdre du Liban. Plantés dans la maison de l’Éternel, ils fleurissent dans les parvis de notre Dieu; ils sont encore féconds dans la vieillesse, ils sont pleins de sève et verdoyants, pour annoncer que l’Éternel est droit. Il est mon rocher, et il n’y a pas d’injustice en lui. »

Psaume 92

Vous avez sans doute remarqué que depuis environ deux mois, les campagnes de publicité de plusieurs compagnies, commerces et entreprises ont un nouveau style qui prend acte de la pandémie. Personne ne veut risquer de paraître insensible pendant une telle crise; ça ne serait pas bon pour l’image. Alors, elles essaient de faire quelque chose de significatif en communiquant un message qui vise à rassurer les gens, les aider à se sentir bien et en sécurité.

Je vous donne quelques exemples :

« Cogeco est toujours là pour vous. »
« St-Hubert vous livre du réconfort. »
« À la Banque Nationale, nous nous engageons à être là pour vous. »
« Chez Desjardins : Vous accompagner est notre priorité. »
« Chez A et W, on est là pour vous ».
Industrielle Alliance : « Vous pouvez compter sur nous. »
« Subway est toujours là pour vous. »
« Sports Experts : nous sommes toujours là pour vous. »
Tim Horton: « Nous promettons de continuer à être là pour vous. »
Intact assurance: « Nous sommes toujours là pour vous. »
Banque de Montréal : « Nous sommes ici, pour vous. »
Hydro-Québec : « Nous sommes là pour vous. »

Subitement, toutes ces compagnies, tous ces commerces et toutes entreprises, et bien d’autres encore, disent être là pour nous, prétendant même parfois qu’elles ont toujours été là et qu’elles seront toujours là pour nous, pour nous accompagner, nous aider et nous réconforter. Comme si elles avaient ce pouvoir et comme si c’est en elles que nous devrions nous confier et espérer.

Nous ne commettrons pas cette erreur. En cette période où la fragilité du monde se fait sentir plus que jamais, où les fondations de notre société qui semblaient auparavant si solides tremblent, en ces temps troubles où presque tout chancelle, nous savons très bien que c’est sur l’Éternel Dieu qu’il faut s’appuyer : il est le Rocher des siècles qui ne peut être ébranlé à aucun moment (És 26.4). C’est en lui que nous trouvons le véritable repos et la paix du cœur.

1. Il est bon de célébrer l’Éternel🔗

Nous venons de lire le Psaume 92 dont le verset 1 qui dit : « Psaume. Cantique pour le jour du sabbat. » Le mot « sabbat » veut dire « repos ». Le repos hebdomadaire actuel est l’image du grand repos où l’humanité renouvelée célébrera la destruction complète du mal et jouira, dans la communion de son Dieu, de toute la plénitude de vie qui lui est destinée.

Dans l’attente et l’espérance de ce grand jour, le peuple de Dieu prend plaisir à célébrer l’Éternel ici maintenant. Le Psaume 92 est une exhortation à louer Dieu; il nous donne plusieurs raisons de le faire, particulièrement la justice de l’Éternel qui protège son peuple et détruit les méchants.

Ce Psaume s’ouvre avec ces mots remarquables au verset 2 : « Il est bon de célébrer l’Éternel et de psalmodier en l’honneur de ton nom, ô Très-Haut! » Il est agréable de célébrer Dieu, il est doux, il est réjouissant de le louer. C’est un plaisir délicieux et non pas un fardeau. C’est une belle chose que de louer l’Éternel. C’est bon aux yeux de Dieu, mais c’est aussi bon pour l’homme. Il nous est bénéfique et salutaire de célébrer Dieu. Bien que la louange doive toujours être une offrande entièrement consacrée à Dieu, sans esprit narcissique, le fait même de louer Dieu est vivifiant et libérateur pour celui qui loue. C’est bon émotionnellement. Ça revigore le cœur. Célébrer Dieu est un devoir, mais c’est un devoir qui remplit de joie et de force.

Célébrer Dieu est l’occupation joyeuse des cœurs qui se reposent en Dieu. Puisque le vrai repos se trouve uniquement en Dieu, il est bon de méditer sur lui le jour du repos et de psalmodier en l’honneur de son nom. Une telle activité nous décentre de nos problèmes. Nous nous fixons sur le Très-Haut, comme dit la fin du verset 2. Oui, le Très-Haut! C’est bon pour le moral de louer le Seigneur. C’est bon pour la santé mentale. Ça relève et libère les fidèles.

Nous vivons dans un monde déchu et en difficulté : choisissons de célébrer le Dieu souverain plutôt que d’être rongés par l’inquiétude et par toutes les misères de notre humanité pécheresse. Lorsqu’il vivait un temps difficile, Martin Luther disait à ses proches : « Venez! Chantons un Psaume! » C’est une très bonne idée! Apprenons à extraire du puits des Psaumes la joie, les joies de la louange à Dieu.

« Il est bon de célébrer l’Éternel et de psalmodier en l’honneur de ton nom, ô Très-Haut! » Voyez le verset 3 : « D’annoncer dès le matin ta bienveillance, et ta fidélité pendant les nuits. » Dieu est bienveillant envers nous. Cela veut dire qu’il nous veut du bien, il a envers nous des dispositions favorables, il aime bénir son peuple. Quelle bonne raison de le célébrer et d’annoncer dès le matin sa bienveillance, c’est-à-dire d’en parler!. En parler à qui? En parler à tout le monde, à quiconque le Seigneur met sur notre chemin. Une telle bienveillance mérite une annonce ininterrompue. Sa bienveillance se voit avant tout dans le fait qu’il a réglé le plus gros problème que nous avions : celui de nos péchés. Tous les autres problèmes que nous pouvons rencontrer sont moindres que le méga problème du péché; et Dieu l’a réglé!

Dieu est fidèle envers nous. Cette réalité mérite aussi d’être annoncé! Même pendant les nuits. « D’annoncer ta fidélité pendant les nuits », dit le verset 3. Autrement dit, Dieu mérite qu’on le loue et qu’on l’annonce de la première seconde du matin jusqu’à la dernière seconde de la nuit. La bienveillance et la fidélité de Dieu sont incessantes. Notre louange et notre annonce doivent aussi être incessantes. La fin de la journée ne doit pas être la fin de la gratitude. David écrit au Psaume 119.62 : « Au milieu de la nuit, je me lève pour te célébrer. » Il convient toujours de louer Dieu pour sa bienveillance et sa fidélité. C’est toujours approprié de le célébrer! Ce n’est jamais hors saison.

Le verset 5 nous dit : « Tu me réjouis par ce que tu fais, ô Éternel! Et j’acclame les œuvres de tes mains. » Les œuvres de Dieu, ce que Dieu fait, c’est toujours un grand sujet de réjouissance. La louange n’est en réalité que la réponse joyeuse de l’homme à ce que Dieu fait. « Tu me réjouis par ce que tu fais, ô Éternel. » Les œuvres de la création, de la providence et de la rédemption nous donnent de très abondantes raisons de nous réjouir en Dieu. Comme dit Apocalypse 15:3 : « Tes œuvres sont grandes et admirables, Seigneur Dieu tout-puissant! » « Grandes et admirables. »

Les œuvres de Dieu nous font jubiler. Ses puissantes interventions secourables de toutes sortes dans nos propres vies provoquent des chants de louanges joyeux et irrépressibles. Notons bien que le psalmiste acclame non pas ses propres œuvres; il acclame les œuvres des mains du Seigneur. L’homme est prompt à se vanter de ses propres œuvres et à s’autocélébrer; il multiplie les vantardises. Partout, l’homme est célébré, élevé, adoré; mais les chrétiens ne jouent plus dans ce film-là. Ils savent très bien que Dieu seul mérite l’Alpha et l’Oméga de toute acclamation.

2. L’insensé n’y comprend rien, le méchant sera détruit🔗

Le verset 6 continue en disant : « Que tes œuvres sont grandes, ô Éternel! Combien profondes tes pensées! » C’est cette grandeur incomparable de Dieu que nous avons chanté tout à l’heure en disant :

« Dieu tout-puissant, que tu es grand! De tout mon être s’élève un chant : Dieu tout-puissant, que tu es grand! Mon cœur heureux s’écrie à chaque instant : Ô Dieu d’amour, que tu es grand! »

Mais comme vous le savez très bien, ce n’est pas tout le monde qui voit que Dieu est grand. Il y a beaucoup d’aveugles spirituels qui ne voient absolument rien de ce que le Psaume 92 évoque. Ils sont non seulement aveugles, mais ils sont sourds, et même, on doit dire qu’ils sont morts spirituellement. Regardez bien le verset 7 : « L’homme stupide n’y connaît rien, et l’insensé n’en a aucune intelligence. »

« L’homme stupide », on peut traduire aussi l’homme insensé, abruti, l’homme bête, qui se comporte comme un animal. Lui, il ne jubile pas devant la grandeur de Dieu, les œuvres de Dieu et les pensées profondes de Dieu. Il n’y connaît rien! Il n’en a aucune intelligence! Souvenez-vous toujours de ce verset quand vous voyez et entendez dans les médias les athées arrogants qui crachent leur venin contre Dieu et les chrétiens. « L’homme stupide n’y connaît rien, et l’insensé n’en a aucune intelligence. »

Écoutez bien ce que l’apôtre Paul écrit :

« Ils sont inexcusables. Ils se sont égarés dans de vains raisonnements, et leur cœur sans intelligence a été plongé dans les ténèbres. Se vantant d’être sages, ils sont devenus fous. Ils ont remplacé la vérité de Dieu par le mensonge. Ils ont adoré et servi la créature au lieu du Créateur » (Rm 1.18-26).

L’incroyant ne comprend rien à l’œuvre réalisée par Dieu dans le monde et en nous. Mais nous, nous admirons avec ravissement l’extraordinaire grandeur de la puissance de Dieu; c’est tellement admirable!

Être ennemi de Dieu, c’est bête. C’est bête aussi d’envier les stupides, comme nous le faisons parfois lorsque nous voyons leurs « réussites » et leurs « succès » dans ce monde. Il arrive en effet que les incrédules ont du succès. Le verset 8 nous en parle. Regardez bien le verset 8 : « Quand les méchants fleurissent comme l’herbe, quand s’épanouissent tous ceux qui commettent l’injustice, c’est pour être détruits à jamais. »

Ce verset 8 nous dit que les méchants fleurissent et s’épanouissent, bien qu’ils commettent l’injustice. Mais ce verset 8 introduit aussi le thème du jugement du méchant et du triomphe éternel de Dieu. Les méchants qui fleurissent et s’épanouissent vont recevoir tôt ou tard une visite : la visite du jugement de Dieu. C’est la conséquence inévitable de leur vie méchante. Notez bien comment le verset 8 se termine : « c’est pour être détruits à jamais. » Voilà la destination finale certaine des méchants.

Si Dieu a accordé aux ennemis impies du psalmiste un succès comme la croissance et la floraison des plantes au printemps, c’est pour les précipiter dans une chute tout aussi brutale s’ils s’obstinent dans leur impiété sans se repentir. La prospérité des méchants est éphémère, passagère. Elle ne dure que pour un temps. L’impie ne comprend rien, faute de foi. Il ne voit pas que ce qu’il prend pour sa prospérité est en réalité une voie glissante. Le Psaume 73.18 dit : « Éternel, tu les places sur des voies glissantes, tu les précipites dans la tourmente. » Le Psaume 129.6 dit qu’ils « sont comme l’herbe des toits, qui sèche avant qu’on l’arrache! »

3. L’Éternel est le Très-Haut victorieux🔗

Notez bien le contraste très marqué entre les méchants et l’Éternel, au verset 9 : « Mais toi, là-haut, pour toujours tu es l’Éternel! » L’Éternel, que le verset 2 appelle le Très-Haut, est là-haut. Il est pour toujours l’Éternel. Les compagnies, entreprises et commerces que j’ai mentionnés tout à l’heure ne sont pas pour toujours, même si c’est elles essaient parfois de nous le faire croire.

Ce verset 9 est la strophe centrale du Psaume 92, non seulement par la position qu’elle occupe, mais par la pensée qu’elle exprime : le Dieu très-haut abaisse toute fausse grandeur. C’est le pivot central du Psaume, le cœur du Psaume. Malgré les apparences ici-bas, Dieu est au-dessus de tout. Les hommes s’élèvent et disparaissent; Dieu est éternel. Gloire à son nom! Quel grand Dieu nous adorons! Nous proclamons la suprême élévation de l’Éternel.

Le verset 10 ajoute : « Car voici tes ennemis : ô Éternel! car voici tes ennemis, ils périssent; tous ceux qui commettent l’injustice sont dispersés. » Êtes-vous ennemis de Dieu? Voilà ce qui vous attend; votre sort est décrit dans ce verset 10. Vous conduisez-vous comme des ennemis de Dieu? Vous périrez, dit ce verset; c’est votre sort. Ce serait fou de continuer à être ennemi de Dieu, n’est-ce pas? Repentez-vous avant qu’il ne soit trop tard!

La victoire de Dieu sur ses ennemis est tellement certaine que le psalmiste la voit comme étant déjà accomplie. Il la contemple en quelque sorte de ses yeux. C’est l’œil de la foi qui voit la majesté de Dieu qui ne peut pas être sans cesse bafouée par les méchants. Au verset 12, il dit : « Mes regards s’arrêtent sur mes détracteurs, et mes oreilles entendent ceux qui se dressent méchamment contre moi. » Autrefois, le psalmiste n’osait même pas envisager en face ses adversaires; maintenant, il les voit déjà vaincus. Remarquez, dans ce verset, le contraste entre ce regard du fidèle, sûr de la victoire, et le regard du méchant qui épie son adversaire. Grâce au secours divin, le psalmiste est victorieux et en paix.

Regardez le magnifique verset 11 : « Tu élèves ma force comme celle du buffle; je suis arrosé d’une huile fraîche. » Le livre des Nombres dit : « Dieu a fait sortir son peuple d’Égypte. Il est pour eux comme la vigueur du buffle » (Nb 23,22; 24.8). Ce rappel évoque la force, la puissance, le bras fort de l’Éternel qui renverse tous les ennemis et délivre ses bien-aimés.

Cette force de Dieu, qui est comme la vigueur du buffle, Dieu l’a transmet, la communique au psalmiste, ce qui lui fait dire : « Tu élèves ma force comme celle du buffle. » Ma force : il parle personnellement. Il sait et il sent que Dieu le soutient puissamment, réellement, concrètement. Il se réjouit de l’intervention salutaire de Dieu en sa faveur. Le prophète Ésaïe dit que ceux qui espèrent en l’Éternel reçoivent des forces nouvelles (És 40.31). Ça nous concerne aussi! C’est une merveilleuse bénédiction à laquelle nous avons part nous aussi!

Savais-tu que le Très-Haut aime transmettre sa force à son peuple? L’as-tu oublié? Es-tu en ce moment aux prises avec une situation complexe où tu ne vois plus comment t’en sortir? Saisis donc par la foi la main qui t’est tendue d’en haut, depuis le ciel. Laisse Dieu élever ta force!

« Tu élèves ma force comme celle du buffle; je suis arrosé d’une huile fraîche. » Une huile fraîche est le symbole à la fois de la grâce divine et de la joie dont cette grâce remplit le cœur. Souvenons-nous, par exemple, du Psaume 23 : « Tu dresses devant moi une table, en face de mes adversaires; tu oins d’huile ma tête, et ma coupe déborde » (Ps 23.5). L’huile évoque la joie des bénédictions divines. « Je suis arrosé », dit notre verset 11. Autrement dit, les bénédictions divines abondent et surabondent. Le psalmiste se réjouit de la bienveillance et de la fidélité de Dieu. Si le jugement attend les ennemis de Dieu, les bénédictions durables attendent le juste qui se confie dans le Dieu très-haut.

4. Les justes reçoivent une prospérité durable🔗

Au verset 13, nous lisons : « Les justes fleurissent comme le palmier, ils croissent comme le cèdre du Liban. » Ne manquez pas le contraste entre la prospérité passagère des méchants et la prospérité durable des justes. Le verset 8 nous avait dit que les méchants fleurissent comme l’herbe. Le verset 13 dit que les justes fleurissent comme le palmier et comme le cèdre du Liban. Quel contraste entre les sans grâce et les graciés! L’herbe qui devient du foin pour les animaux est un emblème approprié pour les méchants. Le palmier et le cèdre sont des emblèmes appropriés pour les croyants.

Ces deux arbres sont très spéciaux. Le palmier est l’un des arbres les plus beaux, les plus majestueux et les plus utiles en Orient. Il peut atteindre 120 mètres de haut. Il produit beaucoup de fruits et il vit jusqu’à 200 ans. Un observateur a dit :

« Rien n’égale la grâce de la majesté du palmier, ce roi des grandes plaines, avec son diadème haut élevé de feuillage, sa verdure permanente et sa vitalité constamment renouvelée, qui fait de lui l’image de la vie au milieu même du royaume de la mort. »

C’est une image de la prospérité durable des justes opposée à la prospérité éphémère des méchants.

Si le palmier est caractérisé par sa hauteur et sa productivité, le cèdre, lui, est caractérisé par sa force et sa longévité. Le cèdre s’élève jusqu’à 30 mètres et il peut vivre jusqu’à 3000 ans. Si le palmier résiste à la chaleur du désert, le cèdre résiste au froid de l’hiver. On l’a appelé le roi de tous les arbres. Quel contraste avec les méchants qui sont assimilés à l’herbe passagère!

Le verset 14 nous dit ce qui fait que ces arbres qui représentent les justes sont si fructueux : ils sont « plantés dans la maison de l’Éternel, ils fleurissent dans les parvis de notre Dieu ». La maison de l’Éternel, la demeure de Dieu est le sol plantureux par excellence, le milieu le plus favorable où les justes s’épanouissent pleinement. C’est-à-dire que les justes, en plongeant leurs racines profondes dans le Seigneur, goûtent à la plénitude de la vie, à la gloire de Dieu. Ils sont plantés dans la maison de l’Éternel et ils fleurissent sur les parvis : c’est dire à quel point ils aiment la présence de Dieu et demeurent en lui. Ils sont attachés à lui et tirent leur force de lui. Leur vitalité renouvelée sans cesse ne vient pas d’eux-mêmes, mais du Très-Haut qui les bénit.

Le verset 15 déclare : « Ils sont encore féconds dans la vieillesse, ils sont pleins de sève et verdoyants. » Contrairement aux impies, dont la vie est sans fruits et qui sont souvent enlevés prématurément, les justes, même dans leur vieillesse, portent encore des fruits spirituels. Ils ne cessent de porter des fruits parce que le sol où ils plongent leurs racines est pénétré de la vie même de Dieu (Ps 1.3; Jn 15.5-8). Dieu prend un très grand soin d’eux dans le jardin de sa grâce; que c’est beau! Qu’aucun chrétien vieillissant ne pense qu’il n’est plus bon à rien. Dieu nous appelle à être encore féconds dans la vieillesse, plein de sève et verdoyant.

Le verset 16 ajoute : « Pour annoncer que l’Éternel est droit. Il est mon rocher, et il n’y a pas d’injustice en lui. » Riches d’expériences de la bonté divine étalées sur toute leur existence, les croyants prennent plaisir à publier la bonté de Dieu. Ils annoncent (c’est notre mot du verset 3), ils annoncent que l’Éternel est droit, il est leur rocher et il n’y a pas d’injustice en lui. À qui allez-vous annoncer ces vérités aujourd’hui même?

5. C’est le chant du Christ et des chrétiens🔗

Avant de conclure, pensez bien à ceci : ce Psaume 92, ce chant de louange, convient parfaitement à Jésus-Christ ressuscité pour célébrer son Père céleste qui vient d’abattre ses ennemis après leur triomphe éphémère sur lui, et qui vient de le ramener de la mort à la vie pour faire de lui un palmier, un cèdre céleste autour duquel croîtront d’innombrables plants spirituels frais et florissants. Jésus est le palmier céleste éternellement verdoyant. Il est le cèdre céleste progressant constamment en puissance et en grandeur.

Mais ce Psaume 92, ce chant de louange, convient parfaitement aussi aux chrétiens. Les derniers mots du verset 16, « il n’y a pas d’injustice en lui », peuvent nous plonger dans la crainte. Dieu est juste, mais nous, nous ne sommes pas justes! Nous sommes coupables de toutes sortes d’injustices. Mais dans son grand amour, Dieu a fait le nécessaire pour régler ce problème. Il est descendu sur la terre au niveau le plus bas : son Fils unique bien-aimé est mort pour expier toutes nos injustices. En toi, Jésus éternel rocher, je viens me cacher; je ne crains plus!

Le Psaume 92 est donc aussi le chant des chrétiens spirituellement ressuscités. À la suite du Christ ressuscité et dans la même ligne, les chrétiens peuvent reprendre ce chant pour célébrer Dieu le Père et Jésus-Christ, pour chanter l’œuvre divine merveilleuse qui les a arrachés à leurs ennemis spirituels pour les introduire mystérieusement dans la vie éternelle. Ils chantent la bonté de Dieu éternellement. Les chrétiens sont plantés dans la nouvelle maison du Seigneur comme en une terre fertile; ils y fleurissent en abondance, dans la fraîcheur et la vigueur d’une jeunesse spirituelle sans déclin.

En conclusion, quand l’inquiétude et l’insécurité frappent à notre porte, quand la tristesse, l’anxiété et le stress nous tapent sur l’épaule, nous courons à notre rocher éternel. Les paroles du vieux cantique suivant traduisent bien notre prière :

Seigneur, tous les appuis manquent à ma faiblesse : toi qui es la force du faible, reste avec moi. Le flot des jours rapidement s’écoule; leur gloire est vaine et leur bonheur déçoit; tout change et meurt, tout chancelle et s’écroule. Toi qui ne changes pas, reste avec moi! Plein de douceur, de tendresse et de grâce, et pour toujours, Seigneur, reste avec moi! Heure après heure, il me faut ta présence. Le tentateur ne redoute que toi. Qui donc prendrait contre lui ma défense? Dans l’ombre ou la clarté, reste avec moi! Je ne crains rien quand ton bras me protège. Seigneur, reste avec moi! Dans la vie et la mort, reste avec moi! Amen!