Cet article sur la question 36 du Catéchisme de Heidelberg a pour sujet l'utilité de la conception miraculeuse de Jésus et de sa naissance. Il est devenu notre Médiateur dès sa conception et nous promet le salut à nous et nos enfants.

Source: Certitude et réconfort. 6 pages.

À quoi nous servent la conception et la naissance de Jésus?

Quel profit te revient-il de la sainte conception et de la naissance du Christ?

Qu’il est notre médiateur1 et que, par son innocence et sa parfaite sainteté2, il couvre devant la face de Dieu mon péché dans lequel j’ai été conçu3.

1. 1 Tm 2.5-6; Hé 9.13-15.
2. 2 Co 5.21; 1 Pi 1.18-19.
3. Rm 8.3-4; 1 Co 1.30; Ga 4.4-5; Hé 2.16-18.

Catéchisme de Heidelberg, Q&R 36

  1. Jésus est notre Médiateur
  2. Jésus a commencé son travail dès le début
  3. De grandes promesses pour nous et nos enfants

Nous avons déjà parlé de la conception miraculeuse de Jésus et de sa naissance virginale. Il a été conçu du Saint-Esprit et il est né de la vierge Marie. Ce miracle est fondamental pour la foi chrétienne. Jésus, le Fils de Dieu, n’est pas seulement né. Il a choisi de venir dans le monde pour faire le travail que son Père lui avait confié. Sa naissance et sa conception sont déjà le début de son travail sur terre.

« Quel profit te revient-il de la sainte conception et de la naissance du Christ? » (Q&R 36). Voilà une question très personnelle qui nous touche de près, comme on en trouve souvent dans le Catéchisme de Heidelberg. Les doctrines de la Bible ne sont pas étrangères à notre vie d’aujourd’hui. Elles sont là pour notre profit. Nous devrions toujours nous demander : Comment les grandes vérités de la Parole de Dieu s’appliquent-elles à moi? Quelle est leur utilité pour moi et pour mes enfants? Il est très bien de savoir que le Christ a été conçu du Saint-Esprit et qu’il est né de la vierge Marie. Je crois tout cela, je crois qu’il est vrai Dieu et vrai homme. Et puis après? Qu’est-ce que cela change à ma vie? Qu’est-ce que cela veut dire pour moi? La réponse à cette question est la suivante : « Qu’il est notre médiateur et que, par son innocence et sa parfaite sainteté, il couvre devant la face de Dieu mon péché dans lequel j’ai été conçu » (Q&R 36).

1. Jésus est notre Médiateur🔗

À quoi la conception et la naissance du Christ peuvent-elles bien nous servir? Essentiellement à deux choses : D’abord, cela lui a permis d’être notre Médiateur. « Il est le Médiateur d’une nouvelle alliance » (Hé 9.15). Nous savons qu’un médiateur c’est quelqu’un qui peut nous aider à résoudre un conflit. Notre conflit le plus grave n’est pas familial, avec nos parents ou nos enfants, ni conjugal, avec notre époux ou notre épouse. Notre conflit le plus profond n’est pas non plus un conflit de travail, avec notre patron ou nos employés, ni même les guerres atroces entre nations qui peuvent causer tant de ravages. Notre pire conflit est avec Dieu. Nous sommes en lutte acharnée contre Dieu. De là découlent toutes sortes d’autres conflits que nous vivons et que nous voyons autour de nous. Nous avons absolument besoin d’un médiateur entre Dieu et nous. Nous sommes par nature ennemis de Dieu, en révolte contre lui. Nous sommes incapables par nous-mêmes de régler ce conflit.

Souvenons-nous des qualités qu’un tel médiateur doit posséder. Il doit être vrai homme et parfaitement juste. En même temps, il doit être vrai Dieu et il doit être plus fort que toutes les créatures. Pourquoi ces deux qualités sont-elles essentielles? Pour qu’il puisse payer pour nos péchés. Puisque ce sont des humains qui ont péché, c’est un humain qui doit payer pour nos péchés. En même temps, il doit être tout-puissant, capable de supporter le poids de la colère de Dieu. Il faut qu’il soit Dieu pour pouvoir vaincre la mort. La conception de Jésus et sa naissance ont fait de lui notre Médiateur parfait. « Il y a un seul Dieu et aussi un seul Médiateur entre Dieu et les hommes, le Christ Jésus homme, qui s’est donné lui-même en rançons pour tous » (1 Tm 2.5-6).

Plusieurs refusent de croire à ce grand miracle. Des théologiens libéraux disent que Joseph était le père biologique de Jésus. Le Christ était seulement un homme. Des pasteurs infidèles enseignent cette même fausseté. Quelles sont les conséquences d’une telle erreur? Le Seigneur Jésus ne posséderait pas les qualités du Sauveur. Il serait vrai homme, mais ne serait pas vrai Dieu, et en tant que vrai homme, nécessairement il ne serait pas sans péché. Par conséquent, Jésus ne nous serait pas d’une grande utilité. Il serait seulement un bon exemple à suivre, mais ne pourrait jamais être notre parfait Sauveur. En réalité, sa conception miraculeuse et sa naissance virginale sont absolument nécessaires à notre salut. Dieu a envoyé dans le monde le seul Médiateur qui puisse réellement nous aider, vrai Dieu et vrai homme parfaitement juste. Il nous faut tenir fermement la confession de foi selon laquelle nous déclarons que Jésus a été conçu du Saint-Esprit et qu’il est né de la vierge Marie.

2. Jésus a commencé son travail dès le début🔗

À quoi nous servent encore la conception miraculeuse et la naissance virginale de Jésus? La réponse de notre Catéchisme ajoute encore ceci : « par son innocence et sa parfaite sainteté, il couvre devant la face de Dieu mon péché dans lequel j’ai été conçu » (Q&R 36). Autrement dit, Jésus a commencé à travailler dès le début de sa vie sur terre. Il a commencé très jeune à entrer sur le marché du travail : dès sa conception! Ce n’est pas n’importe quel travail qu’il a entrepris. Il s’est attelé à travailler à notre salut! Quand on doit faire un travail exigeant, on se dit : « Je ne sais pas par où je vais commencer. Il y a tellement de choses à faire. » Jésus a-t-il eu besoin de se casser la tête? Non, il savait exactement par où commencer. Par où devait-il commencer son travail de salut?

Nous pensons souvent que son travail a commencé sur la croix ou durant son ministère public. Oui, c’est vrai, son ministère public officiel a commencé le jour de son baptême. Quand il est mort et ressuscité, il a accompli son œuvre comme Sauveur. C’est là qu’il a effectué son travail de réconciliation, mais il l’avait commencé bien avant, dès sa conception et sa naissance. Dans le ventre de Marie, il était déjà en action pour notre salut. Sa mort sur la croix constitue le sommet de son œuvre. Notre salut est l’œuvre d’une vie entière et la vie de notre Sauveur a commencé dès sa conception.

Savez-vous quand commence légalement la vie humaine, d’après la loi canadienne? Elle commence au moment où le bébé est né, une fois qu’il est sorti du ventre de sa mère. Avant cela, il n’a aucune protection légale. On peut le tuer, on peut l’avorter sans craindre aucune poursuite criminelle. En mars 1991, la Cour suprême du Canada a rendu un jugement dans une affaire portant sur la mort d’un bébé sur le point de naître, dans laquelle une accusation de négligence a été portée contre la sage-femme. Les juges ont alors statué que le fœtus n’est pas une personne! Depuis ce jugement, personne n’a osé modifier la loi pour corriger cette injustice criante. Tant que le bébé n’est pas complètement sorti de la maman, il n’est pas considéré comme une personne. Il serait seulement une partie de la mère, une protubérance, une masse impersonnelle… C’est très grave! Nous en sommes rendus là à cause de toute la pression et de toute la propagande en faveur de l’avortement. La Bible, quant à elle, nous dit que la vie commence dès la conception. Toute vie humaine commence à ce moment-là.

Il y a cependant une autre réalité qui commence à la conception. Nous avons tous été conçus dans le péché. David l’a reconnu dans sa fameuse prière de confession : « Je suis né dans la faute, et ma mère m’a conçu dans le péché » (Ps 51.7). Cela ne veut pas dire que la procréation ou la sexualité sont péché. Cela veut dire que nous sommes pécheurs dès notre conception. Le péché est transmis en quelque sorte de façon héréditaire, des parents aux enfants. Dans ce petit commencement invisible, imperceptible, il y a quelque chose de mauvais dans chacun d’entre nous. Notre vie commence là, mais notre vie de pécheur commence là, elle aussi. Neuf mois plus tard, nous naissons pécheurs et, toute notre vie, nous continuons de pécher. D’où la triste constatation de l’apôtre Paul : « Nous étions par nature des enfants de colère comme les autres » (Ép 2.3).

Nous sommes certes conscients de plusieurs de nos péchés, mais reconnaissons-nous bien ce péché « héréditaire »? Nous attristons-nous de cette réalité? Le confessons-nous et l’avouons-nous au Seigneur, comme David l’a fait? Sommes-nous conscients que, dès notre commencement, nous sommes condamnables aux yeux de Dieu? Chaque fois qu’une femme annonce à son mari : « Je suis enceinte », c’est une vie créée à l’image de Dieu qui commence, une œuvre magnifique du Seigneur! Mais chaque fois, c’est aussi un être pécheur qui commence et qui mérite la colère de Dieu! Dieu se dit : « Encore un pécheur qui sera incapable de me servir comme je désire! » À ses yeux, c’est un pécheur corrompu, sans excuses, qui ne servira pas Dieu comme il convient. Comme c’est désolant! La vie est une fontaine de péché, de mal et de mort!

Malgré tout, Dieu, dans sa grâce, a bien voulu faire alliance avec nous et nos enfants, comme il a fait avec Abraham et sa descendance.

« J’établirai mon alliance avec toi et ta descendance avec toi, dans toutes leurs générations; ce sera une alliance perpétuelle, en vertu de laquelle je serai ton Dieu et celui de tes descendants après toi » (Gn 17.7).

Mais comment un Dieu saint peut-il s’allier à un peuple pécheur, incluant des enfants corrompus dès leur conception? Il fallait un moyen pour régler le problème du péché! Dans l’Ancien Testament, le sang versé des animaux sacrifiés annonçait et préfigurait l’expiation des péchés et la réconciliation avec Dieu qui allaient être accomplies plus tard par le sang du véritable Agneau de Dieu (Jn 1.29). Or, Dieu avait prescrit ces sacrifices annonciateurs non seulement pour les adultes en Israël, mais également pour leurs enfants! Les enfants de l’alliance étaient au bénéfice du sang préfigurant et attestant la grâce de Dieu en Jésus-Christ!

Tout d’abord, la coupure du prépuce (un signe sanglant) lors de la circoncision représentait la coupure du péché et la purification du cœur promise à tout Israël, grands et petits (Dt 30.6). Ensuite, le sang de l’agneau pascal qu’on a badigeonné sur les cadres de porte en Égypte a permis de sauver tous les premiers-nés réfugiés dans les maisons couvertes par ce sang, alors que les premiers-nés des Égyptiens ont été frappés de mort à cause de la colère de Dieu contre le péché (Ex 12). Par la suite, au moment de ratifier l’alliance au Sinaï, Dieu a commandé à Israël qu’à la naissance d’un enfant, on offre un agneau d’un an pour l’holocauste et un jeune pigeon ou une tourterelle en guise de sacrifice pour le péché (Lv 12.6). C’est ainsi que les enfants des croyants, malgré leur nature corrompue et détestable aux yeux de Dieu, étaient néanmoins reçus favorablement dans l’alliance de Dieu, sur la base de la promesse du pardon de leur péché par le sang de l’Agneau promis, préfiguré par le sacrifice d’un animal offert pour l’enfant et ses parents. Si les enfants des croyants dans l’Ancien Testament avaient reçu de Dieu ces belles promesses, à combien plus forte raison les enfants des croyants aujourd’hui, car l’alliance avec Dieu n’est pas moins riche qu’autrefois, au contraire!

C’est pour cela que Jésus devait commencer son travail de rédemption dès sa conception. Il a été conçu du Saint-Esprit. Il était saint dès le départ. Il a commencé là où nous commençons, dans le ventre de sa mère. C’est là, dès le début, qu’il a rompu avec le péché. Dès le début, il était en mesure de servir Dieu de façon parfaitement convenable et pure. Dieu s’est réjoui de la conception et de la naissance de Jésus. Dieu n’était pas en colère contre lui. Jésus fut pourtant circoncis le huitième jour et, dès sa petite enfance, il s’est soumis à ce rite de purification prévu dans le Lévitique (Lc 2.21-24), car lui qui était sans aucun péché, il a bien voulu s’identifier pleinement à notre péché à toutes les étapes de sa vie. « Celui qui n’a pas connu le péché, il l’a fait devenir péché pour nous, afin que nous devenions en lui justice de Dieu » (2 Co 5.21).

Notre vie nouvelle commence donc avec la conception de Jésus. « Par son innocence et sa parfaite sainteté, il couvre devant la face de Dieu mon péché dans lequel j’ai été conçu » (Q&R 36). Jésus a pris ma place dès le ventre de ma mère et il prend ma place jusqu’à ma tombe. Voilà pourquoi l’apôtre Pierre déclare que nous avons été rachetés non seulement des péchés que nous commettons, mais également de la condition pécheresse que nous avons héritée de nos pères.

« Vous savez en effet que ce n’est point par des choses périssables, argent ou or, que vous avez été rachetés de la vaine manière de vivre, héritée de vos pères, mais par le sang précieux du Christ, comme d’un agneau sans défaut et sans tache » (1 Pi 1.18-19).

Si Jésus avait été parachuté sur terre comme un adulte, sans passer par toutes les étapes de la vie humaine depuis la conception jusqu’à 30 ans, il n’aurait pas pu être mon Sauveur parfait. Il n’aurait pas pu me réconcilier avec Dieu et restaurer ma vie entière. Il a payé le plein paiement de ma conception et de ma naissance dans le péché. Il était là, à ma place. Il n’y a pas une étape de ma vie qui ne soit pas couverte et réconciliée par lui.

3. De grandes promesses pour nous et nos enfants🔗

Cela veut dire que Jésus se tient à côté du berceau de tout bébé de parents croyants. Quand nous faisons baptiser nos enfants, ils sont baptisés au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. Le baptême représente les riches promesses de Dieu pour nous et pour nos enfants. Ces promesses sont dignes de foi dès le début de la vie de l’enfant. « Je promets de couvrir et pardonner ses péchés et de lui donner une place avec moi dans la famille de mon Père. » C’est la raison pour laquelle nous pouvons en toute confiance les élever et les éduquer selon le Seigneur (Ép 6.4). À travers une éducation chrétienne humble et fidèle, nous pouvons avoir confiance que Dieu, par pure grâce, accomplira ses promesses en faveur de nos enfants, comme cela s’est produit dans le cas d’Abraham et de sa descendance. Car après avoir confirmé son alliance avec lui et avec sa descendance après lui, Dieu a révélé sa pensée à propos de notre Père Abraham :

« Car je l’ai choisi afin qu’il ordonne à ses fils et à sa famille après lui de garder la voie de l’Éternel, en pratiquant la justice et le droit; ainsi l’Éternel accomplira pour Abraham ce qu’il avait dit à son sujet » (Gn 18.19).

Quand nous faisons baptiser nos enfants, nous confessons qu’ils sont conçus et nés dans le péché. Nous reconnaissons qu’ils ont besoin d’être lavés par le sang du Christ et par son Esprit Saint, tout comme les adultes. En même temps, nous confessons qu’ils sont appelés « saints » (1 Co 7.14), mis à part en Jésus-Christ pour servir Dieu. Nous et nos enfants, nous sommes pécheurs dès notre conception. En même temps, nous avons, nous et nos enfants, la promesse du pardon et de la vie nouvelle en Jésus-Christ. « Car la promesse est pour vous, pour vos enfants, et pour tous ceux qui sont au loin, en aussi grand nombre que le Seigneur notre Dieu les appellera » (Ac 2.39). Ces promesses doivent être saisies par la foi, aussi bien par les parents que par les enfants en grandissant. C’est ainsi que les enfants pourront vivre et grandir dans la joie du Seigneur.

Le Seigneur Jésus commence son travail là où la misère humaine commence. Il renouvelle notre vie entière. De cette manière, nous pouvons vivre à son service, du début à la fin de notre vie. Nous pouvons dire comme David :

« Sur toi, j’ai été jeté dès les entrailles maternelles, dès le ventre de ma mère tu as été mon Dieu. Ne t’éloigne pas de moi quand la détresse est proche, quand personne ne vient à mon secours » (Ps 22.11-12).

Ou encore :

« Ma confiance est en toi dès ma jeunesse. Dès le ventre de ma mère, je m’appuie sur toi; c’est toi qui m’as fait sortir du sein maternel; tu es sans cesse l’objet de ma louange. […] Ne me rejette pas au temps de la vieillesse; quand mes forces défaillent, ne m’abandonne pas! » (Ps 71.5-9).