Cette fiche de formation a pour sujet la repentance et la foi, les éléments qui les composent, les différentes sortes de foi et l'assurance du salut.

Source: Précis de doctrine chrétienne. 6 pages.

La repentance et la foi

  1. La conversion en général
  2. La repentance
  3. La foi
    a. Différentes sortes de foi
    b. Les éléments de la foi
    c. L’assurance de la foi
  4. Textes bibliques
  5. Étude personnelle
  6. Questions

Lorsque le changement survenu après la régénération se manifeste visiblement, nous parlons alors de conversion.

1. La conversion en général🔗

La Bible ne parle pas partout de la conversion dans un même sens. La conversion que nous avons à l’esprit ici est l’acte de Dieu par lequel il amène ses régénérés, dans leur vie consciente, à se tourner vers lui dans la foi et la repentance. Nous voyons, par ce qui précède, que Dieu est l’auteur de la conversion. L’Écriture l’enseigne clairement (Ac 11.18; 2 Tm 2.25). La vie nouvelle de la régénération n’aboutit pas par elle-même à un changement conscient de la vie, mais seulement à cause d’une opération spéciale du Saint-Esprit (Jn 6.44; Ph 2.13). Mais alors que dans la régénération Dieu est actif et l’homme passif, dans la conversion, l’homme est appelé à coopérer (És 55.7; Jr 18.11; Ac 2.38; 17.30). Mais même ainsi, l’homme ne peut œuvrer qu’avec la force de Dieu. Comme la régénération, la conversion consiste en un changement instantané et elle n’est pas un processus comme la sanctification. Mais elle se distingue de la régénération en ce qu’elle est un changement dans la vie consciente de l’homme.

Bien que la conversion se produise dans la vie des adultes (Éz 33.11; Mt 18.3), il ne faut pas en déduire qu’il doit y avoir dans la vie de chacun une crise dramatique. La Bible mentionne des exemples de conversion comme celle de Naaman (2 R 5.15); Manassé (2 Ch 33.12-13), Zachée (Lc 19.8-9), l’eunuque (Ac 8.30), Paul (Ac 9.5), Corneille (Ac 10.44), Lydie (Ac 16.14), etc. Elle parle aussi d’une conversion nationale comme dans le récit de Jonas (Jon 3.10), d’une conversion temporaire qui n’inclut aucun changement du cœur (Mt 13.20-21; 1 Tm 1.19-20; 2 Tm 4.10; Hé 6.4-6) et d’une conversion répétée (Lc 22.32; Ap 2.5,16,21,22; 3.3,19). Ceci n’est pas une répétition de la conversion au sens étroit, car elle n’est pas sujette à répétition, mais à une activité ravivée de la vie nouvelle après une éclipse. La conversion comprend deux éléments, l’un négatif, l’autre positif, à savoir la repentance et la foi, qu’il faut étudier séparément.

2. La repentance🔗

La repentance regarde en arrière et peut être définie comme le changement opéré dans la vie consciente du pécheur et par laquelle il se détourne du péché. Elle inclut trois éléments :

  1. Un élément intellectuel dans lequel la vie du passé est considérée comme vie de péché, contenant faute personnelle, corruption, désespoir.

  2. Un élément émotionnel dont surtout un sens de tristesse pour le péché commis contre le Dieu juste et saint.

  3. Un élément volitif consistant en un changement de but, une conversion intérieure qui donne la volonté de s’éloigner du péché et une disposition à chercher le pardon et la purification (Rm 2.4; 2 Co 7.9-10).

Elle s’opère principalement par la loi de Dieu. Les catholiques romains ont une conception plus extérieure de la repentance. Selon leur doctrine, elle comprend la tristesse, non pour le péché dans lequel nous sommes nés, mais pour les transgressions personnelles qui peuvent être le résultat de la crainte du châtiment. Ensuite, il doit y avoir la confession auriculaire, faite au prêtre qui peut pardonner l’offense commise. Cette confession sera suivie de mesures de réparation par des actes externes de pénitence, tels que jeûner, se flageller, accomplir des pèlerinages, etc. La Bible, d’autre part, considère la repentance comme un acte interne de véritable tristesse à cause du péché et ne confond pas cela avec le changement de vie qui en résulte.

3. La foi🔗

À la différence de la repentance, la foi regarde en avant.

a. Différentes sortes de foi🔗

La Bible ne parle pas toujours de la foi dans le même sens. Elle fait allusion à une foi historique, qui consiste à accepter intellectuellement la vérité biblique sans donner une réponse morale ou religieuse. Une telle foi ne prend pas la vérité au sérieux et ne montre pas d’intérêt réel à son égard (Ac 26.27-28; Jc 2.19). Elle parle aussi de la foi temporelle qui embrasse la vérité de la religion, qui éveille la conscience et les affections, mais qui n’est pas ancrée dans un cœur régénéré. Elle s’appelle foi temporelle (Mt 13.20-21) parce qu’elle ne possède pas de caractère permanent et s’écroule le jour de l’épreuve ou de la persécution (Hé 6.4-6; 1 Tm 1.19-20; 1 Jn 2.19). La Bible fait aussi mention d’une foi miraculeuse. Celle-ci possède la conviction qu’un miracle s’accomplira par cette personne ou en sa faveur (Mt 8.11-13; 17.20; Mc 16.17-18; Jn 11.22,40; Ac 14.9). Cette foi peut être accompagnée ou ne pas être accompagnée de la foi qui sauve. Enfin, la Bible mentionne et souligne la nécessité de la foi qui sauve. Celle-ci a son siège dans le cœur et est ancrée dans une vie régénérée. Son germe est planté par la régénération et il grandit graduellement en une foi active. Cette foi peut se définir comme une conviction opérée par le Saint-Esprit dans le cœur de la personne qui met sa confiance dans la vérité de l’Évangile et dans les promesses de Dieu en Jésus-Christ.

b. Les éléments de la foi🔗

La foi qui sauve comporte trois éléments :

   1) Un élément intellectuel🔗

C’est l’acceptation de la vérité révélée dans la Parole de Dieu, la connaissance spirituelle qui naît dans le cœur du pécheur. C’est une connaissance absolument certaine, fondée sur les promesses de Dieu. Bien que cette connaissance ne soit pas totale, elle est suffisante pour donner au croyant une idée des vérités fondamentales de l’Évangile.

   2) Un élément émotionnel (l’assentiment)🔗

Cet élément n’est pas mentionné séparément par le Catéchisme de Heidelberg parce qu’il est virtuellement inclus dans la connaissance de la foi qui sauve. La caractéristique de cette connaissance est qu’elle porte en elle une forte conviction de l’importance de son objet. C’est là l’assentiment. L’âme est saisie par la vérité.

   3) Un élément volitif (la confiance) :🔗

C’est l’élément suprême de la foi qui sauve. Il s’agit d’une confiance personnelle en Jésus-Christ comme Sauveur et Seigneur qui inclut un abandon total en lui de l’âme pécheresse et corrompue, et une confiance en lui comme dans la source du pardon et de la vie spirituelle. En dernière analyse, l’objet de la foi qui sauve c’est Jésus-Christ et la promesse du salut en lui (Jn 3.16,18,36; 6.40; Ac 10.43; Rm 3.22; Ga 2.16). Cette foi n’est pas d’origine humaine, mais le don de Dieu (1 Co 12.8-9; Ga 5.22; Ép 2.8). Cependant, son exercice est une activité humaine à laquelle tous les enfants de Dieu sont exhortés à s’adonner (Rm 10.9; 1 Co 2.5; Col 1.23; 1 Tm 1.5; 6.12).

c. L’assurance de la foi🔗

Pour certains (les méthodistes), celui qui croit est sûr, aussitôt, qu’il est enfant de Dieu, mais cela ne veut pas dire qu’il peut être tout aussi certain de son salut ultime, puisqu’il peut déchoir de la grâce. En réalité, la foi véritable apporte un sens de sécurité, bien qu’à des degrés variés. Le croyant ne possède pas toujours de manière consciente et permanente cette assurance. Il ne vit jamais sa vie de foi dans toute sa plénitude, et par conséquent, il n’est pas toujours pleinement conscient des richesses spirituelles qu’il possède. Il peut être assailli par le doute et l’incertitude, et, par conséquent, nous sommes exhortés à cultiver notre assurance (2 Co 13.5; Hé 6.11; 2 Pi 1.10; 1 Jn 3.19). Celle-ci peut se cultiver par la prière, la méditation des promesses de Dieu et le développement de la vie chrétienne véritable.

4. Textes bibliques🔗

a. Dieu est l’auteur de la conversion🔗

« Après avoir entendu cela, ils se calmèrent et glorifièrent Dieu, en disant : Dieu a donc accordé la repentance aussi aux païens, afin qu’ils aient la vie » (Ac 11.18). « Le serviteur du Seigneur doit redresser avec douceur les contradicteurs, dans l’espoir que Dieu leur donnera la repentance, pour arriver à la connaissance de la vérité » (2 Tm 2.25).

b. L’homme coopère à la conversion🔗

« Que le méchant abandonne sa voie, et l’homme de rien ses pensées; qu’il retourne à l’Éternel, qui aura compassion de lui, à notre Dieu, qui pardonne abondamment » (És 55.7). « Dieu, sans tenir compte des temps d’ignorance, annonce maintenant à tous les hommes, en tous lieux, qu’ils aient à se repentir » (Ac 17.30).

c. La nécessité de la conversion🔗

« Dis-leur : Je suis vivant! — oracle du Seigneur, l’Éternel —, ce que je désire, ce n’est pas que le méchant meure, c’est qu’il change de conduite et qu’il vive. Revenez, revenez de vos mauvaises voies. Pourquoi devriez-vous mourir, maison d’Israël? » (Éz 33.11). « En vérité, je vous le dis, si vous ne vous convertissez et si vous ne devenez comme les petits enfants, vous n’entrerez point dans le royaume des cieux » (Mt 18.3).

d. La foi historique🔗

« Crois-tu aux prophètes, roi Agrippa? Je sais que tu y crois. Et Agrippa dit à Paul : Encore un peu, tu vas me persuader de devenir chrétien! » (Ac 26.27-28). « Tu crois qu’il y a un seul Dieu, tu fais bien; les démons le croient aussi et ils tremblent » (Jc 2.19).

e. La foi temporelle🔗

« Celui qui a reçu la semence dans les endroits pierreux, c’est celui qui entend la parole et la reçoit aussi avec joie, mais il n’a pas de racine en lui-même, il est l’homme d’un moment et, dès que survient une tribulation ou une persécution à cause de la parole, il y trouve une occasion de chute » (Mt 13.20-21). « Ils sont sortis de chez nous, mais ils n’étaient pas des nôtres; car, s’ils avaient été des nôtres, ils seraient demeurés avec nous; mais de la sorte, il est manifeste que tous ne sont pas des nôtres » (1 Jn 2.19).

f. La foi miraculeuse🔗

« C’est à cause de votre petite foi, leur dit Jésus. En vérité, je vous le dis, si vous avez de la foi comme un grain de moutarde, vous direz à cette montagne : Transporte-toi d’ici là, et elle se transportera; rien ne vous sera impossible » (Mt 17.20). « Il écoutait parler Paul qui fixa les regards sur lui et qui, voyant qu’il avait la foi pour être sauvé, dit d’une voix forte : Lève-toi, droit sur tes pieds. Il se leva d’un bond et se mit à marcher » (Ac 14.9-10).

g. Christ est l’objet de la foi🔗

« Car Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse pas, mais qu’il ait la vie éternelle » (Jn 3.16). « Voici, en effet, la volonté de mon Père : que quiconque voit le Fils et croit en lui ait la vie éternelle; et je le ressusciterai au dernier jour » (Jn 6.40).

h. La nécessité de cultiver l’assurance🔗

« Mais nous désirons que chacun de vous montre jusqu’à la fin le même empressement en vue d’une pleine espérance, en sorte que vous ne soyez pas nonchalants, mais que vous imitiez ceux qui, par la foi et l’attente patiente, reçoivent l’héritage promis » (Hé 6.11). « C’est pourquoi frères, efforcez-vous d’autant plus d’affermir votre vocation et votre élection : en le faisant, vous ne broncherez jamais » (2 Pi 1.10).

5. Étude personnelle🔗

  1. Quel genre de repentance est-il mentionné dans Matthieu 27.3 et 2 Corinthiens 7.10?

  2. Pouvez-vous nommer des personnes de la Bible dont la vie de conversion ne peut être rapprochée à une crise extérieure? (Jr 1.5; Lc 1.5; 2 Tm 3.15).

  3. Mentionnez quelques paroles célèbres de la Bible inspirant l’assurance (2 Co 4.16 à 5.1; 2 Tm 1.12; Hé 6.17-18).

6. Questions🔗

  1. Combien de sens bibliques possède la conversion?

  2. De quelle manière la conversion temporaire et la conversion répétée diffèrent-elles?

  3. Qu’est-ce que la conversion véritable? Quels en sont les éléments?

  4. Quels sont les éléments de la repentance?

  5. Expliquez l’idée romaine de la repentance.

  6. Quelle différence y a-t-il entre la conversion et la régénération?

  7. Qui est l’auteur de la conversion? L’homme y coopère-t-il?

  8. Est-il toujours nécessaire que la conversion passe par une crise profonde?

  9. De combien de sortes de foi la Bible parle-t-elle?

  10. Expliquez ce qu’est une foi historique, temporelle, miraculeuse.

  11. Expliquez la différence entre la foi temporelle et la foi qui sauve.

  12. Mentionnez les éléments qui composent la foi. Quel est le degré de connaissance requis?

  13. Quel est l’élément suprême de la foi qui sauve?

  14. Nommez l’objet de la foi qui sauve.

  15. Le chrétien possède-t-il toujours l’assurance de son salut?

  16. Comment cultiver cette assurance?