Cet article a pour sujet l'instauration de l'alliance de Dieu avec son peuple, qui est l'initiative de Dieu pour sa gloire, par le choix de candidats improbables, pour leur donner la certitude de l'alliance et l'assurance de compléter son oeuvre par le Christ.

Source: L’alliance d’amour. 12 pages.

1. Qui instaure l’alliance?

  1. L’alliance : l’initiative de Dieu
  2. Je vous ai choisis
  3. À Dieu seul la gloire
  4. Des candidats improbables
  5. Assurés pour l’avenir
  6. Le nom Yahvé
  7. La certitude de l’alliance
  8. Jésus et le nom de Yahvé
  9. Dieu termine ce qu’il commence
  10. Jésus est l’auteur de la foi et il la mène à la perfection
  11. Un thème constant

Lorsque dans ce livre nous parlons de l’alliance en tant que relation vivante avec Dieu, il nous faut bien comprendre que Dieu seul établit cette relation. Il est question de la souveraineté et de l’omnipotence de Dieu. Il est vrai que nous, de notre côté, devons répondre à l’appel efficace de Dieu et que dans cette relation notre responsabilité est grande, mais nous ne pouvons pas, de notre côté, établir l’alliance. Il s’agit d’une prérogative divine.

Dans toute relation, quelqu’un doit prendre l’initiative. Parfois, il est vrai, les deux parties cheminent ensemble de manière presque naturelle vers un contact et un engagement plus fort. Dans ce sens, les relations humaines peuvent simplement « arriver » par attraction mutuelle, et dans ce cas qui sait qui a pris l’initiative, et qui s’en préoccupe? Dans le cas de l’alliance de Dieu, cependant, cette question est importante, car la Bible nous enseigne que nous ne chercherions jamais de relation avec Dieu. Nous sommes nous-mêmes charnels (1 Co 2.14), morts par nos offenses et nos péchés (Ép 2.1), ennemis de Dieu (Rm 5.10), incapables de venir au Père sans être attirés par le Christ (Jn 6.44).

S’il nous incombait d’aller vers Dieu, l’alliance ne se réaliserait jamais, car par nature nous irions n’importe où sauf vers Dieu. Lorsque l’Éternel regarde depuis les cieux s’il en est un qui le cherche, il doit conclure : « Tous sont égarés… Il n’en est aucun qui fasse le bien, pas même un seul » (Ps 14.3, cité longuement par Paul dans Rm 3; voir aussi Ps 53). Pourtant, l’Éternel Dieu descend vers nous de manière souveraine dans sa puissance et sa grâce, et il établit avec nous ce remarquable lien que l’on appelle alliance.

La vérité de cette relation d’alliance est parfois exprimée de la manière suivante : l’alliance est unilatérale en ce qui a trait à son origine, mais bilatérale en ce qui a trait à son existence. Cela signifie simplement que l’alliance débute à l’initiative de Dieu et que par la suite, nous l’acceptons et l’honorons.

Nous avons déjà mentionné quelques raisons pour lesquelles cette distinction est importante. Nous en ajouterons d’autres dans la partie suivante.

1. L’alliance : l’initiative de Dieu🔗

Premièrement, cette manière de parler est biblique et nous devons apprendre à penser et à parler bibliquement. Penchons-nous sur quelques passages de l’Ancien Testament. Après la chute dans le péché, Adam et Ève n’attendent pas avec enthousiasme que Dieu se présente pour lui confesser leur péché, mais ils se cachent de Dieu, et c’est lui qui appelle : « Où es-tu? » (Gn 3.9). Cette question primordiale mène à l’exposition du péché et également à la révélation divine concernant la victoire sur Satan (Gn 3.15). Par conséquent, nous proclamons justement dans la Confession des Pays-Bas1 :

« Nous croyons que notre Dieu bon, voyant que l’homme s’était précipité dans la mort corporelle et spirituelle et qu’il s’était rendu entièrement malheureux, s’est mis, dans sa merveilleuse sagesse et sa bonté, à chercher lui‑même l’homme, alors que celui‑ci le fuyait tout tremblant » (article 17).

Dieu a entrepris; il a gardé l’initiative.

Dans le paradis, les événements entourant la chute ne semblent pas, à première vue, avoir de liens avec l’alliance, mais nous verrons plus tard qu’ils sont justement très fortement liés à l’alliance en tant qu’initiative souveraine de Dieu. Ce dernier ne laissera pas les efforts humains, animaux ou diaboliques détruire la relation qu’il a établie dans son alliance. La chute dans le péché peut altérer la relation, mais ne peut pas la défaire. Par conséquent, Dieu agit immédiatement par des actes préservant l’alliance.

Plus tard, lorsque tous les êtres vivants sont détruits dans le puissant déluge, hormis ceux qui embarquent dans l’arche avec Noé et sa famille, c’est de nouveau l’Éternel qui agit pour perpétuer sa relation avec l’humanité. Nous lisons, dans Genèse 9.8 : « Dieu parla encore à Noé et à ses fils avec lui, en disant : Voici, j’établis mon alliance avec vous et avec votre postérité après vous; avec tous les êtres vivants qui sont avec vous. » Il s’agit d’un acte de Dieu : « J’établis… »

Lorsqu’Abraham est choisi parmi les êtres humains pour être le père du peuple de Dieu, cela aussi est présenté uniquement comme l’initiative de l’Éternel. En fait, les difficultés et les épreuves qu’Abraham a rencontrées confirment qu’il doit apprendre à se confier en l’Éternel. Abraham n’est pas un volontaire enthousiaste qui, de son propre gré et de sa propre initiative, va servir l’Éternel; il est appelé par Dieu et doit apprendre à mettre sa confiance en Dieu. Et la puissance de Dieu devient très évidente : « J’établirai mon alliance entre moi et toi, et tes descendants après toi, selon leurs générations : ce sera une alliance perpétuelle… » (Gn 17.7). L’initiative revient à l’Éternel. Il appelle et son appel est efficace.

Dieu a choisi Israël; Israël n’a pas choisi Dieu. Moïse s’assure qu’Israël comprend bien cela avant d’entrer en Terre promise : « Parce qu’il a aimé tes ancêtres et parce qu’il a choisi leurs descendants après eux, il t’a fait lui-même sortir d’Égypte en déployant une grande puissance… » (Dt 4.37; BDS). Dieu a appelé Israël, et il a confirmé cet appel lors de l’exode, un acte de salut presque sans équivalent dans l’histoire de la rédemption dans l’Ancien Testament.

L’établissement d’une alliance avec un homme et sa descendance est présenté comme une prérogative divine. Dieu est libre d’établir cette alliance et il est également libre de l’établir avec qui il veut. Il est enseigné au peuple d’Israël de reconnaître pleinement cela : « Il révèle sa parole à Jacob, ses lois et ses ordonnances à Israël; il n’a pas agi de même pour toutes les nations, et elles ne connaissent point ses ordonnances » (Ps 147.19-20). L’intention de ces paroles n’est pas de créer un sentiment de supériorité raciale chez les Israélites en tant que peuple choisi de Dieu; elles expriment simplement combien Israël est privilégié d’être le peuple de Dieu. Les Israélites sont bénis plus que toute autre nation et la bénédiction de Dieu à toutes les nations arrivera uniquement par Israël (comme Dieu le promit à Abraham, Gn 12.1-3).

2. Je vous ai choisis🔗

Dieu prend l’initiative. Le Nouveau Testament insiste aussi sur ce fait, car la Bible est une. Le moment où le Seigneur Jésus désigne ses apôtres est décrit de la manière suivante : « Il [Jésus] monta ensuite sur la montagne; il appela ceux qu’il voulut, et ils vinrent auprès de lui » (Mc 3.13). Notre Seigneur rappela cette réalité à ses disciples la nuit où il fut trahi et où il allait être abandonné par tous ses disciples : « Ce n’est pas vous qui m’avez choisi; mais moi, je vous ai choisis, et je vous ai établis, afin que vous alliez, et que vous portiez du fruit, et que votre fruit demeure… » (Jn 15.16). Tous peuvent bien fuir, mais le Christ n’a pas fait le mauvais choix.

Le même élément est souligné au jour de la Pentecôte, où l’Évangile est proclamé au monde entier : « Car la promesse est pour vous, pour vos enfants, et pour tous ceux qui sont au loin, en aussi grand nombre que le Seigneur notre Dieu les appellera » (Ac 2.39). Dieu enverra ses messagers et tous ceux qu’il appelle viendront. Les gens ne cherchent pas d’eux-mêmes à établir de relation avec Dieu; il vient à eux avec la puissance de son Esprit et de sa Parole et il se lie à eux en Christ, son Fils.

Les lettres apostoliques insistent encore sur ce fait. Paul écrit :

« Nous savons, frères bien-aimés de Dieu, que vous avez été élus; notre Évangile ne vous a pas été prêché en paroles seulement, mais avec puissance, avec l’Esprit-Saint, et avec une pleine persuasion » (1 Th 1.4-5; voir aussi 1 Co 1.26; Ép 1.4).

Dieu prend l’initiative de venir vers les hommes et il demeure souverain en agissant en eux. Par la puissance de son Esprit et de sa Parole il conduit les hommes à accepter l’Évangile et la seigneurie du Christ. Et même lorsque nous sommes appelés à coopérer avec Dieu, afin de mettre en œuvre notre salut avec crainte et tremblement, Paul ajoute : « Car c’est Dieu qui opère en vous le vouloir et le faire selon son dessein bienveillant » (Ph 2.13; Colombe)2.

La manière biblique de parler dans l’Ancien et le Nouveau Testament souligne donc clairement le fait que l’œuvre du salut est et demeure l’œuvre de l’initiative et de la puissance de Dieu. Dans l’alliance, le Père descend vers nous en son Fils par le Saint-Esprit, et c’est seulement après qu’il nous est possible d’aller vers lui, et que nous le faisons. Il nous faut apprendre ici à parler de plus en plus en termes bibliques, car c’est la seule façon de poser les fondements d’une bonne compréhension de ce que Dieu fait et de la manière dont il opère dans nos vies.

3. À Dieu seul la gloire🔗

Deuxièmement, cette manière de parler rend toute la gloire à Dieu. Déclarer que la gloire appartient à Dieu seul peut sembler superflu, mais ce n’est pas le cas. L’homme a toujours tendance à penser que son salut dépend, du moins en partie, de qui il est et de ce qu’il fait. Certains ont le sentiment que, dans la tradition réformée, la responsabilité humaine a été ignorée et qu’elle requiert plus d’attention. Leur argument est que Dieu ne peut établir de relation avec nous que si nous, de notre côté, voulons cette relation. L’existence de la relation dépendrait donc, en partie ou en tout, de notre acceptation.

Je m’intéresserai plus tard à notre responsabilité dans le cadre de l’alliance. L’élément humain requiert une attention particulière en effet. Pour le moment, nous nous préoccupons de l’établissement de l’alliance, et non de notre acceptation ni de sa perpétuation au fil des générations. Dieu seul établit l’alliance. Il ne commence pas en nous demandant la permission ni en cherchant à savoir si nous sommes intéressés ou qualifiés pour cette relation. Il ne commence pas en nous mettant à l’épreuve pour voir qui est digne. Il adresse simplement sa parole d’alliance à qui il veut.

Ceux à qui Dieu s’adresse comme à ses enfants de l’alliance et qui acceptent cette alliance dans la joie vivent cela comme un signe de grâce non méritée. Ils n’y ont aucun droit d’eux-mêmes. En fait, il est tout à fait remarquable de voir quel type de personnes Dieu appelle dans son alliance. Les Israélites ne furent pas choisis par Dieu en raison de leur supériorité numérique; comme Moïse le rappelle à Israël :

« Ce n’est point parce que vous surpassez en nombre tous les peuples, que l’Éternel s’est attaché à vous et qu’il vous a choisis, car vous êtes le moindre de tous les peuples » (Dt 7.7).

Israël n’était pas une superpuissance, mais une petite nation réduite en esclavage.

Le choix ne se fonde pas non plus sur une rectitude morale supérieure ni sur une sainteté naturelle que certaines personnes pourraient posséder plus que d’autres. Il est écrit, à propos des pères respectés d’Israël, Abraham, Nachor et Térach : « Vos pères… habitaient anciennement de l’autre côté du fleuve, et ils servaient d’autres dieux » (Jos 24.2). Après avoir supporté de nombreuses insultes de la part des Israélites et par la suite avoir été également témoin de l’idolâtrie avec le veau d’or à Horeb — juste après la proclamation de la loi! — l’Éternel dit à Moïse : « Je vois que ce peuple est un peuple au cou raide. Maintenant laisse-moi; ma colère va s’enflammer contre eux, et je les consumerai » (Ex 32.9-10). Dieu n’a à l’évidence pas choisi le peuple le plus coopératif.

Plusieurs siècles plus tard, devant le sanhédrin juif, Étienne devait dire la même chose dans sa défense : « Hommes au cou raide, incirconcis de cœur et d’oreilles! vous vous opposez toujours au Saint-Esprit » (Ac 7.51). Au fil des siècles, le peuple de Dieu s’est souvent montré ingrat, irresponsable et difficile. En est-il autrement aujourd’hui?

Nous retrouvons exactement les mêmes éléments dans le Nouveau Testament. Les Corinthiens étaient portés à avoir d’eux-mêmes et de leurs dons spirituels une opinion plus haute qu’ils ne le devaient et Paul, par conséquent, leur rappela leur passé. « Considérez, frères, que parmi vous qui avez été appelés il n’y a ni beaucoup de sages selon la chair, ni beaucoup de puissants, ni beaucoup de nobles » (1 Co 1.26). Dieu n’appelle pas sur la base du savoir, de la puissance ou de la noblesse. Il ne cherche pas ceux qui sont le plus susceptibles de s’engager. Paul explique que Dieu choisit plutôt les choses folles, faibles et viles du monde. Il y a une raison importante à cela : afin que personne ne se glorifie devant lui (1 Co 1.29,31). Dieu seul recevra la gloire en ce qui a trait au salut de son peuple.

Dans sa lettre aux Romains, Paul le dit clairement. Les Juifs ne sont pas sauvés par la loi — parce qu’ils ne l’ont pas respectée — et les non-Juifs ne sont pas sauvés sans la loi — ils ne la connaissaient pas. Nous sommes tous justifiés par la foi seule. Et Paul demande : « Où donc est le sujet de se glorifier? Il est exclu » (Rm 3.27). « Que celui qui se glorifie se glorifie dans le Seigneur » (1 Co 1.31; Ps 44.9).

4. Des candidats improbables🔗

Par ailleurs, en établissant son alliance, l’Éternel choisit souvent des personnes dont les chances de succès sont des plus improbables. Si vous deviez établir une grande nation, choisiriez-vous un vieil homme avec une femme stérile, comme Abraham (Gn 11.30)? D’un point de vue humain, cela paraît quelque peu absurde. Si vous vouliez trouver un chef pour guider votre peuple et le sortir de l’esclavage, chose impossible aux yeux des hommes, choisiriez-vous un fugitif comme Moïse, un homme qui ne veut même plus poursuivre sa tâche et présente nombre d’excuses, « … j’ai la bouche et la langue embarrassée » (Ex 4.10)? Vous choisiriez un homme à l’apparence impressionnante et au caractère audacieux, plutôt qu’un homme décrit comme « un homme fort patient, plus qu’aucun homme sur la face de la terre » (Nb 12.3).

Il existe beaucoup d’autres exemples. Lorsque Samuel doit oindre un roi pour remplacer le désobéissant Saül, il doit tout d’abord laisser passer tous les fils de Jessé jusqu’à ce qu’il arrive au plus jeune; et c’est lui, un simple garçon, qui est choisi (1 S 16.7,11-12)3. Et lorsque Dieu appelle le prophète Jérémie, ce dernier répond : « Ah! Seigneur Éternel! voici, je ne sais point parler, car je suis un enfant » (Jr 1.6). Nous voyons de nouveau qu’il n’y a pas de volontaires pour le service de l’alliance, que ceux que nous considérerions comme les candidats les plus prometteurs sont ignorés et que ceux qui sont choisis ne semblent pas vraiment motivés ou qualifiés pour la tâche.

Il en va de même dans le Nouveau Testament. Les douze apôtres étaient dans l’ensemble des hommes sans instruction venant d’une Galilée méprisée, des ploucs de la campagne sans aucune réputation en Israël. L’apôtre Paul, qui avait étudié au pied de Gamaliel (Ac 22.3), l’un des enseignants les plus distingués dans l’Israël du premier siècle, n’était pas non plus un homme à l’éloquence impressionnante et ayant une haute estime de lui-même. Comme il l’écrit aux Corinthiens : « … j’étais auprès de vous dans un état de faiblesse, de crainte, et de grand tremblement… » (1 Co 2.3). Il est vrai que Paul a reçu de grandes révélations (élevé au paradis, comme il le dit), mais il écrit dans 2 Corinthiens 12.7 :

« pour que je ne sois pas enflé d’orgueil, à cause de l’excellence de ces révélations, il m’a été mis une écharde dans la chair, un ange de Satan pour me souffleter et m’empêcher de m’enorgueillir ».

L’apôtre Paul a toujours défendu le bien-fondé et la vérité de son ministère apostolique lorsque celui-ci était attaqué. Toutefois, lorsqu’il s’agissait de lui-même en tant que personne, il était conscient de ses limites : « Nous portons ce trésor [c’est-à-dire l’Évangile] dans des vases de terre, afin que cette grande puissance soit attribuée à Dieu, et non pas à nous » (2 Co 4.7).

S’agissant des personnes qu’il choisit, il y a, dans cette œuvre d’alliance de Dieu, ce thème sous-jacent : « L’Éternel est élevé : il voit les humbles, et il reconnaît de loin les orgueilleux » (Ps 138.6). Heureux ceux qui sont humbles, dit le Seigneur Jésus. L’Éternel prend des personnes qui ne se sentent pas à la hauteur de la tâche, qui sont souvent mal outillées et sans motivation, et les transforme en puissants instruments pour son œuvre d’alliance.

Lorsque nous parlons des « héros de la foi », comme nous le faisons parfois, il nous faut comprendre que dans la Bible aucun être humain n’est qualifié de « héros », afin que la notion même de glorification humaine ne soit pas présente. Toutes ces personnes, choisies et rendues capables par Dieu, sont plutôt appelées des « témoins » (Hé 12.1), des personnes qui n’étalent pas leur propre puissance, mais dont les faiblesses rendent évidente la force de Dieu. Un « héros » étale son propre courage et sa propre force; un « témoin », en général, témoigne non pas de lui-même, mais d’un Autre.

5. Assurés pour l’avenir🔗

Troisièmement, confesser que l’alliance est l’initiative de Dieu, c’est reconnaître que sa continuation dépend de Dieu, non de l’humanité. Si l’alliance dépendait d’une quelconque manière de nous, elle serait vouée à l’échec. Elle demeure toutefois l’initiative souveraine de Dieu, et il achève ce qu’il a commencé.

Il est important de noter cela. On présente parfois l’idée selon laquelle Dieu fait peut-être le premier pas pour établir son alliance, mais qu’ensuite c’est à son peuple de la continuer. Dieu a commencé les choses, mais nous devons les achever. Encore une fois, je ne nie pas ici la grande responsabilité que tout enfant de l’alliance a — nous reviendrons plus tard sur le thème de notre responsabilité dans l’alliance. Ce qu’il faut comprendre ici c’est que Dieu, qui instaure son alliance, la mène aussi à la perfection. Il agit continuellement pour restaurer la relation d’alliance, pour accorder à son peuple une libération et un renouvellement dont il a grandement besoin.

À certains moments clés de l’histoire du peuple de Dieu, où tout semble perdu et qu’il n’y a plus d’issue, nous voyons que l’Éternel Dieu fait les pas décisifs pour ouvrir de nouvelles voies et qu’il le fait en raison de son alliance. Il est entré dans une relation avec son peuple, et a fait cela avec un serment de fidélité envers son propre nom. Il respecte sa parole.

6. Le nom Yahvé🔗

C’est dans ce contexte que nous commençons à comprendre le nom par lequel l’Éternel s’est révélé à Israël du temps de Moïse. Il est indispensable de connaître ce nom pour comprendre correctement l’alliance. Nous pouvons voir la révélation par l’Éternel de son nom au chapitre 3 d’Exode, lorsque Moïse est appelé à diriger Israël.

Moïse est tout à fait conscient du fait que le peuple d’Israël a erré bien loin du vrai service de Dieu, et il demande :

« J’irai donc vers les enfants d’Israël, et je leur dirai : Le Dieu de vos pères m’envoie vers vous. Mais, s’ils me demandent quel est son nom, que leur répondrai-je? » (Ex 3.13).

Notons que lorsque Dieu se révéla à Abraham il n’utilisa pas le nom « Yahvé », mais le nom El Shaddai, traduit par « Dieu Tout-Puissant » (Gn 17.1). Dans ce nom, Dieu montre à Abraham l’importance de la puissance souveraine par laquelle il accomplira toutes ses promesses. Dieu peut faire tout ce qu’il veut, car il est le Dieu Tout-Puissant.

Il est possible que le nom El Shaddai n’ait jamais vraiment été utilisé par les Israélites. Le plus important ici est de constater que lorsque Dieu se révèle à Israël en tant que Yahvé par l’entremise de Moïse, il le fait pour souligner sa fidélité comme Dieu de l’alliance. L’Éternel se souvient toujours des promesses faites à Abraham, Isaac et Jacob, alors qu’Israël les a peut-être oubliées depuis longtemps. C’est en raison de sa fidélité à son alliance que Dieu vient désormais délivrer son peuple. L’attention ne porte pas sur ce qu’Israël mérite, mais sur ce que Dieu a promis.

Le nom Yahvé vient du verbe « être » et peut être traduit par les expressions suivantes : « Je suis », ou « Je suis qui je suis », ou peut-être « Je serai qui je serai ». Ce nom présente tout d’abord Dieu comme l’unique Dieu vivant. Contrairement aux dieux des nations, qui sont des idoles, lui seul est le vrai Dieu, qui agit de manière décisive au profit de son peuple. « Je suis » implique que les autres ne sont pas, c’est-à-dire qu’ils n’existent même pas. Il peut y avoir une puissance démoniaque derrière les idoles (1 Co 10.19-22), mais les démons n’ont pas de pouvoirs divins.

Le nom présente aussi le Dieu vivant comme quelqu’un qui ne change pas : Je suis qui je suis, c’est-à-dire, je suis fidèle, digne de confiance, n’oubliant jamais mon alliance. On ne peut pas faire confiance aux dieux des nations, et ils ne sont jamais entrés en alliance avec leurs peuples. Dans les religions païennes, les dieux sont des énigmes dont les actions arbitraires ne peuvent jamais être complètement anticipées. Ils disent quelque chose un jour et font quelque chose de différent un autre jour. Les dieux ne sont pas loyaux envers leur peuple et ils doivent toujours être calmés si l’on veut qu’ils accordent leurs faveurs. Les païens le savent : on ne peut pas vraiment faire confiance aux dieux; il vaut mieux les éviter autant que possible. Les païens ont toujours maille à partir avec leurs dieux.

Par contre, l’Éternel demeure fidèle à ses promesses; son peuple peut lui faire confiance. Il demeure pour toujours le même, non dans le sens philosophique selon lequel rien ne l’affecte, mais dans le sens d’être toujours fidèle à lui-même et à sa parole. Par conséquent, le nom Yahvé présente l’Éternel Dieu comme le Dieu de l’alliance.

Regardez aussi le verset 15 du troisième chapitre de l’Exode :

« Dieu dit encore à Moïse : Tu parleras ainsi aux enfants d’Israël : L’Éternel, le Dieu de vos pères, le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac et le Dieu de Jacob, m’envoie vers vous. Voilà mon nom pour l’éternité, voilà mon nom de génération en génération. »

Il est intéressant de noter que l’un des mots principaux en lien avec ce nom de Dieu est le mot « fidélité ». Le mot hébreu qui est ici utilisé, chesed, peut signifier beaucoup de choses, comme amour, gentillesse et miséricorde, mais il indique toujours la fidélité gracieuse de l’Éternel à la parole donnée, à son alliance. C’est cela qui donne sa profondeur au refrain de la louange d’Israël : « Louez l’Éternel, car il est bon, car sa miséricorde (chesed) dure à toujours! » (Ps 136.14). Le Dieu qui établit l’alliance la confirme aussi et y demeure fidèle. C’est pour cette raison qu’il y a toujours un avenir pour les enfants obéissants de Dieu.

7. La certitude de l’alliance🔗

Le peuple d’Israël pouvait compter sur la fidélité de l’alliance de Dieu. Ce n’était pas une garantie automatique qui annulait le fait qu’Israël devait répondre de manière positive. Ce qu’il faut bien comprendre, c’est que cette fidélité ne dépend pas des actions humaines, mais de la promesse de Dieu.

Cet élément de certitude est aussi souligné dans le Nouveau Testament. Dans la lettre aux Hébreux nous lisons que lorsque Dieu fit ses promesses à Abraham, il les fit sous serment :

« Lorsque Dieu fit la promesse à Abraham, ne pouvant jurer par un plus grand que lui, il jura par lui-même, et dit : Certainement, je te bénirai et je multiplierai ta postérité » (Hé 6.13-14).

Le Seigneur Dieu prêta serment pour une raison. C’était pour « montrer avec plus d’évidence aux héritiers de la promesse l’immuabilité de sa résolution » (Hé 6.17). Dieu prêta serment : il prend sa relation avec son peuple au sérieux!

Et cela n’est pas seulement vrai sous l’ancienne alliance. L’auteur de la lettre aux Hébreux applique sans crainte cette certitude à l’Église du Nouveau Testament : Dieu fit cela « afin que, par deux choses immuables dans lesquelles il est impossible que Dieu mente, nous trouvions un puissant encouragement, nous dont le seul refuge a été de saisir l’espérance qui nous était proposée » (Hé 6.18). En effet, notre assurance dans la nouvelle alliance n’est en aucun cas moindre qu’elle ne l’était sous l’ancienne. Elle est plus grande, car nous ne vivons pas sous le sacerdoce (temporaire) d’Aaron, mais sous notre Seigneur Jésus-Christ, qui est un prêtre éternel d’après l’ordre (durable) de Melchisédek!

L’assurance de l’alliance et des promesses de Dieu repose en Dieu lui-même, par son propre serment et par sa propre parole, dans la profondeur du nom même de Yahvé, et en Jésus-Christ, le Médiateur d’une meilleure alliance.

8. Jésus et le nom de Yahvé🔗

À cette étape il est important de noter de quelle façon notre Seigneur Jésus s’est appliqué le nom de Yahvé (« Je suis »), indiquant ainsi qu’en lui l’alliance trouve sa caution finale. Le Christ utilisa souvent l’expression « Je suis… » suivie de diverses affirmations ayant une portée considérable. Je suis le pain de vie (Jn 6.35). Je suis la lumière du monde (Jn 8.12; 9.5). Je suis la porte (Jn 10.7). Je suis le bon berger (Jn 10.11-12). Je suis la résurrection et la vie (Jn 11.25). Je suis le chemin, la vérité, et la vie (Jn 14.6). Je suis le vrai cep (Jn 14.1). Toutes ces expressions impliquent l’affirmation sans équivoque : Je suis le Fils du Dieu vivant, et par conséquent divin! Seul Dieu pouvait parler de lui-même de cette manière.

Cette revendication fut très explicitement affirmée dans la discussion entre le Christ et les chefs religieux juifs concernant l’origine de son autorité (Jn 8). Lorsque notre Seigneur proclame qu’il est lui-même « la lumière du monde » (v. 12), les Juifs lui conseillent vivement de ne pas rendre témoignage de lui-même. Jésus parle alors de son Père, qui rend témoignage de lui, leur explique qu’il est venu d’en haut et que lui seul peut les libérer. Les Juifs répondent qu’en tant qu’enfants d’Abraham, ils sont libres. Le Christ leur fait toutefois remarquer que bien qu’étant enfants d’Abraham, ils n’agissent pas comme les enfants d’Abraham, parce qu’ils ont l’intention de le tuer. Le Seigneur révèle ensuite qu’il est avant Abraham et qu’il est plus grand que lui. Ils se moquent de lui, disant : « Tu n’as pas encore cinquante ans, et tu as vu Abraham! » Alors le Seigneur répond : « avant qu’Abraham fût, je suis » (Jn 8.58).

Le Seigneur Jésus ne dit pas « j’étais », ou « je serai », mais « je suis », s’appliquant ainsi le nom de Dieu et prétendant par là même à tout ce qui est divin. Il n’est pas étonnant qu’à ce moment-là les Juifs ramassent des pierres pour le tuer, car si ce n’est pas vrai, il s’agit d’un blasphème outrageux qui mérite la mort.

Pourtant, cela est vrai, Jésus-Christ est pleinement et vraiment divin, et il est venu pour établir pour toujours l’alliance de Dieu par son sacrifice unique à la croix, par son propre sang qui sera l’expiation pour tous nos péchés. En lui la réalité de l’alliance trouve son accomplissement et sa finalité absolus.

9. Dieu termine ce qu’il commence🔗

En raison de la fidélité de son alliance, nous pouvons être toujours assurés que Dieu terminera l’œuvre qu’il a commencée. Israël fut à maintes reprises assuré de cette réalité et apprit à la chanter. Malgré toutes les épreuves et les difficultés de la vie, nous aussi pouvons dire et prier : « L’Éternel agira en ma faveur. Éternel, ta bonté dure toujours, n’abandonne pas les œuvres de tes mains! » (Ps 138.8).

Le prophète Ésaïe put aussi encourager et réconforter Israël en lui apprenant que Dieu achèverait ce qu’il avait commencé. Je pense ici à Ésaïe 46.8-10 :

« Souvenez-vous de ces choses, et soyez des hommes! Pécheurs, rentrez en vous-mêmes! Souvenez-vous de ce qui s’est passé dès les temps anciens; car je suis Dieu, et il n’y en a point d’autre, je suis Dieu, et nul n’est semblable à moi. J’annonce dès le commencement ce qui doit arriver, et longtemps d’avance ce qui n’est pas encore accompli; je dis : Mes arrêts subsisteront, et j’exécuterai toute ma volonté5. »

Les plans de Dieu s’accomplissent toujours.

Dans les livres des prophètes (notamment Ésaïe et Jérémie), l’on retrouve souvent l’idée d’un reste épargné et revenant d’exil. La colère de Dieu contre la désobéissance constante de son peuple — leur endurcissement dans le péché — est juste et sévère, et pourtant dans sa grâce, en raison de son alliance, il préserve et restaure un reste à partir duquel il se constituera de nouveau un peuple. Lorsque Dieu aura jugé et purifié son peuple, « Le reste reviendra, le reste de Jacob, au Dieu puissant » (És 10.21). Il y a beaucoup de perte; seul le reste revient, mais l’Éternel dans sa grâce continue la lignée de son alliance.

L’alliance n’est pas une disposition temporaire; elle est éternelle (Ps 103.17 : « d’éternité en éternité »; S21). C’est de cette façon que Dieu déjà avait parlé à Abraham :

« J’établirai mon alliance entre moi et toi, et tes descendants après toi, selon leurs générations : ce sera une alliance perpétuelle, en vertu de laquelle je serai ton Dieu et celui de ta postérité après toi » (Gn 17.7).

L’alliance est faite pour durer par la puissance de Dieu et par sa fidélité. Elle est éternelle parce que Dieu est éternel. Elle demeure, parce que Dieu est fidèle. La fréquence et la clarté de cette affirmation dans la Bible sont remarquables.

Encore une fois, la situation n’est pas différente dans le Nouveau Testament. Dieu n’a pas changé : il est toujours le Dieu éternel et son alliance dure toujours pour l’éternité. Le seul changement qui ait pu se produire est que les promesses sont encore plus certaines maintenant que le Christ est ressuscité des morts et qu’il a conquis l’enfer et la tombe. Juste avant son ascension, le Seigneur Jésus-Christ promit : « Et voici, je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde » (Mt 28.20). Cela se réalise aussi dans le déversement du Saint-Esprit et sa présence constante : « Et moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre consolateur, afin qu’il demeure éternellement avec vous, l’Esprit de vérité » (Jn 14.16-17).

Par conséquent, s’agissant de l’assurance du salut, Paul peut écrire aux Philippiens ces mots merveilleux :

« Dans toutes mes prières pour vous tous, je ne cesse d’exprimer ma joie à cause de la part que vous prenez à l’Évangile depuis le premier jour jusqu’à maintenant. Je suis persuadé que celui qui a commencé en vous cette bonne œuvre la poursuivra jusqu’à son terme, jusqu’au jour de Jésus-Christ » (Ph 1.3-6; S21).

Dieu termine ce qu’il commence, même pour son peuple à Philippes.

10. Jésus est l’auteur de la foi et il la mène à la perfection🔗

C’est Jésus-Christ qui est le point focal et le cœur de tout cela. Lorsque l’auteur de l’épître aux Hébreux fait référence aux (plus) grandes richesses que le peuple de Dieu a dans la nouvelle alliance, Dieu dirige celui-ci vers le Seigneur Jésus-Christ. Le Seigneur est supérieur aux anges, plus grand que Moïse, le seul et éternel grand prêtre de la nouvelle alliance, et le sacrifice unique pour tous. Dans Hébreux 12.2, notre Seigneur est appelé celui « qui est l’auteur de la foi et qui la mène à la perfection » (Colombe).

Il est un fait tout à fait remarquable. Précisément après la longue et impressionnante liste de croyants et des fruits de leur foi, nous ne sommes pas appelés à voir en ces croyants notre exemple et notre espérance, mais le verset 2 nous dit de garder « les yeux fixés sur Jésus, qui est l’auteur de la foi et qui la mène à la perfection » (Hé 12; Col). Il est le Médiateur et l’assurance de la nouvelle alliance, et nous devons garder les yeux fixés sur lui du début à la fin.

Avant de conclure ce premier chapitre, penchons-nous un peu plus sur ces mots importants, auteur et qui mène à la perfection, car ils explicitent le fait que l’ensemble de la relation (d’alliance) avec Dieu est désormais établie par le Christ, entretenue par le Christ et menée à la perfection par lui. Tout comme il est dit de Yahvé qu’il est le premier et le dernier, il est dit du Christ qu’il est l’auteur et celui qui termine, l’alpha et l’oméga, le commencement et la fin (voir aussi Ap 22.12-13).

Le Christ est tout d’abord appelé l’auteur de notre foi. Dans Hébreux 2.10, il est appelé (plus largement) l’auteur de notre salut6. Le mot auteur n’apparaît que quatre fois dans le Nouveau Testament, deux fois dans cette lettre et deux fois dans les Actes, où le Christ est appelé l’auteur de la vie. Le mot est parfois traduit par « pionnier » ou « qui ouvre le chemin », quelqu’un qui marche en avant de son peuple et lui ouvre le chemin. Il a rendu l’alliance possible, l’a assurée par ses souffrances et sa mort et nous a précédés aux cieux. Là, il siège à la droite de Dieu et opère la foi en nous, afin que par la foi nous puissions le suivre là où il est.

Le Christ est celui qui donne la foi nécessaire pour le suivre. L’initiative appartient au Seigneur. En même temps, le Christ est appelé celui « qui mène (la foi) à la perfection ». Les mots utilisés ici montrent l’atteinte de l’objectif qui nous est présenté. L’écrivain a fait référence à « l’épreuve qui nous est proposée » (Hé 12.1; Col). Nous devons courir sur une piste déjà tracée. C’est le Christ qui nous donne l’énergie de commencer la course, pour que nous relevions le défi. C’est le même Christ qui, tout au long de cette course difficile, reste avec nous et nous fait franchir la ligne d’arrivée. Et à la fin, nous pouvons lui rendre gloire parce que nous avons couru et terminé la course.

11. Un thème constant🔗

Ainsi, nous avons vu que la Bible montre constamment que Dieu prend l’initiative et établit souverainement son alliance avec ceux qu’il choisit. Lorsque l’Éternel fait alliance, il y demeure fidèle et l’honore pleinement.

La grande initiative de Dieu trouve son accomplissement et sa perfection en Jésus-Christ, le seul et unique médiateur entre Dieu et les hommes (1 Tm 2.5). Notre assurance ne repose pas sur nos faibles efforts humains, mais sur l’initiative souveraine et l’œuvre parfaite de Dieu en Christ. Cette question doit toujours être la clé des discussions entourant l’alliance.

1. La Confessio Belgica (1561), aussi nommée Confession des Pays-Bas, Confession wallonne ou Confession de la foi belge, a été écrite par Guy de Brès. Le texte de la Confession des Pays-Bas est disponible sur Ressources chrétiennes.

2. N. D. T. : Mettre en œuvre. Le verbe grec est κατεργάζομαι. Les différentes versions françaises le traduisent par « mettre en œuvre » (NEG, S21, NBS), « faire fructifier » (BDS), « travailler à » (LSG), « mener à bien » (BFC), « mettre en action » (Col), par exemple.

3. N. D. T. : Jessé, aussi appelé Isaï.

4. N. D. T. : Le mot utilisé pour traduire chesed varie selon les versions françaises : par exemple « amour » dans BDS et Col, « bonté » dans S21, « fidélité » dans la NBS et la TOB.

5. N. D. T. : D’autres versions utilisent « desseins » ou « projets » pour le mot « arrêts ».

6. N. D. T. : Versions Col et S21, par exemple.