1 Timothée 5 - Investir dans l'ancien
1 Timothée 5 - Investir dans l'ancien
« Que les anciens qui président bien soient jugés dignes d’un double honneur, surtout ceux qui prennent de la peine à la prédication et à l’enseignement. Car l’Écriture dit : Tu n’emmuselleras pas le bœuf qui foule le grain, et : L’ouvrier mérite son salaire. Ne reçois pas d’accusation contre un ancien, si ce n’est sur la déposition de deux ou trois témoins. Ceux qui pèchent, reprends-les devant tous, afin que les autres aussi en aient de la crainte. Je te conjure devant Dieu, devant le Christ-Jésus et devant les anges élus, d’observer ces règles sans préjugé et de ne rien faire par favoritisme. N’impose les mains à personne avec précipitation, et ne te rends pas complice des péchés d’autrui; toi-même, garde-toi pur. Cesse de boire uniquement de l’eau, mais fais usage d’un peu de vin, à cause de ton estomac et de tes fréquentes indispositions. Les péchés de certains hommes sont manifestes, même avant qu’on les juge; chez d’autres, ils ne se découvrent qu’après coup. De même, les œuvres bonnes se manifestent, et celles qui ne le sont pas ne peuvent rester cachées. »
1 Timothée 5.17-25
- Introduction
- Honorer les anciens généreusement (v. 17-18)
- Corriger les anciens fermement (v. 19-21)
- Installer les anciens prudemment (v. 22-25)
- Conclusion
1. Introduction⤒🔗
À quel point prenez-vous au sérieux le rôle des anciens dans l’Église? « Des anciens, dites-vous? » Les anciens, ce sont les hommes qui, dans chaque Église locale, sont chargés de diriger et d’enseigner celle-ci. C’est une fonction officielle dans l’Église. Comme nous l’avons vu lorsque nous avons étudié le chapitre 3, les hommes qui sont consacrés à cette fonction sont tantôt appelés des « anciens » dans la Bible, tantôt des « évêques » ou « surveillants », tantôt des « pasteurs », tantôt des « conducteurs ». Les différentes traductions de la Bible font leur choix parmi ces mots (et peut-être d’autres), que l’apôtre Paul emploie, quant à lui, bien souvent de manière interchangeable. Ce qui est clair dans la Bible, c’est que la direction et l’enseignement de l’Église sont confiés à certains hommes, et que ces hommes se consacrent à cette charge comme à un office de la plus haute importance.
Mais à quel point prenez-vous au sérieux ce rôle dans l’Église? Si un jour, je vous proposais que l’Église rémunère son pasteur titulaire à hauteur de 4000 euros nets par mois, qu’en penseriez-vous? Est-ce trop payé? Si un jour, je vous annonçais que le conseil d’anciens de notre Église avait décidé de démettre de ses fonctions quelqu’un qui était ancien depuis plusieurs années, et qui était votre ami, et même de l’exclure de l’Église, car il persistait à vouloir remettre en doute, dans son enseignement, le fait que Jésus est bel et bien né d’une vierge, comment réagiriez-vous? Trouveriez-vous cela injuste? Et si un jour, l’un de vous me disait : « Alex, je suis doué dans l’enseignement, j’ai de l’expérience, j’ai la confiance de plusieurs personnes dans l’assemblée, et je crois que Dieu m’appelle à exercer officiellement mes dons spirituels dans cette Église et à être reçu comme ancien », et que je vous réponde : « C’est une belle activité que tu désires, mais cela ne fait que quelques mois que tu viens à l’Église et je propose que nous attendions quelques années avant d’en reparler », comment le prendriez-vous? Seriez-vous frustré? Je crois que vos réactions à ces situations hypothétiques révèlent, d’une façon ou d’une autre, à quel point vous prenez vraiment au sérieux le rôle des anciens dans l’Église. Je l’ai déjà dit par le passé : la tendance, c’est de sous-estimer l’importance de cette fonction. On a tellement peur du cléricalisme qu’on bascule facilement dans l’anticléricalisme. Mais comme nous allons le voir, la Bible nous invite en réalité à prendre l’office d’ancien très au sérieux, probablement plus au sérieux que vous ne l’avez fait jusqu’à présent. Nous allons voir comment et pourquoi.
2. Honorer les anciens généreusement (v. 17-18)←⤒🔗
a. Honorer les ministres de la Parole←↰⤒🔗
Prendre l’office d’ancien très au sérieux implique, premièrement, d’honorer les anciens généreusement.
« Que les anciens qui président bien soient jugés dignes d’un double honneur, surtout ceux qui prennent de la peine à la prédication et à l’enseignement. Car l’Écriture dit : Tu n’emmuselleras pas le bœuf qui foule le grain, et : L’ouvrier mérite son salaire » (5.17-18).
Le terme qui est traduit par « honneur », au verset 17, signifie à la fois le respect et la rémunération, ce qui a donné en français, par exemple, le mot : « honoraire ». Paul dit que les anciens qui font bien leur travail méritent d’être bien payés, surtout ceux qui sont spécialisés dans l’enseignement de la Parole.
L’expression « prendre de la peine » signifie : « travailler dur ». Donc pour Paul, un homme qui consacre de nombreuses heures à la préparation d’une prédication de qualité (et à plus forte raison s’il est consacré à temps plein à ce travail) mérite de recevoir des honoraires généreux comme signe d’honneur et d’appréciation. Ce qui est intéressant, c’est que l’exhortation de Paul, dans ces deux versets, n’est pas tant adressée aux anciens et aux pasteurs qu’à l’assemblée : il faut que les membres de l’Église jugent ces anciens et ces pasteurs « dignes d’un double honneur ».
b. Tel standing, tel prix←↰⤒🔗
La question que Paul soulève ici, c’est la suivante : quelle valeur accordons-nous au rôle des anciens, et particulièrement, à la prédication et à l’enseignement dans l’Église? Ce que nous sommes prêts à payer pour un service révèle l’appréciation que nous avons de ce service.
Il nous est arrivé à Suzanne et moi, une fois dans notre vie, de célébrer notre anniversaire de mariage en allant dîner dans un des très grands restaurants de Lyon. J’ai mis le costume-cravate, Suzanne la robe du soir, et sitôt installés à une magnifique table avec vue sur le fleuve et la ville, dont les lumières commençaient à scintiller dans l’obscurité croissante du crépuscule, un serveur est arrivé, et d’une voix très aimable nous a proposé : « Une petite coupe de champagne en guise d’apéritif, messieurs-dames? » Il faut savoir que, dans ce genre d’endroit, il est de mauvais goût de consulter les prix avant de commander. C’est donc après avoir dit « oui » et après avoir vu la note à la fin du repas que j’ai découvert que notre petit apéritif avait coûté 18 euros… chacun! Quant au repas, pour ce qu’il nous a coûté en argent, on aurait pu s’acheter un joli écran plat chez Darty. Et pourtant, savez-vous quoi? La nourriture était si bonne, l’expérience si agréable, l’occasion si précieuse que nous n’avons pas un instant regretté la dépense. À l’inverse, quand nous allons au McDo, toute notre famille mange pour moins de 35 euros, mais j’y vais quand même en traînant les pieds et en trouvant ça cher, alors que six personnes y mangent pour moins d’argent que ne coûtent deux coupes de champagne dans cet autre restaurant! Vous voyez : ce que nous sommes prêts à payer pour un service révèle l’appréciation que nous avons de ce service.
c. Des porte-parole de Christ←↰⤒🔗
De la même façon, ce que vous êtes prêts à payer pour la prédication de la Parole de Dieu révèle l’appréciation que vous en avez, et aussi la qualité que vous pouvez attendre en retour. Quel sera le standing de votre Église en ce qui concerne l’enseignement de la Bible? Fast-food ou restaurant étoilé? On a l’impression qu’il y a des gens qui croient que le ministère de la Parole va de pair avec le vœu de pauvreté! Mais je crains qu’il y a des hommes en France aujourd’hui qui « prennent de la peine à la prédication et à l’enseignement » de la Bible, et qui se découragent, et qui renoncent à leur ministère, ou qui deviennent désinvoltes, car ils ne sont pas « honorés » à la hauteur de leurs efforts et de la qualité de leur travail. Si le bœuf qui foule le grain a le droit, en vertu d’une loi millénaire, de se nourrir des fruits de son travail, à plus forte raison les pasteurs et les anciens devraient-ils être honorés et récompensés, eux qui sont des porte-parole et des lieutenants de Jésus-Christ!
d. Un ministère salvateur←↰⤒🔗
Et pourquoi le travail des pasteurs et des anciens est-il si important en tant que porte-parole et lieutenants de Jésus-Christ? Nous l’avons déjà dit il y a quelques semaines : les ministres de la Parole exercent le métier le plus important du monde, car en dispensant la Parole de Dieu (en enseignant la Bible), ils font usage « de l’outil que Dieu a choisi d’utiliser ordinairement pour sauver les hommes » (voir la prédication sur 4.11-16).
Le message central de la Bible, c’est la bonne nouvelle selon laquelle Dieu a offert en sa propre personne une expiation parfaite pour les péchés de tous ceux qui se confient en lui. Jésus, le Fils de Dieu, a pris la place des croyants sur la croix et a subi le châtiment des croyants à leur place, afin que les croyants soient complètement pardonnés et purifiés de leurs péchés, réconciliés avec Dieu et destinés à la vie éternelle. Les pasteurs qui prêchent la Bible proclament ce message, et c’est le message le plus important qu’il puisse être donné à un homme d’entendre. Les anciens qui dirigent l’Église dirigent, selon Paul, « la maison de Dieu, qui est l’Église du Dieu vivant, la colonne et l’appui de la vérité » (1 Tm 3.15). Alors, d’après vous, les pasteurs et les anciens ont-ils un rôle important? Mais surtout, avez-vous entendu leur message? Avez-vous reçu le pardon de vos péchés par la foi? Avez-vous confié votre vie à Jésus-Christ et appartenez-vous à la maison de Dieu?
Voici donc, par exemple, comment Paul décrit l’importance de l’office des anciens, surtout des prédicateurs : « Qu’ils sont beaux les pieds de ceux qui annoncent de bonnes nouvelles! » (És 52.7), et : « La foi vient de ce qu’on entend, et ce qu’on entend vient de la parole du Christ » (Rm 10.15, 17). Vous voyez : c’est un ministère proprement salvateur que de dispenser la Parole de Dieu (voir 1 Tm 4.16). Les pasteurs et les anciens exercent une fonction très importante, et c’est pourquoi ils doivent être honorés, récompensés, appréciés, encouragés, respectés. Et ceux qui se consacrent à temps plein à ce travail, et qui font un bon travail, doivent être rémunérés plus généreusement qu’ils ne le sont généralement.
« Si nous avons semé pour vous les biens spirituels, est-ce excessif que nous moissonnions vos biens matériels? […] Ne savez-vous pas que ceux qui remplissent les fonctions sacrées sont nourris par le temple, que ceux qui servent à l’autel ont part à ce qui est offert sur l’autel? De même aussi, le Seigneur a établi comme règle que ceux qui annoncent l’Évangile vivent de l’Évangile » (1 Co 9.11-14).
3. Corriger les anciens fermement (v. 19-21)←⤒🔗
a. Prendre garde aux préjugés←↰⤒🔗
Prendre l’office d’ancien très au sérieux implique donc, premièrement, d’honorer les anciens généreusement. Deuxièmement, cela implique de corriger les anciens fermement. L’idée principale des versets 19 à 21, c’est qu’il faut prendre très au sérieux l’intégrité morale des anciens. Cela signifie, d’une part, protéger les anciens contre les accusations abusives. « Ne reçois pas d’accusation contre un ancien, si ce n’est sur la déposition de deux ou trois témoins » (5.19). Paul semble suggérer que les anciens sont susceptibles d’être la cible d’accusations mensongères dont le but serait de ternir leur réputation et de saboter leur ministère. D’autre part, il faut corriger sévèrement les anciens chez qui, effectivement, un écart de conduite serait avéré. « Ceux qui pèchent, reprends-les devant tous, afin que les autres aussi en aient de la crainte » (5.20). Quand le péché d’un ancien serait connu, il faut le corriger devant l’assemblée (semble-t-il). C’est une instruction très sévère, dont le but est de rappeler aux anciens l’importance de leur fonction. Enfin, dans le cas où un ancien serait soupçonné d’actes répréhensibles, il faut examiner la situation en toute objectivité, en observant strictement les règles que Paul a établies, et cela, en évitant tout parti-pris et tout préjugé sur la personne. « Je te conjure devant Dieu, devant le Christ-Jésus et devant les anges élus, d’observer ces règles sans préjugé et de ne rien faire par favoritisme » (5.21). Bref, dans ce domaine, il faut une grande fermeté.
b. Une position exposée←↰⤒🔗
Il me semble que Paul est en train de dire que l’intégrité morale des anciens est un sujet qui doit être pris très au sérieux, parce que les anciens occupent une position particulièrement exposée. Évidemment puisque ce sont eux qui dirigent et qui enseignent. Dans notre société, on peut penser à d’autres personnes qui ont une position exposée, comme les ministres par exemple. Je trouve cela fascinant, et un peu triste, la façon dont les ministres, surtout en période électorale, sont mitraillés de reproches et d’accusations en tous genres, des reproches et des accusations d’ordre politique ou moral. Parfois, une simple accusation peut décrédibiliser un ministre au point d’entraîner sa démission, même si les faits reprochés ne sont pas complètement avérés. Parfois, un ministre paie les frais des erreurs ou de l’incompétence de son équipe, et se retrouve limogé sans que ce soit forcément sa faute, mais juste parce que c’est lui qui est connu. Parfois encore, des ministres sont poussés vers la porte tout simplement parce qu’il n’y a personne d’autre à qui faire porter le chapeau pour une situation pourtant totalement indépendante de leur volonté ou de leur compétence, par exemple la baisse du pouvoir d’achat dû à une crise économique mondiale. Et quand il y a un comportement immoral avéré chez une telle personne occupant une fonction à haute responsabilité, bien souvent le public, les médias et les autorités exigent que toute la lumière soit faite sur l’affaire, que personne ne se dérobe à ses responsabilités et que la justice soit appliquée publiquement, de manière exemplaire et objective. Bref, pour Paul, les anciens occupent une position similaire; c’est une position exposée, donc dangereuse et exigeante.
c. Être en première ligne←↰⤒🔗
Dangereuse, parce que les anciens sont susceptibles d’être accusés abusivement. Exigeante, parce que les anciens doivent se soumettre au regard scrutateur des gens dans l’Église et maintenir, en dépit de leur nature pécheresse, une conduite moralement exemplaire. Les anciens sont en première ligne. J’aime beaucoup ce que dit Calvin à ce sujet :
« Il n’y en a point qui soient plus sujets aux calomnies et aux détractions, que les docteurs ou pasteurs fidèles. Car outre qu’à cause de la difficulté de l’office, il advient que quelques fois ils succombent sous le fardeau, ou chancellent, ou clochent, ou s’abusent (de quoi les malins prennent beaucoup d’occasions de mordre), il y a encore ceci davantage : que même ils feraient si bien leur office qu’ils ne pécheraient en la moindre faute qui soit, toutefois ils ne pourront éviter qu’on ne les reprenne en plus de mille sortes. Et c’est ici la finesse de Satan, de détourner les cœurs des hommes de leurs ministres, afin que la doctrine peu à peu tombe en mépris. Ainsi, non seulement on fait tort aux innocents, en ce que leur bonne réputation est blessée sans cause (ce qui toutefois est une chose fort vilaine en un état si honorable), mais l’autorité est ôtée à la très sainte doctrine de Dieu. Et c’est, comme j’ai dit, ce à quoi Satan s’efforce principalement. »
Les pasteurs et les anciens sont en première ligne d’un combat qui est spirituel. Ils sont les porte-parole et les lieutenants de Jésus, chargés de proclamer la victoire de Jésus sur le mal et la mort, et de diriger l’Église qui est « la colonne et l’appui de la vérité ». Par le moyen de ce ministère, Dieu sauve des hommes et il consolide l’Église. Jésus a promis que « les portes du séjour des morts ne prévaudront pas contre elle » (Mt 16.18). Évidemment, cela ne plaît pas au diable, dont le nom en grec signifie « le calomniateur », et dont un des surnoms dans la Bible est « l’accusateur des frères » (Ap 12.10). Les pasteurs et les anciens qui sont fidèles à l’Évangile constituent la cible privilégiée de l’adversaire, alors en tant que chrétiens, n’entrez pas dans son jeu.
Il est très tentant de soupçonner le mal chez les personnes qui occupent une position d’autorité (quelqu’un a dit qu’on mettait les pasteurs sur des podiums pour pouvoir mieux les viser). Il est très facile de se laisser influencer par les murmures, les critiques et les reproches d’une personne insatisfaite. La règle d’or : si vous avez un reproche à formuler à quelqu’un, faites-le directement à la personne et en personne. Si vous pensez qu’un ancien ou un pasteur a péché de façon avérée, suivez consciencieusement les instructions bibliques à ce sujet, sans préjugé, sans esprit de parti, car les enjeux sont très sérieux, d’après Paul, du fait de l’importance de la fonction.
4. Installer les anciens prudemment (v. 22-25)←⤒🔗
a. Ne pas se fier aux apparences←↰⤒🔗
Prendre l’office d’ancien très au sérieux implique donc, premièrement, d’honorer les anciens généreusement, et deuxièmement, de corriger les anciens fermement. Troisièmement, cela implique d’installer les anciens prudemment. Dans les versets 22 à 25, nous avons une idée générale : c’est que personne ne devrait accéder du jour au lendemain à la fonction d’ancien dans une Église. Pourquoi? Parce qu’il y a des hommes qui font bonne impression au départ, alors qu’en fait leur cœur est mauvais, et s’ils deviennent anciens trop vite, on le découvre trop tard. À l’inverse, dit Paul, il y a des hommes qui « ne paient pas de mine » a priori, mais chez qui on découvre, avec le temps, une grande piété et toutes les qualités propres à exercer la fonction d’ancien (le verset 25 devrait être traduit, plus vraisemblablement : « De même, les œuvres bonnes sont manifestes, et celles qui ne le sont pas [manifestes] ne peuvent rester cachées »).
Au milieu de ce discours sur la nomination et la consécration prudente des anciens (imposition des mains), Paul ouvre une parenthèse (5.23), quelque chose que Paul, à l’origine, avait peut-être écrit dans la marge de sa lettre. Il conseille à Timothée de boire du vin pour soulager ses maux d’estomac. Un commentateur que j’ai consulté soulève la possibilité que la raison pour laquelle cette remarque a traversé l’esprit de Paul, ce soit qu’en écrivant toutes ces instructions au sujet des exigences et des difficultés qui entourent le ministère des anciens et des pasteurs, Paul a été ému par le stress auquel le jeune Timothée était soumis du fait de son travail et par les ennuis de santé qui en résultaient.
b. Des loups déguisés en… bergers←↰⤒🔗
C’est une idée intéressante, mais l’idée principale, en tout cas, c’est qu’il faut être prudent dans la nomination et la consécration des anciens dans l’Église. Pourquoi? Parce que Jésus a décrit une des réalités du combat spirituel dans lequel l’Église est engagée en ces termes : « Gardez-vous des faux prophètes. Ils viennent à vous comme des brebis, mais au-dedans ce sont des loups ravisseurs » (Mt 7.15). Paul lui-même, lorsqu’il a dit au revoir en personne, pour la dernière fois, aux anciens de l’Église d’Éphèse (l’Église de Timothée), il leur a dit :
« Prenez garde à vous-mêmes et à tout le troupeau au sein duquel le Saint-Esprit vous a établis évêques, pour faire paître l’Église de Dieu qu’il s’est acquise par son propre sang. Je sais que parmi vous, après mon départ, s’introduiront des loups redoutables qui n’épargneront pas le troupeau, et que du milieu de vous [des anciens] se lèveront des hommes qui prononceront des paroles perverses, pour entraîner les disciples après eux » (Ac 20.28-30).
Mes amis, je vous pose une question : y a-t-il pire ou plus dangereux qu’un loup déguisé en agneau? Oui : un loup déguisé en berger.
Voilà pourquoi il faut installer les anciens prudemment. On ne peut pas sous-estimer l’importance d’être patient dans ce domaine. On ne peut pas sous-estimer l’importance de la préparation et de la formation à ce ministère si important. Avez-vous remarqué l’expression que Paul a employée pour souligner l’importance de cet office? « Faire paître l’Église de Dieu qu’il s’est acquise par son propre sang » (Ac 20.28). Est-ce qu’il y a des volontaires? Je vais vous dire une chose : il faut se méfier des hommes qui se précipiteraient pour se porter candidats à ce ministère, car soit ils n’ont pas bien mesuré l’importance de la mission, soit ils en ont bien mesuré l’importance, et ils sont là pour le compte de l’ennemi, avec l’intention de saboter l’œuvre de Dieu. Si nous consacrons de tels « loups redoutables » à une fonction si éminente, nous nous rendons en partie responsables des conséquences. Vigilance, donc! « N’impose les mains à personne avec précipitation, et ne te rends pas complice des péchés d’autrui; toi-même, garde-toi pur » (5.22).
5. Conclusion←⤒🔗
Prendre l’office d’ancien très au sérieux implique donc, premièrement, d’honorer les anciens généreusement, deuxièmement, de corriger les anciens fermement, et troisièmement, d’installer les anciens prudemment. Comme je l’ai dit en introduction, la tendance, c’est de sous-estimer l’importance de cette fonction. Et vous, à quel point prenez-vous au sérieux le rôle des anciens dans l’Église? Ces quelques versets de la part de l’apôtre Paul ont-ils corrigé certaines idées reçues que vous aviez? Peut-être que vous êtes d’un arrière-plan catholique et que vous êtes franchement méfiant de tout ce qui ressemble à du cléricalisme ou à de la hiérarchie dans l’Église. J’espère que ce texte vous a permis de voir que Dieu n’est pas contre la hiérarchie dans l’Église, mais qu’avec les responsabilités viennent aussi les exigences et une vraie vulnérabilité. Peut-être que vous êtes d’un arrière-plan évangélique qui ne croit pas à la rémunération des pasteurs. J’espère que vous avez pu voir que l’apôtre Paul ne partage pas cet avis. Peut-être enfin que l’Église, c’est quelque chose qui est relativement nouveau pour vous, et encore largement inconnu ou méconnu, et que vous ne voyez vraiment pas en quoi les pasteurs et les anciens (c’est-à-dire les responsables de l’Église) ont un rôle si important.
J’espère que ce message vous a permis au moins de comprendre que l’Église, c’est une communauté d’hommes, de femmes et d’enfants qui confessent Jésus comme Seigneur et Sauveur, en vertu de ce qu’il a fait à la croix, en donnant sa vie comme rançon pour nous délivrer de notre culpabilité devant Dieu et de la mort. Jésus-Christ est ressuscité et il est aujourd’hui le Chef vivant de l’Église, dont il a confié la direction et l’enseignement aux pasteurs et aux anciens. Voilà l’importance de leur fonction. Mais si vous vous sentez détaché de cette réalité, si vous ne vous sentez pas concerné, j’espère que vous comprenez aussi que Jésus vous invite à faire partie de son peuple, à intégrer l’Église « pour de vrai » en plaçant votre foi en lui, et à entrer au bénéfice de tout ce qu’il a fait et de tout ce qu’il continue de faire en faveur de ceux qui lui ont confié leur vie.