Cet article contient la Confession de foi des Vaudois de 1544, écrite dans le contexte de graves persécutions des Vaudois en Provence.

Voir la Confession de 1543 qui est semblable.

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Confession de foi des Vaudois (1544)

Note de la rédaction

Cette Confession de foi vaudoise fut présentée au roi de France François 1er en 1544, dans le contexte des sévères persécutions des Vaudois du Piémont, du Dauphiné et de la Provence au 16e siècle. On en fit lecture publique au Parlement de Paris en 1551.

  1. De Dieu
  2. De Jésus-Christ, seul médiateur
  3. Du Saint-Esprit
  4. De l’Église
  5. Des pasteurs
  6. Des magistrats
  7. Du baptême
  8. De la sainte cène
  9. Du mariage
  10. Des bonnes œuvres
  11. De la sainte Écriture
  12. Du Symbole des apôtres

1. De Dieu🔗

Nous croyons qu’il n’y a qu’un seul Dieu, qui est Esprit, le Créateur de toutes choses, le Père de tous, sur nous tous, parmi nous tous, et en nous tous, qui doit être adoré en esprit et en vérité, qui seul peut donner la vie, la nourriture, le vêtement, la santé, la maladie, les commodités et les incommodités; nous l’aimons comme auteur de toute bonté et le craignons comme le scrutateur des cœurs.

2. De Jésus-Christ, seul médiateur🔗

Nous croyons que Jésus-Christ est le Fils et l’image du Père, et qu’en lui habite toute plénitude de divinité, par lequel nous connaissons le Père; qu’il est notre Médiateur et Avocat, et qu’il n’y a aucun autre nom sous le ciel qui soit donné aux hommes par lequel il nous faille être sauvés. Nous invoquons seulement le Père par son nom, et ne faisons aucune autre prière à Dieu que celles qui sont contenues dans la sainte Écriture, ou du moins qui ont le même sens.

3. Du Saint-Esprit🔗

Nous croyons que nous avons le Saint-Esprit pour Consolateur, qui procède du Père et du Fils, par l’inspiration duquel nous prions, et par l’efficace duquel nous sommes régénérés. Qu’il fait en nous toutes les bonnes œuvres, et que par lui nous sommes conduits en toute vérité.

4. De l’Église🔗

Nous croyons qu’il y a une sainte Église, qui est l’assemblée de tous les élus de Dieu, qu’il a élus depuis le commencement jusqu’à la fin du monde, de laquelle le Chef est notre Seigneur Jésus-Christ, laquelle est gouvernée par la Parole de Dieu et conduite par son Saint-Esprit. Dans elle doivent converser tous les vrais chrétiens; elle prie incessamment pour tous, elle est agréable à Dieu, par devers lequel elle a son recours, et hors d’elle il n’y a point de salut.

5. Des pasteurs🔗

Nous tenons ceci pour résolu parmi nous, que les évêques et les pasteur doivent être irrépréhensibles en leur doctrine et en leurs mœurs, sinon qu’ils doivent être déposés, et d’autres établis en leur place, qui remplissent leur charge. Or que personne ne s’attribue cet honneur, sinon qu’il y soit appelé de Dieu, n’affectant point le gain déshonnête comme dominant sur les héritages du Seigneur, mais étant porté d’un franc courage, donne exemple aux personnes pieuses en parole, en conversation, en charité et en chasteté.

6. Des magistrats🔗

Nous confessons que les rois, princes et magistrats sont ordonnés de Dieu, auxquels il faut être sujets, car ils portent l’épée pour protéger les bons et punir les méchants. C’est pourquoi il faut que nous leur rendions tout l’honneur qui leur est dû et que nous leur payons le tribut. Or personne ne se peut exempter de cette obéissance s’il veut être appelé chrétien, suivant l’exemple de notre Seigneur Jésus-Christ, car il a payé le tribut et n’a voulu usurper aucune juridiction ni domination temporelle, déployant par cet état d’humilité l’épée de la Parole de Dieu.

7. Du baptême🔗

Nous croyons que l’eau dans le sacrement du baptême n’est qu’un signe visible et externe, nous représentant ce que la vérité de Dieu opère en nous, à savoir le renouvellement spirituel et la mortification de notre chair en Jésus-Christ, par lequel Christ aussi, nous sommes faits membres de la sainte Église de Dieu, dans laquelle nous montrons la profession de notre foi et la correction de notre vie.

8. De la sainte cène🔗

Nous croyons que le saint sacrement de la table de notre Seigneur Jésus-Christ est un saint mémorial et une action de grâce, pour les bénéfices que nous avons reçus par la mort de Jésus-Christ, qu’il doit être célébré dans l’assemblée des saints, en foi et charité, et par le ressentiment qu’on a de soi-même. Et ainsi en prenant le pain et le vin, nous avons communion à la chair et au sang de Christ, comme nous le lisons dans la sainte Écriture.

9. Du mariage🔗

Nous croyons que le mariage est bon, honorable, saint et ordonné de Dieu; qu’on ne le doit défendre à personne sinon que la Parole de Dieu y intervienne.

10. Des bonnes œuvres🔗

Nous croyons que les personnes pieuses et craignant Dieu doivent se consacrer à lui pour vaquer aux bonnes œuvres, qu’il a préparées afin qu’ils les ensuivent. Or ces œuvres sont charité, joie, paix, patience, bénignité, bonté, tempérance et autres œuvres ordonnées dans les Écritures. Au contraire, nous confessons qu’il nous faut prendre garde des faux prophètes, desquels le but est de détourner le peuple de l’adoration religieuse, due à un seul Dieu et Seigneur, et le faire adhérer aux créatures et s’y confier, de ne pas faire les œuvres qui nous sont commandées en la sainte Écriture et suivre les inventions des hommes.

11. De la sainte Écriture🔗

Nous tenons le Vieux et le Nouveau Testament pour règle de notre foi.

12. Du Symbole des apôtres🔗

Nous suivons le Symbole des apôtres. Or quiconque aura dit que nous enseignons on faisons profession d’une autre doctrine, nous montrerons qu’il se trompe grandement, si tant seulement il nous est permis de le montrer.