Cet article a pour sujet le réchauffement du climat et présente une réponse à ceux qui demandent une législation exigeant une réduction du dioxyde de carbone qui ne réglerait pas le réchauffement et augmenterait la pauvreté.

Source: Cornwall Alliance. 4 pages. Traduit par Paulin Bédard

Une lettre ouverte aux signataires de "Changement climatique : Un appel évangélique à l’action" et à d’autres personnes préoccupées par le réchauffement climatique

« Nous devions seulement nous souvenir des pauvres, ce que je me suis empressé de faire. »

L’apôtre Paul, Galates 2.10

De nombreux rapports des médias font état d’un consensus scientifique selon lequel :

  • le monde connaît actuellement un réchauffement planétaire sans précédent;

  • la principale cause est l’augmentation du dioxyde de carbone atmosphérique en raison de l’utilisation par l’homme de combustibles fossiles pour l’énergie;

  • les conséquences de la perpétuation de ce phénomène seront notamment (1) une élévation du niveau des mers qui pourrait inonder des terres basses très peuplées et souvent pauvres, (2) des vagues de chaleur mortelles, des sécheresses et d’autres phénomènes météorologiques extrêmes plus fréquents, (3) une augmentation des maladies tropicales dans les régions tempérées en cours de réchauffement, et (4) des ouragans plus fréquents et plus intenses.

Récemment, quatre-vingt-six pasteurs évangéliques, présidents de collèges, directeurs de mission et autres dirigeants ont signé Changement climatique : Un appel évangélique à l’action, sous les auspices de l’Initiative évangélique pour le climat1. Ce document appelle le gouvernement fédéral à adopter une législation nationale exigeant des réductions suffisantes des émissions de dioxyde de carbone pour lutter contre le réchauffement climatique et fait valoir que celles-ci sont nécessaires pour protéger les pauvres de ses effets néfastes.

À la lumière de tout cela, beaucoup de gens sont perplexes face à l’opposition de l’Interfaith Stewardship Alliance2 à de tels appels. Ne nous soucions-nous pas de la perspective d’un réchauffement planétaire catastrophique? Ne nous soucions-nous pas du fait qu’avec la hausse des températures, les calottes glaciaires polaires vont fondre et que la mer va inonder les pays insulaires de basse altitude et les régions côtières? Ne nous soucions-nous pas du fait que les pauvres du monde pourraient être les plus touchés par ces phénomènes?

Oui, nous nous en soucions. Toutefois, nous croyons aussi, avec l’économiste Walter Williams, que « une politique véritablement compatissante exige une analyse impartiale ». C’est la raison même de notre opposition aux mesures drastiques visant à prévenir le réchauffement climatique. En bref, nous avons le même motif que celui proclamé par l’Initiative évangélique pour le climat dans son Appel à l’action.

Mais le motif et la raison ne sont pas la même chose. Peu importe nos bonnes intentions, si ce que nous faisons nuit réellement à ceux que nous avons l’intention d’aider.

C’est pourquoi nous prenons les positions que nous prenons. Dans le document d’accompagnement, Un appel à la vérité, à la prudence et à la protection des pauvres : une réponse évangélique au réchauffement climatique, nous présentons de nombreuses preuves et de nombreux arguments contre l’étendue, la signification et peut-être l’existence du consensus scientifique tant vanté sur le réchauffement climatique catastrophique induit par l’homme. De plus, une bonne science — tout comme la vérité — ne consiste pas à compter les votes, mais à présenter des preuves empiriques et des arguments valables. C’est pourquoi nous présentons également des données, des arguments et des sources favorisant une perspective différente :

  • Le réchauffement climatique prévisible aura des conséquences, non pas catastrophiques, mais modérées et mitigées (non seulement néfastes, mais aussi utiles) pour l’humanité — y compris les pauvres — et le reste des habitants de la planète.

  • Les causes naturelles peuvent expliquer une grande partie, peut-être la majorité, du réchauffement climatique des trente dernières années et des cent cinquante dernières années, qui constituent ensemble un épisode de cycles naturels de hausse et de baisse de la température moyenne mondiale. Les émissions humaines de dioxyde de carbone et d’autres gaz à effet de serre sont probablement un facteur mineur et peut-être insignifiant de ces causes.

  • La réduction des émissions de dioxyde de carbone aurait tout au plus un impact insignifiant sur l’ampleur et la durée du réchauffement climatique et ne réduirait pas de manière significative les effets nocifs allégués.

  • Les réductions des émissions de dioxyde de carbone imposées par les gouvernements non seulement ne permettraient pas de freiner de manière significative le réchauffement de la planète ou d’en réduire les effets néfastes, mais elles causeraient également plus de tort que de bien à l’humanité — en particulier aux pauvres — tout en n’offrant pratiquement aucun avantage au reste des habitants de la planète.

  • À la lumière de tout ce qui précède, la réponse la plus prudente est de ne pas essayer (presque certainement sans succès et à un coût énorme) d’empêcher ou de réduire le léger réchauffement qui pourrait réellement se produire. Il s’agit plutôt de se préparer à s’adapter en favorisant les moyens qui protégeront efficacement l’humanité, en particulier les pauvres, non seulement des dommages que l’on peut prévoir du réchauffement climatique, mais aussi des dommages qui pourraient être provoqués par d’autres types de catastrophes, naturelles ou causées par l’homme.

Nous pensons que les dommages causés par les réductions obligatoires de la consommation d’énergie dans la quête chimérique de réduction du réchauffement climatique dépasseront de loin les bénéfices. La réduction de la consommation d’énergie nécessitera une augmentation significative des coûts de l’énergie, que ce soit par la taxation ou par la restriction des approvisionnements. L’énergie étant un élément essentiel à la production de tous les biens et services dont les gens ont besoin, augmenter ses coûts signifie également augmenter d’autres prix. Pour les personnes riches, cela pourrait nécessiter certains ajustements des modes de consommation — désagréables et contrariants, peut-être, mais pas dévastateurs. Cependant, pour les deux milliards et plus de personnes pauvres dans le monde, qui peuvent à peine se permettre de se nourrir, de se vêtir et de se loger suffisamment pour vivre, et qui sont privées d’électricité et de réfrigération, de cuisine, de lumière, de chauffage et de climatisation, cela peut être une question de vie ou de mort.

Outre tous les avantages que nous tirons de l’utilisation économique de l’énergie, une autre considération — biblique et théologique — va dans le même sens. L’intendance que Dieu a donnée aux êtres humains sur la terre — pour cultiver et garder le jardin (Gn 2.15) et pour remplir, soumettre et gouverner la terre entière (Gn 1.28) — suggère fortement que prendre soin des besoins humains est compatible avec le soin de la terre. Comme l’a dit le théologien Wayne Grudem :

« Il ne me semble pas probable que Dieu ait créé le monde de telle sorte que les êtres humains finissent par détruire la terre en faisant des choses aussi ordinaires, moralement bonnes et nécessaires que respirer, faire un feu pour cuisiner ou se réchauffer, brûler du combustible pour voyager ou utiliser l’énergie d’un réfrigérateur pour conserver les aliments. »

Que le réchauffement climatique soit ou non en grande partie naturel, (1) les efforts humains pour l’arrêter sont en grande partie futiles; (2) quels que soient les efforts que nous entreprenons pour endiguer nos petites contributions à ce réchauffement, ils détourneraient inutilement des ressources d’utilisations beaucoup plus bénéfiques; et (3) les stratégies d’adaptation à un léger réchauffement, quel qu’il soit, sont beaucoup plus sensées que les stratégies de prévention coûteuses, mais futiles.

Par conséquent, nous pensons qu’il est bien plus sage de promouvoir la croissance économique, en partie en maintenant l’énergie bon marché, que de lutter contre un éventuel réchauffement de la planète et donc de ralentir la croissance économique. Il y a aussi un avantage supplémentaire : les sociétés riches sont plus aptes et plus disposées à dépenser pour protéger et améliorer l’environnement naturel que les sociétés pauvres. Notre politique est donc meilleure non seulement pour l’humanité, mais aussi pour le reste de la planète.

Nous reconnaissons que des personnes raisonnables peuvent être en désaccord avec notre compréhension de la science et de l’économie, mais c’est effectivement notre compréhension.

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Notes

1. Climate Change an Evangelical Call To Action, Evangelical Climate Initiative.

2. L’Interfaith Stewardship Alliance était le nom original de Cornwall Alliance for the Stewardship of Creation [Alliance Cornwall pour la gestion de la création].