« Que les fidèles exultent dans la gloire, qu’ils lancent des acclamations même sur leurs lits! Que les louanges de Dieu soient dans leur bouche, et l’épée à deux tranchants dans leur main, pour exercer la vengeance sur les nations, des châtiments parmi les peuples, pour lier leurs rois avec des chaînes et leurs dignitaires avec des entraves, pour exécuter contre eux le jugement qui est écrit! C’est un honneur éclatant pour tous ses fidèles. Louez l’Éternel! »

Psaume 149.5-9

Dans les premiers siècles après Jésus-Christ, une hérésie apparut qui s’accorde bien aussi avec notre monde moderne. L’idée émanait d’un riche marchant nommé Marcion. Marcion ne parvenait pas à concilier le Nouveau Testament avec l’Ancien. Il croyait que le Dieu de l’Ancien Testament était mesquin et toujours prêt à juger, alors que le Dieu du Nouveau Testament semblait aimant et doux.

Notre verset clé, le Psaume 149.6, lui aurait sans doute apporté de l’eau au moulin. Ici, le psalmiste parle de bouches qui chantent les louanges de Dieu, alors que des épées s’élèvent pour punir. Non seulement Dieu punit-il, mais ses saints également! Pour Marcion, comme pour bien d’autres de nos jours, ce ne pouvait être que barbare et odieux.

C’est ici qu’il nous faut garder le regard fixé sur Jésus-Christ pour demeurer sur la bonne voie. Nous n’avons pas à chercher une allégorie derrière cette image d’épées, comme plusieurs le font. Il nous suffit de regarder à Jésus-Christ.

Les psaumes reconnaissent la réalité du mal dans ce monde. Plus spécifiquement, ils reconnaissent le mal qui est fait au peuple de Dieu, par haine envers lui et envers son Messie (Ps 2). Ce mal atteint son apogée à la croix, mais se manifeste aussi à travers toute l’histoire du monde.

Ce psaume, cependant, promet qu’un jour cette honte disparaîtra. Un jour, tout œil le verra, même ceux qui l’ont percé, et il précipitera tous ses ennemis et tous les nôtres dans des ténèbres absolues (Ap 1.7). Il viendra aussi un temps où toutes les souffrances de l’Église — son corps — trouveront justice. Le Seigneur vengera les âmes qui crient, qui attendent sous l’autel et dont le sang a été versé (Ap 6.10).

En nous-mêmes, il est impossible de participer à cette vengeance sans ajouter aux péchés du monde. Seuls ceux qui demeurent en Jésus-Christ, qui sont rendus parfaits par lui, peuvent prendre part au jugement du monde. Le psaume en parle aussi : ce sont les humbles (v. 4) et non les soldats aguerris, qui lèvent leurs épées. Seuls le Christ et les humbles qui sont en lui peuvent élever à la fois un chant et une épée.

Bientôt viendra non seulement le jour du jugement, mais de justification également. Le peuple de Dieu aura même part à l’œuvre du Christ, qui débarrassera le monde du mal et rétablira la vérité (1 Co 6.2). Ceux qui auront été méprisés seront honorés lorsque Dieu jugera ses ennemis.

Un nouveau chant, qui fera écho à ce psaume, résonnera dans toute l’éternité!