Étude biblique sur Philippiens 1.1-26 L’emprisonnement de l’apôtre Paul
Étude biblique sur Philippiens 1.1-26 L’emprisonnement de l’apôtre Paul
- Salutation (1.1-2)
- Reconnaissance et prière pour la communion des Philippiens (1.3-11)
- La bénédiction de l’emprisonnement de Paul (1.12-26)
- Pour animer la discussion
1. Salutation (1.1-2)⤒🔗
« Paul et Timothée, serviteurs du Christ-Jésus, à tous les saints en Christ-Jésus qui sont à Philippes, aux évêques et aux diacres : Que la grâce et la paix vous soient données de la part de Dieu notre Père et du Seigneur Jésus-Christ! »
La lettre commence de façon habituelle : l’auteur, les destinataires, la salutation.
Timothée est mentionné parce qu’il était à Rome avec l’apôtre et parce qu’il était d’accord, semble-t-il, avec le contenu de cette terre.
Il est remarquable de voir qu’ils s’identifient simplement comme des « serviteurs » (littéralement des « esclaves ») de Jésus-Christ. Dans plusieurs autres de ses lettres, l’apôtre Paul fait valoir l’autorité de son office. Dans celle-ci, cela n’était pas nécessaire; à Philippes, personne ne doutait de son autorité. (Question 1, voir à la fin de cette étude).
« À tous les saints », c’est-à-dire à toute l’Église. Cette expression n’indique pas un certain degré de sanctification intérieure, mais se rapporte à l’appel reçu en Jésus-Christ (voir aussi Rm 1.7).
C’est la seule lettre où l’apôtre mentionne séparément les officiers de l’Église. Dès le début de sa lettre, nous voyons qu’il existe une excellente relation entre l’apôtre, les anciens, les diacres et l’Église à Philippes.
« Que la grâce et la paix vous soient données… » Il s’agit d’une salutation officielle adressée à l’Église. La foi est requise pour la recevoir. Si la foi est absente chez ceux à qui elle est adressée, cette salutation retourne alors à celui qui l’offre (voir Lc 10.5-6).
2. Reconnaissance et prière pour la communion des Philippiens (1.3-11)←⤒🔗
« Je rends grâce à mon Dieu toutes les fois que je me souviens de vous; je ne cesse, dans toutes mes prières pour vous tous, de prier avec joie, à cause de la part que vous prenez à l’Évangile depuis le premier jour jusqu’à maintenant. Je suis persuadé que celui qui a commencé en vous une œuvre bonne, en poursuivra l’achèvement jusqu’au jour du Christ-Jésus. Il est juste que j’aie pour vous de telles pensées, parce que je vous porte dans mon cœur, et que, dans mes chaînes comme dans la défense et l’affermissement de l’Évangile, vous participez tous à la même grâce que moi. Car Dieu m’est témoin que je vous chéris tous avec la tendresse du Christ-Jésus. Et ce que je demande dans mes prières, c’est que votre amour abonde de plus en plus en connaissance et en vraie sensibilité; qu’ainsi vous sachiez apprécier ce qui est important, afin d’être sincères et irréprochables pour le jour de Christ, remplis du fruit de justice (qui vient) par Jésus-Christ, à la gloire et à la louange de Dieu. »
Paul démontre de la sympathie envers toutes les Églises à qui il écrit, il se souvient souvent d’elles dans ses prières au Seigneur et il se réjouit de toutes les bonnes choses qu’il entend à leur sujet.
Les frères et sœurs de Philippes sont chers au cœur de Paul. Il commence tout de suite par dire que l’Église lui donne beaucoup de raisons de se réjouir. Dès le début, les Philippiens se sont entièrement consacrés à la proclamation de l’Évangile. Ils le font en exerçant l’hospitalité envers Paul et ses compagnons d’œuvres (voir Ac 16.15 où il est fait mention d’une invitation pressante de Lydie) et par leur désir de subvenir aux besoins de l’apôtre (voir 2 Co 11.9). D’après l’expression employée par Paul, les Philippiens ne font pas seulement progresser la prédication de l’Évangile, ils y participent activement aussi. Ce travail se fait en leur nom et avec leur entière collaboration. Cette participation au travail de l’Évangile est prise à cœur par toute l’Église; l’apôtre le souligne fortement en disant « vous tous » (verset 7). La raison de leur participation à la prédication est leur désir d’avoir part à l’Évangile et à ses trésors. (Question 2).
La foi, qui est produite par la prédication de l’Évangile, est appelée « une œuvre bonne » par l’apôtre. Le Seigneur lui-même la connaît et la voit, lui qui n’abandonne pas son œuvre, mais qui achève ce qu’il a commencé. Son œuvre se poursuivra jusqu’au retour de Jésus-Christ! (Question 3).
L’affection est mutuelle : le souci de l’apôtre pour les Philippiens correspond à leur souci pour l’apôtre. Ils partagent avec lui les circonstances qu’il vit. Ils ont part à la même grâce qui les appelle à la joie et à la souffrance. Cette communion mutuelle en Christ remplit l’apôtre d’un ardent désir de les voir de nouveau. Il prie continuellement pour le bien spirituel de l’Église, en particulier pour qu’ils grandissent dans la connaissance et le discernement de « ce qui est important » (verset 10). (Question 4).
Nous retrouvons cette même expression en Romains 2.18, ainsi qu’une expression semblable en Hébreux 5.14. Cela peut vouloir désigner ici le « discernement des esprits » (1 Co 12.10). Il faut de l’habileté spirituelle pour discerner, afin d’apprécier et de séparer, et ainsi retenir ce qui est bon.
Le but est d’être pur et sans reproche pour le jour du jugement. Les croyants seront ainsi remplis du fruit de justice, qui est la preuve d’une véritable crainte de Dieu.
3. La bénédiction de l’emprisonnement de Paul (1.12-26)←⤒🔗
« Je veux que vous le sachiez, frères : ce qui m’est arrivé a plutôt contribué aux progrès de l’Évangile. En effet, dans tout le prétoire et partout ailleurs, il est devenu manifeste que c’est pour Christ que je suis dans les chaînes : la plupart des frères, confiants dans le Seigneur en raison de mes chaînes ont beaucoup plus de hardiesse pour annoncer sans crainte la parole de Dieu. Certains, il est vrai, prêchent le Christ par envie et rivalité, mais d’autres le font dans des dispositions bienveillantes. Ceux-ci agissent par amour, sachant que je suis établi pour la défense de l’Évangile, tandis que ceux-là annoncent le Christ dans un esprit de rivalité; leurs intentions ne sont pas pures, et ils pensent ajouter quelque tribulation à mes chaînes. Qu’importe! De toute manière, que ce soit sous un faux prétexte ou que ce soit en vérité, Christ est annoncé; je m’en réjouis et je m’en réjouirai encore, car je sais que cela tournera à mon salut, grâce à vos prières et à l’assistance de l’Esprit de Jésus-Christ; selon mon ardent désir et mon espérance, je n’aurai honte de rien. Mais maintenant comme toujours, Christ sera exalté dans mon corps, avec une pleine assurance, soit par ma vie, soit par ma mort; car pour moi, Christ est ma vie et la mort m’est un gain. Mais est-ce utile pour mon œuvre que je vive dans la chair? Que dois-je préférer? Je ne sais. Je suis pressé des deux côtés : j’ai le désir de m’en aller et d’être avec Christ, ce qui est de beaucoup le meilleur; mais à cause de vous, il est plus nécessaire que je demeure dans la chair. J’en suis persuadé, je le sais : je resterai et je séjournerai auprès de vous tous, pour votre progrès et pour votre joie dans la foi. Mon retour auprès de vous, vous donnera ainsi un nouveau et abondant sujet de vous glorifier à cause de moi en Christ-Jésus. »
Il arrive souvent que les gens présument des choses qui sont complètement fausses. Les Philippiens pensaient que l’emprisonnement de Paul allait causer du tort à l’Évangile. L’apôtre les réconforte en leur assurant que c’est tout le contraire qui est vrai : son emprisonnement sert à promouvoir l’Évangile! (Question 5).
« Dans tout le prétoire » (la garde prétorienne) fait référence aux soldats de la garde, estimés à plusieurs milliers. Paul était constamment accompagné d’un soldat (Ac 28.16), ce qui veut dire que, tout au long de son emprisonnement, il a pu parler à beaucoup d’entre eux.
Ceux qui sont « partout ailleurs » sont probablement ceux qui étaient impliqués d’une manière ou d’une autre dans le procès de Paul.
Il semble qu’il existait deux sortes de prédicateurs « chrétiens » à Rome. Les deux prêchaient le même Christ, mais avec deux motivations différentes. La majorité prêchaient Jésus-Christ par amour. Mais il y avait également ceux qui prêchaient Jésus-Christ par « envie et rivalité ». Ce groupe détestait l’apôtre, car ils étaient jaloux de lui et ils essayaient de faire du tort à Paul en mettant de l’avant leur propre honneur.
L’apôtre est toutefois assez large d’esprit pour se réjouir du fait que Christ est prêché, même lorsque les motivations qui les animent sont impures. Leur but n’a pas été atteint, car Paul n’est pas attristé, mais il se réjouit du fait que l’Évangile est proclamé. (Question 6).
L’apôtre explique la source de sa joie : Jésus-Christ doit toujours et en toutes choses être au centre de la vie. Sa grandeur doit être proclamée dans toutes les circonstances de la vie, même lorsqu’elles conduisent à la mort.
« Car pour moi, Christ est ma vie et la mort m’est un gain » (verset 21). Si notre vie n’a pas pour but les honneurs, le respect et le plaisir, mais la communion avec le Christ, mourir procure alors une communion encore plus riche avec lui. C’est cela le gain dont parle l’apôtre.
Greijdanus traduit le verset 22b de la façon suivante : « Ce que je choisis, je ne le ferai pas connaître. » L’apôtre ne veut pas choisir entre les deux, mais laisse la décision entre les mains du Seigneur.
« S’en aller », au verset 23, signifie démonter ou larguer les amarres. Le terme est utilisé pour désigner une tente qui est démontée et qui est dressée ailleurs, ou encore pour un navire qui lève l’ancre et qui largue les amarres. (Question 7).
Pendant qu’il écrit (ou dicte) sa lettre, l’apôtre soupèse les pour et les contre de « rester » et de « partir ». Considérant l’avancement de l’Évangile, il croit qu’il sera libéré.
« Si la vie est la conclusion de l’existence, ce n’est certainement pas une conclusion profitable! Car lorsqu’il y a des fruits, des bienfaits, des gains (et Paul rend témoignage qu’il y en a), le bénéficiaire de ces fruits, celui qui peut recevoir les gains, disparaît dans la tombe… Mais Paul rend témoignage d’un gain considérable : la vie dans la mort » (J.R., Wiskerke). (Question 8).
4. Pour animer la discussion←⤒🔗
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Aujourd’hui encore, les pasteurs, les anciens et les diacres sont des “serviteurs” — non pas des serviteurs des gens ou de l’Église, mais de Jésus-Christ. Ils lui doivent une obéissance inconditionnelle. Leur position est-elle alors complètement détachée de l’Église? (Voir 2 Co 4.5).
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“Prendre part à l’Évangile” (verset 5) est bien différent de ce que nous entendons quand des gens se plaignent : “Je n’en ai rien retiré”. Prendre part à l’Évangile veut dire accepter l’Évangile, et par conséquent travailler pour l’Évangile, soutenir activement la proclamation de l’Évangile, par exemple par la prière et par des dons. Qu’en est-il de nous? Comprenons-nous bien que la proclamation de l’Évangile nous concerne tous? Cela n’inclut-il pas également le travail missionnaire et l’évangélisation?
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Le verset 6 confirme-t-il la doctrine de la persévérance des saints? (Voir les Canons de Dordrecht, chap. 5). Il est clair que la persévérance ne veut pas simplement dire “un jour croyant, toujours croyant”, mais cela inclut la prière de supplication : “N’abandonne pas les œuvres de tes mains.” (Ps 138.8).
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Le discernement (voir le verset 10) n’est pas seulement un don, c’est aussi un commandement! Quel rapport y a-t-il entre le discernement et les activités des groupes d’études bibliques?
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À la lumière du verset 12, discutez du fait que les périodes de richesse et de prospérité ne signifient pas toujours que tout va bien, et à l’inverse, que l’adversité et la pauvreté n’indiquent pas toujours le déclin de l’Église. Le Seigneur préserve son Église malgré la persécution et même à travers la persécution. Discutez de quelques exemples.
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Certains concluent, à partir des versets 15 à 18, que Paul est si large d’esprit qu’il se réjouit de proclamations comportant des erreurs. Cette conclusion est-elle correcte?
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La théorie de l’inconscience de l’âme après la mort est-elle soutenue par la phrase : “J’ai le désir de m’en aller et d’être avec Christ”?
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Le mot “progrès” est à la mode. Peut-on l’employer d’une façon biblique? Pensez au “progrès” mentionné au verset 25.