Cet article a pour sujet une étude récente sur les gaz à effet de serre démontrant que ceux-ci sont pratiquement à saturation dans l'atmosphère et que, par conséquent, une augmentation de dioxyde de carbone n'aura que très peu d'effet sur le réchauffement climatique.

Source: Cornwall Alliance. 3 pages. Traduit par Paulin Bédard

Une étude suggère qu’il n’y a plus de réchauffement causé par le CO2

Les recherches de précision des physiciens William Happer et William van Wijngaarden ont déterminé que les niveaux actuels de dioxyde de carbone et de vapeur d’eau dans l’atmosphère sont presque complètement saturés. En physique des rayonnements, le terme technique « saturé » implique que l’ajout de molécules supplémentaires ne provoquera pas un réchauffement plus important.

En clair, cela signifie que désormais, nos émissions provenant de la combustion de combustibles fossiles pourraient n’avoir que peu ou pas d’impact sur le réchauffement climatique. Il n’y aurait pas d’urgence climatique. Aucune menace du tout. Nous pourrions émettre autant de CO2 que nous le souhaitons, sans aucun effet.

Cette découverte étonnante résout une énorme incertitude qui pèse sur la science du climat depuis plus d’un siècle. Comment mesurer la saturation et quelle est son ampleur en ce qui concerne les principaux gaz à effet de serre?

En physique des rayonnements, le terme « saturation » n’a rien à voir avec la simple chose que nous appelons saturation dans le langage courant, tout comme l’effet de serre n’a rien à voir avec le fonctionnement des serres. Notre serviette en papier est saturée lorsqu’elle ne ramasse plus de lait renversé. En revanche, les gaz à effet de serre sont saturés lorsqu’il n’y a plus de lait à ramasser, pour ainsi dire, mais c’est beaucoup plus complexe que ne le suggère cette simple analogie.

Happer est probablement mieux connu de nos lecteurs comme un scientifique sceptique de premier plan. Il a cofondé la prestigieuse Coalition CO2 et a récemment fait partie du personnel du Conseil national de sécurité, conseillant le président Trump. Toutefois, sa carrière a consisté à être un physicien des radiations de classe mondiale à Princeton. Ses nombreux articles dans des revues spécialisées ont été cités par plus de 12 000 autres chercheurs.

Dans cette étude, les professeurs Happer et van Wijngaarden (H&W) ont étudié la physique de la saturation avec un soin particulier. Leur version préimprimée1 est intitulée « Dépendance du rayonnement thermique de la Terre à l’égard des cinq gaz à effet de serre les plus abondants ». Ils sont allés bien au-delà du travail effectué à ce jour sur ce problème complexe.

Pour commencer, alors que les études standard traitent de l’absorption des rayonnements par les molécules des gaz à effet de serre en utilisant des bandes d’absorption brutes de l’énergie des rayonnements, H&W analysent les millions d’énergies distinctes, appelées raies spectrales, qui composent ces bandes. Cette approche ligne par ligne est un domaine d’analyse émergent, donnant souvent des résultats radicalement nouveaux.

Ils ne se contentent pas non plus de regarder l’absorption. Voici comment le professeur Happer me l’a présentée :

« Vous rendriez un grand service à notre communauté en faisant passer deux points importants que peu de gens comprennent. Premièrement : l’émission thermique de gaz à effet de serre est tout aussi importante que l’absorption. Deuxièmement : la façon dont la température de l’atmosphère varie avec l’altitude est aussi importante que la concentration des gaz à effet de serre. »

Ils se sont donc sérieusement penchés sur l’absorption, mais aussi sur les émissions et la variation de la température atmosphérique. Le travail est extrêmement complexe, mais les conclusions sont très claires.

Voici la conclusion principale de Happer et van Wijngaarden :

« Pour les gaz à effet de serre les plus abondants, H2O et CO2, les effets de saturation sont extrêmes, avec des pouvoirs de forçage par molécule supprimés de quatre ordres de grandeur à des concentrations standard… »

Leurs conclusions graphiques sont particulièrement révélatrices :

« La figure 9 ainsi que les tableaux 2 et 4 montrent qu’aux concentrations actuelles, les forçages de tous les gaz à effet de serre sont saturés. Les saturations des abondants gaz à effet de serre H2O et CO2 sont si extrêmes que le forçage par molécule est atténué de quatre ordres de grandeur… »

Les trois autres gaz à effet de serre qu’ils ont analysés sont l’ozone, l’oxyde nitreux et le méthane. Ils sont également saturés, mais pas à l’extrême comme la vapeur d’eau et le dioxyde de carbone. Ils sont également relativement peu abondants par rapport au CO2, qui est lui-même faible par rapport à l’H2O.

Il s’agit manifestement d’un travail que la communauté scientifique du climat doit examiner attentivement. Cela ne sera peut-être pas facile, étant donné que trois grandes revues de physique ont refusé de le publier. Les revues ont été sur la défensive et antagonistes, ni réfléchies ni utiles. L’alarmisme contrôle les revues, censurant les conclusions contraires, d’où la version préimprimée2.

Sans se laisser décourager, H&W étendent maintenant leur analyse aux nuages. La science climatique alarmiste estime que l’on assiste à un réchauffement planétaire dangereux, non seulement à partir de la seule augmentation du CO2, mais aussi en utilisant la vapeur d’eau positive et les rétroactions des nuages. Étant donné que le dioxyde de carbone et la vapeur d’eau sont tous deux extrêmement saturés, il est très peu probable que les rétroactions des nuages à elles seules puissent faire beaucoup de dégâts, mais il faut une analyse minutieuse pour en être sûr. Restez à l’écoute.

En attendant, le travail actuel doit être au centre de nos efforts pour une science climatique rationnelle. Les professeurs William Happer et William van Wijngaarden doivent être félicités pour cette percée élégante et opportune.

Notes

1. W. A. van Wijngaarden et W. Happer, Dependence of Earth’s Thermal Radiation on Five Most Abundant Greenhouse Gases, 8 juin 2020.

2. W. A. van Wijngaarden et W. Happer, Dependence of Earth’s Thermal Radiation on Five Most Abundant Greenhouse Gases, 8 juin 2020.