Être père
Être père
L’autre jour, j’ai entendu mon garçon de six ans qui parlait de l’avenir avec ses amis. Alors qu’ils discutaient de ce qu’ils allaient faire lorsqu’ils seraient grands, un des enfants a dit : « Moi, je veux être un père, comme mon papa. » Un des enfants lui a répondu : « Ce n’est pas un travail, ça. » « Oui, ça l’est », a répliqué le premier. Le troisième enfant a alors demandé : « Mais que fait ton père? » « Il prend soin de moi. » Quel plus beau compliment un père pourrait-il recevoir?
Lorsque Dieu a décidé de quelle manière il se présenterait à nous, il n’a pas choisi de le faire au moyen d’une couronne ou d’un vêtement sacerdotal. Non, il a choisi d’utiliser le terme « Père ». Je crois que le nom de Dieu est souvent pris en vain de bien des manières, que ce soit en invoquant directement son nom de manière inappropriée ou en déformant son nom par toutes sortes de jurons. Même les mots qui réfèrent aux qualités de Dieu, à ses manifestations, à ce qui est lié à son culte sont aussi parfois considérés comme des violations du troisième commandement par de nombreuses personnes, dans différentes cultures.
Abordés sous cet angle, nous devrions vraiment craindre de prendre à la légère la sainte manifestation de Dieu qui se révèle à nous comme étant un père. Non seulement l’usage abusif du terme, mais également l’usage abusif de la place même qui a été octroyée à ceux qui sont les représentants de cet aspect de Dieu vont à l’encontre de la volonté de notre Père dans le ciel.
1. Une vocation noble⤒🔗
Comment pouvons-nous réellement être à la hauteur de cette vocation si noble que nous avons reçue en tant que pères? Qui pourrait bien nous servir d’exemple? Évidemment, c’est Dieu. Quand Dieu est venu se révéler à nous comme notre « Père », il est venu en tant que Fils. Si nous voulons être de véritables pères, nous devons d’abord être de véritables fils, c’est-à-dire de véritables fils de Dieu. Un père peut agir en maître et instaurer une tyrannie qui peut avoir les apparences en surface d’une paternité bien établie, mais s’il veut faire naître le respect plutôt que la terreur, il doit chercher à vivre sa paternité en tant que fils d’abord. Il doit devenir un enfant de Dieu le Père.
Il est vrai qu’il est possible de rejeter le fondement selon lequel nous devons avant tout honorer Dieu, tout en étant pères en même temps. Cependant, le foyer qui est construit ailleurs que sur ce fondement finira par s’écrouler, même s’il peut tenir pendant un certain temps. L’autorité parentale qui ne repose pas sur l’autorité de Dieu ne peut résister à l’épreuve du temps. Nous devons être fidèles à celui qui est notre Père et recevoir notre autorité de lui, si nous voulons maintenir une autorité véritable dans nos foyers.
2. La direction du père←⤒🔗
C’est une chose de dire « Je vais diriger mon foyer comme un véritable père, sous le regard de mon Père céleste », c’en est une autre de mettre en application cette résolution. Première des choses, il est impossible de bien diriger nos foyers en nous appuyant sur nos propres forces. Nous avons besoin d’être constamment guidés pour bien exercer notre rôle de direction.
C’est dans la Parole de Dieu que nous trouvons la direction et les conseils dont nous avons besoin. En tant que pères, nous ne devons pas affirmer avec autosatisfaction : « Dans notre foyer, nous préservons la pratique du culte en famille. » Nous devrions plutôt dire avec humilité : « Nos cultes en famille préservent notre foyer. » Si souvent, dans le brouhaha de la vie, nous négligeons la chose précise dont nos foyers ont le plus besoin : passer du temps avec notre Père céleste. C’est dans ce temps qu’ils passent avec leur Père céleste que les pères trouvent les instructions dont ils ont besoin. C’est dans ce genre de foyer que les enfants savent que l’autorité de leur père ne trouve pas sa source en leur père même, mais que celui-ci la reçoit de son Père céleste. En raison de son exemple vivant, le père enseigne ainsi à ses enfants le respect de l’autorité.
Un foyer préservé par le culte en famille devrait aussi s’impliquer dans les activités de l’Église. Au cours de l’année qui vient de s’écouler, mon fils adolescent et moi-même avons participé à l’étude biblique pour les hommes qu’offre notre Église. Non seulement avons-nous été richement bénis par celui qui dirigeait ces études, mais nous avons eu également de nombreuses occasions de discuter, durant le reste de la semaine, de divers aspects des leçons que nous voyions. En tant que pères, nous avons la responsabilité d’enseigner à nos fils leurs responsabilités dans l’Église. Si nous voulons qu’ils deviennent les futurs leaders de l’Église, nous devons les amener à comprendre l’importance de l’Église dans leur vie. Une manière facile d’y arriver et d’en être nous-mêmes bénis, c’est de les impliquer dans les activités de l’Église. La meilleure façon de les amener à s’impliquer, c’est de nous-mêmes nous impliquer avec joie.
3. La discipline du père←⤒🔗
Selon toute probabilité, il y aura des jours qui demanderont l’exercice de la discipline sous une forme ou une autre. Parfois, c’est la tâche la plus difficile qu’un père ait à accomplir en tant que père et leader spirituel de la maison.
Le père devrait toujours se souvenir qu’il doit exercer la discipline de la même façon dont son Père céleste l’exerce envers lui. Notre propre Père nous corrige, même si nous n’arrivons pas toujours à en comprendre le but. Nous comprenons toutefois qu’il n’exerce pas sa discipline par colère, mais par amour. Notre Père exerce sa discipline envers nous afin de nous éloigner de notre propre égoïsme et de nous attirer dans ses bras aimants. Ainsi, nous devons nous aussi discipliner nos enfants avec amour. Une partie de cette discipline consiste à donner une direction à nos enfants. Après tout, la discipline est là pour notre instruction.
4. Le pardon du père←⤒🔗
Un dernier aspect que nous, pères, devons apprendre de notre propre Père, c’est le pardon. Il y aura des moments où nos enfants nous blesseront sur le plan émotionnel. Ils feront des choses qu’il nous sera difficile de comprendre. Le père qui vit dans l’amour éternel de son Père et qui a lui-même goûté à la grâce de Dieu qui conduit au pardon ne désespérera jamais de ses enfants. Il sera toujours là pour eux, il fera toujours preuve d’amour envers eux et il sera toujours prêt à leur accorder son pardon lorsqu’ils le lui demanderont.
Un père terrestre est humain et faillible. En grandissant, ses enfants verront qu’il fait parfois des erreurs et que sa vie n’est pas sans péchés. Si, pendant qu’ils grandissent, le père impose sa propre autorité, au lieu de reconnaître qu’elle vient de Dieu, ses enfants se rebelleront contre lui quand ils commenceront à remarquer ses manquements. Si, par contre, il se soumet à son Père dans l’obéissance, ses enfants verront en lui un enfant de Dieu qui s’est vu confier la responsabilité de leur foyer. Cherchons, en tant que pères, à vivre à la hauteur du titre que le Père nous a donné.