Cet article sur 1 Pierre 3.7 a pour sujet la responsabilité des maris d'aimer leur épouse comme le Christ a aimé son Église. Les maris doivent, par la grâce de Dieu, vivre avec leur épouse dans l'obéissance à sa Parole afin d'être un bon berger pour leur foyer.

5 pages.

1 Pierre 3 - Une parole adressée aux maris

« Vous de même, maris, vivez chacun avec votre femme en reconnaissant que les femmes sont des êtres plus faibles. Honorez-les comme cohéritières de la grâce de la vie, afin que rien ne fasse obstacle à vos prières. »

1 Pierre 3.7

  1. La motivation sous-jacente à l’exercice du ministère du mari
  2. La façon dont le ministère du mari doit être exercé

Puisque la fête des Pères approche, c’est peut-être le bon moment de se mettre à l’écoute d’une parole dans la Bible que le Seigneur adresse aux maris et aux pères. David Blankenhorn, un homme impliqué dans la défense des valeurs aux États-Unis (Institute for American Values), décrivait ainsi un bon père : « Voici les principales choses qu’un bon père accomplit : il pourvoit pour sa famille, protège sa famille et donne une direction morale et spirituelle à sa famille. » Je suis d’accord qu’un bon père accomplit toutes ces choses, mais je crois qu’il manque un élément à cette description. J’ajouterais qu’un bon père doit d’abord être un bon mari!

La meilleure chose que vous pouvez faire en tant que père, c’est aimer véritablement votre épouse comme Christ a aimé l’Église et, par la grâce de Dieu, chercher à vivre selon la parole inspirée que Pierre exprime dans le passage cité plus haut. Messieurs, votre relation avec votre épouse et la façon dont vous vivez avec elle est une priorité de la plus haute importance. Des enfants bons et fidèles, qui aiment le Seigneur et le servent, sont la conséquence habituelle d’un bon mariage, fidèle, fondé sur le Christ. Il y a certainement des exceptions, mais c’est là la norme.

Pierre a le souci de voir les maris prendre conscience qu’ils sont appelés à exercer un leadership à la fois tendre et intelligent envers leur épouse. Tout homme devra répondre devant Dieu de ce que son foyer sera devenu; aucun ne pourra y échapper. C’est ainsi parce que le mari est le chef de son foyer, peu importe la façon dont il le dirige (1 Co 11.3). Non seulement le mari reçoit-il l’ordre d’être le chef de sa femme et de son foyer, mais il doit aussi être un bon chef. Il est soit un bon chef qui dirige son épouse et sa famille dans la fidélité aux commandements du Seigneur, soit un mauvais chef qui conduit sa famille aux compromis et à la ruine spirituels. De plus, en tant que chef de son épouse et de sa famille, il doit agir comme pasteur ou berger de son foyer en faisant preuve de sagesse spirituelle et en prodiguant ses soins avec compassion. À la lumière de tout cela, j’aimerais examiner le verset cité plus haut en considérant tout d’abord la motivation sous-jacente à l’exercice du ministère du mari envers sa femme, puis, en deuxième lieu, la façon dont ce ministère doit être exercé.

1. La motivation sous-jacente à l’exercice du ministère du mari🔗

1 Pierre 3.7 débute par les mots « Vous de même, maris ». Ces mots font le lien avec le contexte du passage précédent dans lequel Jésus se soumet à la volonté de son Père céleste pour l’accomplissement du salut de son peuple (2.21-25). C’est sur le fondement de cette soumission de Jésus que les serviteurs doivent être soumis à leurs maîtres (2.18-20), que les femmes doivent être soumises chacune à leur mari (3.1-6) et que les maris doivent se soumettre à Dieu en prenant soin avec amour de leur femme. L’expression « de même » nous oblige à considérer la manière dont Jésus a agi et la façon dont il a donné sa vie pour le salut de son Église.

Jésus connaissait les besoins de son peuple et leur incapacité totale à se sauver eux-mêmes. Il a donné sa vie afin de satisfaire aux exigences du Dieu saint et juste. C’est ainsi que Pierre rappelle aux maris que notre motivation dans l’exercice de notre ministère envers notre épouse a pour fondement la grâce que Dieu manifeste envers nous en nous accordant le salut à travers l’œuvre de Jésus. Si ce n’était de cette réalité, les commandements, quels qu’ils soient, se résumeraient à de simples bons conseils. Parce que Jésus, en tant que serviteur souffrant, nous a délivrés de nos péchés et est devenu « le Berger et le Gardien » de nos âmes, les maris doivent vivre avec leur épouse de la manière dont Jésus vit avec son Église! C’est là le motif de notre obéissance dans l’écoute et la mise en pratique de ce que nous Dieu dit dans ce passage.

Pensons à notre Sauveur, aux tourments de l’angoisse qu’il a endurés sur la croix alors qu’il subissait la juste colère de Dieu à cause de nos péchés. Pensons à l’immensité de la grâce qu’il nous a manifestée en nous délivrant de nos péchés. Réfléchissons à l’infinie connaissance que Dieu a de nous et à la grandeur de la compassion dont il a fait preuve en envoyant un Sauveur qui vient vers nous dans notre besoin le plus criant. Pensons à Jésus, le Seigneur de l’univers cloué à un arbre, versant son sang précieux, inclinant sa tête dans la douleur de son cœur complètement brisé, devenant le Seigneur de nos cœurs pécheurs et honteux et nous apportant la guérison à travers les coups qu’il a reçus. Comment alors ne pas comprendre l’honneur et la dignité de notre appel à veiller sur notre épouse en la servant de manière sacrificielle, tout comme le Christ l’a fait pour son Église, lui prodiguant tous les soins attentifs dont elle a véritablement besoin? La personne et l’œuvre de Jésus devraient donc être le fondement des relations que nous développons avec les autres, tout particulièrement avec notre épouse.

2. La façon dont le ministère du mari doit être exercé🔗

Ayant pris conscience de l’importance de ce passage de la lettre de Pierre en ce qui a trait à la motivation sous-jacente à l’exercice du ministère des maris envers leur épouse, nous verrons maintenant comment Pierre décrit la façon dont les maris devraient vivre avec leur épouse. Il commence par expliquer que les maris doivent vivre avec leur femme « en reconnaissant que », ce qui signifie littéralement dans le grec un appel à l’intelligence, à la connaissance. Que veut dire Pierre par là? Eh bien, il veut certainement dire que les maris devraient continuellement chercher à comprendre leur épouse. Ils devraient chercher à comprendre leur femme tout autant après avoir prononcé leurs vœux de mariage qu’avant de les avoir prononcés. C’est-à-dire que nous devrions tous nous rappeler comment nous courtisions notre épouse avant notre mariage. Vous rappelez-vous ces jours où vous n’arriviez pas à la chasser de votre esprit, où elle était toujours présente dans vos pensées? Il devrait en être ainsi tout au long de notre mariage.

Une partie de cette compréhension, de cette connaissance, se manifeste aussi dans la façon dont nous répondons à l’appel à prendre soin de notre épouse. Nous sommes appelés à l’honorer, à être tendres envers elle, en comprenant qu’elle est plus délicate, mais égale à nous devant le Seigneur en tant que croyante. Le physique plus délicat de l’épouse ne la rend pas inférieure. C’est ainsi que Dieu l’a créée. Elle doit être protégée et nous devons en prendre soin, tout particulièrement en tant que cohéritière de Jésus-Christ.

L’honorer, c’est la louer et lui accorder un traitement de faveur. Elle a été choisie pour accomplir le rôle important qui lui a été confié en tant qu’être plus faible. Son rôle demande que nous la tenions en haute estime! Bien sûr, du point de vue purement physique, l’homme est généralement plus fort que la femme. Par conséquent, les maris devraient faire très attention à ne jamais utiliser leur force physique pour intimider leur épouse. Ils doivent utiliser leur énergie en étant tendres et doux, rendant un hommage spécial à leur épouse. Le mari qui exploite sa femme en profitant de sa faiblesse risque de subir la correction du Seigneur et de voir le Seigneur devenir sourd à ses prières.

Cependant, la femme n’est pas un être plus faible uniquement à cause de son physique plus délicat, mais aussi parce qu’en assumant son rôle d’épouse, elle revêt le manteau de la faiblesse dans sa relation avec son mari, en acceptant de se soumettre à lui par obéissance à la Parole de Dieu. Lorsque nous pensons à la faiblesse, c’est un terme qui pour nous réfère à un manque de pouvoir ou à une position inférieure. Une femme qui se soumet avec douceur et de son plein gré à son mari fait preuve de faiblesse et de défaillance aux yeux du monde. Par conséquent, puisque Dieu lui a assigné la position la plus « faible » dans le mariage, le mari doit démontrer de manière toute particulière, à travers ses paroles et ses actions, l’appréciation qu’il a d’elle, l’admiration qu’il lui porte et tout le respect qu’il a pour elle.

De plus, le mari et l’épouse croyants sont tous les deux héritiers « de la grâce de la vie ». Ils appartiennent tous deux au Seigneur, ils jouissent tous deux de la grâce du salut et attendent tous deux l’héritage que le Christ a promis; les maris doivent donc traiter leur épouse non pas en inférieure, mais comme cohéritière de Jésus-Christ. Tout ceci fait certainement partie de la connaissance, de la compréhension, de l’intelligence qu’un mari devrait manifester dans sa relation avec sa femme.

Cependant, la connaissance ou la compréhension qui, je crois, demeure la plus importante est la connaissance et la compréhension des Écritures. C’est la connaissance qui vient d’en haut que les maris doivent s’approprier s’ils veulent parvenir à honorer leur femme et vivre avec elle d’une manière qui honore Dieu. Un mari doit avoir une sage connaissance de Jésus-Christ, de l’Évangile et de tout ce que Dieu a révélé, en particulier tout ce qui a trait au mariage et aux relations familiales. Dans la deuxième lettre de Pierre, le terme « connaissance » est utilisé à plusieurs reprises en référence à la connaissance de Jésus-Christ et de sa révélation (2 Pi 1.3,5-6; 3.18).

Ainsi, le cœur du commandement que Pierre adresse aux maris est le suivant : les maris doivent continuellement vivre avec leur épouse en harmonie avec ce que Dieu révèle en Jésus-Christ et dans sa Parole à tout croyant chrétien. Puisque vous êtes chrétien et que vous connaissez la Parole de Dieu, alors appliquez cette Parole dans votre relation avec votre épouse! Voilà ce qui semble constituer l’essentiel de ce que Pierre dit.

Pierre nous rappelle que le non-croyant est plein d’incrédulité et d’ignorance, ce qui le rend esclave et insensé — ce dont le croyant a été délivré (1 Pi 1.4; 2.15). Par conséquent, tout mari croyant doit s’efforcer d’étudier la Bible. Il doit être le pasteur de son foyer, un pasteur qui lit, explique et applique les Écritures en ce qui a trait à sa relation avec son épouse, à son rôle de direction dans son foyer et à l’éducation de ses enfants. Pour obéir à ce commandement, le mari doit être saturé de la Parole de Dieu. Maris, vous consacrez-vous à l’étude des Écritures? Est-ce que ce commandement vous chatouille un peu? Il devrait!

Malheureusement, la réalité c’est que de nombreux maris, même chrétiens, sont très loin de correspondre à l’idéal biblique d’un mari berger de son foyer. Certains maris ne sont en fait que des petits garçons dans des corps d’adultes qui voient en leur femme une mère plutôt qu’une épouse! Ils considèrent leur épouse comme la personne qui est là pour satisfaire leurs besoins physiques, bien les nourrir et flatter leur ego lorsqu’ils sont blessés.

Parfois aussi, ils réduisent leur rôle à celui de pourvoyeur uniquement. Le plus grand souci de nombreux maris est de faire de l’argent, laissant à la femme le soin de s’occuper du foyer. Alors, le mari se dépêche de partir pour le travail et cherche à gagner le plus d’argent possible pour que sa famille puisse jouir des conforts de la vie moderne. La plupart des hommes remplissent très bien cette partie de leur mandat et prennent très au sérieux cette responsabilité, mais c’est loin d’être suffisant pour exercer une bonne direction. Pierre nous dirait qu’être un bon mari, c’est bien davantage que d’assurer un bon niveau de vie à notre famille.

Qu’en pensez-vous, maris? Vous appliquez-vous à étudier les Écritures afin d’être un bon berger pour votre foyer? Avez-vous réellement compris ce que la Parole de Dieu enseigne au sujet de la dignité de la position de faiblesse que votre femme occupe? La louez-vous et l’honorez-vous dans l’accomplissement de son rôle? La meilleure façon de célébrer la fête des Pères, c’est de vous engager, par la grâce de Dieu, à chercher à étudier, comprendre et appliquer la Parole de Dieu afin que vous puissiez vivre avec votre épouse et votre famille en harmonie avec cette Parole.

La plupart des gens considéreraient tout à fait inacceptable qu’un pasteur prêche et prodigue ses soins à l’Église sans connaître la Parole de Dieu et sans se consacrer à son étude. De même, il serait inacceptable et odieux pour nous maris, qui sommes appelés à être bergers de nos foyers, de ne pas nous consacrer à l’étude appliquée des Écritures saintes!