13. La promesse d’une nouvelle alliance
13. La promesse d’une nouvelle alliance
- « Nouvelle » comparée à l’alliance du Sinaï
- L’alliance mosaïque déclarée ancienne
- Les caractéristiques de la nouvelle alliance
- Le retour d’exil
- Alliance, mission et évangélisation
- Pas d’exclusivisme
Le terme une nouvelle alliance n’apparaît dans la Bible qu’à partir de la période de l’exil. Le prophète Jérémie écrit :
« Voici, les jours viennent, dit l’Éternel, où je ferai avec la maison d’Israël et la maison de Juda une alliance nouvelle, non comme l’alliance que je traitai avec leurs pères, le jour où je les saisis par la main pour les faire sortir du pays d’Égypte, alliance qu’ils ont violée, quoique je sois leur maître, dit l’Éternel » (Jr 31.31-32).
Jérémie 31.31 est le seul verset de l’Ancien Testament où l’expression « une nouvelle alliance » est utilisée. De là, il se retrouve dans le Nouveau Testament. La question est : que signifie l’adjectif nouvelle? À quoi cette nouvelle alliance est-elle comparée? En quoi est-elle différente de la situation antérieure?
Il nous faut remarquer que même si le terme nouvelle alliance n’apparaît nulle part ailleurs dans l’Ancien Testament, l’idée elle-même est manifeste à plusieurs autres endroits. Ésaïe 55 parle d’« une alliance éternelle » avec tous ceux qui viennent à Dieu, et cette alliance éternelle, lisons-nous, est une expression de l’amour fidèle de Dieu « [promis] à David » (v. 3 ; BDS). La miséricorde de Dieu s’étendra non seulement à Israël, mais aussi aux autres, aux étrangers et même aux eunuques, qui étaient auparavant bannis du temple. « Je les amènerai sur ma montagne sainte […] Car ma maison sera appelée une maison de prière pour tous les peuples » (És 56.4-8). Cette information est à coup sûr « nouvelle ».
Ésaïe écrit :
« Voici mon alliance avec eux, dit l’Éternel : Mon Esprit, qui repose sur toi, et mes paroles, que j’ai mises dans ta bouche, ne se retireront point de ta bouche, ni de la bouche de tes enfants, ni de la bouche des enfants de tes enfants, dit l’Éternel, dès maintenant et à jamais » (És 59.21).
Cette description est très proche de celle donnée d’une nouvelle alliance dans Jérémie 31.
Qui plus est, le prophète Ézéchiel parle en termes élogieux d’une « alliance de paix », manifeste dans l’œuvre du berger unique, « mon serviteur David » (c’est-à-dire le Christ). Il écrit :
« Et elles sauront que moi, l’Éternel, leur Dieu, je suis avec elles, et qu’elles sont mon peuple, elles, la maison d’Israël, dit le Seigneur, l’Éternel. Vous, mes brebis, brebis de mon pâturage, vous êtes des hommes; moi, je suis votre Dieu, dit le Seigneur, l’Éternel » (Éz 34.24,30-31).
Nous pouvons aussi penser à d’autres prophéties, par exemple celles d’Ézéchiel 37 et Joël 2. La nouvelle alliance passe au tout premier plan du temps de l’exil. C’est l’aube d’une nouvelle ère.
1. « Nouvelle » comparée à l’alliance du Sinaï⤒🔗
Il est important de noter que la « nouvelle alliance » est nouvelle surtout lorsqu’on la compare à l’alliance conclue au mont Sinaï ou à Horeb. Jérémie dit : « Non comme l’alliance que je traitai avec leurs pères, le jour où je les saisis par la main pour les faire sortir du pays d’Égypte » (Jr 31.32). Lorsqu’au Sinaï Dieu explicite son alliance en donnant la loi, Moïse dit : « L’Éternel, notre Dieu, a traité avec nous une alliance à Horeb. Ce n’est point avec nos pères que l’Éternel a traité cette alliance; c’est avec nous, qui sommes ici aujourd’hui, tous vivants » (Dt 5.2-3). Les pères sont les patriarches, Abraham, Isaac et Jacob (Dt 4.31,37).
Comment devons-nous comprendre tout cela? La réponse est, comme nous l’avons déjà déclaré, qu’il n’existe qu’une alliance d’amour en tant que relation entre Dieu et son peuple, mais que cette alliance traverse diverses dispensations. Il y eut une époque où la loi n’était pas écrite sur des tables de pierre, mais était transmise par la tradition orale. C’était l’époque d’avant le Sinaï. En conséquence, lorsque la loi fut donnée, Moïse put dire : « Ce n’est point avec nos pères que l’Éternel a traité cette alliance… » Il fait ici référence à la loi écrite et à toutes ses ordonnances et cérémonies. Abraham, Isaac et Jacob n’eurent jamais connaissance de toutes ces stipulations cérémonielles.
Avant le Sinaï, la loi de Dieu relevait du premier chef de la transmission orale. Lorsque la loi fut écrite et développée (à Horeb), comme l’écrit Paul, l’offense abonda (Rm 5.20). Le peuple de Dieu ne put garder cette loi; elle ne fit qu’empirer les choses. La loi devint, dit Paul, notre malédiction, pas notre salut! La faute n’en revint pas à la loi, car elle est « sainte, juste et bonne » (Rm 7.12). Puisque nous sommes pécheurs et ne pouvons garder la loi, elle nous condamne. Plus il y eut de commandements révélés, plus notre immoralité devint évidente : « c’est par la loi que vient la connaissance du péché » (Rm 3.20).
Dans la nouvelle alliance les choses seront toutefois différentes. La loi sera écrite dans le cœur des enfants de Dieu. Jérémie dit : « Je mettrai ma loi au-dedans d’eux, je l’écrirai dans leur cœur […] tous me connaîtront, depuis le plus petit jusqu’au plus grand » (Jr 31.33-34). Qu’est-il en train de se passer? L’Éternel va faire un grand pas en avant en accomplissant les cérémonies de la loi mosaïque et en faisant apparaître une dispensation qui s’attache à la purification et au renouvellement par le sang et l’Esprit du Christ. Il sera pleinement évident que l’alliance relève du cœur. Comme l’écrivit Jean : « car la loi a été donnée par Moïse, la grâce et la vérité sont venues par Jésus-Christ » (Jn 1.17). L’ancienne alliance est liée à Moïse; la nouvelle alliance à Jésus-Christ.
Nous comprenons, bien entendu, que toute l’histoire de l’alliance d’Adam à David ne pouvait amener une réconciliation entière et durable. Notre Seigneur Jésus-Christ est le cœur de toute l’histoire de l’alliance, et avec sa venue tout change pour l’éternité. La demande de la loi — déjà donnée au paradis et expressément proclamée à Horeb — fut accomplie en Christ seul, comme Paul l’écrit aux Galates : « mais, lorsque les temps ont été accomplis, Dieu a envoyé son Fils, né d’une femme, né sous la loi, afin qu’il rachète ceux qui étaient sous la loi, afin que nous recevions l’adoption » (Ga 4.4-5).
2. L’alliance mosaïque déclarée ancienne←⤒🔗
Hébreux 8.6 déclare que la nouvelle alliance est « supérieure, fondée sur des promesses supérieures » (NBS). L’ancienne alliance ne fonctionnait pas comme elle aurait dû, et ce n’est pas parce qu’elle souffrait de défauts, « or, c’est bien un reproche que Dieu adresse à son peuple » (Hé 8.8; BDS). Le peuple de Dieu ne resta pas fidèle à cette alliance (v. 9), et par conséquent Dieu en fit une nouvelle version dont l’objectif était le renouvellement de son peuple.
Ainsi, l’ancienne alliance devint désuète. « En disant : une alliance nouvelle, il [Dieu] a déclaré ancienne la première; or, ce qui est ancien, ce qui a vieilli, est près de disparaître » (Hé 8.13). L’adjectif ancien ne signifie pas qu’une chose perde totalement sa valeur, mais qu’elle n’est plus d’actualité, parce que quelque chose de meilleur et de plus efficace a été fait ou trouvé. Ce qui ne fonctionne plus correctement est voué à être remplacé.
L’adjectif nouveau n’indique pas ici quelque chose qui n’avait jamais existé auparavant. Il désigne le renouvellement de ce qui existait avant. C’est nouveau dans le sens d’être amélioré. La nouvelle alliance est meilleure que l’ancienne, mais ne détruit pas l’ancienne alliance; plutôt, elle incorpore à elle-même l’ancienne alliance afin de mieux réaliser le dessein et le potentiel de l’ancienne.
La Confession des Pays-Bas parle de la relation entre l’ancienne et la nouvelle alliance dans l’article 25 comme suit :
« Nous croyons que les cérémonies et les symboles de la Loi ont cessé à la venue de Christ et que toutes les ombres ont pris fin. Ils ne doivent donc plus être utilisés parmi les chrétiens. Toutefois, la vérité et la substance de ce qu’ils représentaient demeurent pour nous en Jésus‑Christ, en qui ils trouvent leur accomplissement. »
L’ancienne alliance est passée, mais revêt encore une signification en Christ, et par conséquent il est ajouté à l’article 25 :
« Cependant, nous utilisons encore le témoignage de la Loi et des Prophètes pour nous affermir dans l’Évangile et pour régler notre vie en toute honnêteté, pour la gloire de Dieu, selon sa volonté. »
Puisque les Écritures sont une et qu’elles trouvent leur unité en Christ, il nous reste encore beaucoup à apprendre de l’Évangile à partir des stipulations et cérémonies de l’ancienne alliance.
La nouvelle alliance repose sur le ministère de Jésus-Christ. Il a accompli toutes les demandes de l’ancienne alliance et l’a ainsi renouvelée, nous plaçant dans la réalité d’une nouvelle alliance, une alliance qui offre des richesses et un réconfort plus grands.
3. Les caractéristiques de la nouvelle alliance←⤒🔗
En gardant ce que nous venons de dire à l’esprit, nous pouvons établir la liste des caractéristiques de la nouvelle alliance en la comparant notamment à l’alliance conclue au mont Sinaï.
Premièrement, la nouvelle alliance est basée sur la réconciliation durable suscitée par le Messie, le fidèle serviteur de l’Éternel. Ésaïe parle de cela au chapitre 53 : « Mais il était blessé pour nos péchés, brisé pour nos iniquités; le châtiment qui nous donne la paix est tombé sur lui, et c’est par ses meurtrissures que nous sommes guéris » (v. 5). L’ancienne alliance insistait sur la réconciliation au moyen des nombreux sacrifices expiatoires qui devaient être apportés jour après jour, alors que la nouvelle alliance est basée sur le seul sacrifice du Christ (És 53.10 ; Hé 10.10,12). Les nombreuses cérémonies et pratiques liées à la loi de Moïse n’ont plus leur place, puisqu’elles trouvent leur accomplissement dans l’œuvre de réconciliation du Christ.
Deuxièmement, la nouvelle alliance est évidente par le fait que la loi de Dieu est écrite par le Saint-Esprit dans le cœur des enfants de Dieu, afin que tous puissent réellement connaître Dieu et le servir pleinement. (Voir aussi la section sur l’alliance et le Saint-Esprit au chapitre 16). Jérémie 31.33 déclare : « Mais voici l’alliance que je ferai avec la maison d’Israël, après ces jours-là, dit l’Éternel : Je mettrai ma loi au-dedans d’eux, je l’écrirai dans leur cœur. » Ésaïe parle dans le même sens : « Tous tes fils seront disciples de l’Éternel » (És 54.13). Nous trouvons un message similaire dans Joël 2.29 : « Même sur les serviteurs et sur les servantes, dans ces jours-là, je répandrai mon Esprit. » Et dans Ézéchiel 36.26 et 27, nous trouvons cette description :
« Je vous donnerai un cœur nouveau, et je mettrai en vous un esprit nouveau; j’ôterai de votre corps le cœur de pierre, et je vous donnerai un cœur de chair. Je mettrai mon Esprit en vous, et je ferai en sorte que vous suiviez mes ordonnances, et que vous observiez et pratiquiez mes lois. »
Certes, l’alliance conclue à Horeb requérait aussi de servir l’Éternel de tout son cœur. Moïse rappelle à Israël :
« Écoute, Israël! L’Éternel, notre Dieu, est le seul Éternel. Tu aimeras l’Éternel, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta force. Et ces commandements, que je te donne aujourd’hui, seront dans ton cœur » (Dt 6.4-6).
L’Éternel ne s’est jamais satisfait d’un service des lèvres; il voulait qu’on l’aime et lui obéisse de tout notre cœur. C’est désormais dans la nouvelle alliance que ceci devient une réalité plus profonde.
4. Le retour d’exil←⤒🔗
Troisièmement, pour Israël, la nouvelle alliance signifie le retour des exilés en Terre promise et la reconstruction de Jérusalem. Du moins, un reste reviendra. La notion de reste est importante dans l’histoire de l’alliance de Dieu. Durant les temps de désobéissance, de nombreux enfants de Dieu sont perdus. La corruption fait de nombreuses victimes. Cependant, Dieu préserve pour lui-même un reste à partir duquel il reformera le peuple de son alliance. Cette idée de reste se trouve dans Ésaïe 10. Il est dit de ce reste qu’il placera sa confiance en l’Éternel seul. La révélation du reste souligne de nouveau la grâce souveraine de Dieu. Dans son amour, il ne rejettera pas ses enfants.
Dieu rappellera ses enfants à lui.
« Ne crains rien, car je suis avec toi; je ramènerai de l’orient ta race, et je te rassemblerai de l’occident. Je dirai au septentrion : Donne! Et au midi : Ne retiens point! Fais venir mes fils des pays lointains, et mes filles de l’extrémité de la terre… » (És 43.5-6).
Ésaïe parle de la gloire de Sion : « On n’entendra plus parler de violence dans ton pays, ni de ravage et de ruine dans ton territoire; tu donneras à tes murs le nom de salut, et à tes portes celui de gloire » (És 60.18). Ézéchiel parle longuement du retour du peuple de Dieu et de la reconstruction du temple.
« Ils habiteront le pays que j’ai donné à mon serviteur Jacob, et qu’ont habité vos pères; ils y habiteront, eux, leurs enfants, et les enfants de leurs enfants, à perpétuité; et mon serviteur David sera leur prince pour toujours. Je traiterai avec eux une alliance de paix, et il y aura une alliance éternelle avec eux » (Éz 37.25-26).
Le retour des exilés est indissociable de la venue du Messie.
Quatrièmement, la nouvelle alliance plonge dans l’eschatologie. Ces promesses d’un Messie nous dirigent ultimement au-delà du monde présent vers les nouveaux cieux et la nouvelle terre, et par conséquent, nous comprenons que la structure de la nouvelle alliance est elle aussi temporaire. Nous recherchons une meilleure patrie, une patrie céleste (Hé 11.16). La promesse du retour et de la restauration nous fait attendre la nouvelle Jérusalem :
« Ce ne sera plus le soleil qui te servira de lumière pendant le jour, ni la lune qui t’éclairera de sa lueur; mais l’Éternel sera ta lumière à toujours, ton Dieu sera ta gloire » (És 60.19; comparez avec Ap 22.1-6).
5. Alliance, mission et évangélisation←⤒🔗
Cinquièmement, l’idée de la nouvelle alliance repousse l’idée selon laquelle la mission et l’évangélisation sont comparativement sans importance, comme c’est le cas dans l’Ancien Testament. Le salut y était alors principalement circonscrit à Israël. La nouvelle alliance, cependant, sera plus grande que l’ancienne, aussi dans le sens qu’avec elle, les non-Juifs feront partie du royaume de Dieu. Comme aux temps anciens, avant Abraham, l’alliance aura une portée universelle.
L’œuvre de rédemption du Christ sera trop grande pour se limiter à un seul peuple. À cet égard, le texte le plus connu est peut-être Ésaïe 42.6 :
« Moi, l’Éternel, je t’ai appelé pour le salut, et je te prendrai par la main, je te garderai, et je t’établirai pour traiter alliance avec le peuple, pour être la lumière des nations » (voir aussi Lc 2.31-32).
L’Éternel Dieu proclame :
« C’est peu que tu sois mon serviteur pour relever les tribus de Jacob et pour ramener les restes d’Israël : Je t’établis pour être la lumière des nations, pour porter mon salut jusqu’aux extrémités de la terre » (És 49.6).
Les feuilles de l’arbre de vie serviront à la guérison des nations (Ap 22.2) La nouvelle alliance revêt des dimensions universelles.
L’effusion du Saint-Esprit et le fait qu’il habite dans le peuple de Dieu permettent à ce dernier de prophétiser, c’est-à-dire de parler des merveilleux actes salvateurs de Dieu en Christ. Joël en particulier parle en ces termes : « Après cela, je répandrai mon Esprit sur toute chair… » (Jl 2.28). Le résultat en sera que tous les enfants de Dieu prophétiseront.
La période qui commence à la Pentecôte mènera au jour du jugement (« le jour de l’Éternel, ce jour grand et terrible », Jl 2.31; BDS), mais cela signifie aussi le rassemblement de l’Église, sainte et catholique : « Alors quiconque invoquera le nom de l’Éternel sera sauvé » (Jl 2.32). Prophétiser revient à proclamer la Parole de Dieu d’une manière qui soit compréhensible pour tous, pour les conduire au Seigneur.
Ces temps sont les derniers, durant lesquels la grâce de Dieu est proclamée. Ces temps sont aussi le temps du témoignage final : l’Évangile doit être prêché à toute la création (Mc 16.15). L’ère de la nouvelle alliance sera la conclusion de l’histoire avant le retour en gloire du Christ. Il s’agit d’une période décisive pour l’Église. Il y a une certaine urgence : « Amen! Viens, Seigneur Jésus! » (Ap 22.12,17,20). Nous voyons par conséquent l’expansion de l’Église en Judée et en Samarie et les voyages missionnaires au-delà de l’ancien Israël. La Parole doit être apportée jusqu’aux extrémités de la terre. Le mandat de prêcher la Parole à toute la création existe encore aujourd’hui.
Avant son ascension, le Christ dit :
« Tout pouvoir m’a été donné dans le ciel et sur la terre. Allez, faites de toutes les nations des disciples, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, et enseignez-leur à observer tout ce que je vous ai prescrit » (Mt 28.18-19).
Il s’agit du mandat de proclamer l’amour allianciel de Dieu au monde. La promesse de la présence du Christ rend cet ordre possible : « Et voici, je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde » (Mt 28.20). En relation avec le Christ, l’Église vivra la joie de la promesse Emmanuel, qui doit être désormais proclamée sur toute la terre.
6. Pas d’exclusivisme←⤒🔗
Dans son alliance, Dieu mit toujours en garde contre un exclusivisme hautain. Il appela Rahab, la prostituée de Jéricho, et Ruth, la Moabite, et fit d’elles des mères en Israël, les plaçant dans la lignée du Seigneur. Il est vrai qu’elles sont des exceptions à la règle, mais aussi des exemples de la nouvelle ère.
Il existe d’autres exemples. Notre Seigneur Jésus-Christ les mentionna dans sa propre ville de Nazareth :
« Je vous le dis en vérité : il y avait plusieurs veuves en Israël du temps d’Élie, lorsque le ciel fut fermé trois ans et six mois et qu’il y eut une grande famine sur toute la terre; et cependant Élie ne fut envoyé vers aucune d’elles, si ce n’est vers une femme veuve, à Sarepta, dans le pays de Sidon. Il y avait aussi plusieurs lépreux en Israël du temps d’Élisée, le prophète; et cependant aucun d’eux ne fut purifié, si ce n’est Naaman le Syrien » (Lc 4.25-27).
Désormais, dans la nouvelle alliance, il est de la plus haute importance que le monde entier soit atteint, à commencer par là où nous habitons. L’accent mis sur l’alliance d’amour ne devrait pas conduire à une quelconque forme d’isolationnisme ou d’exclusivisme. En Christ, Dieu a ouvert grand son cœur : le champ, c’est le monde (Mt 13.38). Le champ commence à notre porte.
Lorsque l’apôtre Paul sollicite la prière des Églises pour l’œuvre missionnaire, il rappelle aux membres de ces Églises leur propre devoir là où ils se trouvent. Après avoir dit :
« Priez en même temps pour nous, afin que Dieu nous ouvre une porte pour la parole, en sorte que je puisse annoncer le mystère de Christ, pour lequel je suis dans les chaînes », il ajoute : « Conduisez-vous avec sagesse envers ceux du dehors, et rachetez le temps. Que votre parole soit toujours accompagnée de grâce, assaisonnée de sel, afin que vous sachiez comment il faut répondre à chacun » (Col 4.3,5-6).
Par son caractère et son étendue, la nouvelle alliance demande la mission et l’évangélisation; l’Évangile doit se faire connaître à l’étranger comme chez nous.
En conclusion, la période de la nouvelle alliance est une période de :
-
Justification : le péché a été expié une fois pour toutes par le sang du Christ; nous avons été délivrés de Satan et de la mort;
-
Sanctification : l’Esprit est répandu sur l’Église; Dieu habite parmi son peuple;
-
Attentes : l’Église attend avec impatience le retour du Seigneur Jésus et vit pour cet événement;
-
Participation : l’Église est appelée à propager l’Évangile et est rendue capable de le faire.