Cet article a pour sujet la tromperie des environnementalistes qui utilisent à tort l'expression pro-vie pour des causes écologiques, alors qu'ils devraient appuyer le mouvement pro-vie, combattre l'avortement et protéger les enfants à naître.

Source: Cornwall Alliance. 3 pages. Traduit par Paulin Bédard

Un appel à protéger les enfants à naître et le mouvement pro-vie contre les tromperies des environnementalistes

Récemment, certains environnementalistes ont présenté certaines de leurs causes comme étant intrinsèques au mouvement pro-vie. En tant qu’adhérents du mouvement pro-vie, nous rejetons cette présentation comme étant fallacieuse et dangereuse pour nos efforts de protection de la vie des enfants à naître.

Le terme « pro-vie » est né historiquement de la lutte pour mettre fin à l’avortement sur demande et continue d’être utilisé principalement dans ce sens dans le discours public. L’ignorer est au mieux une communication qui manque de rigueur et au pire une tromperie intentionnelle. Le mot « vie » dans « pro-vie » désigne non pas la qualité de vie, mais la vie elle-même. Le terme entier dénote l’opposition à une procédure qui entraîne intentionnellement la mort de bébés.

En revanche, la plupart des politiques environnementales présentées comme étant pro-vie traitent de problèmes qui ne menacent guère la vie humaine elle-même et n’ont aucune intention de tuer.

En 2011, le Réseau évangélique de l’environnement (RÉE) [Evangelical Environmental Network] a affirmé, en vantant des chiffres et des préjudices exagérés, qu’« être pro-vie signifie protéger les enfants à naître de la pollution au mercure ». Toutefois, une telle pollution ne tue pas. Au pire, elle entraîne une réduction du développement neurologique si faible qu’elle est presque indétectable. Le RÉE a fait des déclarations similaires en 2012 et 2014, puis en février 2016, il a lancé une « campagne pro-vie pour l’énergie propre », réclamant que 100 % de l’électricité américaine provienne de sources « renouvelables ». Quelle que soit la sagesse ou la folie de cette demande, il est trompeur de la qualifier de pro-vie.

Les différences éthiques entre l’avortement et la pollution sont flagrantes :

  1. L’intention est différente.

  • Dans le cas de l’avortement, l’intention est de tuer un bébé.
  • Dans la production d’énergie, l’intention est de fournir l’énergie dont les gens ont besoin pour maintenir leur vie et leur santé, et la pollution qui est un sous-produit de la production d’énergie est un risque non intentionnel (voir Dt 19.4-12).
  1. Les résultats factuels sont différents.

  • Dans le cas de l’avortement, chaque « avortement réussi » se solde par un bébé mort.
  • Dans la production d’énergie, l’énergie produite a pour effet d’améliorer la santé et la vie des personnes, tandis que le sous-produit de la pollution se traduit (par rapport à la mort immédiate des bébés lors d’un avortement) par une légère diminution de la santé, certainement pas suffisante pour compenser le résultat escompté.

Lors de sa dernière campagne, le RÉE a remercié les politiciens qui ont voté à 100 % en faveur de l’avortement (même ceux qui soutiennent l’avortement à la naissance partielle) d’être « sensibles aux préoccupations pro-vie » parce qu’ils soutenaient les restrictions sur les émissions de mercure, tout en réprimandant les politiciens qui ont voté à 100 % pro-vie parce qu’ils ne le faisaient pas.

À l’époque, plus de trente dirigeants pro-vie ont signé une version antérieure de cette déclaration1, soulignant que la campagne du RÉE

  • obscurcit le sens du terme « pro-vie »,
  • identifie à tort certains candidats pro-avortement comme étant pro-vie,
  • divise le mouvement pro-vie et
  • rend plus difficile l’élection de candidats véritablement pro-vie.

La nouvelle « campagne pro-vie pour l’énergie propre » du RÉE aura les mêmes résultats et, comme la campagne précédente, elle risque également de détourner les militants du véritable mouvement pro-vie vers un mouvement différent dont l’un des principaux objectifs est le contrôle de la population, obtenu en partie grâce aux programmes de planification familiale gérés par le gouvernement qui incluent l’avortement — parfois même l’avortement forcé.

Cela ne signifie pas que nous ne devons tenir au compte des risques environnementaux. Cela signifie que la lutte contre ces risques ne doit pas être présentée comme étant pro-vie. Les personnes véritablement favorables à la vie souhaitent généralement réduire d’autres risques en s’appuyant sur une analyse des coûts par rapport aux bénéfices. Cependant, appeler ces questions « pro-vie » revient à obscurcir le sens du terme.

Au lieu de déguiser leurs politiques souhaitées en politiques pro-vie, les défenseurs de l’environnement doivent les défendre honnêtement et sans détour, par une analyse crédible des risques et des avantages. Ils devraient cesser de revendiquer la bannière pro-vie. C’est au mieux être mal informé et au pire être malhonnête.

À la lumière de ces considérations :

Nous appelons tous les environnementalistes, évangéliques ou autres, à cesser de présenter leurs causes comme étant pro-vie et à se joindre à nous pour travailler avec diligence à la réduction et à l’arrêt de l’avortement sur demande aux États-Unis, qui a tué plus de 54 millions de bébés depuis l’arrêt Roe v. Wade de la Cour suprême.

Note

1. Voir Protecting the Unborn and the Pro-Life Movement from a Misleading Environmentalist Tactic [Protéger les enfants à naître et le mouvement pro-vie contre une tactique écologiste trompeuse].