Cet article a pour sujet la démission de centaines de médecins de l'Association médicale en Angleterre en raison de son soutien aux "soins d'affirmation du genre" et de son rejet du rapport Cass qui a pris du recul par rapport à l'idéologie transgenre.

4 pages. Traduit par Paulin Bédard

Des centaines de médecins démissionnent de l’Association médicale britannique en raison de son soutien aux bloqueurs de puberté

Note de la rédaction

Dans le contexte d’une société occidentale en phase avancée de déchristianisation, nous jugeons utile de publier des articles d’actualité sur les contrecoups que cela occasionne. Les dégâts considérables causés par la révolution sexuelle, notamment, et plus récemment par la montée fulgurante de l’idéologie du genre devraient tous nous interpeller.

Selon le Times1 et le Telegraph, des centaines de médecins ne se contentent pas d’exprimer publiquement leur colère face à la décision de la British Medical Association (BMA) [Association médicale britannique] de rejeter les conclusions du rapport Cass sur les dangers des bloqueurs de puberté, mais vont jusqu’à démissionner.

Selon le Telegraph : « Des médecins ayant des dizaines d’années d’expérience ont démissionné de l’Association médicale britannique en raison de l’opposition du syndicat au rapport Cass.2 »

Comme je l’ai indiqué précédemment dans un autre article3, le 1er août, l’Association médicale britannique — le syndicat des médecins britanniques — a demandé au gouvernement de lever l’interdiction des bloqueurs de puberté pour les mineurs et a appelé à une pause dans la mise en œuvre du rapport Cass du National Health Service [Service national de santé].

Dans un premier temps, 1000 médecins seniors de partout au Royaume-Uni ont réagi en publiant une lettre ouverte au président de la BMA, le professeur Philip Banfield; ils sont maintenant 1400, dont 900 sont membres de la BMA. Ils accusent notamment le conseil de 69 membres d’avoir adopté leur politique lors d’une réunion « secrète et opaque ». Voici ce qu’on peut lire dans la lettre :

« Nous écrivons en tant que médecins pour dire “pas en mon nom”. Nous sommes extrêmement déçus que le conseil de la BMA ait adopté une motion visant à mener une “critique” du rapport Cass et à faire pression pour s’opposer à ses recommandations. […] Cela ne reflète pas les opinions de l’ensemble des membres, dont vous n’avez pas demandé l’avis. Nous comprenons qu’aucune information ne sera communiquée sur les chiffres du vote et sur la manière dont les membres du conseil ont voté. Il s’agit là d’un manquement à l’obligation de rendre compte aux membres, ce qui est tout simplement inacceptable.4 ». 

La lettre indique en outre que le rapport Cass « est l’étude la plus complète jamais réalisée sur les soins de santé dispensés aux enfants souffrant de troubles liés au genre » et invite la BMA à « abandonner son exercice inutile » consistant à attaquer les recommandations et à s’y opposer.

« En faisant pression contre les meilleures preuves dont nous disposons, la BMA va à l’encontre des principes de la médecine fondée sur les preuves et va à l’encontre de la pratique éthique », écrivent les médecins, dans une offensive presque sans précédent contre leur propre syndicat pour protester contre le militantisme transgenre effronté de la BMA.

Comme l’a d’abord rapporté le Times, les commentaires sous cette lettre ouverte « révèlent que de nombreux médecins ont déchiré leur carte de membre en réaction à la position du syndicat sur l’examen présenté dans le rapport5 ». L’un d’entre eux a déclaré :

« Sur la base de la position scandaleuse de la BMA à l’égard du rapport Cass, superbement documenté et rédigé, que je soutiens et approuve totalement, j’ai décidé de quitter la BMA, dont je suis membre depuis 50 ans, depuis que j’ai obtenu mon diplôme de médecin. De plus en plus, non seulement ils ne représentent pas mon point de vue, mais ils n’affichent aucun respect pour le principe et l’éthique inhérents à la profession de médecin.6 »

Un autre médecin a écrit :

« En tant que syndicat, le rôle de la BMA est avant tout de représenter ses membres et non d’orienter l’opinion clinique, en particulier dans les domaines spécialisés. J’envisage de démissionner après 42 ans d’adhésion. »

Un troisième a déclaré :

« J’ai quitté la BMA en partie à cause de ce genre de comportement de la part des dirigeants, après en avoir été membre pendant une trentaine d’années. »

Jacky Davis, radiologue consultant et membre du conseil, a déclaré au Times :

« Cette minorité a voté pour bloquer la mise en œuvre du rapport Cass, une étude fondée sur des données probantes dont l’élaboration a pris quatre ans. Ces gens ne disposent d’aucune preuve pour justifier leur opposition. Le rapport Cass n’est pas du ressort d’un syndicat. Il n’est pas de notre ressort, en tant que syndicat, de faire une critique du rapport Cass. C’est une perte de temps et de ressources. »

GB News a également fait état de l’exode, en rapportant ceci :

« Les critiques ont dénoncé la décision comme ne représentant pas les opinions de tous les membres, critiquant la direction “épouvantable” de la BMA qui devenait “de plus en plus cinglée et idéologiquement asservie”.7 »

Et selon le Daily Mail :

« L’un des signataires a appelé à un “vote de non confiance à l’égard de la direction de la BMA”, tandis qu’un autre a déclaré que “les militants semblent avoir été autorisés à prendre le contrôle”.8 »

Ce qui est extraordinaire, c’est que les militants LGBT ont obtenu un succès phénoménal en infiltrant et en prenant le contrôle d’organisations, puis en imposant leur stratégie d’action du haut vers le bas. Une fois que les militants LGBT sont en mesure d’adopter des politiques, de contrôler les votes et même de censurer des publications, leur stratégie d’action est assurée. Cette méthode a été incroyablement efficace pendant des décennies.

Dans le cas présent, cependant, l’Association médicale britannique, idéologiquement asservie, est confrontée à une véritable révolte de ses propres membres, et sa crédibilité en prend un sérieux coup. Même la couverture médiatique de cette initiative, qui aurait été élogieuse il y a seulement quelques années, est presque universellement négative.

La BMA reste attachée à sa stratégie d’action, mais son emprise sur le discours a été rompue et il semble peu probable que le syndicat soit en mesure de la rétablir.

Notes

1. Eleanor Hayward, « BMA members resign in revolt over transgender children stance » [Les membres de la l’Association médicale britannique démissionnent, révoltés par la position sur les enfants transgenres], The Times, 26 août 2024.

2. « Doctors resign from BMA over union’s opposition to Cass review » [Les médecins démissionnent de l’Association médicale britannique en raison de l’opposition du syndicat au rapport Cass], The Telegraph, 26 août 2024.

3. Jonathon Van Maren, « 1,000 UK doctors condemn medical association’s push to lift puberty blocker ban for minors » [ 1000 médecins britanniques condamnent l’initiative de l’association médicale visant à lever l’interdiction des bloqueurs de puberté pour les mineurs], LifeSiteNews, 12 août 2024.

4. « Open letter to the British Medical Association from BMA members & medical professionals » [Lettre ouverte des membres et professionnels de la santé de la BMA à l’Association médicale britannique], Not In Our Name BMA, 24 août 2024.

5. Eleanor Hayward, « Doctors criticise BMA for resisting ban on puberty blockers » [Les médecins critiquent l’Association médicale britannique pour sa résistance à l’interdiction des bloqueurs de puberté], The Times, 7 août 2024.

6. Eleanor Hayward, « Doctors criticise BMA for resisting ban on puberty blockers » [Les médecins critiquent l’Association médicale britannique pour sa résistance à l’interdiction des bloqueurs de puberté], The Times, 7 août 2024.

7. « Doctors union sees membership PLUNGE as hundreds quit in fury at ‘bonkers’ trans stance » [Le syndicat des médecins voit le nombre de ses membres chuter alors que des centaines d’entre eux démissionnent, furieux de la position « cinglée » des transgenres], GB News, 27 août 2024.

8. Tash Mosheim, « Doctors quit British Medical Association in revolt over landmark review into gender identity services for children » [Des médecins quittent l’Association médicale britannique pour se révolter contre l’examen de référence des services d’identité du genre pour les enfants], Daily Mail, 26 aout 2024.