Cet article a pour sujet l'eschatologie de l'islam, incluant le jugement dernier, la résurrection, l'enfer cruel pour les infidèles et le ciel sensuel pour les fidèles.

Source: Connaissance de l'islam. 2 pages.

Connaissance de l'islam - L'eschatologie de l'islam

Rappelons-nous que l’affirmation principale de Mahomet est l’unicité de Dieu. L’on comprend donc qu’après l’unicité de Dieu, le jugement dernier soit le thème essentiel de sa prédication. Après la faute commise en Eden, Dieu dit : « Descendez… sur la terre… Là, vous vivrez et vous mourrez et de là vous serez retirés. » Si l’homme veut retrouver le bonheur, il doit emprunter et parcourir « la voie de Dieu ». Celui-ci, par le jugement final, séparera ceux qui ont suivi cette voie de ceux qui s’en sont détournés. Mahomet décrit le jugement dernier de manière apocalyptique, sans en fixer la date. L’événement se produira de façon brusque.

Dieu ressuscitera les hommes et les rassemblera : tous leurs actes auront été enregistrés; les croyants seront à sa droite et les impies à sa gauche; Mahomet sera présent en tant que prophète de Dieu : il témoignera contre les infidèles, mais les anges pourront intercéder pour les croyants.

Le paradis est un jardin superbe où se déroule un éternel banquet. Les élus y jouissent de houris, jeunes vierges d’une grande beauté. Pour l’espace entre l’enfer et le paradis, Mahomet use d’un terme obscur, « a’râf », que l’on traduit par crinière, crête, frange d’un vêtement, cette dernière acception rappelant les limbes du catholicisme romain. De toute façon, ce passage exprime l’idée que certains hommes, entre le paradis et l’enfer, attendent le jugement de Dieu, sans souffrir d’autre punition qu’une vision béatifique incomplète. Mahomet a rejeté la croyance d’un châtiment temporaire par le feu, héritée plus ou moins du judaïsme qu’il avait connu.

En l’absence d’un purgatoire, pour Mahomet, l’âme humaine dort inconsciente entre la mort et le jugement dernier. Il ne semble pas être trop sensible à la grâce, tellement centrale à la pensée du Nouveau Testament. Selon le Coran, la finalité essentielle de l’homme est de croire en Dieu, de l’adorer, d’accomplir sa volonté. Dieu donne la foi seulement à qui il veut.

L’un des principaux thèmes de la proclamation primitive du prophète fut la résurrection des morts. À une date connue seulement de Dieu, une horrible calamité naturelle s’abattra, la terre sera ébranlée de fond en comble. Ensuite, l’ange Israfil sonnera la trompette et les cieux et la terre disparaîtront; ceux qui se trouvent sur la terre et dans les cieux mourront. La trompette sonnera de nouveau et les morts ressusciteront pour la vie. Les hommes comme les « djinns » seront convoqués pour rendre compte de leurs actes. Les actes de chacun seront pesés dans la balance de Dieu, et le procès-verbal en sera placé dans la main droite des bénis et dans la main gauche des maudits. Le pont Sirat, extrêmement étroit et long, sera aisément traversé par les véritables croyants, tandis que les iniques échoueront en enfer.

Les croyants, hommes ou femmes, qui ont craint Dieu et ont été humbles et charitables, qui ont souffert pour l’amour de Dieu, seront les bienvenus au paradis. Ils vivront pour toujours auprès de fleuves riants, se couchant sur des coussins, louant Dieu, jouissant d’une nourriture céleste et s’abreuvant en compagnie des croyants et des houris aux grands yeux noirs. Les non-croyants et les adorateurs d’autres dieux seront pour toujours livrés au feu de l’enfer, nourris d’eau bouillante. Certains interprètent ces descriptions de manière spirituelle, mais la majorité les admet dans leur sens littéral. Il semble que les martyrs des batailles pour l’islam seront les premiers à entrer au paradis. Tous les autres croyants doivent attendre le jour de la résurrection. Nul ne sait avec certitude jusqu’à ce jour-là s’il est destiné au paradis ou bien s’il échouera dans les tourments de l’enfer.

Celui-ci possède sept divisions, dont chacune correspond à telle ou telle terreur réservée aux infidèles qui seront classés selon leur position sur la terre : le « jahannum » est le purgatoire du musulman; le « laza » flamboie pour dévorer le chrétien; le « el hatumah » est chauffé pour consumer le juif; le « sa’eer » dévore les sabéens; le « sacar » écorche les mages; le « el jahim » est la vaste fournaise dans laquelle brûlent les idolâtres; le « hawiyah » est l’abîme sans fond qui fulmine et anéantit les hypocrites.

La doctrine musulmane de l’enfer est en parfait accord avec une croyance rude et insensible à la prédestination et dénote le manque de sensibilité spirituelle du prophète arabe. L’enfer sera rempli jusqu’au bout, c’est la raison pour laquelle Dieu a aussi créé les infidèles. De toutes les religions de l’humanité, l’islam est la plus sévère, pour ne pas dire la plus inhumaine, dans sa conception des tourments infernaux. C’est une conception brutale, cruelle et barbare au plus haut degré. L’ensemble des images présentées dans le Coran, et que commente la tradition, est absolument révoltant. Le terme de « jahannum » y apparaît trente fois; le terme qui désigne le feu, davantage encore, et on recense six autres termes pour décrire le lieu du tourment. On ne peut lire les traditions qui prêtent à Mahomet des propos à ce sujet sans ressentir combien le credo musulman est sans cœur et totalement dépourvu d’amour. C’est en harmonie avec une telle idée de Dieu, lui aussi dépourvu d’amour, que le musulman croit en la doctrine fataliste de la prédestination.