Cet article sur Exode 20.3 a pour sujet le 1er commandement qui demande l'adoration du seul vrai Dieu et le rejet de toute idolâtrie, superstition, occultisme, sorcellerie, dans la confiance en sa bonté.

Source: Les dix commandements (ÉK). 4 pages.

Les dix commandements (2) - Le premier commandement

« Tu n’auras pas d’autres dieux devant ma face. »

Exode 20.3

Nous allons méditer sur le premier commandement, après avoir parlé, dans l’article précédent, de la loi de Dieu dans son ensemble. Le premier commandement nous dit ceci : « Je suis l’Éternel ton Dieu, qui t’ai fait sortir du pays d’Égypte, de la maison de servitude. Tu n’auras pas d’autres dieux devant ma face » (Ex 20.2-3).

Le Catéchisme de Heidelberg pose les questions suivantes et y répond ensuite (questions 94 et 95) :

« Que Dieu ordonne-t-il dans le premier commandement? — Pour que nous ne perdions pas le salut et le bonheur spirituel, il ordonne d’éviter et de fuir toute idolâtrie, sorcellerie, formules superstitieuses, invocation des saints ou autres créatures; et à l’inverse, de connaître droitement le seul vrai Dieu, de mettre en lui seul notre confiance, de n’attendre que de lui tous les biens en toute humilité et patience, et de l’aimer, de l’honorer et de le craindre de tout cœur, et de renoncer à toutes les réalités créées plutôt que de faire la moindre chose contre sa volonté. »
« Qu’est-ce que l’idolâtrie? — C’est inventer ou avoir, en place ou à côté du seul vrai Dieu qui s’est révélé dans sa Parole, quelque autre chose en quoi l’on met sa confiance. »

Il est clair que Dieu réclame dans le premier commandement une allégeance exclusive de la part des hommes. Lui seul est Dieu, et toute prérogative divine sur notre vie, tout attribut divin doit être rapporté à lui seul, et à personne d’autre. En particulier, ce que le Catéchisme de Heidelberg dit de l’idolâtrie, de la sorcellerie ou des formules superstitieuses se trouve confirmé par un autre texte de la loi dans l’Ancien Testament, dans le livre du Deutéronome :

« Qu’on ne trouve chez vous personne qui immole son fils ou sa fille par le feu, personne qui se livre à la divination, qui tire des présages, qui ait recours à des techniques occultes ou à la sorcellerie, qui jette des sorts, personne qui consulte ceux qui évoquent les esprits ou prédisent l’avenir, personne qui interroge les morts. En effet, quiconque se livre à ces pratiques est en horreur à l’Éternel; et c’est à cause de ces horreurs que l’Éternel, ton Dieu, va déposséder ces nations devant toi » (Dt 18.10-12).

Voilà un passage d’une étonnante actualité. En effet, combien d’hommes et de femmes dans le monde sont aujourd’hui pris dans les filets de ces pratiques occultes que le Seigneur Dieu déteste et interdit strictement à son peuple. Suivre ces pratiques, c’est adorer en fait Satan, l’ennemi de Dieu, c’est se rendre coupable de la plus grande désobéissance à l’égard du seul vrai Dieu. Aucun compromis avec la sorcellerie, les pratiques occultes, la divination et toutes ces choses n’est possible. Ceux qui se disent chrétiens et s’adonnent à ces pratiques, ne serait-ce que partiellement, se comportent en fait comme des ennemis directs de Dieu.

Du temps des Israélites dans l’Ancien Testament, les nations païennes pratiquaient largement la magie sous diverses formes, et c’est la raison pour laquelle Dieu les a dépossédées de leur terre en exerçant un jugement terrible à leur encontre. Nul doute qu’il exercera ce même jugement à l’égard de ceux qui aujourd’hui encore agissent de la même manière, que ce soit en Afrique, en Europe, en Asie ou ailleurs. Le Catéchisme de Heidelberg nous invite au contraire à n’attendre que de Dieu tous les biens, en toute humilité et patience. C’est lui seul qui est la source et la fontaine de tous biens, et c’est à lui seul qu’il convient de les demander. Nous devons d’abord rechercher l’obéissance à sa loi, chercher à lui plaire et à lui rendre gloire par notre style de vie. Avec cela, il nous faut accepter avec patience ce qui nous arrive, sachant que Dieu nous conduit au travers même des épreuves et des difficultés, comme il a conduit le peuple d’Israël vers la terre promise après quarante ans de pérégrinations dans le désert.

Il ne s’agit pas du tout d’être fataliste, car l’obéissance à la loi spirituelle de Dieu, qui oriente tout le cours de notre vie, est exactement le contraire du fatalisme. En fait, obéir à la loi de Dieu en le reconnaissant comme notre seul vrai Dieu, c’est faire à tout moment des choix décisifs dans sa vie, des choix en conformité avec la volonté divine. Au fur et à mesure que nous opérons ces choix, quoi qu’il puisse nous en coûter, nous recevons des bénédictions spirituelles qui surpassent de loin tous les sacrifices que nous avons dû faire pour rester obéissants à Dieu.

Le Catéchisme enseigne aussi d’aimer, d’honorer et de craindre Dieu de tout cœur. Cela veut dire que Dieu n’est pas un Dieu lointain et inaccessible, mais au contraire qu’il est proche de nous, raison pour laquelle nous pouvons et devons l’aimer de tout cœur. Un très beau passage du livre du prophète Ésaïe, au chapitre 57, nous le dit de la façon suivante :

« Car voici ce que dit le Dieu très élevé qui demeure éternellement qui s’appelle le Saint : J’habite dans un lieu qui est très haut et saint, mais je demeure aussi avec l’homme accablé, à l’esprit abattu, pour ranimer la vie de qui a l’esprit abattu et vivifier le cœur des hommes accablés » (És 57.15).

Quant à ce qu’enseigne le Catéchisme, à savoir de craindre Dieu, cela ne veut pas dire avoir peur de lui, mais plutôt être pénétré de sa grandeur, de sa toute-puissance, bref savoir qu’il est vraiment Dieu. On ne peut le manipuler en invoquant des esprits occultes, en essayant de contourner sa volonté au moyen de pratiques magiques en vue d’obtenir dans l’immédiat quelque chose pour nous-mêmes, sans l’attendre de sa main paternelle. Encore une fois, ceux qui pensent pouvoir se jouer de Dieu d’une telle façon le font à leurs dépens : leur gain immédiat deviendra immanquablement leur propre destruction à plus ou moins court terme, comme cela a été le cas des nations païennes qui environnaient Israël.

Aujourd’hui, bien des peuples souffrent d’une grande misère physique, matérielle et morale justement parce qu’ils s’adonnent à ces pratiques destructrices qui causent leur malheur en les faisant vivre dans la peur, la menace des forces obscures, les manipulations en tous genres. C’est en fait la haine de Dieu et du prochain qui les motive à avoir recours à de telles pratiques. Or, comme nous l’avons vu dans l’article précédent, Jésus-Christ a résumé la loi sainte de Dieu de la manière suivante :

« Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta pensée. C’est le premier et le grand commandement. Et voici le second qui lui est semblable : Tu aimeras ton prochain comme toi-même » (Mt 22.37-39).

Le chemin vers la prospérité, pour les nations du monde, ce n’est pas en premier lieu les interventions économiques, les prêts à faibles taux d’intérêt ou les remises de dette, mais la repentance et le retour à Dieu et l’obéissance à sa loi. La prospérité matérielle durable découle avant tout de la prospérité spirituelle, de la réconciliation avec Dieu. Le reste n’est que passager et peut s’écrouler à tout moment. Si seulement les peuples du monde entier voulaient bien comprendre cela et se repentir devant Dieu, au lieu de mettre leur confiance dans leurs ressources minérales, leur pétrole, leur monnaie forte ou leurs armes de destruction massive…

Mais j’en viens maintenant à ce qu’enseigne le Catéchisme de Genève sur le premier commandement (questions 134 à 140). Je vous lis tel quel cet enseignement, à la fois clair et percutant :

« Quel est le sens des paroles du premier commandement? — Ces mots d’introduction sont une sorte de préface à l’ensemble de la loi. Se désignant par “le Seigneur”, Dieu signifie qu’il a le droit et l’autorité de nous donner des ordres. Et pour nous rendre sa loi aimable, il ajoute qu’il est notre Dieu. Cela revient à dire qu’il est le gardien de nos vies. Bénéficiaires d’une telle faveur, nous nous comporterons envers lui — c’est bien normal — comme un peuple obéissant. »
« La suite du texte parle de la libération d’un joug : celui de l’esclavage subi en Égypte. N’est-il pas là fait allusion à une situation qui ne concerne que le peuple d’Israël? — Oui, au niveau des faits historiques. Mais il est une autre sorte de libération qui concerne tous les hommes. Au plan spirituel, en effet, Dieu nous a tous délivrés de l’esclavage du péché et de la puissance tyrannique du mal. »
« Pourquoi Dieu nous en fait-il souvenir dès le préambule de sa loi? — Afin de nous rappeler que nous serions les pires ingrats, si notre vie tout entière n’était pas consacrée à faire sa volonté. »
« Qu’exige-t-il donc de nous dans ce premier commandement? — De lui réserver, à titre exclusif, l’honneur qui lui appartient; nul autre ne doit y avoir la moindre part. »
« Cet honneur qui lui est propre, et ne doit revenir à personne d’autre, en quoi consiste-t-il? — Il nous faut l’adorer, placer en lui notre confiance, l’invoquer, lui apporter enfin tous les hommages dus à sa majesté. »
« Vient ensuite l’expression : “Devant ma face”. Que veut-elle dire? — Puisqu’il n’y a rien d’assez caché pour échapper au regard de Dieu, puisqu’il connaît et juge nos pensées les plus secrètes, il exige de nous non seulement une louange verbale, mais une véritable adhésion du cœur. Voilà le sens de ces mots : devant ma face. »

Je conclus cet article par ces mots du Catéchisme de Genève; dans l’article suivant, nous aborderons le second commandement, qui interdit de faire des représentations visuelles pour s’incliner devant elles et les adorer, comme le font les païens.