Introduction au livre d'Amos (1)
Introduction au livre d'Amos (1)
- L’état moral et spirituel du peuple d’Israël
- La géographie
- Le prophète Amos
- Date et circonstances
- Le contexte social, politique et religieux
- La mission et le message d’Amos
- Un message pour l’Église d’aujourd’hui
- Plan du livre d’Amos
- Pour l’étude personnelle
1. L’état moral et spirituel du peuple d’Israël⤒🔗
Quelque 170 ans avant Amos, sous la conduite de Jéroboam, les tribus du nord du royaume se rebellèrent contre Roboam, fils de Salomon et petit-fils de David. Elles constituèrent un royaume indépendant, dont Samarie devint la capitale. En 722 ou 721 av. J.-C., après l’invasion assyrienne, le royaume du Nord, autrement appelé d’Israël, disparaîtra.
Durant la première moitié du 8e siècle, Samarie, aussi bien politiquement que militairement, est plus puissante que sa voisine et sœur du sud, la minuscule Juda. Le royaume du Nord connaît une prospérité égalant celle de l’époque salomonique. Mais sur le plan religieux, la décadence est malheureusement proportionnée à l’aisance matérielle et à la puissance politique. Aussi bien l’État que l’Église — c’est-à-dire la religion organisée — sont corrompus. L’époque est caractérisée par une très grande immoralité, qui tombe sous le jugement du livre du Deutéronome, et elle sera la marque dominante de cette dernière phase de l’histoire mouvementée et à présent décadente de cette fraction du peuple de l’alliance. Les riches oppriment les indigents, les cours parodient la justice, les « pots de vin » et autres moyens de soudoyer des juges parfaitement immoraux sont monnaie courante. Les chefs militaires vantent la puissance de leurs armes et s’y fient entièrement pour assurer la sécurité de la nation. La piété n’est qu’apparences et la société dans son ensemble est tellement habituée à la perversion morale que nul ne semble être en mesure de distinguer le bien du mal.
2. La géographie←⤒🔗
Tékoa, à quelque 7 ou 8 km au sud de Bethléem, où se déroule la première partie de l’existence d’Amos, jouit d’une situation géographique présentant un grand intérêt. Vers le nord-est, les côtes descendent jusqu’à Wady-Khureitûn et de l’autre côté, la colline est entourée d’une ceinture de terre plaine, au-delà de laquelle s’étendent des vallées et après celles-ci apparaissent de nouveaux sommets plus élevés. Au sud, à quelque distance de là, une autre profonde vallée s’ouvre vers le sud-est, parvenant jusqu’aux rives de la mer Morte. Mais de ce côté-ci, l’horizon est fermé par les montagnes de Moab, qui laissent certaines ouvertures vers la mer Morte à travers les rochers arides et désolés des petits sommets intermédiaires.
Aucun autre site ne pouvait mieux convenir à une méditation prophétique ainsi qu’à l’exercice de la profession pastorale, c’est-à-dire à l’élevage des troupeaux. Il permettra à l’homme de Tékoa d’embrasser le vaste horizon qui s’étend devant lui et de faire retentir sa voix comme une puissante trompette dénonçant vigoureusement l’existence égoïste et corrompue du peuple du royaume du Nord.
3. Le prophète Amos←⤒🔗
Amos, dont le nom en hébreu peut signifier « fardeau » et qui évoque le verbe « porter », est peut-être la forme abrégée « d’Amsya », c’est-à-dire « le Seigneur a porté », nom qui exprime la reconnaissance pour une intervention favorable du Seigneur. Il n’est pas prophète de métier; il se présente lui-même comme berger, éleveur de moutons (« nôqued » en hébreu). Bien que ce terme soit employé à propos du roi de Moab dans 2 Rois 3.4, le qualifiant de riche propriétaire, comme tel il signifie simplement éleveur de moutons et de chèvres; pas nécessairement propriétaire, mais chef des bergers. Au chapitre 7 (verset 14), Amos déclare au prêtre de Béthel, qui cherche à l’empêcher de prononcer ses discours chargés de menaces, qu’il n’est qu’un simple berger.
Amos est également planteur de sycomores, ce qui peut aussi laisser entendre qu’il se nourrissait de sycomores (variété d’érable appelé aussi faux platane d’après le Petit Larousse), arbre dont le fruit ressemble à la figue. Pline l’appelle « proedulcis »; selon l’historien Strabon, il est « atimos kata ten geusin », c’est-à-dire sans valeur quant au goût; selon un autre auteur classique, il est « atimos kai kakostomachos », sans valeur et mauvais pour l’estomac! En Égypte, il constitue la nourriture du peuple ordinaire des classes pauvres. Ceci a permis à certains commentateurs du passé de penser qu’Amos, lui aussi, faisait partie du commun du peuple. Des travaux plus récents, notamment ceux de John Watts (notre professeur d’Ancien Testament à Zurich) laissent entendre qu’Amos put en réalité être un propriétaire terrien aisé et un riche éleveur de troupeaux. Nous retiendrons cette interprétation.
C’est à un laïc que la Parole de Dieu s’adresse pour faire de lui l’oracle du Seigneur. Nous ignorons combien de temps Amos a mené une existence tranquille s’adonnant à ses occupations professionnelles avant de se lancer dans l’aventure d’une mission qui le rend suspect et même haïssable aux yeux des gens du Nord, mais qui fait de lui une figure exceptionnelle parmi celles de l’Ancien Testament. Nous lui sommes attachés à la fois par les liens tissés par l’Alliance de grâce, dont nous sommes devenus à notre tour les bénéficiaires, et par les fibres d’une sainte émotion et indignation devant le mal sous toutes ses formes. Tandis qu’il paît ses troupeaux ou qu’il émonde ses sycomores, il songe aussi à la condition de son peuple; il médite sur la tragédie spirituelle qui le frappe et en déplore la décadence. Mais, simultanément, il se porte volontaire pour annoncer les oracles de Dieu. Il devait porte des « fardeaux » de la révélation, du jugement divin et des châtiments inexorables dont la nature et l’histoire se chargeraient, afin de sanctionner une nation indolente et un peuple ouvertement transgresseur de l’alliance.
4. Date et circonstances←⤒🔗
La date durant laquelle Amos a exercé son ministère prophétique ne nous est pas connue avec précision. Historiquement, son message vise le royaume du Nord à l’époque de sa plus grande prospérité. Le royaume d’Israël, celui des dix tribus, connaît un dernier temps de répit dû principalement au déclin de sa grande et toujours menaçante voisine, la Syrie.
La suscription de son livre indique que le message fut délivré deux ans avant le tremblement de terre, cette catastrophe qui laissera un souvenir jusqu’au milieu du 4e siècle, puisque le prophète post-exilique Zacharie en fait mention (Za 14.5). Amos prophétise sous le règne de Jéroboam II, souverain au Nord, et sous Ozias établi sur le trône de Juda. Ces règnes couvrent une période allant de 804 avant notre ère à 764 au plus tard. Nous ne savons pas quelle fut la durée exacte de ce ministère. Certaines indications internes laisseraient supposer qu’elle fut courte. On ne saurait pas davantage affirmer avec certitude si le passage d’Amos 7.10-17 se réfère au début ou à la fin du ministère prophétique. L’imprécision de la date est liée à notre ignorance quant à la chronologie biblique de cette époque, ignorance qui concerne aussi le ministère de son contemporain Osée, lequel apparaît sur la scène nationale une dizaine d’années après Amos. Certains spécialistes pensent que le ministère d’Amos débuta après 780.
Le fait que le prophète ne fasse aucune mention de l’Assyrien, alors qu’il se réfère aux destinées des nations araméennes, semble indiquer qu’à cette époque la puissance assyrienne n’était pas à son sommet, comme elle l’avait été une génération plus tôt et comme elle le sera — fatalement pour Israël — une génération plus tard. Elle ne jouait pas un rôle prépondérant dans la politique syro-palestinienne. Mais quand Osée commencera son ministère, l’Assyrie réapparaîtra sur la scène internationale avec le redoutable Tiglath-Piléser suivi de ses non moins redoutables successeurs Asshur et le roi Combat (Jared).
Ces quelques détails permettent de fixer des dates approximatives autour de la période syrienne, lorsque cette voisine si souvent redoutée recouvrera sa vitalité de jadis, momentanément éclipsée après l’invasion par l’Assyrien Vulnirari II, dont elle avait été victime dans les années 780.
C’est à Béthel qu’Amos surgit, Béthel célèbre par son sanctuaire lié déjà à des commémorations anciennes. Il s’y présente hardiment pour transmettre ses discours fougueux et fulgurants (Am 7 et 8). Béthel est également résidence royale. Sa présence y suscite aussitôt l’hostilité d’Amatsia, un prêtre officiel gardien des traditions qui incite le monarque à faire bannir cet intrus venu de l’étranger (Juda) et à le tenir pour « persona non grata ». À ses yeux, le berger trahit la cause nationale d’Israël et fomente sans doute une révolte contre Jéroboam II. À de telles accusations, Amos réplique sans désemparer par des messages de condamnation et de châtiment, touchant aussi bien le prêtre que le souverain.
5. Le contexte social, politique et religieux←⤒🔗
Nous possédons en revanche d’amples renseignements sur les circonstances sociales et religieuses du pays, fournis aussi bien par les récits et les comptes rendus des livres historiques de la Bible que par de claires allusions éparpillées dans le livre d’Osée. Les discours de ce dernier ne sont pas sans nous rappeler ceux de son aîné et ils illustrent parfaitement les oracles du fougueux prophète judéen. Il nous sera aisé de nous représenter cette période de l’histoire. Elle est celle du règne prospère de Jéroboam II et de ses guerres victorieuses. Le puissant monarque exercera le pouvoir pendant 40 ans, ayant réussi à étendre ses frontières naturelles et à occuper le pays de Juda ainsi que certaines régions à l’est du Jourdain (2 R 14.25). Il avait su tirer le meilleur parti de la situation politique déjà favorable que lui avait léguée son prédécesseur.
Après une série de guerres victorieuses, Israël jouit d’une longue période de paix. La Syrie est forcée de céder des territoires s’étendant de Hamath à la mer Morte. Ammon et Moab sont devenus des vassaux tributaires, les affaires ont repris, et elles sont pour beaucoup une importante source de bien-être. Les victoires militaires éveillent des rêves de grandeur. La tranquillité semble avoir été assurée. La riche bourgeoisie s’efforce de régler son train de vie sur celui de la cour. Le luxe et l’esprit de jouissance forment la toile de fond de cette époque florissante. Sur le plan économique, les échanges avec l’étranger apportent une certaine prospérité, mais accentuent néanmoins le déséquilibre social entre pauvres et riches. Le luxe s’étale à Samarie où fleurit le snobisme des parvenus. La religion ne tarde pas à se mettre au diapason et un cléricalisme officiel s’installe confortablement à la cour.
6. La mission et le message d’Amos←⤒🔗
C’est au milieu de cette euphorie politique et économique, voire « religieuse », qu’apparaît Amos. Or, il la regarde avec une grande méfiance. Bien qu’il ne mentionne pas nommément l’Assyrie, il la laisse déjà entrevoir à l’arrière-fond; la menace ne tardera pas à surgir de ce côté-là. Dans ses oracles, comme dans ceux d’Osée, abondent les allusions à la corruption sociale qui empoisonne le royaume. Il mentionne la splendeur des édifices publics et le luxe des résidences privées où des orgies suivent les banquets, où règnent le blasphème et l’immoralité, en dépit des parodies des chants davidiques maintenant les bourgeois dans une parfaite indolence, malgré les malheurs si proches. Il fustige l’arrogance de la puissance politico-militaire. Il reprend sévèrement les femmes, qui suivent la mode avec servilité et qui encouragent leurs maris à commettre les pires actes d’injustice et d’égoïsme.
Cette vie de luxe et de luxure est menée aux dépens de l’indigent. L’ancien mode de vie agricole a cédé le pas à la vie urbaine et à une civilisation raffinée, mais totalement vermoulue, à tel point que les assises de la vie nationale en sont rongées. Les villes s’agrandissent, les conditions de vie sociales changent, l’art se développe et la culture atteint des raffinements inconnus auparavant. Le commerce s’effectue sans scrupules, les cultivateurs pauvres sont acculés aux dettes et, insolvables, ils dépendent entièrement des propriétaires terriens, ce qui suppose l’aliénation même de leur personne, c’est-à-dire l’esclavage pur et simple. Les seigneurs sont également les juges aux portes de la ville; afin d’obtenir d’eux des sentences clémentes, il faut les soudoyer, les acheter par des « pots de vin », selon l’expression courante.
La racine de tout ce désordre socio-économique et culturel n’est pas loin : Elle se trouve dans la corruption religieuse. L’idolâtrie, le culte de Baal et du veau d’or déjà inauguré sous Jéroboam II battent leur plein. Au culte rendu au Dieu unique et à l’observance de la loi de Moïse ont succédé des services religieux qui, de Dan à Beershéba, se pratiquent dans les sanctuaires locaux selon des rituels élaborés et suivant la cadence d’un calendrier riche en jours fériés. Amos menacera sans ménagements ce peuple qui a abandonné la loi pour s’adonner à des dieux étrangers, tels Had et Rimmon, dont on peut discerner des traces, sans parler des traces plus obscures du culte voué à Molok, la divinité ammonite.
Nous avons froncé les sourcils à la lecture de l’introduction au livre d’Amos dans la traduction œcuménique de la Bible qui affirme, œcuménisme oblige, que la mission d’Amos revêt une portée… œcuménique. Considérant la division des chrétiens d’aujourd’hui, on pourrait comparer Amos à un prédicateur que Dieu enverrait d’une tradition confessionnelle dans l’autre! Où n’irait-on pas chercher des arguments — quand on en est à court — pour défendre de tels « œcuménismes »? Ainsi, au regard de nos modernes ecclésiologues de « l’establishment » œcuménique, le grand péché consiste uniquement en la division entre les chrétiens, mais non en l’idolâtrie moderne des confessions qui, à leur manière et de plusieurs façons, ont succombé au culte des Baals modernes : celui par exemple « du sens de l’histoire » et des engagements dans le monde présent, qui, si souvent, semblent être animés par un esprit tout autre que l’Esprit que nous révèle la Parole. On peut faire feu de tout bois, mais il semble que « le bois des sycomores d’Amos » ne se prête pas particulièrement au feu de joie de nos confessions œcuméniques en mal de remède efficace… Amos a un autre message à nous livrer.
Sur le plan littéraire, Amos est le premier prophète écrivain de l’Ancien Testament. Le berger de Tékoa fut sans contredit un homme de large culture et non un rustre comme on a pu parfois se le représenter. Son esprit est aussi ouvert aux événements sociopolitiques de son temps qu’aux phénomènes de la nature. Le Nil et les constellations stellaires, l’éclipse du soleil comme le tremblement de terre stimulent son imagination soumise à l’Esprit et lui servent de vivantes paraboles. Le prophète ira plus loin que ses prédécesseurs lorsqu’il parlera des nations étrangères. Certes, avant lui d’autres s’en étaient aussi occupés, mais pas de manière aussi étendue ni avec la même vigueur. Amos est le premier à signer ces hardis « bulletins de l’étranger » dès la première page de son livre. Israël n’est pas le seul objet de son discours. Dieu n’est pas uniquement le Seigneur de son peuple élu, il est le Maître universel. Si chez Osée le péché d’Ephraïm est considéré sous l’angle de l’amour blessé de Dieu, chez Amos la transgression est une violation intolérable de la justice divine.
Un bref mot au sujet de l’authenticité de ce livre; malgré certaines critiques estimant que toutes les parties du livre ne seraient pas de la plume du prophète, nous nous rangerons de l’avis d’Edward J. Young (An Introduction to the Old Testament) pour lequel il n’existe aucune raison sérieuse de mettre en doute cette authenticité.
« La prophétie d’Amos est un exemple de la bonté de Dieu envers un peuple qui ne la mérite pas. Les Israélites du Nord avaient rejeté l’alliance davidique et, par là, les promesses mêmes de Dieu. En même temps, ils s’imaginent que du fait de leur élection aucune calamité ne peut les menacer. Ils adorent le Seigneur avec leurs lèvres, mais leurs cœurs sont aliénés, vivant une vie d’égoïsme, de convoitise, d’immoralité et d’oppression des pauvres. Amos vient vers eux pour les mettre en garde contre le malheur imminent. Cependant, au-delà de l’annonce des calamités, il laisse aussi clairement entendre la délivrance finale qui les sauvera “en Christ”. On a pensé que le message du prophète n’est qu’un discours de malheur. Aussi on a hâtivement conclu que la bénédiction contenue dans le chapitre 9 n’était pas de sa plume. Ce n’est pas comprendre le prophète que de ne le tenir que pour un “prophète de malheur”. Dans ce cas, Jésus aussi devrait être suspecté comme tel ainsi que saint Paul! Or, il est évident qu’en proclamant la bénédiction, il porte témoignage à la fidélité de Dieu envers son alliance; bénédiction qui deviendra une réalité quand il ramènera le peuple de la captivité (9.14). »
Voici ce qu’écrit encore Bruno Baltscheit :
« Dieu est pour Amos l’inéluctable. Il se tient à la porte de son peuple. Cette certitude qui, chez le prophète, était tout d’abord une intuition est devenue pour lui, peu à peu, une connaissance certaine. Elle inspire le contenu de ses visions. Elle implique en même temps l’assurance de l’imminence du jugement. Ce jugement prendra la forme d’une catastrophe soudaine qui déterminera une véritable “faim” de la Parole de Dieu. Il faut que le peuple de Dieu apprenne à son tour à connaître la réalité du jugement auquel personne n’échappe. S’il reste une espérance dans le cadre de ce message, elle est uniquement fondée sur le fait de l’alliance, mais la foi en cette alliance signifie la fin de toute gloire que le peuple élu pourrait tirer pour lui-même. Elle n’apporte aucune sécurité humaine. Si le peuple croit pouvoir tirer de l’alliance des raisons de se tranquilliser, il en a déjà faussé le sens, et son culte tombe dans le vide. Enfin, dans sa souveraineté absolue, Dieu exerce son pouvoir également sur les peuples placés en dehors de l’alliance. Mais c’est surtout les forfaits de son propre peuple qui sont l’objet de son châtiment.
L’alliance est menacée lorsque le peuple de Dieu ne songe plus qu’à satisfaire sa frénésie de jouissance et de biens matériels. Pour Amos, c’est un symptôme infaillible de la catastrophe qui s’approche. Car cette course au bien-être engloutit les forces vives de la nation. La vie fastueuse et dissolue des riches, outre qu’elle sépare de Dieu, crée une tension sociale qui affaiblit le peuple. Dans le cadre de l’alliance, l’esclavage est plus qu’un mal économique, il est littéralement une négation du droit de Dieu. Quant à l’arbitraire qui règne en maître sur les tribunaux, il montre avant tout que la foi véritable a disparu et que le Seigneur de l’alliance a été oublié.
Amos a été saisi par l’irrésistible violence de ce Dieu auquel nul n’échappe. Héraut de cette présence bouleversante, il atteste que l’élection est la seule réalité qui fonde l’existence du peuple de Dieu… Il proclame par son message et par sa vie qu’aucun succès, aucun bien-être, aucune cérémonie religieuse aussi grandiose soit-elle ne peut soustraire l’homme à la souveraineté de Dieu. Bien plus, il affirme que l’existence dans le cadre de l’alliance est directement menacée par toute cette prospérité satisfaite. »
7. Un message pour l’Église d’aujourd’hui←⤒🔗
Dégageons pour conclure quatre points saillants, qui nous concernent au même titre que les contemporains du prophète, car le berger de Tékoa s’adresse à l’Église de Jésus-Christ, puisque les péchés d’Israël sont devenus les nôtres…
-
Nos problèmes ne sont jamais comme tels uniquement d’ordre économico-social ou politico-culturel; ils sont engendrés par le péché. Et si nous ne savons pas les confesser et nous en défaire, nous serons à notre tour condamnés comme les autres, c’est-à-dire comme Israël et les païens.
-
Dieu ne tolère pas l’abus de la loi ni la négligence de sa Parole. Si notre religiosité aussi « pieuse » soit-elle ne cadre pas avec nos actes d’obéissance, il nous rejettera, ainsi que nous en avertissait Jésus dans Matthieu 7.23.
-
Dieu est le Maître de l’histoire. Ses jugements s’exercent déjà au cours de l’histoire humaine. (Voir à ce propos Ap 5 et 6).
-
Dieu est en effet l’inéluctable. Nous ne saurions lui échapper même si nous nous abritions sous les montagnes!
Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous? Mais si Dieu est contre nous, « comment échapperons-nous si nous négligeons un si grand salut? » (Hé 2.3).
8. Plan du livre d’Amos←⤒🔗
Plan proposé par E.J. Young :
I. Jugement contre les nations
a. Suscription (1.1)
b. Thème de la section (1.2)
c. Prophéties contre les nations (1.3 à 2.3)
1. Damas (1.3-5)
2. Philistins (1.6-8)
3. Phénicie-Tyr (1.9-10)
4. Édom (1.11-12)
5. Ammon (1.13-15)
6. Moab (2.1-3)
II. Prophéties contre le peuple élu
a. Juda (2.4-5)
b. Israël (2.6-16)
III. Jugement contre Israël
a. Dieu se dispute avec Israël (3.1-15)
b. Malgré les châtiments déjà subis, Israël ne se repent pas (4.1-13)
c. Le Seigneur se lamente sur Israël comme sur une vierge en chute (5.1-27)
IV. Cinq visions du jugement imminent
a. Première vision (7.1-3)
b. Deuxième vision (7.4-6)
c. Troisième vision suivie d’un récit historique (7.7-17)
d. Quatrième vision : panier des fruits (8.1-14)
e. Cinquième vision : destruction du sanctuaire (9.1-10)
f. Promesses de bénédiction (9.11-15)
Dans la section I-C sur les prophéties contre les nations, les trois premières nations ne sont pas apparentées à Israël, les trois dernières le sont; progressivement, le prophète s’approche d’Israël. Dans la section sur les cinq visions (IV), les quatre premières visions sont introduites par « ainsi le Seigneur m’a fait voir », le cinquième par « j’ai vu ». Les versets 11 et 12 sont le fondement de la citation de Jacques en Actes 15.16-18.
9. Pour l’étude personnelle←⤒🔗
-
Qui est Amos? Quelle est la période de son activité?
-
Résumer le but du livre.
-
Quelles sont les nations étrangères qui subiront le jugement?
-
Quels châtiments Dieu a-t-il infligés à Israël dans le passé?
-
Résumer le message du chapitre 6.
-
Résumer les péchés sociaux que dénonce Amos.
-
Quelles sont les visions du jugement à venir?
-
Pourquoi Dieu hait-il les assemblées solennelles?
-
Pourquoi Dieu punit-il plus sévèrement son peuple que les païens?
-
Quand la promesse finale sera-t-elle accomplie?