Cet article sur les questions d'introduction à 1 Jean, 2 Jean et 3 Jean traite de l'auteur et de l'authenticité de ces lettres, des circonstances et des destinataires, du contenu de ces lettres, de leur particularité et de leur message.

Source: Introduction au Nouveau Testament. 9 pages.

Introduction aux trois épîtres de Jean

  1. Auteur et authenticité
  2. Circonstances et destinataires
  3. Particularités
  4. Contenu de la première lettre de Jean
  5. Message
  6. Contenu de la deuxième lettre de Jean
  7. La troisième lettre de Jean
  8. Évaluation générale des trois lettres de Jean
  9. Questions

1. Auteur et authenticité🔗

Durant toute l’histoire de l’Église, ces trois lettres dites « catholiques » ont été attribuées à l’apôtre Jean. Celui-ci est également l’auteur de l’Évangile qui porte son nom. On trouve une similitude dans le langage et la pensée des trois lettres et ceux du quatrième Évangile. Le fait que ces trois lettres aient été très tôt admises dans le canon du Nouveau Testament atteste leur authenticité johannique. De même, l’expression « mes petits enfants » est conforme avec ce que dit la tradition sur les derniers jours de l’apôtre Jean, « le disciple bien-aimé » de Jésus.

Quoique non signées, la lecture de ces trois lettres montre que l’auteur fut un témoin oculaire des événements qu’il rapporte. La similarité entre le prologue du quatrième Évangile et l’introduction de la première lettre est frappante. Le langage est inimitable. Dans sa simplicité, mais aussi dans une grandeur sublime, c’est le même ordre de pensée qu’on rencontre dans les deux, les mêmes images qui reviennent, le même témoin du sentiment religieux profond et de la même vérité qui introduit le fidèle dans l’intimité même de Dieu. Point de demi-teintes; d’un côté la lumière, de l’autre les ténèbres; ici la vie, là la mort; l’amour opposé à la haine.

Outre les indices internes de l’authenticité des lettres, nous possédons le témoignage des Pères apostoliques, dont celui de Polycarpe, qui les cite tous, plus tard celui des Pères ecclésiastiques, parmi lesquels Irénée, Tertullien, Origène, Clément d’Alexandrie et Cyprien, qui en admettent l’authenticité johannique. Selon les spécialistes modernes, ces trois lettres auraient été écrites durant la même période et en un même lieu.

Juste un mot pour rappeler qui est Jean. Fils de Zébédée et pêcheur de profession, il semble être au début d’un caractère plutôt violent et ambitieux. Plus tard, il semble s’être radouci et se trouve dans le cercle des intimes des disciples. Il est « le disciple que Jésus aimait » (Jn 21.7).

2. Circonstances et destinataires🔗

On ne peut, avec précision, donner la date exacte ni le lieu de la rédaction de ces trois lettres. L’hypothèse la plus vraisemblable quant au lieu est celle qui le situe en Asie Mineure. Comme destinataires, on peut supposer les Églises qui y étaient implantées dès le milieu du premier siècle ou, plus vraisemblablement, vers la fin de celui-ci. À cette époque, la séparation entre la synagogue et l’Église était achevée, et la controverse au sujet de la justification par la foi et le salut par les œuvres arrivée à son terme. L’arrivée de nombreux païens dans l’Église commença à soulever d’autres questions. Leur héritage ou « bagage culturel » se faisait lourdement sentir sur la théologie de la jeune Église.

Il serait intéressant de consacrer quelques lignes à la partie la plus encombrante de cet héritage culturel païen et religieux. Car les trois lettres avertissent, dénoncent et invitent les fidèles à s’opposer à une erreur qui menace l’Église et sa foi. Les païens nouvellement convertis se posent de nombreuses questions au sujet de la personne du Christ. Qui était-il? S’il était Dieu, comment se fait-il qu’il soit mort? De nombreuses réponses ont été proposées. Dès le début, la question de la nature et de la personne du Christ occupe longuement l’Église, ce qui est encore le cas de nos jours. L’erreur particulière combattue par Jean est une forme primitive de gnosticisme, hérésie extrêmement dangereuse.

Le gnosticisme est une philosophie de la religion plutôt qu’un système religieux à proprement parler. Selon la doctrine gnostique, l’esprit est bon, mais la matière est mauvaise. Entre ces deux pôles, il n’existe pas de rapport permanent. À ses yeux, le salut consiste en la fuite hors de la matière vers les sphères de l’esprit. Cette fuite est identifiée à la connaissance (en grec, la « gnôsis ») qui permet au croyant gnostique de s’élever au-dessus de la terre et de saisir la vérité céleste. La connaissance est seulement acquise par les intimes et les initiés d’un cercle intérieur (ésotérique). C’est ainsi qu’éclata le conflit entre les adeptes du gnosticisme et les disciples chrétiens au sujet de la personne du Christ.

La question posée était la suivante : Comment se fait-il que Dieu, qui est un Esprit infini, puisse posséder un corps physique? L’union entre les deux serait absolument impossible, inconcevable. Deux solutions sont alors proposées. L’une affirme que le Christ n’était qu’apparence (docétisme — déjà! — du grec « dokein », apparaître). L’Esprit ne l’aurait habité qu’à partir de son baptême seulement, pour le quitter ensuite au moment de sa mort sur la croix. L’autre erreur prend son nom de Cérinthe, l’auteur de la deuxième hypothèse hérétique. Toutes les deux étaient fatales au maintien du pur Évangile. Car si on maintenait l’une ou l’autre de ces erreurs, il était impossible de savoir à qui s’adressait la foi. Les fidèles croyaient-ils en un Jésus terrestre ou bien en un esprit désincarné?

Le langage de la première lettre de Jean suppose ou laisse entendre un gnosticisme primitif. Pour l’auteur, Jésus était une personne concrète et tangible, c’est pourquoi il l’oppose au docétisme. Celui qui ne l’accepte pas comme tel n’est pas issu de Dieu. Les deux autres lettres traitent du même problème du point de vue de la politique ecclésiastique. La troisième lettre offre des informations intéressantes au sujet de la vie ecclésiastique de l’époque. La présence de missionnaires itinérants laisse entendre le risque d’abus et de fraudes pratiqués au sein de l’Église. Le cas de Diotrèphe nous offre un exemple de dictature cléricale. Il ne reçoit pas de visites et empêche les autres d’en recevoir! L’auteur proteste contre cet abus de pouvoir. On peut résumer en disant que les trois lettres sont écrites pour combattre une fausse philosophie religieuse cherchant à soumettre, à absorber la foi chrétienne et à l’anéantir, ou encore à en déformer le message spécifiquement évangélique.

3. Particularités🔗

a. Relation avec l’Évangile🔗

Ressemblances : Les mêmes doctrines et les mêmes vérités sont soulignées dans l’Évangile comme dans les lettres; Jésus est le Logos, la Parole, le Fils unique; le Saint-Esprit est le Consolateur et le Paraclet-Défenseur. La vie éternelle commence dès ici-bas et s’étend dans la vie à venir.

Différences : L’Évangile semble s’adresser principalement à des non-croyants. Il souligne la divinité du Christ (Jn 20.30-31) et il les invite à croire. Les épîtres s’adressent presque exclusivement à ceux qui font partie du troupeau. Ils sont les « petits enfants » (1 Jn 2.1; 2.28) et les « très chers » (1 Jn 2.7; 3.2-6) dans la foi (1 Jn 5.13). Certains suggèrent que la première lettre dut être envoyée en même temps que l’Évangile, comme une postface à celui-ci.

b. Relations de la première lettre avec les deux dernières lettres🔗

La première lettre de Jean développe le thème de la communion avec Dieu, tandis que les deux dernières développent ou insistent sur ses implications intellectuelles. On trouvera une similarité frappante entre les deux premières lettres; huit des treize versets de la deuxième se trouvent dans la première.

c. Relation avec l’Apocalypse🔗

La mention de l’Antichrist dans la première lettre de Jean conduit au développement plus complet du sujet de l’Apocalypse, spécialement dans les schémas de l’histoire entre la première et la seconde venue du Christ. Là, l’auteur développe et amène à son point culminant la défaite des forces anti-chrétiennes. La victoire promise dans Jean 16.33 et dans 1 Jean 5.4 est réalisée par le Roi des rois et le Seigneur des seigneurs que proclame l’Apocalypse.

4. Contenu de la première lettre de Jean🔗

a. Introduction (1 Jn 1.1-4)

L’introduction est la déclaration fondamentale sur laquelle l’auteur bâtit toute la pensée de sa lettre. Elle est composée de trois parties différentes :

1. Le Christ est le Fils éternel de Dieu, la Parole de vie manifestée dans le temps.

2. Les apôtres étaient des témoins oculaires ayant entendu ses paroles et vu ses miracles.

3. Les lecteurs peuvent se sentir en communion avec lui dans la plénitude de la joie.

b. Dieu est lumière (1 Jn 1.5 à 2.27)

Pour être en communion avec Dieu, il faut marcher dans la lumière. Le signe de l’incroyant c’est de se trouver dans les ténèbres; il croit au mensonge, rejette la vérité et hait la lumière. Le croyant, quant à lui, se trouve dans la lumière, croit en la vérité révélée et obéit en paroles et en actes. Aussi, si vous êtes éclairés par l’Esprit, vous devez :

1. Reconnaître vos péchés et les confesser (1 Jn 1.18-22). Les perfectionnistes prétendent qu’ils n’ont plus aucun péché. D’autres tiennent le péché pour une simple erreur ou encore une faiblesse due à la nature humaine. D’une manière ou d’une autre, cela veut dire qu’on tient Dieu pour menteur, et alors la vérité n’habite pas en nous. Dieu déclare que nous sommes pécheurs et avons besoin de pardon. Il convient d’éviter deux erreurs : l’indifférence, car dans la vie présente nous ne serons jamais exempts du péché, et puis la fausse assurance prétendant que Dieu nous pardonnera de toute manière, quoi que nous fassions!

2. Trouver notre assurance en l’expiation par la croix du Christ. Il faut voir Dieu dans ses commandements et les observer (1 Jn 2.3-8). Notre communion avec Dieu et notre prochain devra être régie par ses saints commandements. Si nous connaissons sa volonté, il nous conduira dans la bonne voie; alors nous donnerons la preuve que nous le connaissons. Observer les commandements de Dieu signifie suivre le Christ.

3. Voir le Christ en son prochain, c’est-à-dire l’aimer (1 Jn 2.9-14). Haïr un frère c’est marcher dans les ténèbres; cela revient à se comporter comme un partisan du diable. Si vous aimez votre frère, vous montrez que le Christ vit en vous, que vos péchés ont été pardonnés et que vous savez que Dieu est vainqueur de Satan.

4. Haïr le mal que vous voyez dans le monde (1 Jn 2.15-17). La mondanité est définie comme l’amour de la chair (appétits charnels), la convoitise des yeux (regardant et prenant plaisir en des pensées et en des actes de péché) et des prétentions de péché (vivant comme si vous étiez les seuls responsables de votre vie).

5. Discerner l’Antichrist à l’œuvre et le combattre (1 Jn 2.18-28). Dans 2 Thessaloniciens, ce même personnage est appelé « l’homme de péché », et dans l’Apocalypse « la Bête ». L’Antichrist a de nombreux précurseurs dans l’Église. Ils se distinguent par leur négation de Jésus comme étant le Christ. Être chrétien implique la rupture avec ceux-là.

c. Dieu est juste (1 Jn 2.23 à 4.6)

Pour avoir la communion avec lui, il faut être juste. La régénération produit une vie spirituelle dans laquelle la justice est manifeste. Cette justice se manifestera d’elle-même :

1. De manière spirituelle, en regardant en avant, en anticipant la venue du Seigneur, sachant que nous serons comme le Christ glorifié (1 Jn 2.28 à 3.3).

2. Moralement, en cherchant constamment la purification et en combattant le péché (1 Jn 3.3-10).

3. Socialement, en aimant le frère (1 Jn 3.11-14). Un exemple de haine est Caïn, l’homme selon le monde. Mais le Christ est le grand exemple de l’amour, celui qui a aimé les siens jusqu’à donner sa vie.

4. Doctrinalement, en combattant l’hérésie (1 Jn 4.1-6). Les faux prophètes refusent de croire en la révélation et ils suivent leurs propres voies.

d. Dieu est amour (1 Jn 4.7 à 5.3)

Pour avoir la communion avec lui, nous devons aimer. En disant avec Jean que Dieu est amour, nous attirons l’attention vers cette phase de son être. Nous ne devons pas oublier qu’il est également justice, vérité, sainteté. Si nous insistions unilatéralement sur son amour, nous déformerions sûrement sa personnalité divine. Dieu nous a prouvé son amour en nous offrant son Fils unique. C’est notre devoir de nous aimer les uns les autres, comme Dieu nous a aimés. Ainsi nous donnerons la preuve de la présence de Dieu en nous. Aimer Dieu signifie observer ses commandements. Le sommaire de ses commandements consiste en la pratique de l’amour mutuel.

e. Dieu est fidèle (1 Jn 5.4-12)

Pour être en communion avec lui, nous devons mettre la foi en pratique. Après avoir parlé au sujet de la relation de la foi et de sa pratique, l’auteur aborde celui de la relation de la foi elle-même. Le fruit de la foi est la victoire sur le péché et sur le diable. L’objet en est le Christ, à qui est rendu le témoignage qu’il est le Fils de Dieu, par l’Esprit, par le baptême de la croix. Croire ou exercer sa foi signifie posséder le Fils et la vie éternelle, tandis que le manque de la foi signifie tenir Dieu pour un menteur et rejeter son jugement.

f. Conclusion (1 Jn 5.13-21)

Dans sa conclusion, l’auteur réaffirme l’intention de son écrit : Ses lecteurs doivent apprendre ce qu’est la vie éternelle manifestée dans le Fils, afin qu’ils puissent prier en toute confiance, qu’ils sachent qu’ils sont sauvés pour l’éternité s’ils connaissent le Seigneur Jésus. Il conclut par une exhortation adressée aux chrétiens de se préserver de tout ce qui ne laisse pas à Dieu occuper la première place dans leur existence.

5. Message🔗

L’auteur cherche à instruire au sujet de la vérité que les destinataires ont acceptée par la foi. Il les invite à une communion plus intime avec Dieu et avec d’autres frères. Cela rappelle Hénoc qui a marché avec Dieu. Ce croyant représente l’idéal de la marche avec Dieu et illustre le thème de la lettre : la communion avec Dieu.

Certains ont appelé la première lettre de Jean « symphonique » plutôt que logique. En effet, elle rappelle une pièce de musique plutôt qu’un débat ou un exposé systématique. Ce trait de la lettre ne permet pas de la lire avec toute l’aisance souhaitable. Certains spécialistes l’ont qualifiée de traité d’expérience personnelle. En effet, elle cherche à inculquer la certitude de la vie éternelle et propose certains tests pour l’obtenir. La phrase « nous savons » revient près de 15 fois dans cette lettre. Cela signifie qu’on a atteint une telle certitude par la foi et l’expérience de la marche quotidienne avec Dieu. Les deux termes « lumière » et « vie » sont particuliers à cet auteur. Ils décrivent la divinité. Le développement de leur contenu occupe la majeure partie de la lettre. Dans une longue phrase introductive, l’auteur, témoin oculaire de ce qu’il rapporte, affirme qu’il veut communiquer la nouvelle au sujet de la vie manifestée, afin que ses lecteurs en fassent aussi l’expérience et que, à leur tour, ils puissent participer à la communion de vie qui existe entre Dieu le Père et le Fils.

Dieu est lumière et la communion avec Dieu doit par conséquent se montrer dans la bonté morale. Seuls ceux qui ont confessé leurs péchés seront pardonnés et purifiés par la mort expiatoire du Christ. Ceux qui sont en communion mutuelle seront en communion avec Dieu. Il n’y a de communion avec lui et de connaissance de lui qu’à condition d’observer ses commandements. L’union avec Dieu implique la conformité avec son caractère, tel que le Christ nous l’a révélé. Celui qui professe être dans la lumière, mais qui désobéit au commandement d’amour, se trouve enveloppé de ténèbres. Les vrais chrétiens ne doivent pas aimer le monde et ne pas s’amalgamer à ceux qui y sont, car ces derniers sont voués à la destruction. L’apparition de nombreux antichrists en la personne de faux docteurs niant la divinité du Christ est le signe de l’approche de la fin des temps. Les vrais croyants demeurent ancrés en Christ. Ils ont reçu l’onction de l’Esprit. Dieu est juste, et ceux qui sont en communion avec lui doivent accomplir sa justice pour démontrer leur adoption filiale.

Lorsque le Seigneur reviendra sur terre, les enfants de Dieu seront semblables au Christ. Il y a un contraste entre ceux-ci et le diable. Celui qui est né de Dieu ne s’adonne pas au péché avec plaisir, car la nature de Dieu demeure en lui. Ceux qui sont de Dieu ne se contentent pas de parler d’amour fraternel, mais le pratiquent activement. Une conscience pure peut s’adresser à Dieu en toute circonstance, et alors ses prières seront exaucées.

Toute activité spirituelle n’est pourtant pas l’œuvre de l’Esprit. Seuls ceux qui confessent Jésus-Christ venu dans la chair, qui admettent l’incarnation du Fils de Dieu, sont de vrais croyants. Les faux prophètes nient sa nature humaine. L’amour authentique est d’origine divine. Dieu prouve son amour envers nous en envoyant son Fils pour qu’il fasse l’expiation des péchés. Un tel amour et la confession que Jésus est bien le Fils de Dieu sont le fondement et la preuve de notre union avec Dieu. L’amour parfait chasse la crainte du jugement. L’amour pour Dieu est inséparable de celui envers les frères. La foi en Jésus-Christ, le Fils de Dieu, est la marque de chacun de ceux qui sont nés de Dieu, les seuls qui puissent observer les commandements de Dieu et vaincre le monde. Le chrétien peut être assuré de l’exaucement de ses prières et de son intercession en faveur d’un frère qui a commis le péché.

6. Contenu de la deuxième lettre de Jean🔗

Elle est plus personnelle que la première, adressée à la « dame élue » et à ses enfants. La traduction de cette salutation reste ambiguë, car on peut rendre « electa » ou « kuria » par dame élue, suivant qu’on y voit un nom propre. L’interprétation varie d’un spécialiste à l’autre.

a. Les destinataires🔗

S’agit-il d’une personne privée ou bien d’un terme désignant l’Église? Après l’adresse et la salutation, l’auteur exprime sa joie au sujet de la conduite chrétienne de ceux à qui il s’adresse. Il rappelle le commandement d’amour et d’obéissance. Il avertit contre les faux docteurs et il exhorte à la fidélité. On ne doit ni accueillir un hérétique ni même le saluer, de crainte qu’un tel accueil ne soit pris pour une approbation de la fausse doctrine. Le danger des faux docteurs infiltrés en son sein est une grave menace pour celle-ci, et le même appel à la vigilance lui est par conséquent adressé.

Après avoir mentionné qu’il espère leur rendre visite, il prend congé et salue le ou les destinataires de la part de l’Église à laquelle il appartient.

b. Analyse🔗

  1. Adresse et salutation (2 Jn 1.1-3)
  2. Expression de joie (2 Jn 1.4-6)
  3. Avertissement contre les faux docteurs (2 Jn 1.7-11)
  4. Conclusion (2 Jn 1.12-13)

7. La troisième lettre de Jean🔗

Les deux dernières lettres de Jean se ressemblent à plusieurs égards. Dans toutes les deux, l’auteur laisse entendre qu’il va rendre visite à ses destinataires. Il tient à leur parler de vive voix. Ici encore, il insiste sur l’amour fraternel. Après une brève salutation, l’Ancien exprime la satisfaction d’avoir reçu de bonnes nouvelles concernant Gaïus, qui a donné des preuves de sa fidélité en offrant l’hospitalité à des missionnaires itinérants, qui refusaient pourtant de l’aide pour ce travail. Cependant, il censure Diotrèphe, un conducteur de l’Église ambitieux qui excommunie ceux qui ont un esprit d’hospitalité, tandis que Démétrius, lui, s’est comporté de manière tout à fait recommandable, d’après le témoignage que lui rendent les autres. L’Ancien espère rencontrer Gaïus dans peu de temps. Il conclut par une salutation et il souhaite être personnellement rappelé par ses amis.

a. Analyse🔗

  1. Salutation et prière (3 Jn 1.1-2)
  2. Action de grâce pour l’hospitalité chrétienne (3 Jn 1.3-8)
  3. Réprimande pour mauvaise conduite (3 Jn 1.9-10)
  4. Exhortation à l’hospitalité chrétienne (3 Jn 1.11-12)
  5. Conclusion (3 Jn 1.13-14)

8. Évaluation générale des trois lettres de Jean🔗

Ces lettres, et plus précisément la première, sont d’une valeur inestimable en tant que baromètre de la vie chrétienne personnelle et communautaire. Ce sont des lettres d’exhortation, mais non dépourvues d’enseignement doctrinal. La vérité historique incluse dans l’Évangile s’applique dans la vie quotidienne. La douceur du ton ne doit pas faire penser à une tolérance laxiste. Toutes les trois lettres marquent clairement une ligne entre la vérité et le mensonge, la lumière et les ténèbres, l’amour et la haine. Elles présupposent une révélation claire et parfaite de la vie éternelle en Christ, qui constitue la norme de la vérité devant être acceptée par la foi. Les conséquences de cette acceptation sont dessinées de sorte que les croyants puissent dire : Nous sommes passés de la mort à la vie.

Contre l’apparition des hérésies et des erreurs, ces lettres présentent un front unique et solide. Elles ne sont pas seulement polémiques, mais encore constructives, présentant l’enseignement de l’Évangile de manière positive. La maturité de la pensée et la sainteté de la vie sont des objectifs à atteindre. Elles ont été écrites non pas pour gagner un débat, mais en vue de développer la vie chrétienne, afin que le chrétien prenne garde au méchant et que ce dernier n’ait aucune prise sur lui.

9. Questions🔗

  1. À qui sont adressées les trois lettres de Jean?
  2. Quel est le thème principal de la première?
  3. D’après 1 Jean, quelles sont les marques de l’Antichrist?
  4. Comment peut-on éprouver les esprits? (1 Jn 4).
  5. Quelles sont les intentions de la première lettre?
  6. Comment peut-on connaître Dieu? (1 Jn 2.3).
  7. Quel est le secret de la vie victorieuse? (1 Jn 5.4-5).
  8. Qu’est-ce que la mondanité? (1 Jn 2.16).
  9. Dieu aime-t-il tout le monde en dehors du Christ?
  10. Peut-on affirmer que l’expression « Dieu est amour » suffit pour parler de lui?
  11. Définissez l’idolâtrie d’après le contenu de la première lettre de Jean.
  12. Quelle est la source ou la cause de la joie de l’auteur dans 2 Jean 1.4?
  13. Quel conseil donne-t-il dans 2 Jean 1.5?
  14. Quelle est la preuve de la piété dans 2 Jean 1.10-11?
  15. Comment faut-il traiter les faux docteurs? (2 Jn 1.10-11).
  16. Quelle est la promesse faite par Dieu aux élus?
  17. Qui est la Dame élue?
  18. Pourquoi Gaïus est-il loué dans 3 Jean 1.5-6?
  19. Qui est Démétrius?
  20. Connaissez-vous des exemples bibliques d’hospitalité?
  21. Sur la base de la troisième lettre de Jean, peut-on justifier la vie ascétique?