Cette note sur Jérémie 7 a pour sujet les menaces de jugement contre Juda à cause de son hypocrisie et de sa fausse religiosité.

Source: Notes sur le livre de Jérémie. 2 pages.

Jérémie 7 - Menaces contre Juda hypocrite

Jérémie 7

Dieu poursuit ses menaces à l’encontre du peuple de Juda. Ici, le discours développe davantage le genre de péché dont s’est rendu coupable le peuple. Dieu lui reproche notamment son hypocrisie. Le peuple cache son péché sous des semblants de piété, une espèce de religiosité perverse qui couvre les pires ignominies (v. 2-11). Plus loin, Dieu rappelle à son peuple le fondement de la relation qui les lie, depuis la libération d’Égypte; il ne s’agit pas de rites, mais de foi (« Écoutez ma voix », v. 23), une foi qui, si elle est authentique, se traduit naturellement par l’obéissance (« Marchez dans toutes les voies que je vous commande », v. 23). Mais le peuple a préféré la religion à la relation.

Pour appuyer le sérieux de la menace, Dieu invite le peuple de Juda à considérer le sort de leurs frères du royaume d’Israël. Bien qu’ils furent un peuple saint, dans une terre sainte, à cause de leur désobéissance, Dieu ne les a pas épargnés (v. 12-15). Il n’y a pas de piété suffisante pour couvrir le péché. Aux versets 16 à 20, on peut être étonné de l’inéluctabilité du jugement, qui ne laisse, semble-t-il, pas de place à la repentance et au pardon, comme si Juda avait atteint dans son péché un point de non-retour. Mais le discours l’explique un peu plus loin; si le pardon n’est pas une possibilité, c’est parce que la repentance ne l’est pas non plus, à cause de l’endurcissement des cœurs (v. 24-28). Dieu sait d’avance que l’exhortation exprimée dans les premiers versets du chapitre (« Réformez vos voies », v. 3) restera sans effet. Le chapitre se termine avec un exemple précis de péché (v. 29-31) et du châtiment qui est réservé au peuple (v. 32-34).

Il faut rester particulièrement sensible au reproche que Dieu fait à son peuple d’être hypocrite. Combien il est facile de tomber dans le travers de la religiosité et de négliger, sinon d’abandonner, le sens véritable du rapport entre Dieu et son peuple, aujourd’hui l’Église. Ce n’est pas un ensemble de rites, mais c’est la foi, une foi complète, une foi en mouvement. Dès que l’Église commence à s’attacher à l’expérience sentimentalo-religieuse, à l’information théologique ou à la discipline de vie aux dépens de la personne vivante de Jésus-Christ par qui cette relation de foi est possible, elle corrompt l’alliance faite par Dieu avec son peuple. Voilà pourquoi il est impératif de maintenir une prédication et un enseignement christocentriques dans nos Églises. Et pourquoi il est important pour chacun d’entretenir avant toute autre chose une relation personnelle et vivante avec Jésus.