Cet article sur Jacques 5.13-20 a pour sujet la prière qui est communion et communication avec Dieu qu'Il utilise pour accomplir son plan. La prière exprime notre reconnaissance à Dieu et sera suivie de l'obéissance et du travail.

Source: Croire pour comprendre. 4 pages.

Jacques 5 - La prière

« Quelqu’un parmi vous est-il dans la souffrance? Qu’il prie. Quelqu’un est-il dans la joie? Qu’il chante des cantiques. Quelqu’un parmi vous est-il malade? Qu’il appelle les anciens de l’Église, et que ceux-ci prient pour lui, en l’oignant d’huile au nom du Seigneur; la prière de la foi sauvera le malade, et le Seigneur le relèvera; et s’il a commis des péchés, il lui sera pardonné. Confessez donc vos péchés les uns aux autres, et priez les uns pour les autres, afin que vous soyez guéris. La prière agissante du juste a une grande efficacité. Élie était un homme de même nature que nous : il pria avec instance pour qu’il ne pleuve pas, et il ne tomba pas de pluie sur la terre pendant trois ans et six mois. Puis il pria de nouveau; alors le ciel donna de la pluie, et la terre produisit son fruit. Mes frères, si quelqu’un parmi vous s’est égaré loin de la vérité, et qu’un autre l’y ramène, sachez que celui qui ramène un pécheur de la voie où il s’était égaré sauvera une âme de la mort et couvrira une multitude de péchés. »

Jacques 5.13-20

La prière chrétienne, biblique, n’est pas une mesure d’urgence, mais souffle de vie. Elle est communion et communication entre le fidèle et Dieu le Père.

Elle passe, à tort, pour une pratique de dévotion. Parfois, on hésite à en parler d’une manière méthodique comme si l’Écriture qui l’inspire et l’oriente n’offrait pas d’enseignement clair et sûr à son sujet.

Je ne puis que recommander l’un des livres les plus systématiques consacrés à la foi chrétienne : L’Institution de la religion chrétienne de Jean Calvin. Les chapitres consacrés à la prière sont des chefs-d’œuvre dans le genre.

On dit de Martin Luther, le réformateur allemand, qu’il avait usé ses vêtements à l’endroit des genoux en passant au moins quatre heures par jour à prier. « Sans la prière, la Réforme de l’Église ne saurait avoir lieu », écrivait-il. David Livingstone, le célèbre missionnaire britannique du siècle dernier, affirmait : « En mission, on avance plus sûrement à genoux qu’à pied. » Il faisait, bien entendu, allusion à la prière.

Telle est l’importance de la prière biblique. Ne nous étonnons pas si toutes les forces démoniaques s’acharnent pour fermer les fenêtres de la prière au chrétien et l’empêcher de persévérer dans cette pratique.

Bannissez la prière de votre vie et votre foi sera brisée; votre vie de fidèle tombera en ruines. Dans son exil babylonien, le prophète Daniel n’avait d’autre recours que d’ouvrir la fenêtre de sa chambre et, tourné vers Jérusalem d’où il avait été emmené captif, prier trois fois par jour. Ignorant l’ordre du roi, Daniel lui opposa une résistance qui n’était ni violente ni passive. Sa résistance consistait tout simplement à prier Dieu selon sa vieille habitude.

Nul n’avait aussi peu besoin de prier que Jésus-Christ. N’est-il pas précisément la réponse, l’exaucement en personne, de nos requêtes? Son exemple a de quoi nous confondre et nous humilier. Parfois, il passait une nuit, seul, à prier. La scène de Gethsémané durant son agonie, ce combat suprême, reste intacte dans notre mémoire. Mais l’agonie était soutenue dans et par la prière. Sur la croix, le premier mot qu’il prononça fut une prière, celle du psalmiste : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné? » (Ps 22.2). Son dernier soupir fut précédé par les paroles d’un autre Psaume : « Je remets mon esprit entre tes mains » (Ps 31.6).

Nous savons, sans doute pour l’avoir appris par expérience, que la prière n’est pas un exercice facile. Ce n’est qu’au prix d’un dur labeur qu’elle devient le plus grand privilège qui nous soit accordé, une expérience authentique de la vie et de la foi. Pourtant, quelle responsabilité écrasante! À tel point qu’un jour, les disciples de Jésus s’adressèrent à lui en lui demandant : « Seigneur, enseigne-nous à prier » (Lc 11.1). En guise de réponse, Jésus ne leur dit pas : « Mais prier donc, peu importe votre manière de prier, ou votre méthode, pourvu que vous priiez. » En revanche, il leur enseigna comment ils devaient le faire. L’oraison dominicale, la prière modèle, nous est donnée afin que personne ne se permette de prier de manière fantaisiste, selon les inspirations et les émotions du moment.

En parlant de la prière, certaines questions nous viennent à l’esprit. Si Dieu est omniscient, ne connaît-il pas nos besoins avant même que nous l’en informions? Est-il donc indispensable de prier?

« Le Seigneur nous ordonne de prier, non pas pour lui-même, mais à cause de nous » (Jean Calvin). La prière est la communion que nous établissons avec lui, de sorte que, comme dans tout entretien, nous puissions demeurer dans l’intimité, celle de Dieu, et aborder en commun ce qui nous est nécessaire et qui lui est familier.

Puisque Dieu est immuable, pourquoi le prier? Saurions-nous changer quoi que ce soit à ses desseins ou à ses intentions?

Une telle question nous amène à celle-ci : Quelle est la norme selon laquelle nous menons notre existence? Je veux dire, sont-ce les desseins impénétrables de Dieu ou bien la volonté clairement révélée du Dieu Père et Sauveur? Dieu nous a révélé sa volonté d’une manière aussi claire que simple. Jésus nous incite à prier sans cesse parce que la prière fait partie du plan de Dieu à notre égard. Ce qu’il y a de merveilleux et de rassurant, c’est qu’elle change le cours des événements. Le prophète Élie pria d’abord pour la sécheresse qui avait frappé la terre et ensuite pour que la pluie arrose de nouveau le sol; sa prière, nous est-il dit, fut exaucée.

Puisque le Christ nous dit : « Cherchez et vous trouverez », que penser des prières qui sont restées sans réponse? Une fois encore prenons un exemple biblique. L’apôtre Paul, on s’en souvient, souffrait d’un mal mystérieux. Il avait prié trois fois pour en être délivré, mais en réponse à sa demande, il ne reçut qu’une affirmation bien paradoxale : « Ma grâce te suffit » (2 Co 12.9). De toute manière, Dieu ne prête jamais une oreille sourde ou distraite à nos prières.

Prier et travailler, voilà un autre pas sur le chemin difficile de l’apprentissage de la prière. Si notre prière n’est pas suivie de l’action obéissante, elle est le produit d’un cœur égoïste; elle n’est que propos bavard, si ce n’est mensonge. Toute prière authentique n’est que la réponse de la foi que nous devons à la Parole. C’est pourquoi la lecture de la Bible et la prière vont ensemble. Par la prière, nous nous adressons à Dieu dans la certitude que c’est lui qui s’est approché de nous le premier. Le Catéchisme de Heidelberg commence sa troisième et dernière partie en décrivant la vie du fidèle comme une offrande de reconnaissance.

Chose qui peut nous étonner, le Catéchisme affirme que la prière est le signe le plus authentique de la reconnaissance que nous devons à Dieu. Notre prière n’est jamais une option libre, un exercice facultatif. Elle est le signe par excellence de notre fidèle obéissance chrétienne. Prier sans obéir à Dieu, c’est exhiber un fantôme; obéir sans prier, c’est promener un cadavre!

Notre prière est à la fois obéissance spontanée et spontanéité obéissante. Nous le savons pour avoir entendu le texte de l’épître de Jacques. La foi, comme la prière, est morte sans les œuvres. Aucune prière ne peut remplacer l’œuvre chrétienne, quelle qu’en soit la nature. Elle est l’atmosphère où se déroule notre activité. Prier conduira sans faute au travail. Ce serait une très grave erreur que de fermer les yeux et de joindre les mains sans se soucier qu’ailleurs, soit dans la communauté chrétienne, soit dans le monde, des appels de détresse nous parviennent sans cesse. Ce serait insulter Dieu que de dire : « Que ton règne vienne » et de ne pas œuvrer de tout son cœur pour l’avènement du Royaume.

« Orans et laborans », priant et travaillant, nous restons des instruments entre les mains de celui qui prépare l’avènement de son règne. Si souvent nous « faisons des prières »! Mais la prière est-elle nécessairement l’équivalent de « prier »? Savons-nous que nos prières, elles aussi, ont besoin du pardon de Dieu parce qu’elles sont imparfaites? Prenons garde, car l’éloquence n’est d’aucun secours spirituel. Dieu écoute et entend le discours modeste, le soupir faible, l’esprit humble et soumis.

Lorsque nous cherchons notre voie en tâtonnant et en trébuchant dans l’obscurité, la prière agira comme un reflet qui éclaire un petit espace autour de nous. Indice sûr que, même au plus profond de la nuit, Dieu n’est pas absent. Alors, prions, même lorsque nous n’en ressentons aucun désir.

La plus grande tentation que nous inflige l’adversaire consiste à nous persuader que prier sans être bien disposé serait une hypocrisie. « Ne prie pas, souffle le Malin, à moins que tu n’en ressentes un besoin urgent ou impérieux. » Il chuchote encore : « Ce serait tuer l’esprit de la prière que de prier sans en avoir l’envie. » La Bible nous invite à prier sans cesse. Il est fort possible que nous ne sachions pas prier. Mais il faut persévérer jusqu’à ce que nous apprenions; jusqu’à ce que nous découvrions, ou redécouvrions l’usage de la prière.

À de tels moments, le Saint-Esprit nous soutient et nous permet d’exprimer par des soupirs inexprimables notre désarroi le plus profond.

Il n’existe qu’une seule limite à la prière : la volonté de Dieu. En dehors d’elle, nous ne sommes pas autorisés à réclamer quoi que ce soit et nous devons nous y conformer. C’est pourquoi la prière est une discipline rigoureuse qui nous est imposée.

Prions donc, non pas n’importe comment, tels des enfants qui souhaitent et exigent tout, selon leurs caprices, mais comme des chrétiens adultes qui demandent avec confiance ce qui est conforme à la volonté de leur Père céleste, disponibles, grâce à son amour.