Jean 19 - La cinqième parole de la croix
Jean 19 - La cinqième parole de la croix
5e jour du 4e mois
« J’ai soif. »
Jean 19.28
Lecture : Jean 19.28-29
« J’ai soif », dit Jésus. À ce moment même, comme dans un éclair, revoit-il le puits de Jacob où, un jour, fatigué d’une longue marche, vers midi, il a dit à une Samaritaine : « Donne-moi à boire »? (Jn 4.7). Il avait soif aussi, ce jour-là. Mais tout de suite, négligeant la soif de sa chair altérée, il avait été dominé par sa soif des âmes. Oui, c’est bien la même soif que nous avons reconnue en Dieu qui apparaît dans cette rencontre. Jésus savait bien que seule la soif des hommes éprouvée par son Père donnait tout son sens à sa venue sur la terre, la soif des hommes perdus dans l’esclavage du péché, et qu’il faut sauver pour qu’ils vivent la vraie vie. Cette soif, il l’avait faite sienne. Que lui importait le plus impérieux besoin de se désaltérer, dès lors qu’une âme se présentait à lui et qu’il sentait tressaillir au plus profond de son être la soif de ramener à Dieu, non pas par je ne sais quelle contrainte, mais avec l’assentiment de sa volonté persuadée par l’amour?
À l’instant même où il va traverser la mort charnelle, il me paraît impossible qu’avec la foudroyante lucidité de certains mourants il n’ait pas, alors qu’il disait : « J’ai soif », revécu ces années où la soif des âmes, après lui avoir fait quitter son foyer, l’a entraîné sur le chemin d’amour et de don de soi-même au terme duquel l’assaille la soif atroce de la croix. Relisez avec recueillement les paroles de Jésus, et dites si vous ne sentez pas tressaillir en elles, ou plutôt en celui qui les enseigne, cette soif du salut des hommes, de notre salut, soif dont je ne puis… détacher ma pensée.
Prière
Ton amour me réclame, me voici bon Sauveur;
Prends mon corps, et mon âme, pour prix de ta douleur.
Oui, mon âme ravie désormais ne veut plus
que vivre de ta vie, à ta gloire ô Jésus.