Cet article sur Luc 2.7 a pour sujet l'humiliation du Christ à sa naissance, lui qui a été emmailloté, enveloppé de langes et couvert de honte.

3 pages. Traduit par Paulin Bédard

Luc 2 - Emmailloté et couvert de honte

Job a dit un jour : « Nu je suis sorti du sein de ma mère, et nu j’y retournerai » (Jb 1.21).

Cela n’a pas changé. Nous venons toujours au monde sans rien, et nous ne pouvons rien emporter avec nous lorsque nous partons.

Pendant que nous vivons, bien sûr, nous faisons bonne figure. Nous voulons être considérés comme des personnes respectables et honnêtes, nous nous habillons donc comme il faut et nous pensons beaucoup à notre image. Mais à la naissance et à la mort, tout s’écroule : voilà qui vous êtes vraiment!

Il en va de même pour le Christ : Il est né, et il est sorti nu du ventre de sa mère. Au cours de ces premières heures, et pendant les nombreux mois qui ont suivi, il était complètement vulnérable. C’est pourquoi sa mère « l’emmaillota » (Lc 2.7), elle l’enveloppa d’un lange.

Qu’est-ce qu’un lange? C’est une longue bande de tissu utilisée pour envelopper un bébé, bien serré. Souvent, il s’agissait d’un carré de tissu dont un coin était prolongé par une bande de tissu. L’enfant était d’abord placé sur le carré de tissu, puis la longue bande était soigneusement enroulée autour de lui.

À l’époque, il était courant d’envelopper les bébés de cette manière. L’une des raisons était de protéger l’enfant, afin qu’il ne puisse pas se blesser la peau et les yeux avec des ongles pointus. Mais il y avait aussi l’idée que le fait de garder les membres fragiles bien attachés les renforcerait. Cela empêchait également les membres d’être pliés accidentellement dans le mauvais sens.

Dans la Bible, l’emmaillotage est considéré comme un acte d’amour. Un passage d’Ezéchiel décrit un nouveau-né sans langes, ce qui est un signe de pauvreté et de négligence (Éz 16.4).

Aujourd’hui encore, nous disons qu’il est mignon de voir un bébé enveloppé avec soin. Il est émouvant de voir la diligence de papa et maman, changeant une couche, mettant le maillot de corps, boutonnant le pyjama, puis enveloppant le tout dans une couverture douce. Couche après couche, aujourd’hui encore, cela montre l’attention de parents fidèles.

Mais cela ne montre-t-il pas aussi à quel point l’enfant est totalement démuni? Il est là, enveloppé dans tout ce tissu, boutonné et tissé, incapable d’en sortir ou de se déplacer seul.

Pour un bébé, c’est mignon, et c’est aussi la réalité de cette étape de la vie. Cependant, pour le Messie, Dieu le Fils, c’est dégradant. Pensez-y : c’est celui qui est venu nous sauver, et à la naissance, il était emmailloté dans des langes. Il était sous l’entière responsabilité de ces parents terrestres et pécheurs, des parents qui ne comprenaient pas tout à fait pourquoi il était venu!

Ce petit paquet dans la crèche est celui qui est venu détruire le royaume des ténèbres. Le Sauveur promis, le Seigneur puissant, était enveloppé de langes, et il ne pouvait même pas bouger ses bras et ses jambes.

Philippiens 2 parle du Christ qui s’est « vidé de lui-même » en devenant un être humain. Pour être notre Rédempteur, Jésus a dû renoncer à sa position élevée et céleste de Fils de Dieu. Il a dû accepter toute l’humiliation d’être une personne comme nous. Il est descendu jusqu’au plus bas — en fait, le Christ devait descendre encore plus bas!

Ainsi, lorsque nous voyons ce bébé dans des langes, il ne s’agit pas simplement d’un autre détail d’une scène de la nativité. Non, c’est la fidélité de Dieu qui se manifeste de manière remarquable. Dieu envoie un Sauveur humain, comme il l’avait annoncé.

Le Sauveur ne sera privé d’aucune des faiblesses qui sont à la base de notre condition. Il sera un être humain faible et humilié, mais ce fardeau ne l’écrasera pas. Jésus ne mourra pas d’embarras. Il ne mourra même pas pour son propre péché. Il sera juste dans tout ce qu’il fera, dès le premier jour.

Nous voyons l’importance de ce point plus loin dans Luc 2, au verset 12, lorsque l’ange parle aux bergers de la naissance du Christ. On s’attendrait à ce que l’ange leur montre un signe étonnant, quelque chose de vraiment grandiose. Cependant, il dit aux bergers de chercher le Roi de l’univers et le Sauveur des pécheurs de la manière suivante : « Et ceci sera pour vous un signe : vous trouverez un nouveau-né emmailloté et couché dans une crèche. » Et aussitôt, la multitude des anges s’est mise à adorer : « Gloire à Dieu dans les lieux très hauts » (v. 14).

Avec cette louange résonnant à leurs oreilles, vous imaginez les bergers se demander les uns aux autres : « Qu’est-ce qu’il a dit que le signe du Christ serait? Un feu ardent? Un homme éblouissant en armure, planant à trois mètres au-dessus du sol? » Non, le signe serait un bébé dans une mangeoire, un bébé enveloppé dans un lange. Ils ne verraient rien d’extraordinaire, pas comme le silence de Zacharie au temple ou comme les conceptions miraculeuses d’Élisabeth et de Marie. Rien de spécial, et pourtant quelque chose d’étonnant.

Car cette naissance du Sauveur, la plus vulnérable, dit aussi quelque chose sur ce que Dieu estime de grande valeur. Elle dit que, pour Dieu, l’importance d’une personne n’est pas liée à des choses extérieures. Notre importance ne vient pas de l’argent, du pouvoir ou des capacités. Ce qui compte, c’est notre rôle et notre obéissance dans l’œuvre de Dieu. Ce qui compte, c’est d’être fidèle là où l’on est, de servir humblement avec ce que Dieu nous a donné. C’est de rester concentré sur cette question : Qu’est-ce que Dieu nous appelle à faire?

À notre époque et dans notre culture, c’est là un grand défi — le défi d’accepter la place la plus basse. Aujourd’hui, toute personne importante doit se faire connaître, développer sa marque, avoir sa propre chaîne YouTube. Vous devez vous maintenir sous les feux de la rampe et attirer l’attention par tous les moyens possibles. Et quoi que vous fassiez, ne passez pas pour un faible!

Cependant, le Christ fait sa première apparition publique dans des langes. Il était incapable de saluer qui que ce soit, incapable de bouger. Bien sûr, il y a eu une manifestation de gloire ce jour-là : écoutez ces anges, voyez l’étoile dans le ciel et regardez les bergers et les mages arriver pour adorer. Mais en fin de compte, Jésus était faible. Il était pauvre. Il était humble.

Et celui qui était nu le jour de sa naissance était aussi nu le jour de sa mort, comme l’a dit Job. Pensez à la façon dont, à la fin de la vie de Jésus, les soldats l’ont cloué sur une croix et l’ont dépouillé de ses vêtements : Il était nu et sans défense. Une fois de plus, Jésus était totalement vulnérable, tout comme il l’avait été à Bethléem. Sa mère était à nouveau présente, mais cette fois-ci, Marie ne pouvait rien faire d’autre pour son fils que de pleurer.

Les mains qui avaient autrefois enveloppé son petit enfant avec amour étaient alors impuissantes à l’aider.

Cependant, le Christ était prêt à le faire, même tout seul. Car lorsque tout s’est écroulé, c’est ce qu’il était, et c’est ce qu’il est venu faire. Jésus a accepté cette humiliation et cette misère, parce que c’est ce que le Père voulait qu’il fasse. Et Jésus l’a fait pour nous parce qu’il nous aime tellement.

Par la malédiction de toutes ses souffrances, nous sommes grandement bénis.

Par la honte totale du Christ, nous recevons une gloire indicible : le pardon complet de tous nos péchés et l’adoption dans la famille de Dieu!