Luc 2 - Les bergers près de Bethléem
Luc 2 - Les bergers près de Bethléem
« Il y avait dans cette même contrée des bergers qui passaient dans les champs les veilles de la nuit pour garder leurs troupeaux. »
Luc 2.8
Le Saint-Esprit s’assure que nous comprenions très clairement que Jésus est né dans une crèche, de la lignée de David et à Bethléem, la ville de David. L’identité de cet enfant et ce qu’il allait accomplir ont été révélés par des anges à des bergers qui veillaient cette nuit-là à proximité de Bethléem. Pourquoi à des bergers? Voilà une question importante. Pourquoi l’événement de la naissance de Jésus a-t-il d’abord été révélé à des bergers?
Nous pourrions être portés à dire qu’il ne faudrait pas y attacher trop d’importance. Le fait est que les bergers de cette région étaient les seuls debout cette nuit-là et qu’ils étaient tout près. En d’autres mots, c’était une question de commodité et de rapidité : il fallait des gens proches et disponibles pour être témoins oculaires du plus grand événement de l’histoire — Emmanuel, Dieu avec nous. Il y a du mérite à cette logique. Certains commentateurs s’en tiennent à cette interprétation. Mais pourrait-il y avoir d’autres raisons?
Plusieurs diraient que le souverain sacrificateur et les autres dirigeants de Jérusalem étaient les personnes qui, selon toute évidence, auraient dû être informées de la naissance du Christ. Après tout, ce sont ces hommes qui étaient appelés à annoncer la bonne nouvelle au peuple de Dieu. C’étaient eux qui proclamaient l’Évangile et préfiguraient la venue de Jésus-Christ à travers les sacrifices et les cérémonies de la loi. Qui aurait pu constituer de meilleurs témoins oculaires de l’accomplissement de toutes ces ombres et de toutes ces promesses? Qui de mieux placés et de plus fiables qu’eux pour proclamer la naissance du Messie? Bonne observation! N’étaient-ils pas bien mieux que les bergers, considérés à cette époque comme sournois et non dignes de confiance?
En fait, d’après la loi juive, il n’était pas permis aux bergers d’être juges ni même témoins oculaires dans une cour de justice. Impossible de leur faire confiance. Alors, pourquoi avoir choisi des bergers comme témoins oculaires du plus grand événement de l’histoire? N’aurait-il pas été préférable que ce soient les sacrificateurs de Jérusalem, ces gens les mieux placés et les plus fiables pour proclamer la naissance du Messie? Comme nous l’avons déjà dit : bonne observation! Et pourtant, il y a là un problème. Jérusalem n’était pas intéressée. Lorsque les mages sont allés à Jérusalem annoncer la naissance du roi d’Israël, ils ont été poliment dirigés vers Bethléem, mais personne de Jérusalem ne les a accompagnés.
Cette parole de l’apôtre Paul nous vient à l’esprit : « Nous prêchons Christ crucifié, scandale pour les juifs et folie pour les païens » (1 Co 1.23). Nous savons que notre Seigneur Jésus-Christ, pendant son ministère public, a aussi exprimé sa frustration de voir son propre peuple le rejeter, en particulier les dirigeants spirituels de son temps. Ils avaient des oreilles, mais ils n’entendaient pas!
Le fait que Dieu ait choisi de se servir de bergers rudes, durs et d’humble condition pour recevoir la bonne nouvelle de la naissance de Jésus et être les tout premiers témoins oculaires de cet événement a certainement de l’importance. Les paroles de Paul en 1 Corinthiens 1 semblent bien s’appliquer aux bergers :
« Considérez, frères, comment vous avez été appelés : il n’y a parmi vous ni beaucoup de sages selon la chair, ni beaucoup de puissants, ni beaucoup de nobles. Mais Dieu a choisi les choses folles du monde pour confondre les sages; Dieu a choisi les choses faibles du monde pour confondre les fortes; Dieu a choisi les choses viles du monde, celles qu’on méprise, celles qui ne sont pas, pour réduire à rien celles qui sont, afin que nulle chair ne se glorifie devant Dieu » (1 Co 1.26-29).
N’y a-t-il pas là un enseignement à tirer pour aujourd’hui? L’Évangile du salut est-il réservé spécialement à ceux qui ont une place bien établie dans l’Église, qui sont nés dans une famille chrétienne bien établie, qui souvent exercent des fonctions importantes dans l’Église et le Royaume, tels que les anciens, les diacres, les enseignants et autres? C’est tout le contraire qui est vrai. L’Évangile est pour tous, même pour ceux qui ont peut-être passé une grande partie de leur vie dans le péché et les ténèbres, loin de la vie de l’Église et d’une vie de sainteté.
La bonne nouvelle de Jésus-Christ, c’est que ce ne sont pas les sages et les intelligents, ni les personnes de haut rang social ou occupant une position d’influence qui ont un accès privilégié devant Dieu. Cet accès est pour tous ceux qui s’émerveillent devant la crèche de Bethléem à cause de la grâce de Dieu. Il est pour tous ceux qui pleurent devant la croix de Golgotha à cause de leurs péchés. Il est pour tous ceux qui se tiennent devant Dieu et se frappent la poitrine en disant : « Ô Dieu, tu as fait preuve d’une si grande miséricorde envers moi qui suis pécheur. » Pour tous ceux-là, la paix de Dieu coulera comme un fleuve, lavant tous leurs péchés, renouvelant leur vie entière et les préparant à recevoir un héritage éternel. Oui, il y a beaucoup de joie au ciel parmi les anges lorsqu’ils voient les fils et les filles de Dieu louer Dieu ainsi. Les bergers ont entendu les anges qui disaient : « Gloire à Dieu dans les lieux très hauts et paix sur la terre parmi les hommes qu’il agrée! » (Lc 2.14).