Cet article sur Marc 4.31-32 a pour sujet la parabole de la graine de moutarde qui annonce la croissance du royaume de Dieu à partir d'un début minuscule.

3 pages. Traduit par Paulin Bédard

Marc 4 - Vous avez du potentiel

En lisant les Évangiles de Matthieu, de Marc et de Luc, nous voyons que le Seigneur Jésus parle souvent en paraboles.

Dans un langage coloré, il nous présente une scène, puis en tire une vérité sur le royaume. Parfois, ses paraboles sont longues et racontent une histoire en plusieurs parties. Pensons par exemple à la parabole du fils prodigue. Parfois, les paraboles sont très courtes, comme celle de Marc 4.31-32. Elles sont cependant toujours vivantes, parce que Jésus tire ses illustrations de la vie quotidienne.

« Il est semblable à un grain de moutarde qui, lorsqu’on le sème en terre, est la plus petite de toutes les semences de la terre; mais une fois semé, il monte, devient plus grand que toutes les plantes potagères et pousse de grandes branches, en sorte que les oiseaux du ciel peuvent habiter sous son ombre » (Marc 4.31-32).

La comparaison clé dans cette parabole est celle de la graine de moutarde. Nous connaissons tous la moutarde, ce bon condiment qui nous est présenté dans des pots jaunes; mais avant d’arriver là, la moutarde doit pousser sur des plantes. La plante ou l’arbre qui produit moutarde commence par une toute petite graine. C’était la chose proverbiale à laquelle on comparait tout petit objet, comme le fait Jésus dans Matthieu 17.20 : « Si vous avez de la foi comme un grain de moutarde, vous direz à cette montagne : “Transporte-toi d’ici là”, et elle se transportera. » Tel est le royaume de Dieu, dit maintenant Jésus : comme une graine de moutarde semée dans le sol, si petite qu’elle est pratiquement invisible.

L’auditeur doué de perspicacité peut entendre cette parabole et penser à Jésus et à son ministère. Il y avait des foules autour de lui, mais son mouvement était très petit. Comparé à la population de l’Empire romain, ou à tous ceux qui vivaient en Palestine, le royaume qu’il « dirigeait » semblait risible et insignifiant. Ce prédicateur itinérant et son équipe hétéroclite allaient-ils produire quelque chose?

Nous pourrions penser la même chose du royaume du Christ aujourd’hui. Par exemple, voyez à quel point votre Église locale semble insignifiante comparée aux centaines de milliers de personnes — voire aux millions — qui se trouvent à une heure de route. Ou considérez combien d’hommes, de femmes et d’enfants il y a dans le monde aujourd’hui, et combien peu de chrétiens. Ou encore, réfléchissez à la puissance du mal aujourd’hui : les impies peuvent être si convaincants, leur message si omniprésent, leur notoriété si captivante, que vous vous demandez comment l’Évangile va survivre. Comment le royaume peut-il rivaliser? L’Église du Christ semble bien petite, et nous pourrions désespérer de ce qu’il adviendra de nous.

La graine de moutarde nous enseigne une chose importante. Jésus nous interdit de tirer des conclusions sur quelque chose en nous basant uniquement sur ses modestes débuts. Car ce grain de moutarde, « une fois semé, il monte, devient plus grand que toutes les plantes potagères, et pousse de grandes branches, en sorte que les oiseaux du ciel peuvent habiter sous son ombre » (v. 32). Bien que son début ait été incroyablement minuscule, une graine de moutarde grandit. Cette petite graine peut devenir quelque chose de grand. Au bout de quelques années, elle peut devenir un buisson vigoureux, un arbre à moutarde qui peut atteindre quatre mètres de haut.

C’est ainsi que se présente le royaume de Dieu. Petit et faible parfois, mais rempli d’un grand potentiel : le potentiel de Dieu. Personne ne devrait regarder Jésus en Galilée et dire : « Comment cela peut-il être le début d’un royaume glorieux? » C’est une vision humaine à courte vue. Bien sûr, deux ans plus tard, Jésus va mourir. Le mouvement semblera alors encore plus petit et plus faible qu’il ne l’est aujourd’hui, comme une graine réduite en poudre. Pourtant, en mourant, la graine donne la vie. Jésus est mort, il est ressuscité et il a envoyé ses disciples annoncer la bonne nouvelle au monde entier. En l’espace de quarante ans, l’Évangile du salut a atteint tous les centres de l’Empire romain et s’est répandu dans de nombreux autres endroits. Depuis lors, les élus de Dieu ne cessent d’être constamment rassemblés par la Parole et l’Esprit. Le royaume grandit.

Le royaume est comme un arbre à moutarde, si grand que « les oiseaux du ciel peuvent habiter sous son ombre » (v. 32). Cette petite graine de moutarde peut devenir non seulement un buisson moyen, mais un arbre où de nombreux oiseaux trouveront un endroit pour nicher. On dit que les oiseaux étaient friands des petites graines noires de l’arbre à moutarde, si bien qu’il était courant de voir une nuée d’oiseaux se rassembler autour d’un tel arbre. L’arbre improbable est devenu un refuge et un sanctuaire.

Le prophète Ézéchiel a utilisé cette image de l’arbre pour décrire le royaume de Dieu. Il a dit que le peuple d’Israël était comme un cèdre. Pendant longtemps, il a grandi et prospéré jusqu’à ce qu’ils pèchent contre Dieu et qu’il ne reste plus qu’un petit vestige, une petite branche comparée à qu’il était autrefois. Cependant, bien qu’il soit si petit, Dieu n’a pas abandonné son peuple. L’Éternel a promis : « J’arracherai du sommet de ses branches un tendre rameau et je le planterai moi-même sur une montagne haute et sublime » (Éz 17.22). Puis Dieu fera croître à nouveau son peuple : « Il dressera sa ramure et portera du fruit, il deviendra un cèdre magnifique. Tous les oiseaux de toute espèce reposeront sous lui; à l’ombre de ses branches, ils reposeront » (v. 23).

L’Église prospérera à nouveau et portera du fruit grâce à l’œuvre de Dieu parmi elle. Il en résultera un lieu de refuge pour toutes les nations. Les débuts modestes du ministère de Jésus sont le point de départ d’un royaume qui offrira de l’ombre au monde entier. Comme les oiseaux qui se rassemblent autour d’un arbre rempli de fruits, des gens de toutes les tribus et de toutes les nations seront placés sous le règne glorieux du Christ.

Soyons encouragés par les paroles de Jésus concernant son royaume. Lorsque nous observons les événements mondiaux, ou lorsque nous remarquons ce qui se passe dans notre société, ou lorsque nous entendons parler de persécution, nous nous demandons ce qui nous attend et nous nous inquiétons : le royaume semble si petit. Pourtant, le Christ nous dit de ne pas craindre, mais de nous rappeler qui est Dieu et ce qu’il a promis. Ce qui commence petit finira par être grand. L’œuvre de Dieu se poursuit. Il va de l’avant jusqu’au jour de l’achèvement, lorsque les royaumes du monde seront le royaume de Dieu et de son Christ!

D’ici là, nous avons du travail à faire. Cette parabole enseigne que lorsque la graine est semée, des choses se produisent. Nous ne produisons pas la croissance, mais nous semons et nous arrosons. Semons donc la graine. Que la victoire du Christ soit prêchée dans le monde entier. Que sa Parole soit largement annoncée, à tous ceux que Dieu nous permet de rencontrer. Prions souvent pour que le royaume de Jésus progresse, ici et partout. Et puissions-nous trouver refuge à l’ombre du Christ!