Matthieu 13 et Luc 13 - Que signifie que le Royaume de Dieu est semblable à une graine de moutarde?
Matthieu 13 et Luc 13 - Que signifie que le Royaume de Dieu est semblable à une graine de moutarde?
« Que signifie que le Royaume de Dieu est semblable à une graine de moutarde? »
Question d’un correspondant
Je cite d’abord le passage en question :
« Jésus dit alors : À quoi ressemble le royaume de Dieu? À quoi pourrais-je le comparer? Il ressemble à une graine de moutarde qu’un homme a prise pour la semer dans son jardin; la graine pousse jusqu’à devenir un arbuste, et les oiseaux du ciel nichent dans ses branches. Puis il ajouta : À quoi comparerai-je encore le royaume de Dieu? Il ressemble à du levain qu’une femme a pris pour le mélanger à vingt kilogrammes de farine. Et à la fin, toute la pâte a levé » (Lc 13.18-21).
Dans le texte parallèle de l’Évangile selon Matthieu, la graine de moutarde est décrite comme suit par Jésus :
« C’est la plus petite de toutes les semences : mais quand elle a poussé, elle dépasse les autres plantes du potager et devient un arbuste, si bien que les oiseaux du ciel viennent nicher dans ses branches » (Mt 13.32).
Ce qui frappe, dans les deux paraboles, c’est l’apparente insignifiance de l’élément de départ et sa croissance totalement disproportionnée. Dans l’Antiquité, la graine de moutarde était connue pour être toute petite, en fait la plus petite de toutes les graines connues. Mais quel potentiel en elle! De même le levain, ou la levure, semble très limité comme quantité, comparé aux vingt kilogrammes de farine : et pourtant c’est ce levain qui fait lever toute la pâte.
Il en va de même pour le Royaume de Dieu. Au départ, il semble qu’il soit limité à bien peu de choses ou de personnes. Personne ne s’en soucie, bien peu aperçoivent sa présence ou commencent à noter ses effets. Il ne se manifeste pas par le bruit des bottes, par le vacarme de l’aviation militaire envahissant un pays, par des sommes d’argent astronomiques versées ici ou là. Mais en fin de compte, parce qu’il s’agit du Royaume de Dieu, et non des hommes, il envahit tout et offre sa protection aux plus faibles, comme les oiseaux du ciel qui nichent dans les branches de l’arbre dont parle la parabole.
Jésus lui-même n’est pas venu avec tambour et trompettes comme un souverain puissant, il est né presque incognito, dans une étable, avec des parents très humbles autour de lui et quelques bergers pour venir le contempler dans la crèche. Il n’a pas appelé à une révolution violente, il n’a pas soulevé les foules pour qu’elles renversent par la force les autorités romaines qui occupaient son pays, mais la puissance de sa parole et de ses actes a finalement fait que trois siècles plus tard, les empereurs romains ont reconnu que Jésus-Christ est le Roi des rois et ont même fait du christianisme la religion officielle de leur empire.
Ceci devrait remplir les croyants à la fois d’étonnement, de joie et d’espérance, puisqu’ils servent un Roi qui n’est pas comme tant de misérables potentats humains, lesquels se prennent pour de grands hommes et de grands leaders, alors qu’ils font tout sauf de servir leurs concitoyens avec assiduité, perspicacité et honnêteté. Ceux-là recevront la récompense qui leur revient après la courte vie que Dieu leur aura accordée : ils viendront en jugement devant lui pour rendre compte de leurs méfaits.
Tandis que tous ceux qui servent fidèlement le Royaume de Dieu et se mettent à l’écoute de Jésus-Christ feront, eux, l’expérience de son caractère indestructible et de sa dynamique incomparable, d’abord dans leur propre vie, puis dans celle de leurs communautés gagnées à la foi chrétienne. Peu importe ce qu’en pensent les autres, peu importe qu’on ne le remarque pas tout d’abord, l’important, c’est de persévérer dans la voie du Royaume de Dieu tous les jours de sa vie.