Matthieu 6 - Méditation sur la prière
Matthieu 6 - Méditation sur la prière
« Mais toi quand tu pries, entre dans ta chambre, ferme ta porte et prie ton Père qui est dans le lieu secret, et ton Père qui voit dans le secret te le rendra. »
Matthieu 6.6
Réponse : dans ta chambre, dans la prière, avec ton Père céleste!
En Matthieu 6.6, notre Sauveur dit : « Mais toi quand tu pries, entre dans ta chambre, ferme ta porte et prie ton Père qui est dans le lieu secret, et ton Père qui voit dans le secret te le rendra. »
Arrêtons-nous à quelques considérations qui découlent de ces paroles bénies de Jésus.
« Mais toi » : le « Mais » qui commence le verset nous dit que nous ne devons pas prier pour nous montrer aux hommes; c’est de l’hypocrisie que le Seigneur a en horreur.
« Quand tu pries » : Jésus tient pour acquis que le chrétien prie. Si tu ne pries pas, ne te dis pas chrétien. L’authentique vie spirituelle n’existe pas là où manque l’activité de la prière. Jésus ne dit pas « si jamais tu pries », mais il dit bien « quand tu pries », sous-entendant que la vie chrétienne est une vie où la prière occupe une place importante.
« Entre dans ta chambre » : Jésus ne condamne pas ici la prière publique et communautaire, mais il condamne la prière faite pour être vu et applaudi par les hommes. Jésus veut que nous retenions que l’essence de la prière est la communion du chrétien avec son Père céleste. Si je prie pour être vu, afin que les autres admirent ma piété, cela enlève devant Dieu toute signification à ma prière. Il faut que notre unique préoccupation soit de nous placer sous le regard de Dieu seul, à l’abri de tout autre regard.
Quand le roi David apprend la mort d’Absalom, voici sa réaction : « Alors le roi, tout frémissant, monta dans la chambre haute et pleura » (2 S 19.1). Selon toute vraisemblance, David avait un lieu secret où il avait l’habitude de présenter ses peines au Seigneur, une chambre. Les choses que vous avez de la difficulté à accepter, présentez-les dans la prière. Les amertumes, les soucis, les vains regrets, les affections trop sensibles, présentez-les dans la prière.
« Ferme ta porte » : Oui, il faut fermer la porte. Car le Seigneur n’aime pas l’hypocrisie. Si nous laissons la porte ouverte pour que les autres nous voient ou nous entendent prier, notre but est alors de se montrer. La Bible prononce de sévères jugements sur ceux qui aiment se montrer. À ceux qui déploient aux yeux du monde un spectacle de prière, le Seigneur dira un jour : « Je ne t’ai jamais connu! » Mais à celui qui est seul avec Dieu et qui prie dans sa chambre la porte fermée, le Seigneur souhaitera la bienvenue au paradis. Celui-là ne se présentera pas devant un Dieu étranger, mais il se présentera devant la face de celui qu’il a déjà rencontré chaque jour dans sa chambre. Quel beau rendez-vous éternel ce sera!
« Ferme ta porte » : Fermez toute porte qui peut laisser passer un éventuel obstacle à la prière authentique. Tout ce qui se passe à l’intérieur du lieu secret est très tendre et intime. Alors, il faut fermer la porte au tourbillon de ce monde. Il faut fermer la porte à tout dérangement, à toute distraction, à toute interruption. Il faut refuser l’invasion de l’activisme et des préoccupations de toutes sortes. Ferme ta porte.
« Et prie ton Père qui est dans le lieu secret » : Ton Père voit toute l’étendue de ta misère. Alors, découvre-toi spirituellement, dans la honte de ta nature déchue, exposant tous tes péchés. Là, tu peux, tu dois confesser ce que tu n’oserais jamais confier à aucun être humain sur la terre. Nous avons quantité de choses à reconnaître devant Dieu, que les autres ne doivent pas connaître, des luttes dont ils ne comprennent rien, des désirs secrets, des besoins privés. Là, dans ce tête-à-tête avec Dieu, nous confessons nos fautes à notre Dieu, ce qui chasse le gros nuage épais qui nous cachait la face du Seigneur.
Répands ton cœur devant ton Dieu. Épanche ton âme devant lui. Consulte-le, comme Rébecca lorsqu’elle était enceinte et que les deux enfants se heurtaient en elle. « Elle alla consulter l’Éternel » (Gn 25.22). Il est ton seul véritable et solide refuge dans les afflictions de la vie les plus douloureuses. Il est ta seule consolation dans la vie comme dans la mort. Comme dit le Psaume 91.1 : « Celui qui habite sous l’abri du Très-Haut repose à l’ombre du Tout-Puissant. » Quel réconfort! Dans la prière, nous décelons les aspirations de nos cœurs et nous les mettons à nu devant notre Dieu. Dans la prière, le Seigneur nous fait découvrir les parties de nos cœurs que nous essayons encore de soustraire à l’action de sa grâce. Par la prière, nos intentions secrètes apparaissent et nos motivations profondes sont purifiées.
Beaucoup de problèmes trouvent leurs solutions dans la prière, dans notre chambre, la porte fermée. Dans ce lieu secret, Dieu nous délivre de bien des esclavages. Il dénoue nos crises. Il nous fait sortir de péchés qui nous oppriment. Dans notre chambre, la porte fermée, Dieu nous affranchit de toutes sortes de liens. Dans ce contact vivant et intime avec lui, notre bon Père céleste nous donne de l’humilité, de la sensibilité, il nous inonde de son amour, il nous instruit. Il fait briller sa lumière dans nos âmes. Il nous accorde la lucidité chrétienne dont nous avons tant besoin pour diriger nos vies selon sa volonté. Il nous console au milieu de toutes nos déceptions. Il nous libère de nos peurs. Une authentique expérience de prière nous transforme au plus profond de notre être.
C’est là, dans cette communion bénie avec lui, qu’il nous donne la force de résister à toutes les pressions du monde. Dans la prière, Dieu vient arroser nos âmes dans leur aridité et leur sécheresse. Il transforme nos rancunes en amour. Il apaise notre colère. C’est là, dans la communion sérieuse avec lui, dans sa douce compagnie, qu’il nous rend vainqueur de péchés si persistants. John Bunyan aimait dire que « la prière t’amène à cesser de pécher, ou le péché t’amène à cesser de prier ».
Augustin a dit : « C’est la vérité de ma vie qui dit la vérité de ma prière. » Autrement dit : celui qui prie bien vit bien. Celui qui a une véritable vie de prière, cela se voit dans une vie sainte. Que dit votre vie? Le prophète Daniel préférait descendre dans la fosse aux lions plutôt que d’être privé de sa prière dans le lieu secret (Daniel 6). Qu’en est-il de vous?
Jésus, notre Sauveur, pratiquait lui-même ce qu’il nous enseigne ici en Matthieu 6.6. Il se retirait souvent à l’écart sur la montagne, ou dans des lieux retirés, pour prier seul. En Luc 22.39, il est écrit : « Jésus, selon sa coutume, alla au mont des Oliviers. » « Selon sa coutume. » Qu’est-il allé faire là? Prier, nous disent les versets 40 à 46. Il est allé prier. Jésus n’avait pas le moindre péché à confesser; nous en avons beaucoup! Combien donc les pécheurs que nous sommes ont davantage besoin de cette rencontre dans le lieu secret! Jésus est allé plus promptement et résolument à la croix que nous allons au trône de la grâce, dans le lieu secret! Peux-tu dire que chaque matin, tu entres dans ta chambre, tu fermes la porte et tu pries ton Père qui est dans le lieu secret, selon ta coutume?
Frans Bakker écrit :
« Si le plancher de votre demeure pouvait parler, témoignerait-il d’avoir maintes fois reçu le poids de vos genoux? Oseriez-vous demander aux murs de votre maison de s’avancer en témoins de votre vie de prière? Si les portes pouvaient parler, seraient-elles à même de témoigner que vous les avez souvent fermées afin d’aller prier dans le secret de votre chambre? Soyez francs et honnêtes. Que pourraient dire les murs et les portes à votre sujet? Souvenez-vous : le Seigneur veut que la vérité soit au fond du cœur. Seuls Dieu et vous-même savez la vérité sur le sujet. »
Avez-vous aimé cet article? Supposons que oui. Cet article est inutile pour vous si vous ne le mettez pas en pratique. On peut lire toute une bibliothèque de livres sur la prière et ne pas avoir un brin de vie de prière de plus. Seigneur, enseigne-nous à prier! Et non pas : « Seigneur enseigne-nous à savoir beaucoup de choses à propos de la prière! »