Cette méditation sur Philippiens 3.13-14 a pour sujet la course du chrétien qui n'est pas une poursuite du vent ou de la vanité, mais une course vers l'éternité sur les traces du Christ ressuscité, en vue de remporter le prix.

Source: Par l’Esprit et en vérité. 2 pages.

Philippiens 3 - La course vers l’éternité

« Pour moi, je n’estime pas avoir saisi le prix. Mais je fais une seule chose : oubliant ce qui est derrière moi, et tendant toute mon énergie vers ce qui est devant moi, je poursuis ma course vers le but pour remporter le prix attaché à l’appel que Dieu nous a adressé du haut du ciel dans l’union avec Jésus-Christ. »

Philippiens 3.13-14

Les rythmes souvent effrénés de notre vie moderne sont devenus une norme dans nos sociétés occidentales qui adulent la poursuite d’objectifs souvent sur le plan de la quantité et non de la qualité. Plus de quantité doit être obtenue en toujours moins de temps : courir toujours plus vite et obtenir davantage, tel semble être l’idéal de nombre de nos contemporains. Il faut constamment remporter la course contre la montre, comme dans les films à suspense.

Peut-être que notre société pense annuler ainsi les effets du temps qui passe, éviter le vieillissement et se donner l’impression d’avoir atteint l’éternité par ses propres moyens, par ses techniques de pointe. Ce n’est qu’une vaine illusion. Écoutez ce que disait à ce propos un sage de Jérusalem, appelé l’Ecclésiaste, il y a près de trois mille ans. Cet homme à la recherche de la sagesse énumère ses grandioses réalisations pour en arriver à la conclusion suivante :

« J’ai considéré l’ensemble de mes réalisations, et toute la peine que je m’étais donnée pour les accomplir. Et je me suis rendu compte que tout est dérisoire : autant courir après le vent. Il n’y a aucun avantage à tout ce qu’on fait sous le soleil » (Ec 2.11).

Courir comme un dératé dans la vie, à quoi cela sert-il, en effet? Au temps de la civilisation gréco-romaine, les individus les plus admirés étaient sans doute les athlètes du stade, ceux qui couraient le plus vite ou lançaient le disque le plus loin. Les meilleurs ne recevaient pas une médaille, d’ailleurs, mais une couronne de laurier, qui signifiait la même chose : ils avaient remporté la victoire.

L’apôtre Paul, dans les lettres qu’il adresse aux jeunes Églises qui commencent à se multiplier au sein de l’Empire romain, emploie volontiers la métaphore de la course. Cependant pour lui, le but à atteindre n’est pas une gloire passagère ou l’adulation des foules, mais tout simplement l’éternité véritable, celle d’une vie en communion parfaite avec le Seigneur Dieu, le Créateur de toutes choses. Par exemple, dans sa lettre aux chrétiens de la ville de Philippes, il écrit :

« Pour moi, je n’estime pas avoir saisi le prix. Mais je fais une seule chose : oubliant ce qui est derrière moi, et tendant toute mon énergie vers ce qui est devant moi, je poursuis ma course vers le but pour remporter le prix attaché à l’appel que Dieu nous a adressé du haut du ciel dans l’union avec Jésus-Christ » (Ph 3.13-14).

Aux chrétiens de la ville de Corinthe, il écrit aussi à propos de l’appel que Dieu lui a adressé d’annoncer l’Évangile :

« Ne savez-vous pas que, sur un stade, tous les concurrents courent pour gagner et, cependant, un seul remporte le prix? Courez comme lui, de manière à gagner. Tous les athlètes s’imposent une discipline sévère dans tous les domaines pour recevoir une couronne, qui pourtant sera bien vite fanée, alors que nous, nous aspirons à une couronne qui ne se flétrira jamais. C’est pourquoi si je cours, ce n’est pas à l’aveuglette, et si je m’exerce à la boxe, ce n’est pas en donnant des coups en l’air. Je traite durement mon corps, je le maîtrise sévèrement, de peur qu’après avoir proclamé la Bonne Nouvelle aux autres, je ne me trouve moi-même disqualifié » (1 Co 9.24-27).

Courir, oui, certes, mais vers quel but? À sa manière, Paul répond à l’Ecclésiaste qui posait les bonnes questions, tout en cherchant anxieusement une réponse satisfaisante : toutes nos activités ne prennent de sens apaisant et ne nous donnent de véritable jouissance que lorsqu’elles sont placées sous le signe d’une course vers l’éternité, sur les traces de celui qui l’a obtenue pour nous par sa course vers la croix et la résurrection, Jésus-Christ.