Psaume 50 - Se souvenir de Dieu
Psaume 50 - Se souvenir de Dieu
« Psaume d'Asaph. Dieu, Dieu, l’Éternel, parle et convoque la terre, depuis le soleil levant jusqu’au couchant. De Sion, beauté parfaite, Dieu resplendit. Il vient, notre Dieu, il ne reste pas en silence; devant lui est un feu dévorant, autour de lui une violente tempête. Il crie vers les cieux en haut et vers la terre, pour juger son peuple : Rassemblez-moi mes fidèles, qui concluent une alliance avec moi par le sacrifice! Et les cieux annonceront sa justice, car c’est Dieu qui est juge. »
Psaume 50.1-6
- Introduction
- Dieu est saint (Ps 50.2-3)
- Dieu est proche (Ps 50.1, 3, 5)
- Dieu est Juge (Ps 50.4, 6)
- Conclusion
1. Introduction⤒🔗
Quelle idée avons-nous de Dieu? Quand nous pensons à Dieu, qu’est-ce que cela évoque en nous? L’idée que nous avons de Dieu (selon qu’il existe ou non, qu’il est personnel ou impersonnel, qu’il est infini ou limité, qu’il est bon ou cruel, qu’il est patient ou intransigeant…) a des conséquences concrètes et importantes dans la manière dont nous vivons notre vie et dans notre rapport avec la religion.
En ce moment, vous avez peut-être un rapport désenchanté avec la religion. Vous vous dites que la religion c’est intéressant, mais que c’est avant tout une béquille pour les faibles. Vous avez peut-être été blessé ou brûlé par la pratique d’une religion dans le passé. Ou peut-être que vous avez pratiqué une religion pendant des années sans y avoir trouvé un sens, une pertinence pour votre vie, face aux besoins et aux interrogations qui étaient les vôtres. Peut-être qu’aujourd’hui encore, vous pratiquez votre religion, et vous êtes peut-être venu à l’Église ce matin comme tous les dimanches matins, pour célébrer un culte bien sophistiqué, avec des chants, des prières, des lectures bibliques, mais au fond, vous avez cette drôle d’impression que tout cela sonne creux. Dans notre Église, comme dans d’autres Églises réformées, on a parfois l’impression que c’est un peu mort, que le culte est machinal, que les gens ne sont pas dedans. Qu’est-ce qui cloche?
Le Psaume 50 est un poème écrit par quelqu’un qui avait une responsabilité importante dans l’organisation du culte des Juifs vers l’an 1000 av. J.-C. Il adresse ce psaume à des gens qui ont une religion bien établie, mais il veut leur montrer qu’il manque à leur religion quelque chose de primordial, sans laquelle toute leur religion est dénuée de sens. Et ce n’est pas un hasard si la première chose que fait le psalmiste, c’est de replacer son auditoire dans la bonne perspective, à partir d’un rappel de comment Dieu est. Nous allons voir en effet qu’avoir une idée juste de Dieu, de ce à quoi il ressemble, c’est la première étape vers une religion qui soit pertinente, vers un culte qui soit vivant, et surtout, vers une vie qui ait du sens.
2. Dieu est saint (Ps 50.2-3)←⤒🔗
a. Il resplendit de pureté et l’imperfection ne supporte pas sa présence←↰⤒🔗
Le poète aborde son sujet en exprimant une première chose concernant la nature de Dieu. Dieu est immense, par définition (voir l’insistance : « Dieu, Dieu, l’Éternel », Ps 50.1), il est parfait, il est pur, sa sainteté dépasse tout ce qu’on pourrait imaginer. « Dieu resplendit » (Ps 50.2). « Devant lui est un feu dévorant, autour de lui une violente tempête » (Ps 50.3). Pourquoi un feu dévorant, pourquoi une violente tempête? C’est parce qu’aucune impureté ne peut supporter la présence de Dieu. Aucune imperfection ne peut subsister dans la sainte présence de Dieu.
b. Illustration : le soleil←↰⤒🔗
Nous avons tous les jours, à disposition, une représentation de la sainteté de Dieu. Le soleil fait environ 15 millions de degrés en son noyau. À 1 million de km de la surface du soleil, il fait encore 1 million de degrés. Sur terre (à 150 millions de km du soleil), sans l’atmosphère pour nous protéger de son rayonnement, la vie serait impossible. Le soleil est tellement éclatant qu’on ne peut ni s’en approcher ni le regarder en face sans se faire mal. « L’Éternel Dieu est un soleil » (Ps 84.12). Ce n’est pas par hasard que le psalmiste commence son poème avec ces noms de Dieu : « Dieu, Dieu, Yahweh », soit : « Dieu, Dieu, celui qui porte le nom très saint, et qui a révélé ce nom à Moïse depuis un feu » (voir Ex 3.5-14). Ce nom que les Juifs n’osent pas prononcer tellement ils le considèrent comme saint.
c. Application : nous ne pourrions pas nous tenir en sa présence←↰⤒🔗
Nous ne sommes même pas dignes de prononcer le nom de Dieu! Moïse sur le mont Horeb dut rester à une certaine distance du buisson ardent, enlever les sandales de ses pieds et se cacher le visage. Il avait une compréhension de la parfaite sainteté de Dieu et il savait qu’il ne supporterait pas de regarder Dieu, encore moins de s’approcher de lui. Moïse voulut voir la face de Dieu, mais Dieu lui répondit : « L’homme ne peut me voir et vivre » (Ex 33.20).
Je n’ai pas besoin de vous convaincre que l’homme n’est pas parfait, que notre cœur à chacun est rempli de mauvais penchants. La Bible appelle cela le péché, le péché qui est à l’intérieur de chacun de nous et qui nous prive, nous coupe, de la gloire de Dieu (Rm 3.23). C’est à cause du mal qui est en nous que Dieu a dit que l’homme ne pouvait le voir et vivre. Si nous étions exposés à l’éclat intense de la parfaite sainteté de Dieu, nous serions consumés instantanément. Quelle perspective cela devrait-il donner à notre vie et à notre culte? Est-ce que nous ne devrions pas aborder la question avec un peu plus d’attention et de crainte? Mais le psalmiste ne s’arrête pas là, et son discours nous en dit plus au sujet de Dieu.
3. Dieu est proche (Ps 50.1, 3, 5)←⤒🔗
a. Dieu s’intéresse à tous les hommes, et à toute sa création←↰⤒🔗
Le psalmiste dit que Dieu « parle et convoque la terre, depuis le soleil levant jusqu’au couchant » (Ps 50.1). Dieu n’est pas silencieux, secret, retiré dans un coin du cosmos, mais il s’intéresse à toute la terre, à tous les hommes, et pas juste à un moment donné de l’histoire, de façon ponctuelle, mais en permanence. Non seulement cela, mais « notre Dieu vient, il ne reste pas en silence » (Ps 50.3). Dieu n’est ni silencieux ni lointain. Il est engagé de toute sa personne dans une relation avec sa création, et avec l’humanité en particulier.
b. Contre-exemple : l’horloge←↰⤒🔗
Dieu n’a pas créé la terre et l’humanité pour s’en désintéresser ensuite. Voltaire et d’autres ont mis en avant cette idée que Dieu était un grand horloger qui, une fois son travail terminé, laisse l’horloge tourner sans intervenir. La Bible dit que Dieu s’intéresse aux hommes et à ce qui se passe sur terre. Même en dépit de nos imperfections, et peut-être à plus forte raison à cause d’elles, Dieu se préoccupe de nous et de ce qui se passe ici-bas. Une horloge qui tourne mal nécessite encore plus l’attention de l’horloger.
c. Application : Dieu s’intéresse à nous, mais sommes-nous à son écoute?←↰⤒🔗
Même en France où une personne sur trois se dit athée et a tourné le dos à Dieu, Dieu n’a pas tourné le dos aux Français et continue de s’intéresser à nous. Dieu nous parle, Dieu nous appelle (nous convoque, Ps 50.1). Est-ce que nous sommes à son écoute? Peut-être que nous ne nous étions jamais imaginé que Dieu pouvait s’intéresser personnellement à nous et donc, nous n’avons jamais vraiment tendu l’oreille. Peut-être que Dieu est beaucoup plus proche de sa création que vous ne le croyez, et peut-être qu’il a le désir d’être beaucoup plus impliqué dans votre vie que vous ne le pensez.
Il s’agit toujours de ce Dieu parfait, pur, trois fois saint, plus resplendissant que nous ne pourrions le supporter. C’est ce Dieu-là, le Créateur tout-puissant, infini, omniscient, qui s’intéresse à nous. Et nous ne nous intéresserions pas à lui? Si vous croyez que Dieu existe, ou si vous admettez au moins la possibilité qu’il existe, quelle folie ce serait de ne pas chercher à savoir ce que Dieu veut vous dire, et quelle folie ce serait de ne pas répondre à son appel! Mais voici le problème et l’inquiétude : Dieu est tellement engagé dans sa relation avec la création et avec l’humanité, qu’il ne parle pas seulement, et ne convoque pas seulement, mais la Bible dit aussi qu’il vient. Il veut se révéler entièrement; il veut être au plus proche de nous. Mais qui sera capable de supporter la venue du Dieu saint, de ce feu dévorant en présence duquel tout ce qui est empreint de mal sera consumé, de ce Juge parfait (Ps 50.6) qui ne tiendra pas le coupable pour innocent?
4. Dieu est Juge (Ps 50.4, 6)←⤒🔗
a. Dieu va éprouver l’humanité←↰⤒🔗
Dieu est saint, et Dieu est proche, et le résultat de cette combinaison, c’est qu’il est aussi Juge (Ps 50.4, 6). « Sainteté + proximité = jugement ». En métallurgie, on pratique l’affinage : on met dans le feu un métal brut, et le feu agit comme un « juge », qui départage le métal de la saleté. C’est inévitable. De même en présence du Dieu saint et parfait, seulement ce qui est juste pourra supporter sa présence. Mais on l’a dit : les hommes sont tous empreints de mal.
« L’Éternel, du haut des cieux, se penche sur les êtres humains, pour voir s’il y a quelqu’un qui ait du bon sens, qui cherche Dieu. Tous sont égarés, ensemble ils sont pervertis; il n’en est aucun qui fasse le bien, pas même un seul » (Ps. 14.2-3).
Serons-nous donc tous déclarés coupables?
b. Le sacrifice nécessaire : Christ le parfait sacrifice←↰⤒🔗
Mais le psaume parle de certains comme étant les « fidèles » de Dieu. L’humanité en présence de Dieu est départagée entre ceux qui sont les fidèles de Dieu et ceux qui ne le sont pas. Et voici en effet le verset-clé de ce passage : « Rassemblez-moi mes fidèles, ceux qui concluent une alliance avec moi par le sacrifice » (Ps 50.5). Qu’est-ce qui assure le statut des fidèles et leur relation avec Dieu? Un sacrifice. En alpinisme ou en escalade, on est parfois amené à sacrifier du matériel afin de se sortir d’une situation problématique; une corde, par exemple. Il y a des situations désespérées qui exigent qu’un prix soit payé, que quelque chose soit perdu. Notre situation devant la sainteté absolue de Dieu est telle que nous ne pouvons pas nous en sortir tous seuls. Cette situation exige qu’un prix soit payé pour satisfaire la parfaite justice de Dieu. Mais quel sacrifice serait suffisant? Pour satisfaire la perfection de Dieu, il faudrait un sacrifice parfait, un sacrifice dont la valeur serait à la mesure de la sainteté éblouissante de Dieu! Mais quelle corde serait assez longue pour nous sortir de là?
c. Application : Christ, notre justification←↰⤒🔗
La Bible dit que Dieu a pourvu lui-même à ce sacrifice; un sacrifice d’une valeur parfaite, suffisant pour régler, selon les exigences de sa parfaite sainteté, la dette d’une multitude innombrable d’hommes et de femmes imparfaits, dont le cœur est empreint de mal. Il ne pouvait y avoir d’autre sacrifice que Jésus-Christ, non seulement le seul homme à avoir vécu sans commettre le mal, mais encore Dieu lui-même fait homme, Dieu le Fils, dont la Bible dit qu’il est le rayonnement même de la gloire de Dieu le Père (voir Colossiens 1.15-20). Voici bien le message central de la Bible.
« Si quelqu’un a péché, nous avons un avocat auprès du Père, Jésus-Christ le juste. Il est lui-même victime expiatoire pour nos péchés, non seulement pour les nôtres, mais aussi pour ceux du monde entier » (1 Jn 2.1-2).
Il est le seul sacrifice suffisant, qui puisse satisfaire à notre place la parfaite sainteté de Dieu.
5. Conclusion←⤒🔗
Le psalmiste voulait montrer à son auditoire qu’il manquait à leur culte et à leur religion quelque chose de primordial. La première chose qu’il a voulu leur rappeler, c’est comment est Dieu. Toute pratique religieuse, en effet, n’a de sens qu’à partir d’une idée juste de qui est Dieu et de ce à quoi il ressemble. Ce psaume nous a rappelé que Dieu est parfaitement saint. Il nous a rappelé que Dieu est proche et qu’il veut avoir une relation avec les êtres humains. Il nous a montré enfin que cette relation n’est possible que grâce au seul sacrifice de Jésus à la croix, le seul sacrifice qui peut satisfaire à notre place les exigences de la parfaite justice de Dieu, face à laquelle nous ne pourrions subsister.
Cela nous fait dire que le point de départ d’une religion pertinente, d’un culte vivant, et d’une vie qui a du sens, c’est Jésus-Christ. En dehors de Jésus-Christ, notre religion est vaine. En dehors de lui, notre culte est mort. En dehors de lui, notre vie est dépourvue de sens. Alors, la question la plus importante que l’on puisse se poser ce matin, c’est : quelle est ma relation à Jésus? Est-ce que j’ai reçu de la part de Dieu le pardon et le salut qu’il m’offre à travers le sacrifice parfait et suffisant de Jésus à la croix? La Bible dit que ce salut est offert gratuitement; que nous n’avons rien à faire pour le mériter; qu’il nous suffit de placer notre entière confiance en Jésus et de lui céder notre vie.
Le premier reproche que fait le psalmiste à son auditoire, c’est que son auditoire oublie Dieu. « Comprenez donc cela, vous qui oubliez Dieu, de peur que je ne déchire, sans que personne délivre » (Ps 50.22). Nous aussi, n’avons-nous pas tendance à oublier comment Dieu est et ce qu’il a fait pour nous? Mais si nous prenons le temps, comme nous l’avons fait ce matin à travers ce psaume, de nous souvenir de Dieu, alors notre culte et notre vie ne sonneront pas creux, mais devant sa sainteté, nous aurons une crainte respectueuse, devant sa proximité, nous aurons une attention humble, et devant son jugement, nous aurons une assurance bien fondée.