Cette fiche de formation a pour sujet la sanctification qui est l'oeuvre de l'Esprit Saint à laquelle les croyants participent, qui demeure imparfaite dans cette vie, mais qui nous assure de la persévérance des croyants dans la foi.

Source: Précis de doctrine chrétienne. 5 pages.

La sanctification et la persévérance

  1. La nature et les caractéristiques de la sanctification
  2. Le caractère imparfait de la sanctification dans la vie présente
  3. La sanctification et les bonnes œuvres
  4. La persévérance des croyants
  5. Textes bibliques
  6. Étude personnelle
  7. Questions

La doctrine de la justification nous conduit naturellement à celle de la sanctification. L’état de la justification nous appelle à la vie de la sanctification, consacrée au service de Dieu.

1. La nature et les caractéristiques de la sanctification🔗

On peut définir la sanctification comme étant l’opération gracieuse et continue du Saint-Esprit par laquelle celui-ci purifie le pécheur, renouvelle sa nature selon l’image de Dieu et le rend capable d’accomplir de bonnes œuvres. Elle est différente de la justification, en ce qu’elle a lieu dans la vie intérieure de l’homme. Elle n’est pas un acte légal, mais un acte recréateur, un long processus qui n’aboutit jamais, toutefois, à la perfection durant cette vie. Bien qu’elle soit une œuvre surnaturelle de Dieu, le croyant peut et doit y coopérer avec l’emploi volontaire des moyens que Dieu met à sa disposition (2 Co 7.1; Col 3.5-14; 1 Pi 1.22).

La sanctification ne consiste pas en un simple prolongement de ce qui a déjà été donné lors de la régénération, mais sert à augmenter et à fortifier la vie nouvelle. Elle consiste en deux parties : premièrement, elle ôte graduellement la pollution et la corruption de la nature humaine (Rm 6.6; Ga 5.24); deuxièmement, elle développe graduellement la vie nouvelle de consécration à Dieu (Rm 6.4-5; Ga 2.19; Col 2.12; 3.1-2), bien qu’elle ait lieu dans la vie intérieure de l’homme, elle affecte naturellement la vie tout entière (Rm 6.12; 1 Co 6.15-20; 1 Th 5.23). Le changement de la vie intérieure est lié à la nécessité d’opérer un changement dans la vie extérieure. L’homme doit coopérer dans l’œuvre de la sanctification et nous trouvons des avertissements répétés dans la Parole de Dieu contre le mal et les tentations (Rm 12.9,16-17; 1 Co 6.9-10; Ga 5.16-23) ainsi que des exhortations constantes à vivre une vie sainte (Mi 6.8; Jn 15.4-7; Rm 8.12-13; 12.1-2; Ga 6.7-8,15).

2. Le caractère imparfait de la sanctification dans la vie présente🔗

Quoique la sanctification affecte toutes les parties de l’homme, le développement spirituel des croyants demeure imparfait dans la vie présente. Ils doivent lutter contre le péché aussi longtemps qu’ils sont en vie (1 R 8.46; Pr 20.9; Jc 3.2; 1 Jn 1.8). Leurs vies sont caractérisées par une lutte constante entre la chair et l’Esprit, et même les meilleurs d’entre eux confessent leurs péchés (Jb 9.3,20; Ps 32.5; 130.3; Pr 20.9; És 64.6; Dn 9.7; Rm 7.14; 1 Jn 1.9), prient pour le pardon des offenses (Ps 51.3-4; Dn 9.16; Mt 6.12-13; Jc 5.15) luttent et s’efforcent pour obtenir une plus grande perfection (Rm 7.7-26; Ga 5.17; Ph 3.12-14).

Cette vérité est niée par les perfectionnistes qui affirment que l’homme peut atteindre la perfection dans la vie présente. Ils font appel au fait que toute la Bible demande aux croyants d’être parfaits (Mt 5.48; 1 Pi 1.16; Jc 1.4), qu’elle parle de certains comme étant des parfaits (Gn 6.9; 1 R 15.14; Jb 1.8; Ph 3.15) et déclare que ceux qui sont nés de Dieu ne pèchent pas (1 Jn 3.6-9; 5.18). Mais le fait que nous devons nous efforcer à la perfection ne prouve pas que certains sont déjà parfaits. En outre, le terme « parfait » ne veut pas toujours dire exempt de péché. Noé, Job, Asa sont appelés parfaits; mais l’histoire montre clairement qu’ils n’étaient pas sans péché. Jean a évidemment en vue que les croyants ne vivent plus dans le péché, mais précise que si nous disons que nous n’avons pas de péché, nous nous trompons et la vérité n’est pas en nous (1 Jn 1.8)

3. La sanctification et les bonnes œuvres🔗

La sanctification nous conduit naturellement à une vie de bonnes œuvres. Elles sont appelées les fruits de la sanctification. Elles ne sont pas parfaites, mais elles jaillissent du principe de l’amour pour Dieu et de la foi en lui (Mt 7.17-18; 12.33,35; Hé 11.6). Elles sont accomplies en conformité consciente à la volonté révélée de Dieu (Dt 6.2; 1 S 15.22; Jc 2.8) et ont comme fin ultime la gloire de Dieu (1 Co 10.31; Col 3.17,23). Il n’y a que ceux qui sont régénérés par l’Esprit de Dieu qui accomplissent de telles bonnes œuvres. Ce qui ne veut pas dire, cependant, que l’homme irrégénéré ne puisse pas accomplir des œuvres dans un certain sens partiellement bonnes (2 R 10.28-31; 12.3-4; 14.3-4; Lc 6.33; Rm 2.14). En vertu de la grâce commune de Dieu, ils peuvent accomplir des œuvres qui sont en conformité externe avec la loi et qui servent un but louable. Mais ces œuvres sont radicalement défectueuses parce qu’elles sont séparées de la racine spirituelle de l’amour de Dieu et ne représentent aucune obéissance intérieure réelle à l’égard de la loi de Dieu. En opposition aux catholiques romains, il faut maintenir que les bonnes œuvres des croyants ne sont pas méritoires (Lc 17.9-10; Ép 2.8-10; Tt 3.5), bien que Dieu promette de les récompenser avec une récompense de sa grâce entièrement gratuite (1 Co 3.14; Hé 11.26). En opposition aux antinomiens, la nécessité des œuvres bonnes doit être affirmée (Col 1.10; 2 Tm 2.21; Tt 2.14; Hé 10.24).

4. La persévérance des croyants🔗

Cette expression suggère une activité continuelle de la part des croyants, par laquelle ils persévèrent dans la voie du salut. Cependant, la persévérance à laquelle nous nous référons est moins une activité des croyants qu’une œuvre de Dieu à laquelle les croyants doivent participer. À strictement parler, l’assurance du salut d’un homme réside dans le fait que Dieu persévère. Cet acte peut se définir comme étant l’opération continuelle du Saint-Esprit dans le croyant, par laquelle l’œuvre de la grâce divine commencée dans le cœur est continuée et amenée à la perfection. Cette doctrine est bien attestée dans l’Écriture (Jn 10.28-29; Rm 11.29; Ph 1.6; 2 Th 3.3; 2 Tm 1.12; 4.18). C’est lorsque nous croyons à la persévérance de Dieu que nous pouvons parvenir à l’assurance du salut (Hé 3.14; 6.11; 10.22; 2 Pi 1.10).

En dehors des cercles réformés, cette doctrine ne trouve guère de faveur. On dit qu’elle est en contradiction avec l’Écriture qui avertit contre l’apostasie (Hé 2.1; 10.26), qui exhorte les croyants à continuer dans la voie du salut (Mt 24.13; Col 1.23; Hé 3.14) et qui rappelle même des cas d’apostasie (1 Tm 1.19-20; 2 Tm 2.17; 4.10). De tels avertissements et exhortations pourraient laisser entendre une possibilité de chute définitive ou perte du salut, et de tels cas d’apostasie semblent le prouver. Mais les avertissements et les exhortations prouvent seulement que Dieu œuvre par des moyens et veut que l’homme coopère dans l’œuvre de la persévérance. De plus, il n’y a aucune preuve biblique que les apostats mentionnés étaient de véritables croyants (Rm 9.6; 1 Jn 2.19; Ap 3.1).

5. Textes bibliques🔗

a. La sanctification est l’œuvre de Dieu🔗

« Que le Dieu de paix vous sanctifie lui-même tout entiers; que tout votre être, l’esprit, l’âme et le corps, soit conservé sans reproche à l’avènement de notre Seigneur Jésus-Christ! » (1 Th 5.23). « Car celui qui sanctifie et ceux qui sont sanctifiés sont tous issus d’un seul. C’est la raison pour laquelle il n’a pas honte de les appeler frères » (Hé 2.11).

b. La coopération de l’homme dans la sanctification🔗

« Puisque nous avons de telles promesses, bien-aimés, purifions-nous de toute souillure de la chair et de l’esprit, en développant jusqu’à son terme la sainteté dans la crainte de Dieu » (2 Co 7.1). « Recherchez la paix avec tous, et la sanctification sans laquelle personne ne verra le Seigneur » (Hé 12.14).

c. La mortification du vieil homme🔗

« Nous savons que notre vieille nature a été crucifiée avec lui, afin que ce corps de péché soit réduit à l’impuissance et que nous ne soyons plus esclaves du péché » (Rm 6.6). « Ceux qui sont à Jésus-Christ ont crucifié la chair avec ses passions et ses désirs » (Ga 5.24).

d. La vie nouvelle de l’homme nouveau🔗

« … être renouvelés par l’esprit dans votre intelligence et revêtir la nature nouvelle, créée selon Dieu dans une justice et une sainteté que produit la vérité » (Ép 4.24). « Vous avez dépouillé la vieille nature avec ses pratiques et revêtu la nature nouvelle qui se renouvelle en vue d’une pleine connaissance selon l’image de celui qui l’a créée » (Col 3.10).

e. La sanctification demeure incomplète dans la vie présente🔗

« Car je le sais : ce qui est bon n’habite pas en moi, c’est-à-dire dans ma chair. Car je suis à même de vouloir, mais non pas d’accomplir le bien » (Rm 7.18). « Ce n’est pas que j’aie déjà remporté le prix ou que j’aie déjà atteint la perfection; mais je poursuis ma course afin de le saisir, puisque moi aussi, j’ai été saisi par Jésus-Christ » (Ph 3.12).

f. La nature des bonnes œuvres🔗

« Samuel dit : L’Éternel trouve-t-il autant de plaisir dans les holocaustes et les sacrifices que dans l’obéissance à la voix de l’Éternel? » (1 S 15.22). « Soit donc que vous mangiez, soit que vous buviez, et quoi que vous fassiez, faites tout pour la gloire de Dieu » (1 Co 10.31). « Or, sans la foi, il est impossible de lui plaire; celui qui s’approche de Dieu doit croire qu’il existe et qu’il récompense ceux qui le cherchent » (Hé 11.6).

g. La persévérance des saints🔗

« Je leur donne la vie éternelle; elles ne périront jamais et personne ne les arrachera de ma main. Mon Père, qui me les a données, est plus grand que tous; et personne ne peut les arracher de la main du Père » (Jn 10.28-29). « Je rends grâces à celui qui m’a fortifié, Jésus-Christ notre Seigneur, de ce qu’il m’a estimé fidèle en m’établissant dans le service » (2 Tm 1.12). « Le Seigneur me délivrera de toute œuvre mauvaise et me sauvera pour me faire entrer dans son royaume céleste. À lui la gloire aux siècles des siècles! Amen » (2 Tm 4.18).

6. Étude personnelle🔗

  1. Que peut-on tirer des textes suivants à propos de l’instant où la sanctification sera complète? (Ph 3.20-21; Hé 12.23; Ap 14.5; 21.27).

  2. Quelles parties de l’homme sont transformées par la sanctification? (Jr 31.33-34; Ga 5.24; Ph 2.13; Hé 9.14).

  3. Que signifie le terme « parfait » dans les textes suivants? (1 Co 2.6; Ph 3.15; 2 Tm 3.16-17; Hé 5.14).

7. Questions🔗

  1. Expliquer ce qu’est la sanctification. En quoi diffère-t-elle de la justification?

  2. Est-elle l’œuvre de Dieu ou de l’homme?

  3. Quels sont les deux aspects de la sanctification?

  4. Pourquoi est-elle imparfaite dans la vie présente?

  5. Qui refuse de croire que la sanctification est imparfaite dans la vie présente? Pour quelle raison le font-ils? Comment leur répondre?

  6. Qu’entendons-nous par les œuvres bonnes?

  7. L’irrégénéré peut-il accomplir des œuvres bonnes?

  8. Les œuvres bonnes sont-elles méritoires? La Bible ne dit-elle pas qu’elles sont récompensées?

  9. Pourquoi sont-elles nécessaires?

  10. Qu’entendons-nous par la persévérance des saints dans la foi?

  11. Prouver cette doctrine à partir de la Bible.