Cet article sur Ruth 2 a pour sujet le mot hasard dans la Bible qui veut dire que nous ne comprenons pas des événements qui semblent fortuits, et qui sont en fait dans le plan souverain de Dieu.

Source: Questions et réponses (ÉK). 2 pages.

Si le hasard n’existe pas, pourquoi ce mot est-il utilisé dans la Bible?

« Si le hasard n’existe pas chez les chrétiens, pourquoi ce mot existe-t-il dans la Bible? »

Question d’un correspondant

Commençons par répondre que le mot « hasard » tel qu’il est compris de nos jours ne se trouve pas comme tel dans la Bible. Il s’agit toujours d’une traduction dans une langue de tel ou tel mot hébreu ou grec, les langues dans lesquelles la Bible a été originellement écrite. Disons ensuite que lorsque ce mot a été traduit par le mot français « hasard », on a toujours affaire à un événement contrôlé par la providence de Dieu. Les personnes humaines qui sont les acteurs d’un récit particulier se retrouvent dans une situation particulière sans en avoir elles-mêmes le contrôle. Ils ou elles ne savent pas quelles seront les conséquences de cette situation, ils n’ont pas nécessairement choisi de s’y retrouver, mais Dieu lui, dirige toutes choses depuis l’éternité.

Je prends un exemple concret dans le petit livre de Ruth, dans l’Ancien Testament. Au début du chapitre 2, nous lisons ce qui suit :

« Ruth partit et se mit à glaner dans les champs derrière les moissonneurs, il arriva par hasard qu’elle se trouvait dans un champ appartenant à Booz, ce parent d’Élimelek » (Rt 2.3).

Il faudrait que je vous lise les quatre chapitres du livre de Ruth pour pouvoir situer cet épisode dans l’ensemble de l’histoire et en comprendre la signification. Disons simplement que Ruth, cette jeune femme issue du peuple de Moab, avait suivi sa belle-mère Naomi, elle-même veuve d’Élimelek, après la mort de celui-ci. Les deux fils de Naomi, dont l’époux de Ruth, étaient décédés eux aussi. Elles étaient toutes deux rentrées très pauvres à Bethléem, la ville d’origine de Naomi, et Ruth glanait des épis de blé dans les champs des uns et des autres pour que toutes deux puissent survivre.

Or voilà qu’elle se trouve à glaner dans le champ d’un certain Booz. Ruth ne sait rien de lui, ne le connaît pas et est arrivée dans ce champ sans avoir planifié à l’avance de le faire. Elle n’a encore aucune idée de ce qui va se passer. Mais le Dieu tout-puissant qui contrôle le cours des destinées collectives et individuelles a un plan pour Ruth, Naomi et Booz, celui de faire naître une lignée qui aboutira d’abord au roi David, puis bien des siècles plus tard, à travers David, à Jésus-Christ, le Messie né à Bethléem. Ruth n’en sait rien, bien sûr, elle est arrivée fortuitement dans ce champ, « par hasard » si vous voulez. Mais en fin de compte, ce qui ne semble être qu’un mouvement fortuit se révélera par la suite avoir des conséquences considérables auxquelles elle n’aurait jamais pu penser. C’est Dieu qui a conduit les pas de Ruth, même si c’est à son insu, dans le champ de Booz.

Il y a bien des choses fortuites qui nous arrivent dans la vie au sens où nous n’en comprenons pas la signification ni même les causes; mais dans le plan de Dieu, tout prend sens, car ce plan revêt une dimension éternelle que nous, faibles êtres humains limités dans le temps et dans l’espace, ne saisissons pas immédiatement. D’ailleurs, nous ne saisirons beaucoup de choses que dans la vie à venir, celle que Jésus-Christ a inaugurée pour nous le matin de sa résurrection.

Ce qu’il ne faut pas faire, c’est de parler de hasard comme si toutes les choses arrivaient à vau-l’eau, de manière chaotique et imprévisible, sans que le Créateur ait un quelconque contrôle sur elles. Le fait qu’avec mon intelligence limitée je ne comprenne pas le pourquoi de beaucoup de choses ne devrait pas me mener à penser qu’il n’y a, en fin de compte, aucune autorité céleste qui en contrôle le cours et le fait concourir vers un but supérieur.