Cet article a pour sujet l'identité de Satan, qui est le diable, et des démons, la signification de leurs noms et leur défaite.

Source: Questions et réponses (ÉK). 3 pages.

Y a-t-il une différence entre Satan, le diable et les démons?

« Y a-t-il une différence entre Satan, le diable et les démons? »

Question d’un correspondant

Satan et le diable sont une et même personne. Le mot Satan signifie « accusateur » et c’est dans ce sens qu’il est utilisé dans le livre de Job par exemple. Satan est celui qui accuse les hommes devant Dieu. Ensuite, dans la Bible, Satan devient un nom propre. Il est par excellence l’accusateur, celui qui veut empêcher par tous les moyens le pardon par Dieu des offenses des humains. On retrouve ce nom dans le passage suivant du livre de l’Apocalypse :

« Puis j’entendis dans le ciel une voix puissante qui disait : Maintenant, le temps du salut est arrivé. Maintenant, notre Dieu a manifesté sa puissance et instauré son règne. Maintenant, son Messie a pris l’autorité en mains. Car l’Accusateur de nos frères, celui qui, jour et nuit, les a accusés devant Dieu, a été jeté hors du ciel. Mais eux ils l’ont vaincu grâce au sang de l’Agneau et grâce au témoignage qu’ils ont rendu pour lui, car ils n’ont pas aimé leur vie jusqu’à redouter de mourir. Réjouis-toi donc ô ciel, et vous qui habitez au ciel, réjouissez-vous! Mais malheur à la terre, et malheur à la mer : le diable est descendu vers vous rempli de rage, car il sait qu’il lui reste très peu de temps » (Ap 12.10-12).

Le mot diable, lui, vient du grec « diabolos » et signifie le diviseur, celui qui apporte la division, aussi bien entre les humains eux-mêmes qu’entre les humains et Dieu. Dans ce passage, on voit que le diable et Satan sont la même personne : le diable qui, nous dit le texte, est descendu vers vous rempli de rage, est justement celui qui a été jeté hors du ciel. Son champ d’action, après son expulsion du ciel, c’est donc le monde, pour encore un peu de temps. Les Évangiles selon Matthieu, Marc et Luc nous rapportent la tentation de Jésus-Christ immédiatement après son baptême par Jean-Baptiste. Dans Matthieu et Luc, le tentateur est nommé le diable (Mt 4.1; Lc 4.2). Dans Marc, il est appelé par le nom même qui signifie le tentateur, Satan (Mc 1.13). Mais il est évident qu’il s’agit de la même personne.

Quant aux démons, ce sont les anges qui ont suivi Satan dans sa rébellion. La seconde lettre de Pierre en parle ainsi :

 « En effet, Dieu n’a pas épargné les anges qui ont péché : il les a précipités dans l’abîme où ils sont gardés pour le jugement, enchaînés dans les ténèbres » (2 Pi 2.4).

La lettre de Jude se fait l’écho de ce passage. L’auteur écrit :

« Laissez-moi vous rappeler des faits que vous connaissez bien. Après avoir délivré son peuple de l’esclavage en Égypte, le Seigneur a fait périr ceux qui avaient refusé de lui faire confiance. Dieu a gardé, enchaînés à perpétuité dans les ténèbres pour le jugement du grand jour, les anges qui ont abandonné leur demeure au lieu de conserver leur rang » (Jude 1.5-6).

Dans les Évangiles, nous voyons à de nombreuses reprises comment Jésus délivre des hommes et des femmes de démons qui sont entrés en eux. Il est descendu du ciel et est venu habiter sur terre justement pour combattre le pouvoir de Satan et de ses légions, là où ils ont été précipités, après avoir été chassés du ciel. Au chapitre 12 de Matthieu, nous lisons que les pharisiens l’accusent de chasser les démons par le pouvoir de Béelzébul, un autre nom donné au diable. Donc Jésus serait un agent de Satan! Jésus leur répond :

« Un pays déchiré par la guerre civile est dévasté. Aucune ville, aucune famille divisée ne peut subsister. Si donc Satan se met à chasser Satan, son royaume est divisé contre lui-même. Comment alors ce royaume subsistera-t-il? D’ailleurs, si moi je chasse les démons par Béelzébul, qui donc donne à vos disciples le pouvoir de les chasser? C’est pourquoi ils seront eux-mêmes vos juges. Mais si c’est par l’Esprit de Dieu que je chasse les démons, alors, de toute évidence, le royaume de Dieu est venu jusqu’à vous. Ou encore : Comment quelqu’un peut-il pénétrer dans la maison d’un homme fort et s’emparer de ses biens s’il n’a pas, tout d’abord, ligoté cet homme fort? C’est alors qu’il pillera sa maison » (Mt 12.25-29).

Le sort final de Satan et de ses légions est scellé en termes symboliques à la fin du livre de l’Apocalypse. Au chapitre 20, Satan est identifié au serpent ancien, le tentateur d’Adam et Ève de Genèse 3 :

« Puis je vis un ange descendre du ciel. Il tenait à la main la clé de l’abîme et une grande chaîne. Il se saisit du dragon, de ce serpent ancien qui est le diable et Satan. Il l’enchaîna pour mille ans. Il le précipita dans l’abîme qu’il ferma au-dessus de lui, en y mettant des scellés afin que le dragon ne puisse plus égarer les peuples avant le terme des mille ans. Après cela, il doit être relâché pour un peu de temps. […] Lorsque les mille ans seront écoulés, Satan sera relâché de sa prison et il s’en ira tromper les nations des quatre coins de la terre, Gog et Magog. Il les rassemblera pour le combat, en troupes innombrables comme les grains de sable au bord des mers. Les nations s’ébranlèrent sur toute la surface de la terre et investirent le camp du peuple de Dieu et la ville bien-aimée de Dieu. Mais un feu tomba du ciel et les consuma. Alors le diable, qui les trompait, fut jeté dans l’étang de feu et de soufre : il y rejoignit la bête et le faux prophète et ils y subiront des tourments, jour et nuit, pendant l’éternité » (Ap 20.1-3, 7-10).