Cette prédication sur Éphésiens 5.18 a pour sujet la plénitude de l'Esprit qui est un commandement, une supplication et une promesse, et qui transformera nos relations avec Dieu et avec nos frères chrétiens.

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Éphésiens 5 - Soyez remplis de l'Esprit

« Ne vous enivrez pas de vin, c’est de la débauche. Soyez au contraire remplis de l’Esprit. »

Éphésiens 5.18

  1. C’est un commandement
  2. C’est une supplication
  3. C’est une promesse
  4. Comment le vivre?

Voilà une parole bien simple, apparemment. Mais comment la vivre?

Nous connaissons l’expression : Être rempli de soi-même. Ce n’est pas un compliment… Quand quelqu’un est rempli de lui-même, il y a bien peu d’écoute, bien peu d’amour… Est-ce que cela n’arrive pas assez souvent, cependant?

La parole qui nous est dite ce matin est, en un sens, celle-ci : Ne sois pas rempli de toi-même; sois rempli de l’Esprit! Rempli : pas seulement un peu au fond du cœur; pas seulement le minimum pour subsister.

Quelqu’un dira : Mais je suis petit, faible… Ce n’est pas grave; au contraire. Plus un cœur est petit, plus il peut être rempli rapidement et déborder! L’important, c’est de le désirer. Être rempli de l’Esprit, nous ne pouvons le réaliser par nous-mêmes. C’est Dieu qui le réalise.

Mais nous pouvons le désirer. Est-ce le cas?

Pour nous aider, je voudrais faire remarquer que cette parole d’Éphésiens 5.18 (de la bouche de Paul, mais c’est le Seigneur qui nous parle) peut être entendue à la fois comme un commandement, comme une supplication et comme une promesse. Cela est important et, en un sens, comme parole d’alliance, toute la Bible, chaque parole de la Bible peut être entendue comme cela.

1. C’est un commandement🔗

Il s’agit en effet d’un impératif : c’est un devoir pour un chrétien d’être « continuellement en train d’être rempli de l’Esprit ».

Il y a quelques jours, dans les Alpes, je suis passé près d’une fontaine qui coulait dans un grand tronc d’arbre évidé. On appelle cela un bachal. Un panneau indiquait que ce tronc devait être constamment plein d’eau, et qu’ainsi il pourrait se conserver pendant 80 ans. « Ne fermez pas le robinet », était-il écrit. Le tronc était plein et débordait!

Pourquoi est-ce un commandement? Parce que c’est la vocation du chrétien non seulement d’être sauvé, mais aussi d’être rempli de l’Esprit de Dieu : pas seulement pour une question de confort personnel, mais aussi et surtout parce que c’est la seule manière d’être un vrai témoin de Jésus-Christ sur cette terre. Or, c’est pour cela que nous avons été appelés!

Quand quelqu’un est ivre, cela se voit. Quand quelqu’un est rempli de l’Esprit aussi, même s’il ne dit rien. C’est comme une étoile : sait-elle qu’elle brille? Peut-être pas. Mais chaque étoile est importante. Chaque chrétien doit briller là où il se trouve : non pas par ses prouesses, mais parce qu’il est rempli de l’Esprit de Dieu. C’est la seule manière véritable.

2. C’est une supplication🔗

Cette même parole peut être entendue comme une supplication (comme 2 Co 5.20), avec beaucoup d’attente dans le cœur de Dieu, ou même de la tristesse.

Pensons-nous à la tristesse de Dieu quand un homme ou une femme recherchent la consolation, l’assurance, la joie dans l’alcool ou ailleurs? Pensons à la tristesse de Dieu.

Pensons aux presque inévitables apéritifs avant le repas, pour mettre de l’ambiance, créer de la joie, de la « fraternité ». Savons-nous qu’il n’y a pas un seul gramme d’amour dans un verre d’alcool? Combien de jeunes filles ont-elles eu à regretter une coupe de champagne de trop?

Entendons-nous le Seigneur nous inviter, nous supplier peut-être, de trouver dans son Esprit la vraie consolation, la véritable assurance, la joie pure qu’il veut nous offrir?

Imaginez un diamant gros comme une soupière, ou même comme un coffre-fort! Savez-vous que la plus petite goutte du Saint-Esprit est infiniment plus précieuse encore? Remarquez que Paul ne parle pas d’abstinence.

Le savons-nous? En sommes-nous convaincus? « Soyez remplis de l’Esprit! »

3. C’est une promesse🔗

Quand Dieu nous dit : « Soyez remplis de l’Esprit », c’est aussi une promesse. Songez à une maman qui appelle pour le repas (« À table! ») : c’est bien un commandement, une supplication et une promesse! Le repas est prêt; il y aura à manger pour tout le monde.

Frères et sœurs, il y a une réserve d’Esprit suffisante pour que les cœurs de chacun de nous qui sommes là soient remplis et débordent. Et même les cœurs de tous les chrétiens de la ville, et du monde entier! Il y a une réserve surabondante, inépuisable, que l’on peut comparer à une fontaine jaillissante ou à des torrents de montagne.

Si Dieu nous le demande, c’est que c’est possible. Et même, c’est lui qui le réalise. À nous simplement de le vivre, de le désirer. Dieu veut le réaliser pour toi, au-dedans de toi, au travers de toi. C’est son œuvre.

C’est précisément pour cela que Jésus a accompli l’expiation sur la croix : pour que nos cœurs soient purifiés; pour qu’étant unis à la mort et à la résurrection de notre Sauveur, nous puissions accueillir en nous la dimension de Dieu (ce qui est bien autre chose que d’essayer d’être meilleurs…). Quand une personne est ivre, elle vit et fait des choses inhabituelles. Quand une personne est remplie de l’Esprit, aussi! Mais quelle différence!

4. Comment le vivre?🔗

C’est Dieu qui le réalise. Il nous faut donc renoncer à vivre par nous-mêmes ce que Dieu nous offre et accomplit lui-même! Cependant, Dieu nous montre un chemin, et c’est sur ce chemin-là (et pas n’importe lequel) qu’il agira.

Ce chemin ici est balisé (juste après notre texte, aux versets 19 à 21) par quatre verbes, quatre engagements que je voudrais souligner rapidement (il faudrait une prédication pour chacun d’eux…) :

Deux de ces verbes concernent notre relation avec Dieu :
chanter pour célébrer Dieu — rendre continuellement grâce.

Les deux autres concernent notre relation avec les frères et sœurs chrétiens :
s’encourager mutuellement — se soumettre les uns aux autres.

Célébrer Dieu et lui rendre grâce, c’est le sens du culte; c’est aussi le sens de toute notre vie. Est-ce là la disposition de mon cœur?

Avoir des paroles d’encouragement et se soumettre les uns aux autres (c’est-à-dire recevoir de l’autre ce que Dieu lui a donné pour moi), c’est également ce à quoi nous sommes appelés. Est-ce là la disposition de mon cœur?

Deux remarques :

a. Ces quatre verbes attestent que notre relation (ou notre attitude) avec Dieu et notre relation (ou notre attitude) avec les frères ne peuvent pas être dissociées l’une de l’autre : tout blocage ou tout progrès dans une de ces attitudes aura sa répercussion sur l’autre.

b. Être rempli du Saint-Esprit permet de vivre ces quatre dimensions de la vie chrétienne. Mais choisir avec foi ces quatre engagements favorisera la plénitude de l’Esprit, car l’Esprit ne peut pas être donné pour autre chose que ce que Dieu veut pour nous!

Pour qui, pour quoi vivons-nous?

Mon frère, ma sœur, ne sois pas rempli(e) de toi-même. Sois rempli(e) de l’Esprit!