Cette étude biblique sur Romains 11 contient des questions sur ce texte avec les réponses du corrigé.

Source: Études bibliques sur l'épître aux Romains (GIW) - Corrigé. 5 pages. Traduit par Beth Pham-Ngoc

Étude biblique sur Romains 11 - Corrigé

  1. Le reste (Romains 11.1-10)
  2. La plénitude d’Israël (Romains 11.11-24)
  3. La plénitude des païens et le salut d’Israël (Romains 11.25-36)

La plénitude d’Israël et la plénitude des païens (Romains 11)🔗

Le reste (Romains 11.1-10)🔗

1. Quelle était la principale question que posaient les Juifs à l’époque de Paul?

Comment Jésus peut-il être le véritable Messie alors que pratiquement toute la nation juive l’a rejeté?

2. Paul répond à cette question en présentant deux faits, il en tire un de son expérience et l’autre de l’Ancien Testament. Quels sont ces deux faits?

(1) Paul était lui-même Juif, ce qui démontre que les Juifs n’étaient pas tous exclus.
(2)
Il y eut d’autres moments dans l’histoire de l’Ancien Testament la majorité des Juifs devinrent apostats.

3. L’argument principal que Paul présente aux versets 2 à 10 est qu’il existait un précédent historique à ce qui se passait à son époque. Pouvez-vous citer un autre exemple dans l’histoire biblique, hormis celui que Paul a exposé (tiré de l’époque d’Élie)?

La perte des dix tribus d’Israël (le royaume du nord) plus tard à l’époque d’Osée (voir 2 R 17.1-24, en particulier les versets 6 et 22-23, ainsi que 2 Ch 11.13-17).

4. À qui Paul attribue-t-il le fait que certains demeurèrent fermes dans leur foi, malgré les temps difficiles (v. 5-7)?

À Dieu qui a choisi par grâce ceux qui constituèrent le reste.

5. Le verset 6 nous donne une définition supplémentaire de ce que signifie l’élection divine. Pourquoi est-il si fondamental d’exclure toute notion de bonnes œuvres?

Parce que, tout comme le feu et l’eau, ils sont antithétiques. Ils ne peuvent coexister. (Notez que dans 2 R 17.19, Juda ne méritait rien non plus.)

6. Que recherchait Israël (v. 7)? Pourquoi ne l’ont-ils pas obtenu (v. 7-10)? (Notez à la fois le côté humain et le côté divin dans ce passage.)

Ils voulaient être acceptés comme justes par Dieu. Ils n’y sont pas parvenus, parce qu’ils rejetaient le moyen d’obtenir la justification selon la volonté de Dieu, préférant leur propre voie, qui n’était pas acceptable aux yeux de Dieu.

La plénitude d’Israël (Romains 11.11-24)🔗

1. Dans la section précédente, la thèse présentée est que le rejet d’Israël n’est pas un rejet complet. Dans ce passage, le rejet d’Israël n’est pas…

Définitif.

2. On trouve ici l’un des grands exemples dans la Bible de la façon dont Dieu fait concourir toutes choses au bien, même l’événement si triste et désastreux (pour eux) que le rejet de Christ par la majorité des Juifs. Quel est ce « bien »?

« Dieu a donc accordé la repentance aussi aux païens, afin qu’ils aient la vie » (Ac 11.18; voir aussi Rm 10.12-13; Ép 2.11-14).

3. Si « leur chute » (v. 12) signifie le rejet de Christ par la majorité d’entre eux, que signifie donc « leur complet relèvement » (v. 12)?

Cela implique que ceux qui sont désignés par le mot « leur » sont les mêmes. C’est un argument qui soutient l’idée de la restauration massive du peuple juif.

N.D.L.R. : Romains 11.12 annonce la « plénitude » future d’Israël (le mot grec πληρωμα [plèrôma] est mieux traduit par « plénitude » que par « complet relèvement »). Contrairement à ce que dit G.I. Williamson, cette plénitude à venir n’annonce pas une restauration massive du peuple juif vers la fin de l’histoire, mais annonce un nombre complet, la totalité des élus d’origine juive qui viendront à la foi au Christ tout au long de l’histoire et jusqu’à la fin. Paul vient de dire qu’il y a « un reste selon le dessein d’élection » (Rm 11.5), comme il avait déjà expliqué que « tous ceux qui descendent d’Israël ne sont pas Israël » (Rm 9.6) et que « ce sont les enfants de la promesse qui sont comptés comme descendance » (Rm 9.8), selon le dessein d’élection. Il n’est pas possible de faire marche arrière et de prétendre maintenant que le mot « leur » dans « leur plénitude » désigne exactement les mêmes personnes que dans l’expression « leur chute ». D’ailleurs, personne n’osera affirmer que tous les Juifs qui ont été incrédules dans l’histoire (ni même que tous les Juifs de la dernière génération) seront finalement sauvés pour tous faire partie de « leur plénitude ». Un bon nombre de Juifs qui ont chuté ne se relèveront jamais, sans aucunement compromettre la plénitude des élus d’origine juive qui seront sauvés. Voir plus loin la note sur Romains 11.25-26.

4. Si l’apostasie d’Israël a eu pour conséquence une bénédiction mondiale répandue parmi les païens, qu’apportera le retour d’Israël à la foi en Christ?

L’expression « combien plus » suggère que la bénédiction de Dieu parmi les non-juifs sera encore plus grande quand ce retour d’Israël aura lieu (ou après ce retour).

N.D.L.R. : Romains 11.12 annonce effectivement une bénédiction à venir encore plus grande pour les chrétiens d’origine non-juive. Cette bénédiction, toutefois, ne dépend pas d’un retour en masse d’Israël vers la fin de l’histoire (ce que le texte ne mentionne pas), mais dépend plutôt de l’arrivée du reste d’Israël à sa parfaite « plénitude », une fois que tous les élus d’origine juive au long de l’histoire seront enfin entrés. C’est alors que tous les élus, quelle que soit leur origine, prendront ensemble possession de l’héritage céleste dans la nouvelle création.

5. Aux versets 13 et 14, en tant qu’apôtre des païens, Paul explique comment il associe son ministère à l’avenir de ses compatriotes. Que dit-il?

Plus son ministère envers les païens est couronné de succès, plus il soutient la cause du salut des Juifs (d’après John Murray).

6. Quel est selon vous le sens exact d’« une vie d’entre les morts » au verset 15?

Beaucoup pensent que cette expression désigne la résurrection corporelle à la fin des temps. Mais « le terme “une vie d’entre les morts” ne fait référence nulle part ailleurs à la résurrection [du corps] et le parallèle le plus proche “des vivants revenus de la mort” [Rm 6.13 et Ép 2.1, 5] renvoie à la vie spirituelle » (John Murray). À quoi donc cela peut-il faire référence, si ce n’est à la restauration d’Israël?

N.D.L.R. Effectivement, cette expression peut désigner la vie spirituelle. Elle n’implique cependant pas une restauration massive d’Israël à la fin de l’histoire. Leur « réintégration » (Rm 11.15), celle de la totalité des élus d’origine juive, s’effectuera progressivement au long de l’histoire à mesure qu’ils recevront la vie nouvelle en Jésus-Christ. C’est pour cette raison que Paul travaillait à son époque, afin « d’en sauver quelques-uns » (Rm 11.14).

7. Au verset 16, Paul utilise deux images pour exprimer le concept de continuité dans la manière dont Dieu agit envers Israël. Les deux révèlent que Dieu ne traite pas avec les hommes exclusivement sur un plan individuel. Sur quel autre plan s’adresse-t-il aux hommes?

Sur le plan de l’unité sous l’alliance et en tant que peuple (soit ils violent l’alliance, soit ils la respectent).

8. Aux versets 16 à 24, Paul reprend la deuxième image et la développe. Que nous apprend-il ainsi sur l’Église du Nouveau Testament?

Israël est pour Dieu comme un grand arbre qui continue d’exister alors que certaines branches sont retirées et d’autres greffées. Cependant, être ôté de l’arbre ne signifie pas que toutes les distinctions sont supprimées. Les Juifs demeurent « les branches naturelles », nous demeurons « les branches sauvages ».

9. Que nous montre ce passage concernant le sionisme politique (c’est-à-dire l’idée selon laquelle les Juifs seraient restaurés en retournant en Palestine)?

C’est une idée fatalement erronée, car elle perpétue l’erreur que Jésus a dénoncée, c’est-à-dire la conviction présomptueuse d’être le peuple de Dieu même après avoir rejeté le Christ! (Voir Jn 8.39, 44. Ils disaient : « Notre père, c’est Abraham », mais Jésus a dit : « vous avez pour père le diable ».)

10. Quel verset ici montre que toute assurance présomptueuse de la faveur continuelle de Dieu est pécheresse et dangereuse?

Le verset 20 : « Elles ont été retranchées à cause de leur manque de foi, et toi, tu subsistes par la foi. N’aie pas de pensées hautaines, mais de la crainte. »

11. Comment comprendre le concept de « crainte » du verset 20?

Il s’agit d’un profond sentiment de révérence et de respect, produit par une réflexion sérieuse sur ces choses!

12. Où seront à nouveau greffés les Juifs (v. 23)?

À « l’olivier franc » (v. 24), c’est-à-dire au peuple de l’alliance authentique, dans la lignée de la promesse faite à Abraham, le véritable Israël.

13. Cet argument s’appuie sur la doctrine selon laquelle la grâce rédemptrice de Dieu pour les Juifs comme pour les païens est enracinée dans l’alliance avec les patriarches d’Israël. Quelle est donc « la racine » (v. 16)?

La racine est Abraham (ou les patriarches). (Voir Rm 4.16b; Ga 3.7-9)

La plénitude des païens et le salut d’Israël (Romains 11.25-36)🔗

1. Quelles sont les deux choses qui indiquent, au verset 25, que Paul est sur le point d’écrire une vérité qui n’était pas encore pleinement révélée à l’Église?

(1) Il exprime le désir qu’ils ne soient pas ignorants, montrant qu’il avait une information permettant de dissiper leur ignorance; (2) il parle de cette information comme d’un « mystère » (pas complètement révélé auparavant).

2. Selon ce même verset 25, quelle est cette double vérité qui a été révélée?

(1) Une grande partie d’Israël a sombré dans un « endurcissement partiel »;
(2)
cet endurcissement va continuer « jusqu’à ce que la plénitude [πληρωμα] des païens soit entrée ».

3. Les interprètes bibliques ont compris l’expression « ainsi tout Israël sera sauvé » de deux façons : (a) comme signifiant que tous les vrais croyants (juifs ou païens) seront sauvés pour former ensemble le vrai Israël de Dieu, ou (b) comme signifiant qu’Israël dans son ensemble (les juifs greffés de nouveau) sera sauvé. Quelle est la bonne façon de comprendre, d’après vous? (Donnez les raisons)

(B) pour les raisons suivantes : (1) Le verset 24 dit que ceux qui sont des branches naturelles (c’est-à-dire des Juifs ethniques) seront greffés sur leur propre olivier; (2) le verset 23 montre que c’est seulement en croyant qu’on est greffé; (3) le verset 25 dit que leur incrédulité ne durera que « jusqu’à ce que la plénitude des païens soit entrée »; (4) le verset 36 dit « ainsi [ou de cette manière] tout Israël sera sauvé ». Qu’il s’agisse d’Israël dans son ensemble (Juifs en masse) ou de l’Église entière, l’une ou l’autre façon implique une restauration massive des Juifs.

N.D.L.R. : Contrairement à ce que dit G.I. Williamson, Romains 11.25-26 n’implique pas une restauration massive des Juifs. Plusieurs théologiens (H. Bavinck, L. Berkhof, A.A. Hoekema, W. Hendriksen, H. Ridderbos) ont compris ce texte de la manière suivante : « Tout Israël » désigne l’ensemble des Juifs ethniques élus qui se sont convertis et se convertiront au Christ tout au long de l’histoire, et non pas un grand nombre de Juifs qui se convertiraient vers la fin. Dans l’expression « Ainsi tout Israël sera sauvé », le mot « ainsi » veut effectivement dire « de cette manière » et non pas « ensuite ». Paul n’annonce donc pas une période subséquente favorable à un grand nombre en Israël, mais il parle de la manière dont tout Israël sera sauvé. L’endurcissement actuel des Juifs n’étant que partiel, un certain nombre d’entre eux se convertissent à chaque génération. Tout comme les élus d’origine païenne parviendront à « la plénitude des païens » (Rm 11.25) à travers un long processus historique, de même des élus d’origine juive parviendront à « leur plénitude » (Rm 11.12) à travers un même long processus qui se déroule en même temps. Et ainsi, tout Israël sera sauvé, en même temps que la totalité des païens.

4. L’une des raisons possibles de s’opposer à l’interprétation (b) est de penser que, s’il y a une conversion massive des Juifs, cela signifierait la fin de la bénédiction pour les Gentils. Ceci est basé sur une interprétation particulière de l’expression « la plénitude des païens est entrée » (v. 25). Le mot plénitude qui est utilisé ici (πληρωμα [plèrôma]) est aussi utilisé dans Galates 4.4. Comment cela montre-t-il que la plénitude ne signifie pas une cessation?

Cela signifie un temps où tout est préparé, par la providence divine, pour que cela se produise.

N.D.L.R. : Le problème avec cette façon de voir est que, dans Galates 4.4, l’expression « la plénitude des temps » désigne l’arrivée d’un temps nouveau, tandis que « la plénitude des païens » désigne un groupe de personnes parvenu à sa totalité. Dans Romains 11, il n’est pas question d’une plénitude de temps, mais d’une plénitude de personnes. Il y aura donc forcément une cessation d’entrée de nouvelles personnes dans cette plénitude. Qu’arrivera-t-il aux Juifs après que la totalité des élus d’origine païenne sera entrée? Faudrait-il croire qu’un grand nombre de Juifs se convertiront pendant qu’aucun païen ne se convertira? Paul n’en dit rien. Il dit simplement : « Il y a endurcissement partiel d’Israël jusqu’à ce que la totalité des païens soit entrée. Et ainsi tout Israël sera sauvé » (Rm 11.25-26). Il ne dit pas qu’un très grand nombre en Israël sera sauvé durant la dernière génération, il dit que tout Israël sera sauvé, le véritable Israël de Dieu selon le dessein d’élection, au moment où la plénitude des élus païens sera entrée, en même temps que la plénitude des élus juifs.

5. Au verset 32, Paul annonce quel sera le résultat final des relations souveraines de Dieu avec les Juifs et les païens. Comment cela s’applique-t-il à notre monde actuel?

Les deux catégories de personnes (Juifs et païens) ont le même besoin, et le remède est le même pour les deux.

6. Pourquoi aux versets 33 à 35 Paul verse-t-il soudain un torrent d’adoration et de louange?

Parce que, dans l’ordre providentiel que Dieu a donné aux événements jusqu’à leur finalité, c’est la sagesse et la connaissance de Dieu qui viennent au premier plan et qui nous poussent à l’adoration et à l’admiration.

7. Quel est le grand principe de notre foi tel qu’énoncé au verset 36?

Notre salut vient de Dieu seul, il est l’œuvre de Dieu seul et il est tout à la gloire de Dieu.