15^e jour du 3^e mois

« L’Esprit de l’Éternel s’écarta de Saül, tandis qu’un mauvais esprit venant de l’Éternel le remplissait d’épouvante. »

1 Samuel 16.14
Lecture : 1 Samuel 16.14-23

Le règne du roi Saül débuta de manière prometteuse et le premier monarque d’Israël jouit d’une position exaltée. Le pouvoir, centralisé entre ses mains, lui offrait nombre de possibilités et lui permettait de grands accomplissements. Il ne devait ressembler, dans aucun domaine, aux rois païens qui l’environnaient. Même l’Esprit de Dieu lui avait été accordé de manière tout à fait spéciale. Ce qui signifiait que le roi Saül recevait la vie et le pouvoir directement des mains de Dieu. La puissance militaire ajoutée à celle de l’Esprit faisait de lui non seulement un roi puissant, mais encore un roi parfaitement qualifié pour sa tâche.

Le pouvoir humain prélude en lui-même soit le succès, soit l’échec le plus désastreux. Il enrichit ou bien il appauvrit. De nos jours notamment, nous sommes encore plus conscients de la tentation inhérente aux pouvoirs humains en pensant par exemple au contrôle qu’il peut exercer sur l’énergie nucléaire. Allons-nous vers le succès ou bien, au contraire, nous précipitons-nous vers l’échec et vers un désastre universel? Par la force nucléaire, l’homme peut soit construire et enrichir son environnement, soit contaminer la nature et la détruire entièrement. Entre les mains de l’homme pécheur tout pouvoir est un défi redoutable, et comme on le sait déjà, « si le pouvoir corrompt, le pouvoir absolu corrompt absolument ».

Saül échoua dans le contrôle qu’il devait exercer sur son propre pouvoir. Il offre la triste illustration de la parole que nous venons de citer. L’autorité royale ne lui suffisant pas, il tenta de s’immiscer et d’accaparer le pouvoir sacerdotal, en offrant un sacrifice illégal. Il rejeta donc progressivement l’autorité de Dieu et le représentant de celle-ci, le prophète Samuel, et au lieu d’une fidèle et loyale observance du culte il donna libre cours à ses humeurs et à ses impulsions. La tragédie se consuma lors d’un ultime abus : la désobéissance doublée du mensonge devant Dieu. Cela lui valut le départ de l’Esprit et l’abandon de la puissance que Dieu lui avait accordée à ses débuts. L’autorité positive et constructive qui lui avait été accordée avait dégénéré en pouvoir oppresseur.

Tout chrétien possède une certaine autorité par laquelle il peut soit développer la vie, soit la détruire. Si nous avons reçu l’Esprit de Dieu, notre puissance ne peut servir qu’un seul but : promouvoir la vie selon la volonté de Dieu.

Prière

Père céleste, nous te remercions de ce que tu nous permets d’exercer un pouvoir humain sous des formes diverses et multiples. Nous voulons ajouter à notre gratitude une urgente requête pour la sagesse spirituelle et morale nécessaire afin de mettre toute autorité à ton service. Accorde-nous ton Esprit afin que nous accomplissions la vie au lieu de la détruire. Au nom du Christ qui a autorité sur nos vies et dans l’univers. Amen.